Mylène Farmer : un célèbre politique la compare à Marine Le Pen

Le journaliste Steven Bellery a dévoilé une déclaration du député RN Jean-Philippe Tanguy pour le magazine ELLE, dans laquelle l’homme politique compare Mylène Farmer à Marine Le Pen.

Pour le député du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, Marine Le Pen et Mylène Farmer possèdent un point commun : le fait de comprendre la communauté gay. C’est en effet ce qu’affirme l’ancien député RN de la 4ème circonscription de la Somme dans une interview pour le magazine ELLE comme l’a souligné le journaliste de Quotidien, Julien Bellver.

Une déclaration qui figure dans une enquête menée par le magazine sur le vote gay RN et qui a vivement fait réagir dans la section commentaires située sous le tweet du journaliste de Yann Barthès dans la foulée.

La comparaison entre Mylène Farmer et Marine Le Pen ne passe pas

“Discriminée toute sa vie à cause de son nom, Marine Le Pen à cette même blessure que les homosexuels. Elle les comprend comme Mylène Farmer“, a déclaré Jean-Philippe Tanguy dans les colonnes du magazine ELLE.

Une intervention qui a divisé à en croire la réaction des internautes suite à la publication de Julien Bellver. “Nan mais entre ça et le petit Sarkozy aujourd’hui c’est magnifique”, “Sans contrefaçon, je suis nazillon ?”, “La France pays du grand spectacle hein mdr on est pauvres mais niveau divertissement on est au top”, “Après rempart contre l’antisémitisme, on a droit au rempart contre l’homophobie et peut être demain contre la gérontophobie et pourquoi pas contre l’islamophobie. Ce n’est pas un parti politique c’est une boîte de marketing….”, ont taclé nombre d’internautes contre les idées du Rassemblement national.

Alors que d’autres se montrent plus virulents et beaucoup plus choqués par cette déclaration : “Comparer un nom de famille aux discriminations vécues par les homosexuels… non mais ça ne va pas !! Il faut que le RN arrête de réécrire la réalité pour se fabriquer des blessures imaginaires. C’est obscène, indécent et totalement déconnecté. On touche le fond”.

Jean-Philippe Tanguy a assumé son homosexualité “très tôt”

Qu’à cela ne tienne, le député du Rassemblement national a bel et bien fait part de son avis et estime que Marine Le Pen comprend les “blessures” de la communauté gay. Une communauté à laquelle Jean-Philippe Tanguy appartient comme il le révélait en effet le 28 octobre dernier dans le documentaire Homos en politique, le dire ou pas ? sur France 5, présenté par Jean-Baptiste Marteau et Renaud Saint-Cricq.

Dans ce reportage, le proche de Marine Le Pen a indiqué avoir rapidement assumé son homosexualité : “Moi, je l’ai assumé dès le collège au moment du débat du Pacs. J’étais en cinquième ou en quatrième, je ne sais plus. Mais c’était en 1997″.

Victime de remarques haineuses après avoir fait son coming-out, le député a confié avoir été très énervé. “Il y aura toujours un mystère, de savoir qu’est-ce que dans ma construction personnelle est liée à ce qui était vraiment mon intime personnalité et ce qui relevait aussi de l’affirmation, enfin presque d’une forme de courage de défendre aussi les autres”, expliquait l’homme qui estime que Marine Le Pen et Mylène Farmer possèdent un point commun sur le sujet.

Avant de poursuivre : “je trouve déplorable encore aujourd’hui d’ailleurs que ce soit forcément les politiques homosexuels ou bisexuels qui doivent monter sur ces sujets-là. J’aimerais que des députés, des parlementaires ou des hommes et des femmes politiques hétérosexuels prennent la parole pour les autres”.

