« Je dois dire que je suis handicapé » : les dernières années de Pierre Tchernia dans une maison de retraite, solitaire, hanté par sa condition.

Il y a 8 ans, Pierre Tchernia s’éteignait. Un grand nom de la télévision, devenu infirme. Il a vécu ses derniers jours loin des projecteurs. Retour sur les derniers chapitres de sa vie, entre solitude et soutien familial.

Ce 8 octobre 2024, marque le huitième anniversaire de la mort de Pierre Tchernia, une figure emblématique du cinéma et de la télévision française, décédé en 2016 à l’âge de 88 ans.
La fin de vie de Pierre Tchernia loin des médias
Bien que sa carrière s’étende sur près de 60 ans, ses dernières années, passées en maison de retraite, ont été marquées par une santé déclinante, comme l’a souligné Yves Calvi, qui évoquait un homme “rongé” par son état.

Pierre Tchernia, infirme et en proie à une mobilité réduite, a vécu ses derniers jours loin de l’effervescence des plateaux de télévision qui avaient jalonné sa carrière. Le journaliste Yves Calvi a partagé ses nouvelles dans les pages de VSD en 2015, témoignant de l’optimisme de son ami malgré son état : “Je l’ai eu récemment, et aussi en février… Franchement, il va bien. Sauf qu’il n’a plus de mobilité, et c’est ce qui le ronge le plus.” Pierre, conscient de ses limitations, regrettait de ne plus pouvoir rendre visite à ses amis.

En réponse à des rumeurs concernant son état, Pierre Tchernia avait rectifié le tir en octobre 2013, affirmant : “Je ne suis en aucun cas abandonné mais, au contraire, très entouré par ma famille et mes proches. A près de 86 ans, j’aspire simplement au calme et au respect de mon intimité. C’est pour cette raison que je me tiens éloigné des médias“. Il avait également avoué avec humour ses difficultés : “Mes problèmes de hanche ne s’arrangent pas avec mes vieux jours. Oui, il faut bien le dire : je suis infirme.”

Né le 29 janvier 1928, Pierre Tchernia a laissé une empreinte indélébile sur le petit écran, de l’invention du journal télévisé dans les années 50 à la création d’émissions emblématiques. Son décès a été un coup dur. Michel Drucker avait déclaré : “Pierre Tchernia est le dernier géant de la télévision qui disparaît.” Gilles Jacob, ancien président du festival de Cannes, avait quant à lui ajouté que “la disparition de Monsieur Cinéma met en tristesse la cinéphilie“. Il a été inhumé à Névez, aux côtés de sa femme Françoise, disparue en 1997. Pendant près de 20 ans, il a dû composer avec la solitude, malgré le soutien de ses quatre enfants. Dans une interview poignante, il avait confié que le pire moment de sa vie était la perte de son épouse : “La mort de ma femme, bien sûr. Cela a été vraiment très douloureux.”

Pierre Tchernia, figure emblématique du cinéma et de la télévision française, a marqué de son empreinte plusieurs générations de téléspectateurs. Connu pour son rôle de créateur et animateur d’émissions cultes, il a vu sa carrière s’étendre sur près de six décennies. Cependant, derrière ses succès professionnels et sa popularité immense se cachait une fin de vie marquée par la solitude et une santé fragile.

Après avoir illuminé le petit écran avec des émissions comme Le Petit Rapporteur ou Le Théâtre de Bouvard, Pierre Tchernia s’est progressivement éloigné des feux des projecteurs. C’est en 1997, après la disparition de sa femme Françoise, qu’il a entamé une période de solitude profonde. Bien qu’entouré de ses enfants et de proches, il a confessé à plusieurs reprises que la perte de son épouse avait été le plus grand drame de sa vie. “La mort de ma femme, bien sûr. Cela a été vraiment très douloureux”, disait-il. Cette perte a laissé un vide immense dans sa vie, qu’aucune de ses victoires professionnelles ne semblait pouvoir combler.

Dans les dernières années de sa vie, Pierre Tchernia a connu un déclin physique inéluctable. Ses problèmes de mobilité, notamment liés à ses hanches, étaient devenus un fardeau quotidien. “Je suis infirme”, disait-il sans fard, conscient des limites imposées par son âge. Sa santé fragile le contraignait à vivre loin de l’agitation médiatique. Les plateaux de télévision, qui avaient autrefois fait sa gloire, étaient désormais des souvenirs lointains.

Cependant, ce retrait des projecteurs n’a pas signifié un abandon. Pierre Tchernia a toujours insisté sur le fait qu’il était bien entouré, principalement par sa famille et ses proches. En dépit de ses souffrances physiques, il restait optimiste, et selon les témoignages de ceux qui l’ont côtoyé dans ses dernières années, il faisait preuve d’un courage inébranlable face à la maladie. Yves Calvi, qui était un ami proche, a souligné à quel point Pierre Tchernia était toujours animé par une grande dignité, même face à l’adversité.

Ses enfants, qui lui ont apporté tout le soutien dont il avait besoin, ont été un pilier dans ces moments difficiles. Bien qu’il ait été marqué par l’isolement, Pierre Tchernia n’a jamais ressenti qu’il était abandonné. Sa décision de se retirer de la vie médiatique était un choix personnel, un désir de préserver son intimité et de jouir de la tranquillité qu’il méritait après une carrière aussi brillante.

L’emprunte laissée par Pierre Tchernia dans le monde de la télévision et du cinéma est indélébile. Il a été l’un des artisans de la télévision moderne, contribuant à façonner l’univers audiovisuel tel que nous le connaissons aujourd’hui. Le 8 octobre 2016, sa disparition a laissé un grand vide, non seulement parmi ses proches mais aussi dans le cœur de millions de Français qui l’avaient suivi tout au long de sa carrière. Sa légende vivra à travers les émissions qu’il a créées et les souvenirs qu’il a laissés à ses téléspectateurs.

En se retirant des écrans, Pierre Tchernia a offert un dernier acte de discrétion, cherchant à vivre ses derniers instants dans le calme et la sérénité, loin de l’agitation médiatique. À travers ses derniers moments, il a prouvé qu’il n’était pas seulement une star de la télévision, mais aussi un homme profondément humain, marqué par les épreuves de la vie mais toujours prêt à faire face avec courage. Ses dernières années, solitaires et difficiles, ne font qu’ajouter à la profondeur de son héritage.