La nuit était silencieuse sur le petit village de Sabar. La lune se cachait derrière un voile de nuage et le vent frôit les feuilles des manguer avec un murmure étrange. Mariama, une jeune veuve de 32 ans, dormait seule sur son lit de bambou quand une envie pressante la réveilla.

 Elle noa un pagne autour de sa poitrine et sortit dans la cour pour se soulager. Tout semblait calme mais derrière le grand arbre, des yeux invisibles l’observaient avec patience. Elle ne voyait rien, ignorant que quelque chose guettait chacun de ses gestes. Après avoir terminé, elle murmura une courte prière, rentra dans sa case et se recoucha. Quelques instants plus tard, un froid glacial envahit la pièce.

 L’air devint lourd, les ombres s’allongèrent et une forme sombre privit dans le coin. C’était une silhouette courbée au doigts longs comme des lames et aux yeux rouges luisants. Elle s’approchait lentement du lit de Mariama, prête à lui voler sa vie. Mais Simba, son chien noir fidèle, sentit le danger.

 Ses oreilles se dressèrent, il bondit et aboya violemment. Ses cris déchirèrent la nuit comme un tonner. La créature recula effrayé. Mariama se réveilla tremblante, voyant Simba aboyer vers le vide. Rien n’était visible mais elle ressentait un frisson glacial. Elle saisit sa Bible et pria toute la nuit jusqu’à ce que le calme revienne. Ce fut la première bataille invisible qu’elle dû affronter.

Au matin, Mariama essaya de chasser la peur de la nuit passée. Le soleil se levait doucement sur le village de Sabar, peignant le ciel en orange et rose. Elle sortit de sa case en bois, encore un peu tremblante, et s’assit sur un tabouret pour brosser ses cheveux longs et noirs. L’air était frais, chargé de l’odeur des fleurs de jasmin qui poussaient près de la clôture.

 Les coques chantaient au loin et les enfants rient en courant vers l’école. Mariama voulait se concentrer sur ses petites joies simples pour oublier le froid qui avait envahi sa chambre. Mais soudain, une voix joyeuse brisa le silence. C’était Aïcha Konaté, la sœur de son mari défunt, Karim. Aïcha marchait d’un pas vif, son pagne coloré flottant au vent. Elle portait un grand plateau en bois couvert d’un tissu propre.

Dessus, il y avait des mangues mûures, des bananes jaunes et un grand pot de soupe encore fumante faites de mile et de légumes du jardin. “Ma chère sœur, tu as l’air si maigre et fatigué. Viens, mange un peu, ça te redonnera des forces”, dit Aïa avec un grand sourire, les yeux pétillants. Mariam sentit une chaleur au cœur.

 Depuis la mort de Karim, peu de gens venaient la voir avec autant de gentillesse. Elle se leva, serra Aïcha dans ses bras et murmura : “Merci, ma belle- sœur, tu es comme une mère pour moi.” Elles parlèrent un moment du village, des récoltes qui approchaient et des enfants qui grandissaient vite. Aïcha raconta des anecdotes drôles sur son propre fils qui avait renversé un sodo hier.

 Maria Marie doucement pour la première fois depuis longtemps. Puis Aïa partit en promettant de revenir bientôt. Seul, Mariama rentra dans sa case et posa le plateau sur la petite table en argile. L’odeur de la soupe était alléchante, pissé juste comme elle aimait. Elle prit une cuillère en bois prête à goûter.

 Mais à cet instant, Simba, son fidèle chien noir, surgit de nulle part. Ses yeux étaient fixes, ses poils tout droits comme des piquants. Il grogna profondément, un son grave qui fit frissonner Mariama. D’un coup de pâte puissant, il renversa le plateau.

 Les fruits roulèrent par terre, les mangues éclatèrent en jus sucré et la soupe chaude se répandit en flaque sur le sol en terre battue. Symba ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu es devenu fou ! Cria Mariama, les mains sur la bouche, choquée. Le chien ne bougea pas d’un pouce. Il se planta entre elle et la nourriture, les cros découverts, grognant comme s’il défendait sa vie. Son regard était si intense, presque humain, que Mariama recula d’un pas.

