Emmanuel Macron en visite en Hongrie chez son «adversaire» Viktor Orban -  Le Parisien

Ce n’est plus une divergence politique. Ce n’est plus une simple querelle idéologique entre capitales. L’affrontement qui déchire l’Union européenne a basculé dans une nouvelle dimension, celle du droit, et plus précisément, celle de la guerre légale. En une action d’une audace inouïe, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a décidé d’attaquer personnellement le président français Emmanuel Macron en justice, l’accusant ni plus ni moins de « sabotage de la souveraineté hongroise ».

À l’heure où les ponts du Danube tremblaient sous les acclamations d’une foule en liesse à Budapest, c’est un véritable séisme qui a frappé les fondations du pouvoir à Bruxelles et à Paris. Le message est brutal, chirurgical, et sans appel : le « mouton noir » de l’Europe, celui qu’on pensait pouvoir briser à coup d’amendes de milliards, de coupes de fonds et d’isolement diplomatique, ne reculera pas d’un millimètre. Au contraire, il contre-attaque avec un procès dont les répercussions promettent d’être historiques.

Le Tonnerre de Budapest : Un Peuple Déterminé

Il y a quelques jours, devant des milliers de partisans massés dans la capitale hongroise, Viktor Orbán a livré un discours vibrant, une véritable déclaration de guerre idéologique à l’encontre de l’oligarchie européenne. Sa voix, puissante et tonitruante, résonnait comme un appel à la fierté nationale. Sur scène, au milieu d’une marée de drapeaux rouge, blanc et vert, il a exposé la raison de l’acharnement dont son pays est victime :

« Ils veulent nous punir parce que nous disons non. Parce que nous protégeons nos frontières. Parce que nous soutenons nos familles. Parce que nous avons de l’énergie bon marché ».

La foule a explosé, un rugissement d’approbation monté du cœur d’un peuple fier. Des grands-mères en larmes, des enfants hissés sur les épaules de leurs parents : l’émotion était palpable. La Hongrie refuse catégoriquement ce qu’elle perçoit comme la folie destructrice de Bruxelles : pas de « folie gender » dans les écoles, pas de flux migratoire incontrôlé, et surtout, pas de factures d’électricité explosives. C’est précisément cette autonomie et cette réussite, ce modèle alternatif, qui rend les élites européennes « folles ».

Alors que l’UE, avec à sa tête Emmanuel Macron et une Ursula von der Leyen aux « yeux froids comme l’acier », se préparait en coulisses à une mission pour « faire saigner la Hongrie » et en faire un exemple dissuasif, Orbán, lui, fourbissait ses armes légales. Le sommet de l’UE du 23 octobre allait devenir le théâtre de l’affrontement le plus direct et le plus révélateur depuis des années.

L’Affrontement de Bruxelles : L’Index Agité de Macron

L’ambiance lors du Conseil européen d’octobre était celle d’un tribunal politique. Bloomberg l’a rapporté en exclusivité : lors du sommet du 23 octobre, on ne discutait plus, on menaçait. Emmanuel Macron, décrit comme fraîchement affaibli par ses propres échecs électoraux, s’est dressé devant ses pairs, agitant l’index, le ton accusateur. Il a tenté de masquer l’isolement de sa politique intérieure par une posture de fermeté européenne.

« Nous n’éviterons pas un conflit avec la Hongrie et la Slovaquie. C’est une petite minorité, mais nous ne pouvons pas les laisser bloquer toute l’UE, » a-t-il déclaré.

Dans la salle, Viktor Orbán, assis, a gardé son calme, un sourire en coin. Ses yeux, rapportent les observateurs, semblaient dire : « Tu n’as aucune idée ». L’issue était déjà claire : la machine de sanction était en marche. Coupes de fonds, sanctions contre des entreprises hongroises, isolement. La sentence murmurée derrière les portes closes était que « la Hongrie doit saigner jusqu’à ce qu’elle s’agenouille ».

Mais au lieu de se soumettre, Orbán s’est levé. Il a quitté la salle des négociations pour s’adresser directement à son peuple, et au-delà, à l’Europe entière, via une intervention en direct. Ce moment fut le point de bascule de la confrontation.

Le Coup de Grâce : Le Modèle Français Démantelé

Ce que Viktor Orbán a livré n’était pas une simple défense, mais une offensive « calme, précise, chirurgicale ». Il a inversé le narratif du débat, prenant l’initiative de dénoncer l’hypocrisie de la situation.

« Monsieur Macron dit que nous sommes le problème. Peut-être que le problème, c’est que la Hongrie fonctionne, » a-t-il déclaré.

Il a ensuite exposé le modèle français – le modèle prôné par Bruxelles – comme un échec retentissant. En quelques minutes, il a démantelé la politique énergétique, économique et sociale de la France, utilisant des données factuelles pour pointer les contradictions de la figure qui se voulait son censeur.

L’Abîme Énergétique et Financier :

Le contraste le plus cinglant fut celui de l’énergie. Alors que la France ferme ses centrales nucléaires, se bat à Washington pour obtenir du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) hors de prix, et appelle cela du « progrès », la Hongrie se targue d’avoir la plus faible part des revenus des ménages consacrée à l’énergie en Europe. « Notre industrie tourne, nos rues sont sûres, nos enfants grandissent en paix, » a martelé Orbán. Il a souligné l’ironie que ses opposants prêchent la diversification énergétique tout en coupant la voie d’approvisionnement de la Hongrie, un pays qui n’a pas accès à l’océan pour les tankers de GNL.

