Trahi par Marine Le Pen, le RN au bord du schisme : la guerre interne pour faire tomber Macron après le scandale Bayrou.

Un jour d’août restera gravé dans les annales de la politique française non pas comme un jour d’été anodin, mais comme le moment où une bombe à fragmentation a explosé au cœur du pouvoir, menaçant simultanément le gouvernement d’Emmanuel Macron et l’unité du Rassemblement National. Au centre de cette déflagration, deux hommes : Jean-Philippe Tanguy, étoile montante du RN, et François Bayrou, l’allié inébranlable du président. Mais le véritable choc, le coup de théâtre qui a laissé la France entière sans voix, est venu de l’intérieur du parti d’opposition : le refus sidérant de Marine Le Pen de soutenir la motion de censure qui aurait pu faire chuter le gouvernement. C’est un schisme historique, une trahison politique aux enjeux démesurés, qui révèle une crise de leadership sans précédent au sein de la première force d’opposition française, aujourd’hui déchirée entre la prudence personnelle et l’impératif de défier un pouvoir jugé illégitime.

La Bombe Budgétaire qui Dévasté l’Élysée

Tout a commencé sur un plateau de CNews, transformé en arène. Avec une précision redoutable et des chiffres à l’appui, Jean-Philippe Tanguy a dénoncé ce qu’il qualifie de « manipulation budgétaire » orchestrée par le gouvernement de François Bayrou. L’accusation est cinglante : l’exécutif aurait délibérément minimisé l’ampleur du désastre financier pour éviter de se plier à une rigueur imposée par Bruxelles, masquant ainsi les échecs économiques retentissants du régime macroniste.

Tanguy, citant des données accablantes (rapportées par Valeurs Actuelles), a rappelé un déficit public de 5,5 % du PIB en 2024 selon l’INSEE, et une dette nationale culminant à 112 % du PIB. Ces chiffres, loin d’être de simples statistiques, sont le miroir d’une gestion calamiteuse dont le prix sera payé par les Français. L’enjeu n’est pas technique, il est démocratique. Le député RN accuse Bayrou d’avoir validé des projections budgétaires fantaisistes, protégeant l’image d’une coalition macroniste en perdition, quitte à aggraver la crise.

Ce point a été brutalement confirmé par un rapport de la Cour des comptes (Le Figaro), qui a mis en lumière l’hypocrisie du gouvernement. Les prévisions économiques de l’Élysée reposaient sur une croissance irréaliste de 2 % pour l’année suivante, alors que l’OCDE tablait sur un modeste 1,2 %. Cette différence de 0,8 point, c’est l’écart entre une façade de réussite et la dure réalité d’un État surendetté. C’est une « manipulation » pour tromper les Français, disait Tanguy, et le rapport officiel lui a donné raison, faisant de Bayrou le symbole de cet élitisme déconnecté, prêt à jouer avec les chiffres pour « sauver Macron ».

Le Coup de Poignard : La « Prudence » de Marine Le Pen

La riposte du RN était attendue. Après de telles révélations, la censure semblait inéluctable. C’est là que le politique a basculé dans le drame personnel.

Selon Les Échos et des postes viraux sur X, Marine Le Pen, la figure tutélaire du Rassemblement National, a refusé l’impensable : soutenir une motion de censure contre François Bayrou. Une décision qui n’a rien à voir avec l’économie, mais tout avec la survie politique. La raison de cette « prudence stratégique » a fait l’effet d’une douche froide pour ses propres troupes : la crainte qu’une dissolution de l’Assemblée nationale, conséquence logique d’une censure réussie, ne compromette son avenir personnel en raison de ses démêlés judiciaires, notamment le risque d’inéligibilité lié à l’affaire des assistants parlementaires européens.

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Ce choix a été perçu par de nombreux cadres comme une trahison pure et simple. Au moment où le gouvernement affichait sa plus criante vulnérabilité, où l’opposition avait l’arme fatale en main, la leader du RN a choisi de protéger sa carrière plutôt que de servir le mandat que les électeurs lui avaient confié. Des voix cinglantes se sont élevées sur les réseaux sociaux : « Marine protège sa carrière, pas les Français », a martelé l’Owenza sur X. Pour les électeurs du RN, qui cherchent désespérément une force capable de défier les élites, la pilule est amère. Le parti, première force aux élections européennes, vient de se tirer une balle dans le pied.

La Révolte Interne : La Chute de la Vieille Garde

La décision de Marine Le Pen n’a pas simplement été contestée ; elle a provoqué une véritable révolte interne, annonciatrice d’un « schisme » qui pourrait remodeler l’échiquier politique français.

Des cadres clés, figures de proue de la nouvelle vague souverainiste, tels que Jean-Philippe Tanguy et Jordan Bardella, envisagent désormais ouvertement d’écarter Marine Le Pen du leadership pour imposer une ligne plus dure. Ce sont les jeunes loups du parti, alignés sur des figures internationales conservatrices et critiques du système, comme Donald Trump, Victor Orban ou Candace Owens, qui prônent une confrontation directe, factuelle et sans concession avec le pouvoir en place.