 Son cœur battait fort. Était cela peur de la nuit qui rendait Simba nerveux ? Où y avait-il autre chose ? Elle se força à sourire, se disant que c’était juste un caprice d’animal. D’accord, mon brave, on va nettoyer ça plus tard. Elle balaya les débris dehors sous le soleil, mais au fond d’elle, un doute naissait, petit comme une graine.

Dans le village, les nouvelles voyageaient vite. Une voisine, maman Fatou, avait tout vu de loin. Bientôt, les femmes se réunirent près du puit en chuchotant. Vous avez entendu ? Le chien de la veuve a refusé la nourriture d’Aïcha. Il a grogné comme un lion. Une autre ajouta : “Ce n’est pas un chien ordinaire celui-là. Il voit les esprits, je vous le dis.

” Il protège Mariama des mauvais yeux. Les rumeurs enflèrent comme un feu de brousse. Certains dirent que Simba était un esprit gardien envoyé par les ancêtres. D’autres plus pieux parlèrent de la main de Dieu. Mariama, occupée à laver le sol, n’entendit rien. Elle caressa la tête de Simba qui se calma enfin la queue basse.

 “Merci de veiller sur moi, mon ami”, murmura-t-elle. Sans le savoir, elle avait évité un poison mortel caché dans la soupe bienveillante. La journée continua paisible en surface, mais le vent portait déjà les murmures du danger. Mariama, avec son cœur pur, apprenait peu à peu à écouter les signes invisibles autour d’elle.

 Simba, lui, les chass à main, comme pour dire, je suis là. Les jours suivants pesaient sur Mariama comme un sac de riz trop lourd. Le village de Sabar continuait sa vie rythmée par le soleil et les saisons, mais pour elle, le temps s’étirait en une longue chaîne de solitude.

 Cela faisait déjà 6 mois que Karim, son mari bien-aimé, avait été mis en terre sous le grand Baob du cimetière. Chaque matin, elle se réveillait avec un vide au creux de la poitrine, comme si une partie d’elle avait été emportée par le vent. Elle repensait san. C’est à ce jour fatal, gravé dans sa mémoire comme une cicatrice. Karim était rentré du marché, les épaules larges et le sourire éclatant.

Il avait marché jusqu’à la maison d’Aïcha, sa sœur, pour discuter des terres familiales. “Je reviens vite, ma chérie”, avait-il dit en embrassant Mariama sur le front. Là-bas, Aïcha l’avait accueilli avec un repas copieux, du poulet grillé, des amanes doux et une sauce épicée qui sentaient bon les herbes fraîches. Karim avait mangé de bons appétits, riant aux histoires d’Aïcha sur les voisins.

 Mais en rentrant, son visage avait changé. Il s’était plié en deux, une main sur la poitrine. “Mariama, j’ai mal, comme un feu qui brûle dedans,” avait-il gémi, les yeux exorbités. Elle l’avait aidé à s’allonger sur le lit de bambou, courant chercher de l’eau et des feuilles médicinales. Mais rien n’avait arrêté la douleur.

 Quelques heures plus tard, il s’était effondré, le souffle court, murmurant son nom une dernière fois avant de rendre l’âme. Le docteur du village avait secoué la tête, son cœur a lâché sans raison claire. Depuis, Mariama vivait enveloppée de deuil. Elle portait des pagnes noires simples et usé qui couvraient son corps mince comme un voile de tristesse.

 Elle parlait peu, évitant les marchés bruyants où les rires des autres la blessaient. Les nuits étaient les pires. Seul dans la case, entouré des murs en boucra, elle écoutait le silence pesant. Les ombres des branches dansaient sur le sol sous la lune et elle sursautaiit au moindre craquement. “Karim, où es-tu ?” chuchotait-elle parfois, les larmes coulant sur ses joues. Son seul rayon de lumière était son fils, le père Daniel.