Il a ensuite asséné un coup direct à la gestion des finances publiques françaises : en sept ans de pouvoir, Emmanuel Macron aurait ajouté plus de 300 milliards d’euros à la dette publique, créant un « gouffre qui s’élargit ». La question : « Qui payera les intérêts ? » La réponse implicite : le peuple français, étrangler par une fiscalité explosive. Il a quantifié ce désastre : Plus de 127 milliards d’euros prélevés via la TVA, l’impôt sur le revenu et les taxes. Le pouvoir d’achat est laminé : en seulement trois ans, le prix du panier moyen a bondi de plus de 22 %.

L’Enfer Social et Sécuritaire :

Le Premier ministre hongrois n’a pas épargné le bilan sécuritaire et social de la France, établissant un lien direct entre les choix idéologiques et la dégradation de la vie quotidienne. Il a cité des augmentations significatives de la criminalité en un an : +7 % de tentatives d’homicide, +7 % de violence sexuelle, +6 % de trafic de drogue.

Pour Orbán, le constat est clair : la France est vidée de sa substance — les usines ferment, le système de retraite s’effondre — pour financer « la création d’un enfer ». Il a poussé l’accusation jusqu’à la question du mobile : les dirigeants s’acharnent à détruire la France car « c’est trop rentable » pour eux, grâce au délit d’initié, aux partenariats secrets et à la vente du patrimoine national.

L’Hypocrisie Démasquée et la Guerre Légale

Orbán a mis en lumière l’hypocrisie de l’UE en matière de sécurité énergétique. Bruxelles parle de « diversification » tout en menaçant de couper l’approvisionnement en gaz de la Hongrie via l’Ukraine. Vouloir couper une des deux seules sources d’approvisionnement (l’autre passant par la Croatie) sous couvert de diversification est, selon lui, un acte de chantage et une violation flagrante des principes de sécurité.

« Qui êtes-vous pour nous faire la leçon ? Vous détruisez vos propres centrales, importez du gaz cher d’outre-mer et laissez votre industrie s’effondrer. En Hongrie, ça marche, » a-t-il conclu.

C’est sur cette base que Viktor Orbán est passé de la rhétorique à l’action. Il s’apprête à traîner l’Union européenne elle-même en justice pour sa nouvelle loi énergétique, le programme RePowerEU. Il ne s’agit pas d’une simple demande d’exemption, mais d’un procès en bonne et due forme pour obtenir une compensation ou l’annulation des mesures. Ce procès, déposé contre RePowerEU, cible « le sabotage de l’approvisionnement énergétique hongrois » et « le chantage au fond UE ».

L’ironie suprême réside dans le fait que même les États-Unis, sous la houlette de Donald Trump, ont accordé des exemptions à la Hongrie lors du durcissement des sanctions anti-russes, « par respect pour l’indépendance d’Orbán ». Pour Bruxelles, la rébellion est le « péché suprême », et la Hongrie doit être brisée pour servir d’exemple.

Mais la Hongrie a saisi le stylo du véto et, désormais, elle mord. Le procès contre RePowerEU et l’accusation de sabotage lancée contre Macron marquent le début d’une « guerre » qui sera menée « ligne par ligne, paragraphe par paragraphe » devant les instances judiciaires de l’UE.

Le Caillou dans la Chaussure : Un Modèle Inconfortable

La Hongrie, selon la métaphore d’Orbán, est le « caillou dans la chaussure » des élites. Elle est inconfortable, car elle prouve qu’une alternative existe : un pays sans migration massive, avec une politique familiale forte, où les frontières et l’énergie sont sécurisées. « Il suffit de faire autrement, » a-t-il répété. Pendant qu’à Paris, « les lumières vacillent, les rues débordent et l’industrie fuit », la Hongrie transforme le débat politique en une question de fierté nationale et d’identité.

Le sommet de ce jeudi 23 octobre a donc révélé la plus grande fracture de l’Europe, non pas entre la gauche et la droite, mais « entre ceux qui se laissent diriger et ceux qui disent non ».

Emmanuel Macron et Viktor Orban affichent leur alliance sur le nucléaire et  la défense

Le message d’Orbán est limpide : la Hongrie ne pliera pas devant des idéologies étrangères, ni pour l’orgueil de dirigeants comme Emmanuel Macron. Le procès n’est pas seulement déposé contre RePowerEU ; il est déposé contre le chantage aux fonds européens, contre l’isolement orchestré, et contre le mépris de la souveraineté. Orbán exige justice, compensation et respect, et il est déterminé à les obtenir.

En attaquant Macron, ce « porte-parole d’une idéologie qui met l’Europe à genoux », le Premier ministre hongrois lui rappelle que la Hongrie n’est pas un État vassal. Il défendra sa dignité nationale devant la justice, devant l’opinion mondiale et, si nécessaire, seul. Déjà avant même que Macron ne soit au pouvoir, il menaçait de sanctions contre la Hongrie, une impudence qui a maintenant des suites.

Le silence qui règne à Paris et le tremblement qui parcourt les couloirs de Bruxelles témoignent de l’impact de cet acte. Orbán n’a pas seulement parlé. Il a agi. Alors que l’hiver approche, la question résonne, lourde de conséquences pour le continent : si la Hongrie tient bon, quel autre État sera le prochain à suivre la voie de la souveraineté retrouvée ? L’histoire de l’Europe est en train de s’écrire, non pas dans les salles de négociation, mais au tribunal.