Vincent Lagaf' proche de la mort

Il y avait ce sourire universel, cette énergie débordante, et puis… le silence. Celui de l’urgence, de l’inconnu, de la vie qui vacille. Le célèbre animateur Vincent Lagaf’ – l’infatigable visage du « Big Deal » – a frôlé l’irréparable : deux artères presque totalement bouchées, un pronostic vital engagé, une opération de quintuple pontage et, finalement, un nouveau départ. Voici son témoignage bouleversant, sincère, empreint de peur, de gratitude et de renaissance.

Au début, rien d’alarmant : un peu de fatigue, un souffle court, une course qu’il ne termine plus. L’homme au sourire éclatant sent pourtant que quelque chose cloche. Ses proches s’en rendent compte, inquiets de le voir s’essouffler. C’est son fils, Robin, qui finit par imposer un ultimatum : « Papa, va consulter maintenant, je ne te laisse plus le choix. » Et, cette fois, Vincent écoute.

En moins de vingt-quatre heures, les résultats tombent : une artère bouchée à 97 %, une autre à 95 %. Le verdict est implacable : il est à deux doigts de la mort. L’annonce tombe comme un coup de tonnerre. Le battant, le sportif, celui qui ne s’arrête jamais, découvre qu’il vit depuis des mois avec une bombe à retardement dans la poitrine.

Fin juillet, tout s’enchaîne. Opération immédiate : un quintuple pontage cardiaque. Cinq artères à réparer, cinq chemins vers la vie à rouvrir. Vincent entre au bloc, conscient que rien n’est garanti. Pendant des heures, les chirurgiens se battent pour lui redonner un cœur fonctionnel. À son réveil, il réalise qu’il a été sauvé de justesse. Il passe plusieurs jours en réanimation, puis une longue convalescence à Moulins, sa ville d’origine. Le destin l’a ramené là où tout avait commencé.

Et comme si la vie voulait marquer ce nouveau départ d’un symbole, un événement bouleversant vient illuminer cette période sombre : la naissance de son petit-fils. À peine sorti de l’hôpital, encore affaibli, il prend son premier petit-fils dans les bras. « Je me suis dit que j’aurais pu ne jamais vivre ce moment-là », confie-t-il avec émotion. La peur cède la place à une immense gratitude.

Aujourd’hui, il va mieux. Il reprend petit à petit goût à la vie, retrouve les plateaux de tournage, prépare une spéciale Halloween du « Big Deal » et une soirée hommage à Johnny Hallyday. Mais derrière le sourire retrouvé, il y a une nouvelle conscience : celle de la fragilité. Il n’est plus le même homme. Cette épreuve a laissé une trace, une lucidité nouvelle.

« Je croyais être invincible, confie-t-il. Je fais du sport, je ne bois presque pas, je mange bien… et pourtant, mes artères étaient bouchées. » Le choc fut brutal, mais il en a tiré une leçon : l’hygiène de vie ne suffit pas toujours à compenser les années de stress, d’adrénaline et de pression dans un métier aussi exigeant. Le show-biz, avec son rythme effréné, finit par user même les plus solides.

Aujourd’hui, Vincent Lagaf’ parle avec humilité de cette épreuve : « Quand on se retrouve face à la mort, tout devient plus clair. On comprend que chaque seconde compte, que la santé n’est pas acquise. » Il a décidé de ralentir, d’écouter davantage son corps, de profiter de sa famille. Ce n’est plus le présentateur qui fait des cascades à la télévision : c’est un homme qui savoure chaque respiration.

Mais chassez le naturel, il revient au galop : malgré la peur, malgré la fatigue, l’animateur prépare déjà ses nouveaux projets. Une émission spéciale, un retour télévisé, des idées plein la tête. « J’ai eu ma leçon, dit-il, mais je ne vais pas m’arrêter de vivre. Au contraire. »

Son entourage confirme : il n’a rien perdu de son humour ni de son énergie. Simplement, quelque chose a changé dans son regard. Ce n’est plus celui du trublion télévisuel, mais celui d’un homme qui a vu la mort de près et choisi la vie.

Son histoire résonne comme un avertissement pour beaucoup : la santé, même quand tout semble aller bien, peut basculer du jour au lendemain. Vincent Lagaf’ a eu la chance de s’en rendre compte à temps. Il veut désormais utiliser sa notoriété pour sensibiliser à l’importance des bilans médicaux et de l’écoute de soi.

Cette renaissance est aussi spirituelle. Dans la douleur, il a redécouvert la valeur du lien familial, la force de l’amour d’un fils, la tendresse d’un petit-fils qu’il a failli ne jamais connaître. « Quand j’ai ouvert les yeux après l’opération, la première chose que j’ai pensée, c’est : merci. Merci d’être encore là. »

Et c’est bien ce qui frappe chez lui aujourd’hui : cette gratitude, cette sérénité, ce nouveau rapport au temps. Il n’est plus dans la course à l’audience ni dans la compétition. Il est dans la transmission, dans la joie simple d’exister encore.

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Vincent Lagaf’ a défié la mort. Et, fidèle à lui-même, il l’a fait avec un sourire en coin, celui d’un survivant qui refuse de céder. « Je ne suis pas prêt d’abdiquer face à la mort », lance-t-il, mi-sérieux, mi-taquin. Une phrase à son image : pleine de bravoure et d’humour, un pied dans la tragédie, l’autre dans la légèreté.

Au fond, cette épreuve lui a redonné ce que la notoriété lui avait un peu pris : le goût du vrai. L’homme derrière le personnage, le père derrière le présentateur, le cœur derrière le rire. Et c’est peut-être cela, le plus beau des retours.