Ordonné prêtre l’année précédente, il servait dans une grande église à la ville à des kilomètres de sa barre. Elle l’aimait d’un amour immense, fière de sa vocation, mais elle savait qu’il appartenait maintenant à Dieu et à ses fidèles, pas à la maison vide. Ses visites étaient rares une fois par mois avec des bénédictions et des conseils doux.

 Maman, la foi te portera”, disait-il toujours, posant sa main sur la sienne. Simba était devenu son ombre fidèle, son gardien silencieux. Ce grand chien noir, au pelage lustré comme de l’ében, ne la quittait plus. La journée, il trottinait à ses côtés quand elle allait au puit ou au champ pour cueillir des feuilles. Le soir, il s’allongeait près de la porte, les yeux grands ouverts, guettant les bruits de la nuit.

Mariama lui parlait comme à un ami. Toi au moins, tu ne me laisses pas seul. Un Simba remuait la queue, posant sa tête sur ses genoux. Grâce à lui, elle se sentait un peu protégée, comme si une force invisible veillait sur son âme fragile.

 Les villageois la regardaient avec pitié, murmurant : “La pauvre veuve, si jeune et déjà seule !” Mais Mariama serrait sa Bible contre elle, répétant les psaumes après enfants. Peu à peu, la douleur s’adoucissait, laissant place à une force nouvelle. Elle apprenait à vivre avec les souvenirs, à transformer le deuil en prière.

 Et Simba avec son flair aiguisé semblait comprendre chaque battement de son cœur. Les jours passaient l’en tenace tissant un fil d’espoir dans la toile de la solitude. Mariama sans le savoir se préparait à d’autres épreuves portées par une lumière intérieure qui refusait de s’éteindre. Dans le petit village de Sabar, niché entre les collines verdoyantes et la rivière paresseuse, les rumeurs volaient plus vite que les oiseaux au levés du soleil.

 Les femmes se réunissaient au puit ou sous l’arbre à palabre, échangeant des histoires à voix basse, les yeux brillants de curiosité. Et en ce moment, tout le monde parlait d’aïa Konaté, la belle-sœur de Mariama. Cette femme, elle tient son mari comme un poulet dans une cage, chuchotait maman Fatou en tirant de l’eau avec son saut en fer. Son ami Y a hochait la tête vigoureusement. Oui, Bakari n’ouvre même pas la bouche sans son autorisation.

Il marche tête baissé comme un esclave. Avant, c’était un homme fort qui riait fort et aidait tout le monde au champ. Maintenant, un fantôme sous son toit. Les murmures enflaient. Certains disaient qu’Aïcha l’avait envoûté avec des gris gris cachés dans la maison, des poudres magiques versées dans son thé du matin.

 D’autres parlaient de sorté par un marabou du village voisin pour le lier à elle comme un chien à une chaîne. Elle est belle Aïcha avec ses tresses longues et son sourire doux. Mais attention, la beauté cache parfois le serpent, avertissa une vieille sage en mâchant du colat. Mariama, avec son cœur naïf et pur comme l’eau de source refusait d’y croire.

 Elle se rappelait Aïcha comme une sœur aimante, toujours prête à partager un repas ou un conseil. Non, Aïcha est juste une femme forte qui gère la maison avec fermeté. C’est normal dans un couple, se disait-elle en balayant sa cour. Mais les souvenirs revenaient la hanté, insistant comme la pluie en saison des mangues. Elle revoyait Karim, son mari, rentrant de chez Aïa ce jour fatal.

 Il avait mangé là-bas, joyeux au début, puis plié par la douleur. Du feu dans ma poitrine, avait-il crié. Et Aïcha, elle était venue au funérail, les yeux rougis, portant un pagne noir impeccable. Depuis, elle passait souvent avec des cadeaux, des fruits frais, du tissu neuf, un pot de beurre de kité, toujours avec ce sourire trop parfait comme sculpté dans le bois.

