L’actrice Biyouna est décédée à l’hôpital Beni Messous. Des images bouleversantes de ses derniers instants ont été diffusées.

Biyouna, une icône intemporelle !

La disparition de Biyouna, figure incontestée de l’art algérien, a frappé la nation de plein fouet, secouant des millions de personnes qui l’avaient vue briller pendant plus de cinquante ans. Derrière la flamboyance de ses performances, l’invincibilité de son talent et son audace sur scène, se cachait une femme marquée par la fragilité de la vie, une artiste qui a vécu ses derniers instants dans un silence lourd de sens, loin des feux de la rampe.

L’histoire de Biyouna, ce n’était pas seulement celle d’une chanteuse ou d’une actrice. C’était celle d’une légende qui a marqué l’histoire culturelle algérienne et qui, dans ses derniers moments, a décidé de quitter ce monde sans bruit, sans spectacle, loin des caméras, loin des projecteurs qui avaient façonné sa vie. Une grande star, mais aussi une femme intime et fragile, qui a choisi de s’éteindre avec dignité, dans l’intimité de sa maison.

Les proches de Biyouna racontent que, dans ses derniers jours, elle s’était retirée dans un silence total, inhabituel pour une femme qui avait consacré sa vie à parler, chanter et exprimer sa liberté. Ce silence n’était pas un simple repli, c’était une réponse à la fin inéluctable, une manière de se faire discrète, mais aussi un moyen de préserver son image publique. Car Biyouna n’était pas seulement une artiste, elle était une icône, un symbole de la lutte pour la liberté et l’authenticité.

La maladie : Une souffrance nouvelle, mais inacceptable

L’agonie de Biyouna fut marquée par une lente dégradation de son état, qui n’était ni dramatique ni bruyante. Les médecins avaient bien compris que la fin était proche, mais aucun ne souhaitait prononcer à haute voix ce que tout le monde redoutait : la fin d’une légende. Une artiste qui avait défié les normes et brisé les tabous de son époque semblait, dans ses derniers jours, s’accepter dans la fragilité de son corps. Mais cette humilité nouvelle, ce silence face à la mort, était presque plus douloureux que toutes les critiques et les tabous qu’elle avait affrontés de son vivant.

Photo : Biyouna et Anne Depetrini dans les salons de l'Hôtel de Ville de  Paris. Le 20 février 2013. - Purepeople

Les moments de lucidité où Biyouna se souvenait de son enfance, de ses premières scènes, de ses tournées dans l’Algérie d’antan, étaient intenses, et, bien que parfois accompagnés de larmes, ils témoignaient d’une femme qui, loin de se laisser envahir par la peur, s’adaptait à l’idée de la fin. Elle ne voulait ni pitié, ni spectacle, elle voulait partir avec une dignité, comme une artiste qui s’éteint dans le respect de son public, qui l’a vue forte, belle, et audacieuse.

Un départ paisible : La fin d’une époque

Les derniers jours de Biyouna furent marqués par des échanges doux et mesurés avec ses proches. La maison, autrefois pleine de musique, de rires et de visiteurs incessants, s’était transformée en un sanctuaire silencieux, un lieu où le temps semblait suspendu. Les proches la respectaient dans son choix de ne pas quitter cette maison qui avait vu naître sa carrière, son amour et sa douleur. Elle ne voulait pas mourir ailleurs, loin de ceux qu’elle aimait, et loin de ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était.

Dans ses dernières heures, Biyouna semblait avoir accepté son départ. Elle ne résistait plus au temps. Elle se souvenait de ses débuts à Alger, de ses premiers pas sur scène, de l’émotion qu’elle avait ressentie la première fois qu’elle s’était vue sous les projecteurs. Ces souvenirs lui apportaient à la fois de la force et de la douceur, mais aussi une certaine tristesse qu’elle n’avait jamais montrée à son public.

Son fils raconte qu’à un moment donné, alors que la maladie l’avait réduite au silence, elle lui murmura : “On ne quitte jamais vraiment la scène, on la laisse juste à quelqu’un d’autre”. Cette phrase résumait parfaitement la philosophie de sa vie : la scène, l’art, n’étaient jamais vraiment finis pour elle. L’héritage qu’elle avait laissé derrière elle était immense, et elle le savait.

L’adieu à une légende : La lumière ne s’éteint jamais

La célèbre comédienne, chanteuse et actrice Biyouna n'est plus - Culture :  Le Soir d'Algérie

Lorsque la nouvelle de la disparition de Biyouna se propagea à travers l’Algérie, une onde de choc traversa le pays. Des millions de personnes se réveillèrent dans un silence lourd de tristesse. Les radios et les chaînes de télévision annulèrent leurs programmes pour diffuser des hommages à cette femme qui avait bouleversé la culture algérienne.

Ses proches, ses amis, ses collaborateurs se souviennent tous de cette femme généreuse, mais aussi profondément sensible. Derrière l’artiste flamboyante, il y avait une femme d’une rare vulnérabilité, une femme qui, même malade, n’avait cessé de donner sans compter. Les hommages, les témoignages personnels de ceux qui l’avaient connue et aimée témoignent de la dimension humaine de cette artiste. Biyouna n’était pas seulement une star, elle était un modèle, un symbole de liberté et de courage dans un monde où l’art pouvait encore transformer les consciences.

Des milliers de messages furent partagés sur les réseaux sociaux. Des artistes, des journalistes, des amis, tous exprimèrent leur chagrin, mais aussi leur gratitude envers l’héritage que Biyouna leur laissait. Sa voix, son rire, son audace, sa capacité à toucher l’âme d’un peuple, resteront à jamais gravés dans la mémoire collective de l’Algérie.

Un héritage éternel

Biyouna ne sera jamais oubliée. Ses rôles inoubliables, ses chansons, ses paroles puissantes continueront de traverser les générations. Elle a laissé un vide immense, mais aussi une lumière, une lumière qui continue de briller bien après sa disparition. Son départ n’a pas seulement marqué la fin d’une époque, mais l’entrée dans un mythe, celui d’une femme qui a incarné l’Algérie dans toute sa complexité, sa fragilité, mais aussi sa force indomptable.

Ainsi, Biyouna, l’icône, l’artiste, la femme, restera à jamais une source d’inspiration, un phare pour les générations futures. Parce que la véritable lumière d’une étoile ne s’éteint jamais, elle se transforme et continue de briller dans les cœurs de ceux qui l’ont aimée.