Covid-19. "Aucun remords, aucun constat d'échec" : Macron se défend sur les  mesures prises face à la crise

Un avertissement frontal qui déchire le silence. Rarement un ancien haut gradé militaire n’avait porté une accusation aussi grave, aussi dénuée de tout langage diplomatique, contre le sommet de l’État. Dans une intervention qui a mis le débat public en ébullition, le Général André Coustou n’a pas mâché ses mots. L’enjeu, selon lui, n’est plus une simple orientation politique, mais la survie même de la nation. S’attirant les foudres de l’exécutif, cette prise de parole sans concession lui a valu une sanction d’une violence symbolique inouïe : la radiation des cadres, une mise au ban qu’il reçoit avec le dédain d’un homme qui a fait son devoir, clamant que la menace ne vient plus de l’extérieur, mais bien de l’intérieur.

La Sentence Inédite : Macron, « Le Liquidateur de la France »

Dès les premières secondes, le ton est donné. Le Général Coustou frappe fort, très fort, avec des mots qui résonnent comme des coups de semonce : « Macron le faisauilleur de la France, Macron le grand liquidateur. » Ces phrases, martelées avec une gravité poignante, brossent le portrait d’un pays « vendu à la découpe », géré par des « traîtres » et des « liquidateurs ». Pour l’ancien militaire, il n’y a plus de place pour la nuance après sept années de présidence. L’action du chef de l’État n’a pas été de « redresser la France », mais de la « détruire ».

L’affirmation la plus explosive et la plus dérangeante est sans doute celle qui inverse les rôles géopolitiques traditionnels. Alors que le discours officiel désigne un ennemi à l’Est, le Général Coustou déplace la menace : « L’ennemi de la France, c’était pas Vladimir Poutine, c’était notre président. » Cette déclaration, réitérée avec force, dépasse la simple critique. Elle est une mise en accusation directe de la stratégie et de la vision du commandant en chef des armées. Ce n’est plus un simple désaccord politique, mais un avertissement frontal lancé par un homme qui a passé sa vie au service armé de la nation. L’émotion est palpable, la lucidité est implacable : le général parle comme quelqu’un qui a « trop vu, trop retenu » et qui juge qu’il est temps de dire la vérité « quoi qu’il en coûte ».

L’Érosion de la Souveraineté et la Faillite Stratégique

L’analyse du Général Coustou ne s’arrête pas à la diatribe. Elle se structure autour d’une dénonciation méthodique d’un affaiblissement progressif et systémique de l’État français. Il accuse l’exécutif d’avoir « rogné la souveraineté française », d’avoir exposé le pays à des risques extérieurs inconsidérés et d’avoir fragilisé les piliers mêmes de l’appareil républicain. Pour lui, il ne s’agit plus d’« erreurs isolées », mais d’un « enchaînement de choix stratégiques discutables » dont les effets sont ressentis partout, de l’armée à la diplomatie, de l’économie à la cohésion sociale.

Le conflit en Ukraine est, à ses yeux, un révélateur brutal de ces « failles beaucoup plus profondes ». La France aurait agi sans boussole, sans « vision claire », se laissant dicter sa conduite par des « impulsions ou des pressions extérieures » au lieu de bâtir une stratégie « souveraine construite autour des intérêts nationaux ». Il dénonce le fait d’avoir participé à des décisions aux lourdes conséquences, parfois sans la « consultation démocratique suffisante », et d’avoir pris des « risques disproportionnés pour un pays déjà fragilisé ».

Mais au-delà de la doctrine militaire et diplomatique, le général s’inquiète d’une « perte d’identité » et d’un « détachement croissant entre dirigeants et citoyens ». Il insiste sur l’idée que la menace est désormais intrinsèque, provenant d’un pouvoir qui aurait perdu « le sens des priorités nationales ». Il rappelle solennellement qu’un soldat, même à la retraite, a un devoir de vigilance. Une phrase, lourde de sens, prend alors une dimension quasi-insurrectionnelle : le soldat « n’est pas tenu d’obéir à un ordre qu’il juge manifestement contraire à la loi ou à l’intérêt supérieur du pays ».

La Riposte Politique : Une Sanction « Infamante » et Son Contre-Attaque

C’est cette parole libérée, ce refus de l’obéissance aveugle, qui a conduit à la sanction. Quelques heures après ses déclarations chocs, le général Coustou a appris sa « radiation des cadres par mesure disciplinaire » via un décret daté du 17 avril. L’homme qui a dédié sa vie à la protection de la France se voit désormais retirer son statut.

Il révèle les détails amers de cette mesure. Concrètement, la radiation implique la perte de sa carte d’identité militaire, l’interdiction de « porter l’uniforme » — l’honneur suprême d’un militaire — et la suppression de ses avantages, comme la carte de réduction SNCF. Plus que le manque à gagner, la sanction est surtout « infamante ». Elle cherche à effacer un passé de service, à faire « table rase » d’un engagement total.