Le chien de la veuve l'a sauvée de la sorcellerie… mais la vérité va vous  choquer 😱 - YouTube

 Prends soin de toi, ma sœur”, disait-elle, la voix mielleuse. Maria remerciait, touché, sans voir l’ombre derrière les mots. Pourtant, dans son cœur simple, une petite voix murmurait de plus en plus forte. “Méfie-toi, Mariama ! Toutes les mains tendues ne portent pas la bénédiction.” Certaines cachent des épines. Elle secouait la tête, chassant l’idée.

 Mais les rumeurs du village s’infiltraient comme l’eau dans la terre sèche. Un soir, en discutant avec une voisine, elle entendit “Aïchaut les terres de Karim, tu sais.” Elle en parle tout le temps. Maria m’a palie mais se tue. Simba, à ses pieds, grogna doucement comme s’il approuvait la voix intérieure. Le village bruissait de ses secrets, un mélange de peur et de fascination.

Les anciens, assis en cercle, fumaient leur pipe en silence, observant. “Le mal se cache souvent près de nous, sous un voile d’amitié”, disait-il. Mariama, marchant versit, sentait le poids de ses mots. Elle priait plus souvent, serrant son chapelet. Peu à peu, ses yeux s’ouvraient, apprenant à voir au-delà des sourires.

 Le vent portait les rumeurs, mais c’était la prière qui éclairait la vérité. Et dans l’ombre, le danger guettait patient. Les nuits qui suivirent furent un tourment pour Mariama, comme si l’obscurité elle-même voulait l’engloutir dans sa case au mur en bout. Le sommeil la fuyait, remplacé par des rêves sombres et oppressants. Elle se voyait étouffée par des ombres gluantes, des mains froides autour de sa gorge, murmurant son nom d’une voix rariama, viens avec nous.

 Elle se réveillait en sursaut, le cœur battant, couverte de sueur. Simba, son fidèle gardien, grogenait alors les oreilles dressées, aboyant vers les coins vides de la pièce. Ces cris raisonnaient contre les murs, déchirant le silence de la nuit. Qu’y a-t-il, mon brave ?” chuchota Mariama, allumant une petite lampe à huile qui tremblait comme elle. Rien de visible, mais l’air était lourd, chargé d’une présence maléfique qu’elle sentait dans ses os.

 Une nuit, épuisée par ses visions, elle ne teint plus. Ses mains tremblaient en prenant son vieux téléphone, un modèle simple avec un écran rayé. Elle composa le numéro de son fils, le père Daniel, à la ville. Il répondit d’une voix douce malgré leur tardive. Maman, qu’est-ce qui ne va pas ? Mariama, la voix brisée, raconta tout, les rêves, les ombres, les aboiements de Simba. Mon fils, des choses étranges se passent ici.

 Chaque nuit, mon chien hurle contre les murs et je sens des présences comme si le mal voulait m’emporter. J’ai peur, Daniel. Il y eu un silence puis la voix calme du prêtre. Maman, écoute-moi bien. Ce sont des attaques spirituelles, des force du mal qui essaie de te briser. Mais souviens-toi, Dieu est plus fort que la sorcellerie.

Le diable rugit mais il est vaincu sur la croix. Prie sans relâche, maman. Lis les psaumes. Couvre-toi du sang de Jésus. Le Saint-Esprit n’est jamais endormi. Il veille sur toi comme un bouclier. Ces mots étaient comme un baume sur une plie ouverte. Mariama sentit une chaleur montée en elle, chassant le froid.

 Cette nuit-là, au lieu de se recroqueviller dans la peur, elle prit sa bible usée au page jeunie parlais-en. Elle s’agenouilla sur le sol frais, les mains jointes et pria avec ferveur. Seigneur, protège-moi de l’ennemi invisible. Que ta lumière chasse ces ténèbres. Elle récita le Notre Père encore et encore la voix ferme malgré les larmes.