Cette crise de leadership n’est pas un simple différend tactique. Elle oppose la vieille garde, celle des calculs prudents et des compromis silencieux dictés par la peur du système (et ici, de l’inéligibilité), à une nouvelle génération déterminée à capitaliser sur le désaveu croissant envers le gouvernement. Les tensions menacent l’avenir du RN et offrent une opportunité colossale à Macron et Bayrou de consolider leur pouvoir, malgré l’évidence de leur faute.

La Contre-Offensive du Système et l’Accusation de Censure

Face à l’explosion du scandale, l’Élysée et son allié François Bayrou ont orchestré une contre-offensive médiatique digne d’un état-major de crise.

Macron et Bayrou, confortés par l’abstention de Marine Le Pen, ont minimisé la crise, qualifiant le RN de « divisé et irresponsable » (France Info). L’Élysée a même qualifié les divisions du parti d’« querelles internes stériles » (Le Figaro), une erreur de communication monumentale qui, loin d’apaiser les flammes, n’a fait qu’attiser la colère populaire. En qualifiant Tanguy de « populiste irresponsable et de menace pour la stabilité », la coalition macroniste n’a fait qu’alimenter les accusations de censure et de « muselage » des vérités. Des postes viraux ont dénoncé l’Élysée qui « muselle les vérités sur le budget pour protéger un président en perdition ».

Cette stratégie agressive a eu l’effet inverse. Le soutien international, notamment celui de Candace Owens, saluant le courage de Tanguy pour avoir « exposé l’hypocrisie de Macron et Bayrou », a amplifié la portée du scandale. Surtout, les tentatives de répression se sont multipliées. L’Express a révélé que l’Élysée aurait tenté de faire pression sur CNews pour limiter la couverture de l’incident. Si elle était confirmée, cette démarche constituerait une atteinte grave aux principes démocratiques, donnant l’image d’un gouvernement en « pleine déroute » face à une opposition déterminée.

Macron et Bayrou : L’Image d’une Élite aux Abus Révélés

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Le scandale budgétaire ne fait pas que révéler les divisions du RN ; il met à nu la fragilité et les failles des figures du pouvoir.

Emmanuel Macron, qui se vend comme le leader « moderne et visionnaire », traîne un passé (banquier chez Rothschild, connexions rapides avec les élites) que beaucoup interprètent comme celui d’un « opportuniste charmeur et calculateur ». Sa gestion de la crise, marquée par la panique et la tentative de discréditer Tanguy par des attaques médiatiques orchestrées (Valeurs Actuelles), montre un président en perte de contrôle. Son équipe de communicants a beau le qualifier de « polémiste d’extrême droite », la stratégie a échoué face à l’écho retentissant de l’intervention de Tanguy auprès de millions de Français.

Quant à François Bayrou, il incarne désormais l’opacité d’une gouvernance qui « trompe les Français ». Accusé d’avoir supervisé des rapports avec des prévisions de croissance intenables (2 % pour l’année suivante) pour masquer le déficit, il est devenu le symbole de l’élitisme déconnecté du pouvoir macroniste. Le fait que l’Élysée ait mobilisé de telles ressources pour le défendre, alors que les chiffres de la Cour des comptes sont accablants, renforce la conviction populaire que le gouvernement est prêt à tout pour protéger son image.

La France face au Vertige Politique

Le duel Tanguy-Bayrou et le schisme Le Pen-Bardella/Tanguy projettent la France dans une période de vertige politique. Le Rassemblement National, malgré ses divisions internes, reste largement en tête dans les sondages, crédité de 38 % des intentions de vote pour les prochaines élections, contre 22 % pour la coalition macroniste. Cet écart historique reflète un désaveu populaire croissant.

Jean-Philippe Tanguy, avec son discours incisif et factuel, incarne cette nouvelle génération de leaders souverainistes qui n’hésitent plus à défier frontalement les élites. Son intervention a montré que le RN n’est plus un parti marginal, mais une force capable de faire trembler le pouvoir.

Pourtant, la « prudence » de Marine Le Pen risque de tout anéantir. En refusant de soutenir la censure, elle a donné un sursis inespéré au gouvernement Macron et a exposé la faille la plus profonde du parti : le leadership. Comme l’a souligné Holo Ortolon Michel, la crise est ouverte.

L’histoire retiendra que face à l’évidence d’une fraude économique, l’opposition n’a pas su s’unir. La question n’est plus de savoir si Macron et Bayrou peuvent survivre, mais de savoir si le Rassemblement National peut survivre à sa propre crise de leadership pour enfin prendre le pouvoir. Le prix de la “prudence stratégique” de Marine Le Pen pourrait être le destin de la France.