Le général dénonce sans équivoque une « entourloupe » politique. Il était en « deuxième section » (2S), statut qui impose un devoir de réserve jusqu’à 67 ans. Or, techniquement, il était à la retraite. Il estime que l’étiquette 2S lui a été « collée sur la bouche » pour l’astreindre au silence, alors qu’en passant à la retraite complète, il aurait dû bénéficier d’une « totale liberté d’expression » en tant que citoyen. Comparant la situation aux magistrats — qui ont appelé à ne pas voter pour un candidat lors de la dernière présidentielle sans être sanctionnés —, il affirme que l’objectif est clair : « nous, on veut nous faire taire ».

Le Prix de la Liberté et la Marque de la Bête

Pour le Général Coustou, cette mesure disciplinaire est un acte de vengeance. Il la qualifie sans hésitation de décision « politique ». Il révèle qu’il avait d’ailleurs prédit la sanction et qu’il l’a reçue non pas comme une punition, mais comme une décoration. « Si elle arrivait, ce serait pour moi une deuxième Légion d’honneur parce que sanctionné par ces gens-là, ça fait ni chaud ni froid ». Il va même jusqu’à évoquer, avec son confrère également sanctionné, le Général Paul Pizari, la possibilité de créer un « club des radiés ». Un geste de défi qui souligne le ridicule et le grotesque d’un pouvoir qu’il juge « aux abois ».

Cette radiation, loin d’être un cas isolé, s’inscrit dans une chronologie de résistance. Le général Coustou avait déjà pris position en 2018 contre la signature du pacte de Marrakech sur l’immigration et fut l’un des 61 signataires de la célèbre « Tribune des généraux » en 2021. À l’époque, le constat était celui du « délitement de la société ». Aujourd’hui, il va plus loin : « Ce n’est plus du délitement de la France que nous pouvons constater. C’est la destruction de la France. »

L’Accusation qui Scelle le Sort

La vérité de cette sanction, selon le général, se trouve dans le contexte judiciaire. Ses paroles violentes, datées de mars et mai, ne sont pas le seul motif. Il a en effet déposé plainte contre trois ministres de l’époque — Gabriel Attal (Premier ministre), Sébastien Lecornu (Ministre des Armées) et Catherine Colonna ou Stéphane Séjourné (Affaires étrangères) — pour « violation de l’article 413 du code pénal ». Cet article interdit de fournir des moyens militaires à une puissance étrangère en les prélevant « sur notre propre armée ».

Le timing est, selon lui, trop troublant pour être le fruit du hasard : « Je suis convoqué tout à fait en fin d’année, bizarrement comme mon camarade Pizari, juste après que nous ayons porté plainte contre le ministre. Juste une coïncidence. » L’intervention disciplinaire serait donc une réponse directe, une tentative de bâillonner un homme qui ose remettre en cause la légalité même de certaines décisions gouvernementales.

Vers le Mur : Le Survol de l’Optimiste Lucide

Le constat sur l’état du pays est sans appel : il « ne cesse de se dégrader ». La France « va dans le mur », et tout le monde, y compris les autorités militaires et civiles, le sait. L’amertume est profonde lorsqu’il dénonce ceux qui sont censés servir la nation. Il affirme sans détour que les dirigeants sont « là pour la gamelle », et que « ceux qui devraient être là pour servir se servent ».

Malgré le tableau sombre, le général Coustou se dit « optimiste ». Il voit les « lignes bouger ». Et il fait une prédiction fracassante sur l’avenir personnel du Président Macron, protégé aujourd’hui par l’immunité présidentielle. Il ne croit pas que le chef de l’État pourra « partir tranquillement au Seychelles » pour sa retraite. Il y aura des comptes à rendre : « Je pense qu’il sera d’ici là comme un fugitif. » Pour preuve, il signale que « des rats ont commencé à quitter le navire » dans l’entourage gouvernemental immédiat. Si cela finit mal pour eux, ce ne sera que « ce qu’ils méritent ».

Face à cette radiation et à cette tentative de musèlement, le message du Général Coustou est un acte de pure défiance. Un acte de foi dans sa liberté de citoyen : « Ce n’est pas maintenant qu’ils vont m’empêcher de parler. » Sa parole restera libre, « pas moins, pas plus », car, se demande-t-il avec panache, pourquoi le fier général qui a accepté de donner sa vie pour la France « ne pourrait pas comme n’importe quel citoyen s’exprimer, surtout quand la France est traitée comme elle l’est aujourd’hui ? »

Covid : le va-tout de Macron contre la quatrième vague | Les Echos

Cet extrait est le signal d’alarme ultime, un appel au sursaut, à la lucidité et au courage citoyen. Le général Coustou invite chaque Français à « questionner les décisions prises en notre nom », à défendre la souveraineté et à ne pas se laisser porter par une politique jugée « dangereuse ». La France est à un tournant, et c’est désormais aux citoyens de « reprendre en main leur destin démocratique ». Qu’on les approuve ou non, ses paroles sont impossibles à ignorer. Elles dérangent, elles interrogent, et c’est précisément pour cela qu’elles sont devenues virales.