 Simba s’allongea près d’elle, les yeux ouverts comme s’il priait aussi. Les heures passèrent, le coq chanta au loin et le jour se leva rose et pure. Pour la première fois depuis longtemps, Mariama se sentit en paix, enveloppée d’une force nouvelle. Le lendemain, elle marcha au village avec la tête haute, saluant les voisins d’un sourire timide.

 Les rumeurs continuaient, mais elle les ignorait, porté par la foi. Simba trottinait à ses côtés, la queue joyeuse. Les attaques ne disparurent pas tout de suite, mais chaque prière était une victoire. Mariama apprenait à combattre non pas avec les points, mais avec le cœur. Et dans le village, certains remarquaient son changement. La veuve prie plus et son chien semble plus vigilant.

 Dieu est à l’œuvre. La nuit plus sombre faisait briller sa lumière intérieure. Elle n’était plus seule. Une armée céleste veillait. Quelques jours plus tard, le soleil brûlant de midi pesait sur sa barre comme un manteau lourd. Mariama était dans sa cour, pilant du dans un grand mortier en bois. Le rythme régulier apaisant son esprit.

 Saba somnolait à l’ombre d’un manguier la langue pendante. Soudain, des par rapides crissèrent sur le sentier de terre rouge. C’était Aïcha Konaté, le visage crispé de colère, les tresses noué en hâte. Elle entra sans saluer, les points serrés. Mariama, ce chien me rend folle. Il aboit toute la nuit, même de chez moi. Je l’entends hurler comme un démon.

 Les voisins se plaignent et moi, je n’arrive plus à dormir. Il faut que ça s’arrête. Sa voix était aigue, tranchante comme un couteau. Mariama posa son pilon, surprise par cette fureur inhabituelle. Aïcha, calme-toi. Simba est juste nerveux ces temps-ci. Peut-être la chaleur. Je vais lui parler. Mais Raïcha secoua la tête, les yeux flamboyants.

 Puis comme pour se radoucir, elle fouilla dans son sac en tissu et en sortit un petit paquet enveloppé de feuilles de bananier. Tiens, j’ai préparé quelque chose pour lui. De la bonne viande séchée, assaisonnée avec des épices du marché. Il sera calme après ça, tu verras. Donne-lui pour moi. Mariama, touchée par ce geste malgré la colère, accepta avec un sourire reconnaissant. Merci ma sœur, c’est gentil à toi.

 Symba adore la viande. Aïcha aucha la tête, son visage se détendant un peu et partit en marmonnant des excuses. Mariama défit le paquet, des morceaux de viande rouge, odorants et appétissants. Elle les posa devant Simba qui releva la tête, renifla avec intérêt. Affamé après une journée oisive, il mangea tout goulument, mâchant bruyamment sous le regard attendri de sa maîtresse.

Voilà mon brave, mange bien, ça te fera du bien. La journée se poursuivit paisiblement. Mariama lava ses vêtements au puit, bavarda avec les voisines sur les récoltes à venir. Le soir tomba doux et étoilé avec le champ des grillons. Mais vers minuit, un malaise s’installa. Simba, d’habitude alerte, respirait avec peine, le flanc se soulevant en sacade.

Il refusa de bouger, gisant près de la porte comme un poids mort. Ses yeux, voilé, fixaient le vide. Mariam s’agenouilla près de lui, le cœur serré. Simba, que as-tu mon ami ? Réponds-moi. Elle caressa son pelage, mais il ne remua pas la queue. La pe grimpa en elle, froide comme un serpent. Était-ce une maladie soudaine ? Ou pire.

 Elle alluma la lampe, vérifia s’il avait bu de l’eau empoisonnée par erreur. Rien. La nuit s’étira silencieuse, sans les grognements habituels. Maria m’aveant doucement, les larmes aux yeux. Seigneur, ne me prends pas aussi mon compagnon. Dehors, sous le couvert des mangiers, une silhouette en pagne sombre glissa comme un fantôme.

