Le verdict est tombé pour Nicolas Sarkozy : l’ancien président français prend la parole dans un communiqué

Premières escarmouches à l'ouverture du procès de Nicolas Sarkozy
La Cour de cassation a confirmé la condamnation de Nicolas Sarkozy ce mercredi 26 novembre. Il s’agit de la seconde condamnation pénale définitive pour l’ancien président de la République dans l’affaire Bygmalion. De son côté, le principal intéressé a rapidement réagi dans un communiqué par le biais de ses deux avocats.

Le couperet est tombé ce mercredi 26 novembre pour Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République française, récemment sorti de prison, a été définitivement condamné par la Cour de cassation dans l’affaire Bygmalion. Comme l’a rappelé l’AFP dans un communiqué, il s’agit de la seconde condamnation pénale définitive pour l’époux de Carla Bruni, après celle rendue dans le dossier Bismuth. “Le candidat, le directeur de sa campagne et les deux directeurs du parti politique qui soutenait le candidat sont donc définitivement condamnés”, a-t-on pu lire. Il est précisé par la suite que c’est le respect du droit qui a été jugé dans cette affaire, et non le fond des dossiers.

C’est le 14 février 2024 que Nicolas Sarkozy a été condamné par la cour d’appel de Paris à un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, dans l’affaire Bygmalion. Les faits qui lui sont reprochés : le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Des détails ont été apportés dans ce dossier avec le résultat des investigations. L’Agence France-Presse précise que, pour “masquer l’explosion des dépenses de sa campagne”, Nicolas Sarkozy aurait bénéficié d’un “système de double facturation”. Le montant s’élève à près de 43 millions d’euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions, ce qui aurait servi à couvrir les dépenses de ses meetings.

Nicolas Sarkozy n’était, de son côté, pas mis en cause pour le système de fausses factures utilisé, mais comme bénéficiaire d’un financement politique illégal. En première instance mais aussi en appel, le principal concerné a “contesté vigoureusement toute responsabilité pénale, dénonçant fables et mensonges”, est-il précisé. Ce sont dix personnes qui ont été condamnées en appel dans ce procès, et trois d’entre elles se sont jointes au pourvoi : “le directeur de campagne, Guillaume Lambert, et les ex-cadres de l’UMP Éric Cesari et Pierre Chassat”, rappelle l’AFP. En décembre 2024, le verdict a été rendu dans une autre affaire : la Cour de cassation a confirmé sa condamnation à un an d’emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire des écoutes, également appelée affaire Bismuth. Nicolas Sarkozy a porté ce bracelet entre février et mai, avant d’obtenir une libération conditionnelle.
Nicolas Sarkozy prend la parole par le biais de ses avocats
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Ce sont Patrice Spinosi et Emmanuel Piwnica, les avocats de l’ancien président français, qui ont immédiatement réagi à cette nouvelle condamnation. Ils ont d’abord affirmé que leur client “prend acte” de la décision de la Cour de cassation. “Alors qu’il a été constaté par la cour d’appel qu’il n’a jamais eu personnellement connaissance du dépassement des frais de sa campagne en 2012, du fait du détournement par la société Bygmalion, la Cour de cassation considère néanmoins que sa seule qualité de candidat suffit pour qu’il en soit pénalement responsable“, a écrit la défense de l’ex-président dans un communiqué transmis à l’AFP. Pour conclure cette prise de parole, les deux avocats ont évoqué une situation qu’ils qualifient d’”inédite” : “Nous disposions pourtant d’un précédent favorable sur le sujet émanant de l’assemblée plénière de la Cour de cassation, qui est la formation la plus solennelle de cette juridiction.”

Le 26 novembre 2025, le verdict tant attendu est tombé pour Nicolas Sarkozy : la Cour de cassation a confirmé sa condamnation dans l’affaire Bygmalion, un dossier qui continue de marquer l’histoire judiciaire de l’ex-président français. Cette décision, d’une portée symbolique, représente la deuxième condamnation pénale définitive pour Nicolas Sarkozy, après celle dans l’affaire Bismuth, où il avait été condamné à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence.

Le dossier Bygmalion, du nom de la société de communication chargée de la gestion des campagnes de Nicolas Sarkozy, est l’un des plus médiatisés de ces dernières années. Les accusations portent sur un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dont le dépassement des dépenses a atteint des montants astronomiques, bien au-delà des limites autorisées par la loi. Selon les enquêteurs, un “système de double facturation” avait été mis en place pour dissimuler l’ampleur du dépassement des dépenses, qui aurait atteint près de 43 millions d’euros, bien loin des 22,5 millions d’euros autorisés pour une campagne présidentielle. Cette manœuvre aurait permis de couvrir les frais des nombreux meetings et événements de campagne.

Bien que la responsabilité directe de Sarkozy dans la mise en œuvre de ces pratiques frauduleuses n’ait pas été retenue, sa condamnation repose sur son rôle de bénéficiaire d’un financement illégal. En première instance, comme en appel, l’ancien président a vigoureusement contesté ces accusations, dénonçant ce qu’il qualifie de “fables et mensonges”. Il a également affirmé n’avoir jamais eu connaissance du dépassement des dépenses, expliquant que cela résulterait du détournement par la société Bygmalion. Cependant, la Cour de cassation a estimé qu’il n’était pas nécessaire de prouver une implication directe dans les faits : le simple fait de remplir la fonction de candidat à la présidence suffisait à le rendre pénalement responsable.

Les avocats de l’ex-président, Patrice Spinosi et Emmanuel Piwnica, ont immédiatement réagi à la décision, indiquant que Nicolas Sarkozy “prend acte” du verdict tout en restant “désapprobateur” envers la décision de la Cour de cassation. Selon eux, il s’agit d’une situation inédite, et ils font référence à un précédent favorable émanant de l’assemblée plénière de la Cour de cassation, la formation la plus solennelle de cette juridiction, qui semblait avoir tranché différemment dans des affaires similaires. Cette position en faveur de Sarkozy pourrait avoir un impact sur les futurs recours judiciaires, certains analystes considérant qu’il est possible que cette affaire fasse jurisprudence et ait des conséquences sur le traitement des responsables politiques dans des affaires similaires.

Le jugement de la Cour de cassation intervient alors que l’ancien président, bien que sous le coup de plusieurs condamnations, continue d’exercer une influence sur la politique française. Il demeure un acteur majeur de la scène politique, et ses prises de position, notamment dans des affaires comme celle-ci, génèrent des débats houleux. La réaction de ses partisans et de ses détracteurs ne s’est pas fait attendre, certains saluant la rigueur de la justice, d’autres dénonçant une justice politique.

Nicolas Sarkozy, déjà marqué par les événements passés et les multiples procédures judiciaires, continue de peser dans le débat public. Son parcours, entre réussites politiques et mésaventures judiciaires, illustre la complexité de la relation entre pouvoir et responsabilité en politique. Au-delà de l’aspect juridique, cette condamnation soulève des questions sur la responsabilité des responsables politiques face à des manquements financiers dans des campagnes électorales, un sujet qui reste au cœur des préoccupations de l’opinion publique.

Parole à la défense de Nicolas Sarkozy, au dernier jour du procès des  soupçons de financement libyen

Cette affaire continue de marquer un tournant dans l’histoire récente de la République française, et il reste à voir quelles seront les répercussions de cette décision judiciaire sur la carrière de Nicolas Sarkozy et sur la politique française en général. La question demeure : jusqu’où les institutions judiciaires iront-elles pour faire rendre des comptes aux élites politiques, et comment la société française réagira-t-elle face à ces condamnations de figures emblématiques ?