Diplomatie. Meloni va rencontrer Macron mardi, sur fond de relation  bilatérale mouvementée

Un simple rictus. Un roulement des yeux, ostensible et sans appel. C’est tout ce qu’il a fallu à la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, pour infliger à Emmanuel Macron ce que les observateurs internationaux qualifient déjà d’humiliation planétaire. Début septembre, au sommet du G7 à Bari, en Italie, une poignée de secondes filmées a suffi à cristalliser le déséquilibre des forces en Europe, révélant une France vacillante et un président marginalisé, frappé en plein cœur d’une crise intérieure dévastatrice.

L’image a fait le tour du monde en un éclair, suscitant des débats enflammés dans toutes les chancelleries et sur les plateaux de télévision. Elle a figé l’instant exact où l’autorité du président français a été ébranlée au grand jour.

L’Anatomie d’un Affront Public et Calculé

La scène, d’une intensité dramatique rare en diplomatie, s’est déroulée sous l’œil froid des caméras. On y voit Emmanuel Macron se pencher discrètement vers Giorgia Meloni. Quelques mots sont murmurés, des requêtes peut-être, un plaidoyer pour une position commune ou une coordination urgente. Mais ce que Macron cherchait à garder dans la sphère discrète des échanges de couloir s’est heurté à un mur de mépris glacial.

Face à son homologue français, la présidente du Conseil italien a détourné le regard, esquissant ce que la presse internationale a qualifié de « rictus de dédain » avant de rouler ostensiblement des yeux. Ce geste, bref mais d’une puissance symbolique redoutable, n’est pas un accident de protocole. Il est la manifestation publique et assumée d’une défiance qui couve depuis des mois entre Rome et Paris. Ce n’est pas seulement un incident, c’est une déclaration. C’est l’affirmation que l’Italie n’a plus l’intention de jouer le rôle de partenaire junior et que l’Élysée n’a plus les moyens d’imposer sa vision.

Pour tout chef d’État, être publiquement ridiculisé par un partenaire européen – qui plus est sur son propre sol, lors d’un sommet international – est un signal violent. Mais le caractère explosif de cet affront tient surtout au contexte dans lequel il survient. La France est en pleine implosion.

La France, Terre de Crises, Cible Idéale

Ce déséquilibre des forces filmé à Bari n’aurait sans doute pas eu la même résonance si la France n’était pas, au même moment, plongée dans une crise politique et sociale sans précédent. L’humiliation diplomatique agit comme le miroir d’un déclin intérieur criant.

Quelques jours seulement avant le sommet, le gouvernement Bayrou s’était effondré, laissant le pays sans majorité stable. L’Assemblée Nationale, déjà paralysée depuis les législatives de 2024, était plus que jamais bloquée, incapable de voter le plan budgétaire d’urgence que le gouvernement tentait désespérément de faire adopter. En réaction, les manifestations massives contre ce plan, organisées par des syndicats mobilisés, se multipliaient, témoignant d’une exaspération populaire à son comble.

Pour un président dont l’autorité repose en grande partie sur l’image de réformateur incontournable sur la scène européenne, voir son pays sombrer dans l’instabilité tandis qu’il tente de plaider pour une coopération accrue à l’étranger est la pire des mises en scène. Le contraste est saisissant : d’un côté, une Italie qui, malgré ses propres défis, affiche une dirigeante sûre d’elle et de sa rhétorique souverainiste ; de l’autre, une France dont le chef d’État est contraint de quémander une attention et une écoute qui lui sont refusées. La scène de Bari a transformé la fragilité française en spectacle mondial.

Rome Avance : Meloni en Voix Dominante de l’Europe

Ce geste glacial n’était pas un simple coup de sang, mais la pièce maîtresse d’une stratégie assumée par Giorgia Meloni. Depuis des mois, la dirigeante italienne cherche à s’imposer comme la nouvelle voix dominante de l’Europe. Loin de la politique de l’ombre, elle multiplie les alliances avec des pays aux sensibilités similaires, comme Varsovie et Budapest, fédérant un bloc autour des questions de souveraineté nationale et de la critique de l’ingérence bruxelloise.

Son attitude face à Macron reflète une volonté claire : exploiter la faiblesse française pour renforcer le leadership italien. L’Italie, jadis considérée comme un maillon faible de l’UE, se positionne désormais de manière offensive, n’hésitant plus à rompre avec les positions traditionnelles de l’axe franco-allemand.

Le geste filmé à Bari n’est d’ailleurs que le point culminant d’une escalade de la défiance. Il intervient trois semaines après les déclarations incendiaires de Matteo Salvini, vice-premier ministre italien, qui s’était ouvertement opposé à la proposition française d’envoyer des troupes européennes en Ukraine. Cet épisode avait déjà conduit Paris à convoquer l’ambassadeur d’Italie, un acte diplomatique grave. En affichant un mépris sans détour par le biais de Meloni elle-même, l’Italie fait passer la défiance du niveau d’un ministre à celui des plus hautes autorités, scellant la fin d’une entente cordiale déjà très fragile.

La Crystallisation du Déclin : Le Regard de l’Europe

L’impact de cet événement dépasse largement le cadre des relations franco-italiennes. Il renforce l’impression d’un président affaibli, incapable de faire respecter son autorité à l’intérieur comme à l’extérieur. L’opinion publique française, lassée par les crises successives, y voit la métaphore d’un pays en perte de vitesse.

La scène de Bari s’inscrit dans une série de signaux inquiétants qui ont ponctué le calendrier diplomatique récent. Quelques jours plus tôt, à Rome, Meloni dénonçait l’ingérence de Bruxelles dans les budgets nationaux. À Strasbourg, des eurodéputés s’interrogeaient ouvertement sur la capacité de la France à imposer une vision commune alors que son propre Parlement était paralysé. Et à Berlin, la chancelière allemande appelait à la stabilité européenne, une mise en garde implicite clairement adressée à Paris.

Chaque date, chaque déclaration alourdit le climat politique français, renforçant l’idée que l’équilibre des forces en Europe est en train de basculer. La France, jadis au centre du jeu diplomatique et capable d’imposer sa vision avec l’Allemagne, se retrouve aujourd’hui sur la défensive, contrainte de convaincre là où elle avait l’habitude de dicter. Le roulement d’yeux de Giorgia Meloni n’est rien d’autre que la manifestation la plus visible et la plus crue de ce changement d’ère.

L’image d’un président ignoré par ses pairs, moqué à visage découvert par une partenaire européenne, risque de marquer durablement la mémoire collective et d’impacter sa crédibilité pour les sommets à venir. La scène de Bari restera dans les mémoires comme l’instant précis où la fragilité française s’est cristallisée sous l’œil implacable des caméras. À un moment de bascule où Macron, déjà contesté chez lui, a vu son autorité ébranlée au grand jour.

Giorgia Meloni dramatically rolls her eyes while whispering with Macron at  G7 - YouTube

Désormais, une question s’impose avec une force renouvelée, qui dépasse la simple anecdote politique et interroge l’avenir de la nation sur l’échiquier mondial : combien de temps la France pourra-t-elle supporter ce déclin d’influence sans conséquences irréversibles sur sa souveraineté et son rôle en Europe ? Le rictus de Meloni est un avertissement que Paris ne peut plus se permettre d’ignorer.