La revanche des “beaufs” : quand le mépris devient étendard
On ne le présente plus. Patrick Sébastien, ancien animateur vedette des samedis soir français, continue de faire vibrer une partie de la population avec son goût assumé pour la fête, la bonne humeur, et… les chansons paillardes. Le 25 avril dernier, il sortait un nouvel album fidèle à son style : des textes grivois, des rimes riches en « miches » et des refrains volontairement provocateurs. Le succès ne s’est pas fait attendre. Porté par des titres comme « Est-ce que tu l’as vu ? » – qu’on vous rassure, il ne s’agit pas de géopolitique –, l’album a cumulé près de 50 millions de vues sur les réseaux sociaux. Un raz-de-marée populaire.
Ce phénomène ne tient pas seulement à la nostalgie ou au besoin d’un divertissement léger. Il met en lumière une évolution socioculturelle plus profonde : ce que la journaliste Anne Rosencher appelle une « inversion du stigmate ». Un retournement qui mérite qu’on s’y attarde, car il en dit long sur l’état d’esprit d’une partie de la société française.
Le beauf, nouveau rebelle culturel ?
Patrick Sébastien l’explique lui-même dans une série d’entretiens récents. Conscient de l’image qu’on lui prête — celle du franchouillard, du beauf rigolard amateur de Ricard — il ne s’en défend pas, il la retourne. Mieux, il s’en amuse et la revendique, à condition qu’on précise ce que cela recouvre réellement. « Franchouillard, beauf… Dites ce que vous voulez. Je suis un garçon qui ne picole pas, qui est dans la générosité, le partage. Si c’est ça être beauf, je le souhaite à tout le monde », affirme-t-il dans La Montagne. Plus loin, il rappelle que son public est loin de se limiter à une caricature de piliers de comptoir : « Il y a aussi plein d’étudiants et d’étudiantes, qui plus tard seront chefs d’entreprise, ingénieurs, et qui s’éclatent là-dessus. Il faut arrêter de traiter les gens de blaireaux. »
Ce discours, en apparence anodin, résonne avec un sentiment plus large, partagé par de nombreuses personnes issues des classes populaires et moyennes : celui d’être moquées, stigmatisées pour leurs goûts, leurs loisirs, leur langage ou leur culture. Pendant des décennies, des pans entiers de la culture populaire ont été méprisés par une élite culturelle ou médiatique qui se croit autorisée à juger ce qui est légitime ou non. Le barbecue, Miss France, Michel Sardou, les chansons à boire, les fêtes de village — autant de symboles renvoyés à une supposée médiocrité culturelle.
Mais aujourd’hui, cette moquerie glisse sur ceux qu’elle vise. Et mieux encore : elle se retourne contre ceux qui la formulent.
De la moquerie au manifeste
C’est cette bascule que l’on appelle « l’inversion du stigmate ». Un phénomène où des groupes longtemps moqués ou marginalisés reprennent les éléments de leur stigmatisation et les transforment en symbole de fierté. C’est une forme de résistance identitaire, mais aussi une revendication de reconnaissance culturelle. Ce que certains désignent comme “mauvais goût” devient alors une forme de liberté, un pied de nez assumé à l’arrogance de ceux qui prétendent détenir le monopole du bon goût.
On assiste donc à un mouvement de fond : une volonté de réhabiliter une culture populaire longtemps marginalisée. Cela passe par des artistes comme Patrick Sébastien, mais aussi par une évolution visible dans le cinéma, la littérature, ou les séries télévisées. Des œuvres qui mettent en scène avec tendresse et humour ces Français souvent oubliés, souvent caricaturés, mais ô combien réels.
Une culture partagée, partout
Ce renversement de regard n’est pas qu’une question de folklore ou de divertissement. Il touche à quelque chose de plus profond : l’égalité culturelle. Il rappelle que les valeurs, la bonté, l’intelligence, la culture et le goût ne sont pas l’apanage d’une classe sociale. Il n’y a pas de hiérarchie morale entre les amateurs de Schubert et ceux de sardou. Pas plus qu’entre un passionné de littérature russe et un fan des chansons de Patrick Sébastien.
Une société qui fonctionne est une société où chaque groupe humain est respecté, où la diversité des goûts est valorisée, et où la culture ne devient pas un outil de domination symbolique. Mépriser les loisirs des autres, c’est souvent dissimuler une peur de leur vitalité, ou un refus d’accepter que la culture populaire puisse être, elle aussi, un espace de profondeur, d’émotion et de partage.
Alors, non, les chansons paillardes ne sauveront pas le monde. Mais elles disent quelque chose d’essentiel : qu’il existe une joie simple, populaire, accessible à tous, et que cette joie mérite qu’on la respecte. En cela, Patrick Sébastien n’est pas qu’un amuseur public. Il est, à sa manière, le porte-voix d’une France qu’on croyait silencieuse, et qui répond aujourd’hui : « Oui, on l’a vu. Et on en redemande. »
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