Arthur vs Aymeric Caron : un an de clashs et une nouvelle explosion sur X

Arthur, "passionnément tripoteur" : Aymeric Caron se lâche et allume  l'animateur - Public

Ce lundi 24 novembre 2025, la plateforme X a de nouveau servi de ring à l’un des duels les plus persistants du paysage médiatico-politique français : celui opposant l’animateur Arthur au député LFI Aymeric Caron. Un an jour pour jour après leur premier affrontement public, les deux hommes ont ravivé la querelle, à coups de posts assassins et de vidéos virales. Et cette fois encore, l’échange a été d’une rare virulence.

Un anniversaire peu commun : un an de tensions

Novembre 2025 marque le premier « anniversaire » d’un conflit qui n’a jamais vraiment cessé. Tout a commencé en 2024 lorsque Aymeric Caron avait accusé Arthur de soutenir un génocide à Gaza. Le présentateur, stupéfait, s’était alors défendu en invitant son accusateur à citer « un seul mot » allant dans ce sens. Non content de rejeter fermement ces accusations, Arthur avait contre-attaqué en reprochant au député LFI son silence face à d’autres drames internationaux : les millions de morts en République démocratique du Congo, la situation au Soudan, les conflits en Syrie et au Yémen.

Pour Arthur, ces absences n’étaient pas anodines. Il insinuait que Caron choisissait ses combats en fonction de la présence — ou non — de populations juives dans les conflits. Une accusation grave : « Votre discours pue l’antisémitisme », avait-il asséné.

Caron, pour sa part, avait immédiatement répliqué en renvoyant Arthur à d’autres prises de position qu’il jugeait nécessaires : condamner Benjamin Netanyahou, reconnaître des crimes de guerre à Gaza, dénoncer un « échec de l’humanité ». À ses yeux, Arthur se contentait d’accabler ceux qui critiquaient Israël plutôt que de regarder la situation en face.

“Klichés” : la série qui rallume l’incendie

Un an plus tard, le brasier n’avait jamais complètement été éteint, mais c’est la publication d’un nouvel épisode de la série digitale d’Arthur, Klichés, qui a remis de l’huile sur le feu. Cette série d’animation, lancée fin octobre, se propose — selon les mots de l’animateur — de « démonter les clichés racistes et antisémites avec humour ».

Le dernier épisode met en scène un personnage tentant de contacter Aymeric Caron afin de lui parler de la crise au Soudan. La scène tourne à la caricature : le secrétariat du député demande, avant toute réponse, si « un Juif est impliqué » dans ce conflit. Une pique directe, clairement identifiable.

En légende, Arthur enfonce le clou avec une question volontairement provocatrice :
« Est-ce que c’est vrai qu’Aymeric Caron est “passionnément antisémite” ? »

À partir de là, l’emballement était inévitable.

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Caron contre-attaque : accusations de propagande et dénonciation de l’hypocrisie

Aymeric Caron n’a pas tardé à répondre. Sur X, il reproche à Arthur de manquer de courage en ne le taguant même pas dans la publication. Puis, il se saisit de l’occasion pour renverser la charge : selon lui, l’épisode de Klichés est un aveu.

Il félicite ironiquement Arthur pour ce film d’animation « entièrement consacré » à sa personne et encourage son partage « pour montrer votre tartufferie ». La série, selon lui, n’a rien de militant contre le racisme : ce serait un instrument de propagande au service d’Israël, un outil pour nier l’apartheid envers les Palestiniens et minimiser des crimes qu’il qualifie de « colonisateurs et génocidaires ».

Il réitère alors une accusation qui avait déjà marqué leur différend l’année précédente : Arthur serait, selon lui, un soutien indirect des « collectifs pro génocide ».

Retour de bâton : Arthur accusé de comportements déplacés

Quelques heures plus tard, Caron passe à un autre registre. En fouillant les archives, il publie une compilation de séquences issues de l’émission À prendre ou à laisser, dans lesquelles Arthur avait été accusé, plusieurs mois auparavant, d’adopter un comportement inapproprié envers certaines candidates féminines.

Avec une ironie mordante, Caron tourne la mécanique d’Arthur contre lui. Il légende la vidéo ainsi :

« Est-ce que c’est vrai qu’Arthur est “passionnément tripoteur” ? Épisode réalisé sans IA, pour démonter les clichés sexistes et alerter sur les violences sexistes et sexuelles. »

En d’autres termes, Caron répond à l’accusation d’antisémitisme par une accusation de sexisme. Le miroir tendu est brutal, et le sous-entendu limpide : si Arthur se permet de caricaturer ses combats, lui aussi peut caricaturer ceux d’Arthur.

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Une escalade médiatique qui dépasse leurs personnes

Si cet affrontement fascine autant, c’est parce qu’il dépasse largement les deux protagonistes. Arthur, figure populaire de la télévision, s’est récemment engagé dans des combats contre la haine en ligne et les stéréotypes antisémites. Aymeric Caron, député LFI et militant engagé sur les questions internationales, incarne une autre sensibilité, résolument critique de la politique israélienne.

Leur duel n’est donc pas seulement personnel ; il cristallise deux visions du monde diamétralement opposées, deux lectures des conflits géopolitiques, deux façons de percevoir l’engagement moral.

Sur X, leurs communautés respectives se déchirent, chacun accusant l’autre de dérive, d’hypocrisie ou d’excès. L’espace numérique devient le lieu d’une bataille idéologique qui dépasse de loin une simple querelle.

Un silence qui interroge

Au moment où ces lignes sont écrites, Arthur n’a pas encore répondu au dernier tacle de Caron. Mais au vu de la violence des échanges, il est difficile d’imaginer que l’animateur restera silencieux très longtemps. Le principe même de Klichés — une série basée sur la satire et la provocation — laisse penser que ce nouvel épisode n’était peut-être qu’une première salve.

Quant à Caron, il semble déterminé à contrer chaque attaque avec la même intensité, transformant chaque boutade en pièce à conviction dans un procès moral qu’il entend mener jusqu’au bout.