 Aïcha revint discrètement, un sourire froid aux lèvres, attendant que le charme agisse. Le poison lent, versé dans la viande faisait son œuvre. Symba halt, faible, mais au fond de lui, une étincelle résistait. Mariama, sentant le danger sans le nommer, serra sa Bible. La bataille invisible reprenait plus sournoise. Le village dormait ignorant le drame qui se jouait.

 Mais la prière de Mariama montait déjà vers le ciel, appelant une aide divine. À mini précis, la lune pâle jetait une lumière argentée sur la case de Mariama, transformant les ombres en spectre d’en était immobile, lourd d’une humidité qui collait à la peau. Aïcha Konaté, enveloppé d’un pagne sombre comme la nuit, s’approchafeutré de la porte en bois. Ses yeux brillaient d’une lueur mauvaise.

 Ses lèvres remuaient en murmures inaudibles. Elle s’agenouilla près du seuil, creusant un petit trou dans la terre rouge avec ses ongles noirci. De son sac, elle tira une petite calbasse nouée de fil noir et de plumes de corbeau, un objet tordu par la magie noire. Que sa force s’éteigne avant l’aube, que le gardien tombe et la proie soit mienne, incantait elle d’une voix sifflante, les mots anciens comme le mal lui-même.

 Elle enterra le charme profondément, le recouvrant de poussière fines, puis se releva, un rictus de triomphe sur le visage. Satisfaite, elle s’évanouit dans l’obscurité, rentrant chez elle comme un voleur. Et au même instant, à des kilomètres de là, dans la grande église de la ville, le père Daniel achevait la messe du soir. L’hôtel brillait sous les sierges, l’enfant flottaire en volute bleue. Devant une poignée de fidèles endormis, il leva le saint sacrement, le pain et le vin devenu corps et du Christ.

 Son cœur, guidé par l’esprit se tourna vers sa mère. Seigneur, protège Mariama de tout mal. Que ta lumière chasse les ténèbres qui l’entourent. pria-t-il intensément, les yeux fermés. Une lumière invisible, chaude comme un rayon de soleil quit l’osti et traversa la nuit étoilée, filant comme une flèche vers sa barre. Elle pénétra la case enveloppant bas d’une aura divine.

 Le chien agonisant ouvrit soudain les yeux grands, un éclat surnaturel dans le regard. Une force nouvelle l’envahit, chassant le poison comme un vent furieux. Il bondit sur ses pattes, grogna profondément et se mit à gratter le sol avec rage. Les griffes labourant la terre comme des serres.

 Le bruit réveilla Mariama qui sortit en courant, une lampe à huile à la main, le cœur battant. Symba, qu’est-ce que tu fais ? En voyant le trou et la calebasse déterrée, elle pâie. L’objet puait le soufre noué de maléfice évident. Seigneur, c’est l’œuvre du diable”, s’écria-t-elle, la voix tremblante. Sans hésiter, elle courut à l’intérieur, prit une petite fiole d’eau bénite que son fils lui avait donné et revint.

Agenouillé, elle aspergea le charme en priant à voix haute : “Seigneur, que ce mal brûle dans ton feu éternel. Au nom de Jésus, je le renvoie aux enfers.” Elle jeta la calebasse dans le petit feu de la cour où les braises rougeoyaient. Les flammes léchèrent l’objet qui crépita violemment, libérant une fumée noire.

 Aussitôt, un cri perçant déchira la nuit. Feu ! Feu ! Ça me brûle ! Au secours ! C’était une voix de femme hurlante de douleur venant de la maison d’Aïcha à deux pas de là. Les villageois, tirés de leur sommeil, allumèrent des torché et accoururent pied nus sur le sentier. Simba aboyait triomphalement la queue haute.

 Mariama, les genoux dans la poussière leva les yeux au ciel. Merci mon Dieu, ta justice est arrivée. La lumière divine avait transformé la faiblesse en victoire, rappelant que le bien triomphe toujours. Le village entier, réveillé, murmura des prières, sentant la présence du sacré dans l’air. Le Christ trident d’Aïcha fendait la nuit comme un couteau, réveillant tout sa barre dans un chaos de torché et de murmures effrayés.