La comparaison entre Mylène Farmer et Marine Le Pen par Jean-Philippe Tanguy a suscité de vives réactions, non seulement au sein de la classe politique mais aussi parmi les internautes. Le député du Rassemblement National (RN) semble vouloir souligner ce qu’il considère comme un lien particulier entre ces deux personnalités publiques : leur capacité à comprendre et à défendre la communauté homosexuelle. Si cette déclaration a été interprétée par certains comme un rapprochement peu judicieux, elle témoigne d’une volonté d’élargir le champ de la discussion sur l’acceptation des différences, mais aussi des clivages politiques au sein de la société française.

Pour Jean-Philippe Tanguy, cette comparaison entre Mylène Farmer et Marine Le Pen est avant tout liée à leur vécu personnel, qu’il estime comparable à celui des homosexuels. D’après lui, les deux figures sont des personnes “discriminées” pour des raisons liées à leur identité ou leur nom, et, par conséquent, elles peuvent éprouver une forme de compréhension envers les souffrances de la communauté gay. Une déclaration qui, pour beaucoup, apparaît déconnectée de la réalité de la souffrance vécue par les homosexuels au quotidien. Comparer le nom de famille de Marine Le Pen à des discriminations réelles semble, en effet, un amalgame malheureux, voire choquant. La réaction des internautes ne s’est pas fait attendre, et nombre d’entre eux ont critiqué cette tentative de minimiser ou d’instrumentaliser les souffrances d’un groupe pour servir une argumentation politique.

Jean-Philippe Tanguy, toutefois, semble indifférent aux critiques. Il continue de défendre sa position en mettant en avant son propre parcours en tant qu’homosexuel. Dans un documentaire diffusé récemment, il a raconté comment il avait assumé son orientation sexuelle dès le collège, bien avant que le débat sur le Pacs ne fasse surface. Il parle de ses années de collège, des insultes qu’il a reçues et de la colère qu’il a ressentie à l’époque. Pour lui, son coming-out a été une forme de courage, une prise de position qui ne doit pas nécessairement appartenir aux seuls politiques homosexuels. Il estime qu’il est essentiel que d’autres personnalités publiques, notamment des hommes et des femmes politiques hétérosexuels, prennent la parole pour défendre les droits des homosexuels. Cette position témoigne de sa volonté de briser les tabous et d’inclure la lutte pour l’égalité des droits dans le discours politique général, sans chercher à l’enfermer dans des cases identitaires.

Les critiques qui ont fusé sur les réseaux sociaux révèlent l’ampleur du fossé entre les partisans du Rassemblement National et ceux qui dénoncent ses positions souvent jugées réductrices ou déconnectées des réalités sociales. Certains internautes ont ironisé sur cette tentative de récupération politique, soulignant que, après s’être attaqué à l’antisémitisme, le RN se positionnerait maintenant comme un défenseur des homosexuels. Cette évolution semble difficile à accepter pour une partie de l’opinion publique, qui voit dans ces propos un simple calcul politique visant à attirer un électorat plus large.

Cependant, pour les partisans de Jean-Philippe Tanguy et du Rassemblement National, l’idée d’élargir la discussion sur l’acceptation des différences, y compris dans le cadre de la communauté homosexuelle, peut être perçue comme une avancée. Certains y voient une tentative de réconcilier des idées politiques radicalement opposées aux enjeux sociaux actuels. Mais, pour d’autres, cette déclaration ne fait que souligner le fossé entre la politique de l’extrême droite et les réalités de la lutte pour les droits des homosexuels, une lutte qui est loin d’être terminée.

En somme, cette comparaison entre Mylène Farmer et Marine Le Pen, bien qu’elle puisse apparaître comme une tentative d’élargir les soutiens à la cause des homosexuels, a ouvert une brèche dans le débat public sur la politique identitaire et la manière dont les partis politiques, notamment le RN, abordent les questions de discriminations. Mais cette polémique soulève également une question plus profonde : jusqu’où les figures politiques doivent-elles se positionner sur les luttes sociales sans risquer de minimiser les réalités vécues par ceux qu’elles prétendent défendre ?