L’aveu de Line Renaud : « Je vois tellement de gens mourir ».

Dans un entretien au Parisien, la comédienne de 97 ans donne de ses nouvelles et annonce qu’elle pourrait tourner dans le prochain film de Dany Boon.

TF1 diffuse ce soir le film « Une belle course », un long métrage de 2022 avec Dany Boon et Line Renaud. La comédienne, qui a fêté ses 97 ans il y a un mois, s’est longuement confiée au Parisien.

« Aller mieux, ce serait indécent pour mon âge. Je l’oublie toujours. C’est 97, c’est ça ? Ensuite, ce sera 98… Voilà, j’attends mes 100 ans », explique-t-elle. « Je ne suis fixée ni sur le passé ni sur le futur. Je ne me dis pas : « Mon Dieu, qu’est-ce que je vais faire l’an prochain ? » Je trouverai bien quelque chose à faire… J’aime plutôt vivre le présent, chaque jour. Et puis je vois tellement de gens mourir. » Comme Thierry Ardisson, décédé le 14 juillet dernier. « Je n’ai pas été invitée chez lui, mais je ne l’aurais pas fait. Il avait un ton particulier, c’était très spécial. Quelquefois, il pouvait poser des questions très gênantes, tu ne pouvais pas avoir confiance… Je ne voulais pas prendre ce risque », détaille-t-elle.

Un ultime film ?

Line Renaud explique qu’« Une belle course » est le film qu’elle préfère puisqu’il alterne entre émotion et humour. Pourtant, pas question de retraite. Dany m’a dit pour mon anniversaire : « Line, tu as 97 ans, mon cadeau, c’est que tu fasses mon prochain film. » Je ne sais pas quand ça se tourne ni si Dany joue dedans, mais je lui fais confiance, il me connaît par cœur… »

Une légende du spectacle français s’exprime avec une rare franchise. À l’approche de ses 100 ans, Line Renaud, icône aux multiples talents, bouleverse les cœurs avec ses confessions profondes et son regard désarmant sur la vieillesse, la mort, et… la vie qui continue.

Ce soir, TF1 diffuse Une belle course, un film touchant de 2022 dans lequel Line Renaud partage l’affiche avec Dany Boon. Mais derrière ce long métrage qui mêle humour et émotion, se cache une femme qui, à 97 ans, refuse la retraite, regarde la faucheuse droit dans les yeux, et continue d’inspirer la France entière.

“Je vois tellement de gens mourir” : l’aveu bouleversant d’une survivante

Interviewée par Le Parisien, Line Renaud livre un témoignage troublant de lucidité. À 97 ans, elle n’a plus rien à prouver, mais tout à transmettre. « Aller mieux, ce serait indécent pour mon âge », confie-t-elle avec une humilité désarmante. Puis elle ajoute, comme une sentence : « Je vois tellement de gens mourir. » Ces mots résonnent comme une vérité brutale, celle d’une femme entourée par la disparition de ses contemporains.

La disparition récente de Thierry Ardisson, survenue le 14 juillet, semble illustrer cette réalité qui la hante : « Je n’ai pas été invitée chez lui, mais je ne l’aurais pas fait. Il avait un ton particulier, c’était très spécial. Quelquefois, il pouvait poser des questions très gênantes… » À travers ces propos, Line Renaud montre aussi qu’à 97 ans, on peut encore choisir, refuser, dire non.

L’âge ? Une abstraction. Le présent ? Une obsession.

Line Renaud ne vit ni dans le passé, ni dans le futur. C’est le présent qui l’anime. « Je ne me dis pas : “Mon Dieu, qu’est-ce que je vais faire l’an prochain ?” Je trouverai bien quelque chose à faire… » Son ton est léger, mais la détermination perce. L’actrice, chanteuse, militante, n’a rien perdu de sa vivacité. Loin d’être accablée par le poids des ans, elle semble les transcender.

À la question de savoir si elle pense à la retraite, elle rit presque. Car pour elle, la retraite n’est pas une option. Elle vit, agit, tourne, rêve. Même les 100 ans, qu’elle évoque avec malice, ne sont qu’une étape à franchir.

Un dernier rôle… ou un nouveau départ ?

Une belle course n’est peut-être pas son dernier film. C’est Dany Boon lui-même, son complice de longue date, qui lui aurait proposé un nouveau projet pour ses 97 ans. « Line, tu as 97 ans, mon cadeau, c’est que tu fasses mon prochain film », lui aurait-il dit. Elle ne sait ni le titre, ni la date de tournage. Mais une chose est sûre : elle lui fait confiance.

Line Renaud ne veut pas que Une belle course soit un adieu au cinéma. Elle aime trop la caméra, le jeu, la scène. « Ce film, je l’adore », confie-t-elle. Il représente tout ce qu’elle aime : l’émotion pure, mais toujours tempérée par l’humour, cette arme précieuse contre le désespoir.

Le secret d’une longévité rayonnante

Comment expliquer cette force vitale qui semble inépuisable ? Line Renaud cultive un optimisme enraciné dans l’instant présent. Elle ne s’apitoie pas, ne regrette rien, ne spécule pas sur l’avenir. Elle aime la vie, tout simplement. Et elle l’aime dans sa vérité crue, avec ses joies, ses deuils, ses surprises.

Mais cette lucidité n’est pas dénuée de douleur. Derrière son sourire, elle porte les traces d’une génération disparue, d’amis emportés, de souvenirs parfois lourds à porter. Et pourtant, elle choisit d’avancer, toujours. Line Renaud est peut-être la dernière des géantes. Une survivante au sens propre comme au figuré.

Line Renaud : actrice, militante, femme libre

On l’oublie parfois, mais Line Renaud, c’est aussi une femme d’engagement. Militante de longue date pour le droit à mourir dans la dignité, elle défend avec courage des causes souvent taboues. À l’heure où elle se rapproche de ce moment qu’elle n’a jamais craint de nommer, ses paroles prennent un poids particulier.

Son combat pour l’euthanasie n’a rien de théorique. Elle sait que la fin viendra, mais elle souhaite qu’elle soit choisie, digne, libre. Elle veut offrir aux autres le droit de partir comme elle le souhaite pour elle-même.

Une icône jusqu’au bout

Il y a quelque chose de profondément français dans l’image de Line Renaud : la classe, la résistance, le panache. À 97 ans, elle incarne encore et toujours la force tranquille de celles qui ont tout vécu, tout surmonté, et qui continuent de sourire, d’aimer, de jouer.

Ce n’est pas seulement une actrice que la France célèbre ce soir avec Une belle course. C’est une femme, un symbole, une mémoire vivante. Elle qui a côtoyé les plus grands, chanté avec Dean Martin, séduit le public américain, soutenu les malades du SIDA quand personne n’osait en parler, elle reste debout, lumineuse.

Line Renaud ne tire pas sa révérence. Elle prolonge le chant.
Ce chant doux, grave et joyeux, comme un murmure contre l’oubli, une promesse de ne jamais cesser d’exister, tant qu’un public l’écoute, tant qu’une caméra tourne. Tant qu’il reste un peu de lumière.