 Les villageois affluaient de leur cases, les hommes paniativement noués, les femmes serrant des enfants somnolents contre elles. “Qu’est-ce qui se passe ? Un feu ? Un esprit ?” criait-il, les flammes des branches enflammées dansant sur leur visag tendus. Ils se massèrent devant la maison d’Aïcha, une case plus grande que les autres, au murpin en blanc ocre.

 La porte était grande ouverte et à l’intérieur la scène était terrifiante. Aïcha roulait au sol, les bras battant l’air, hurlant comme possédé. Feu ! Du feu partout, ça me ronge les os. Pitié ! Sa peau luisait de sueur, ses yeux roulant dans leurs orbites, comme si des flammes invisibles la consumaient de l’intérieur.

 Son mari Bakarie était agenouillé près d’elle, les mains tremblantes sur ses épaules, pleurant sans un mot. Aïcha, qu’as-tu ? Réponds-moi implorait-il la voix brisée. La foule horrifiée forma un cercle serré. Les anciens levaient les bras. Seigneur et pitié, chasse ce démon. Maman Fatou traça un signe de croix dans l’air, murmurant des versets bibliques.

 Entre deux hurlements déchirants, Aïcha se tordit, le visage déformé par la douleur et la vérité qui jaillissait comme un poison libéré. Oui, j’avoue tout. J’ai tué Karim. Ce jour-là, j’ai mis du poison dans son repas, une poudre blanche du marabou pour avoir ses terres fertiles. Il brûlait de l’intérieur comme moi maintenant. La foule occta, un murmure de choc se propageant comme une vague.

Et mon mari, je l’ai lié par la sorcellerie. Des gris grris sous le lit, des incantations pour le rendre muet et soumis. Il était mon esclave pour tout contrôler. Bakari releva la tête, les yeux écarcillés comme si des chaînes invisibles se brisaient. Et ce chien, ce maudit chien de Mariama, il m’a vu approcher la nuit. Il a aboyé et chassé mes ombres.

 J’ai essayé de l’empoisonner ce soir pour finir le travail et tuer la veuve. Mais ah le feu ! Dieu me punit ! Les confessions tombaient comme des pierres dans un étant calme, éclaboussant les cœurs. Les femmes pleuraient, les hommes serraient les points. “Traîtresse, sorcière !” cria quelqu’un, mais les anciens imposèrent le silence. “Laissez-la parler. Dieu juge.

” Mariama, arrivée avec une lampe, se tenait en retrait, les larmes coulant sur ses joues. “Simba à ses côtés, grenba victorieux. Bakari libéré ! se leva soudain, les épaules droites pour la première fois depuis des années. Il leva les yeux au ciel, la voix forte, “Je suis libre.” “Merci, Seigneur.” Le voile est déchiré.

 La foule fut secouée, un mélange de colère et de soulagement. Aïcha continuait de cet ordre, ses cris devenant plus faibles, entrecoupés de sanglot. “Pardonnez-moi, la vidité m’a mangé.” Puis un dernier râ et son corps s’affessa inerte sur le sol poussiéreux. Le silence tomba lourd comme un lince seul. Les anciens murmurèrent : “La justice divine a parlé.

Que personne ne touche au corps. Demain, on l’enterrera loin. Mariama tomba à genoux, priant pour l’âme perdue. La nuit, témoin de tant de mal, portait maintenant l’espoir d’une a purifiée. Aïcha gisait immobile sur le sol de sa case, le visage figé dans une grimace de tourment final.

 Ses cris s’étaient eu laissant place à un silence oppressant qui enveloppait tout le village de sa barre comme un manteau de deuil. Les villageois torchés encore fumant à la main restaient figé en cercle le souffle court. L’air puait la peur et la révélation un mélange acre qui collait à la gorge. Elle est partie emportée par son propre mâle murmura un ancien la voix r en traçant un signe protecteur sur sa poitrine.

Les femmes s’englottaient doucement serrant leur pani contre elle tandis que les hommes baissaient la tête pensif. Bakari, le mari libéré, s’agenouilla près du corps, touchant une dernière fois la main froide de celle qu’il avait enchaîné.

 “Attieu Aïcha ! “Que Dieu te pardonne ton orgueil”, dit-il, les larmes traçant des sillons sur ses jouurinés. Puis il se releva plus droit, comme si des années de soumission s’évaporaient. Au lev du soleil, on enveloppa le corps d’Aïcha dans un lince blanc pour l’enterrer loin du village, près de la rivière oubliée. Le deuil n’était pas pour elle, mais pour l’innocence perdue.

 Sa barre, branlé, se resserrait dans la foi. Mariama se releva, soutenue par des mains amis. Allons prier ensemble, dit-elle. Et ils marchèrent vers l’église naissante, un pas après l’autre, vers une aube nouvelle. Le lendemain matin, le soleil se leva sur sa barre avec une douceur inhabituelle, comme si la terre elle-même respirait soulagée après la tempête de la nuit.

 Les villageois vaquaient à leur tâche, mais d’une façon changée, les conversations étaient plus basses, plus réfléchies, imprégné d’une humilité nouvelle. Mariama assise sur tabouret devant la case sirotait un thé à mer dans une calebasse sa baron renant à ses pieds. Son cœur encore lourd des événements portait aussi une joie timide comme une fleur qui s’ouvre après la pluie.

 Elle prit son téléphone les doigts encore tremblant et appela son fils le père Daniel. La ligne crépita un instant puis sa voix chaude répondit “Maman, comment vas-tu après cette nuit folle ? Mariama inspira profondément, les mots coulant comme un torrent libéré. Mon fils, Dieu a tout révélé.

 Aïcha a avoué avant de mourir, elle a tué ton père avec du poison pour les terres. Elle voulait aussi me tuer moi et a même empoisonné bas. Mais le Seigneur a combattu pour nous. Ces cris ont tout dit et la justice est faite. Il y un silence puis un sanglot étouffé. Maman, je sens la main de Dieu là-dedans. Ma prière hier soir pendant la messe, c’était pour toi.

 Je viendrai vite pour purifier la maison avec de l’en et des saints sacrements. La victoire est complète, maman. Plus de ténèbres ici. Sa voix tremblante se fit ferme, porteuse d’espoir. Mariama sourit pour la première fois depuis des mois. un vrai sourire qui plissait ses yeux et réchauffait son âme. “Viens mon prêtre, nous prierons ensemble.

” Elle raccrocha caressant la tête de Sainba. “Tu avais été mon ange, toi aussi.” Cette histoire qui avait secoué sa barre comme un vent violent devint une leçon gravée dans les cœurs. Autour du puit, les femmes en parlaient. Voyez, toutes les mains tendues ne sont pas sincères. Certaines cachent du fiel. Les hommes au champ aucha la tête et la prière révèle la vérité même cachée sous des sourires.

 Les enfants apprenaient la méfiance sage à écouter les animaux et les signes du ciel. Même un simple chien comme Simba pouvait être l’instrument de Dieu pour sauver une vie fragile. Les anciens racontaient l’histoire autour du feu la transformant en parabole. Quand la nuit est la plus sombre, la lumière de Dieu brille encore plus fort.

 Elle chasse les ombres, guérit les blessures et unit le village dans la foi. Mariama, veuve mais non plus seul, ouvrait sa case aux voisins pour des prières collectives. Bakari, libre riait à nouveau aidant aux récoltes. Sa barre renaissait plus fort, tissé de gratitude. Et dans les nuits futures, quand le vent murmurait, on se rappelait la protection divine veille, invisible mais sûre.

 La morale de cette histoire nous enseigne que la trahison vient souvent de ce qu’on aime le plus. Mais aucune force obscure ne peut la lumière de Dieu. Par la foi et la prière, même un simple chien peut devenir un instrument divin pour dévoiler le mal et protéger l’innocent.