Pierre Garnier : un premier Bercy incandescent pour le prodige normand

Près de deux ans après son triomphe à la Star Academy, Pierre Garnier vient de franchir un cap majeur dans sa jeune carrière : mardi soir, le chanteur de 23 ans a rempli l’Accor Arena pour la première fois. Un moment historique pour l’artiste normand, porté par l’enthousiasme d’un public multigénérationnel et galvanisé par une série d’invités surprise. Ce concert parisien, inscrit dans son Chaque Seconde Tour, a ressemblé à une célébration autant qu’à une consécration.

Il faut dire que le parcours du jeune artiste a pris des allures de success story fulgurante. Depuis sa victoire dans la saison 2024 de l’émission aux côtés d’Helena, Garnier enchaîne les exploits : deux Victoires de la musique en 2025 – révélation masculine et chanson de l’année avec Ceux qu’on était –, un premier album couronné de succès, des titres déjà cultes comme Pas une larme ou Adieu, nous deux, et une tournée marathon de 90 dates. Un palmarès impressionnant pour un chanteur qui n’a publié qu’un seul album mais dont les morceaux ont déjà trouvé leur place dans la bande-son d’une génération.

C'est un truc de ouf»: Orelsan, M. Pokora et Oli au premier Accor Arena de Pierre  Garnier


Un Bercy en fusion dès les premières notes

À 20 heures tapantes, les lumières s’éteignent et les premières notes de Comment faire résonnent. Le public reprend en chœur avant même que le chanteur ne fasse son entrée. Cheveux tirés en arrière et noués en chignon – devenu sa signature –, pantalon noir ample, veste courte : Pierre Garnier surgit sur scène avec une aisance surprenante pour une première à Bercy. Il enchaîne immédiatement avec Comme toi puis Ce qui me va, tandis que la salle vibre d’une énergie électrique.

« Bonsoir Bercy ! Est-ce que vous êtes prêts à faire la fête ce soir, Paris ? Quel plaisir, merci d’être venus ! » lance-t-il, la voix un peu tremblante. L’émotion est palpable, mais elle laisse très vite place à l’excitation : « Je sens qu’on va s’éclater ce soir, c’est un truc de ouf, vous êtes incroyables ! »

Ce lien authentique avec le public, déjà visible lors de son passage à la télévision, s’exprime ici avec encore plus de spontanéité. Quand il demande, sourire aux lèvres, « Qui est venu en famille ? », une forêt de bras se lève. « Je suis votre sortie familiale du mardi soir ! » plaisante-t-il, déclenchant un éclat de rire collectif.


Une soirée de surprises et de duos exceptionnels

La première émotion forte de la soirée survient avec Ceux qu’on était, son tube certifié single de diamant. Pour l’occasion, Daysy et Joseph Kamel, auteurs du morceau, montent sur scène pour l’accompagner. Garnier évoque alors les « familles qui se disent je t’aime », la sincérité qui nourrit sa musique et ce rêve de musicien devenu réalité presque du jour au lendemain.

Quelques titres plus tard, la première surprise débarque. Oli, du duo Bigflo et Oli, surgit pour interpréter Sur la lune. La complicité entre les deux artistes emporte la salle. Ils plaisantent même sur la création d’un duo imaginaire : « Pierre et Oli ». Le Toulousain glisse un « C’est un mec en or » avant de quitter la scène sous une standing ovation.

Comme Pierre Garnier ne dispose pour l’instant que d’un album, il s’offre plusieurs reprises soigneusement choisies, dont Love Yourself de Justin Bieber. Il enchaîne ensuite avec Tout va mieux, dédiée à l’amitié, avant de confier au public que la chanson qui suit évoque sa première histoire d’amour. « C’est mon moment préféré du concert. Merci de chanter mes chansons, parfois nulles, parfois meilleures. Ce soir, c’est ouf ! »

Pierre Garnier s'offre Orelsan et Matt Pokora en concert à l'Accor Arena -  VIBRATION


Le Normand fier de ses racines, Orelsan en invité explosif

« Je suis Normand, de Caen », rappelle-t-il fièrement avant de lancer La Terre est ronde. À peine les premières notes retentissent que la salle retient son souffle – et l’onde de choc arrive : Orelsan, en jogging, déboule sur scène. Le public explose. Le duo improvise, s’amuse, et l’instant devient l’un des moments marquants du concert. Pierre Garnier n’en revient visiblement pas : partager une scène parisienne avec l’idole normande, c’est un symbole fort, presque intime.

Dans la deuxième partie du show, l’artiste se confie davantage. Il raconte ses débuts pendant le confinement, ses premières vidéos postées en ligne, la timidité surmontée, le rêve d’enfant qui prend forme.
Puis, soudain : « Contrairement à ce qu’on pense, j’adore faire la fête », annonce-t-il avant de demander : « Est-ce que je peux venir faire la fête avec vous, Bercy ? »

Sans attendre, il descend dans la fosse avec un piano mobile. La foule l’entoure, les téléphones se lèvent. Là, au cœur du public, il reprend Someone You Loved de Lewis Capaldi puis Someone Like You d’Adele. Un moment suspendu, intime, presque fragile malgré l’immensité de la salle.


Un final en apothéose avant le retour à « la maison »

Après plus de deux heures de concert, Pierre Garnier remonte sur scène, cette fois vêtu entièrement de blanc. Le public comprend que c’est l’heure du rappel.
Mais la soirée n’a pas encore dévoilé toutes ses surprises : M. Pokora surgit pour partager avec lui leur duo Chaque seconde. La salle s’embrase une dernière fois.

Le jeune chanteur peine à cacher son émotion : « Depuis mes deux ans, je rêve d’être chanteur. C’est fou que vous écoutiez mes chansons. Je suis ému, mes parents et mes amis sont là. On est en famille. »

Ce premier Bercy marque non seulement une étape professionnelle majeure, mais aussi une victoire personnelle. Pierre Garnier termine a cappella sur Ceux qu’on était, comme pour boucler la boucle.
Il ne lui reste que quatre dates avant la fin de sa tournée, qui se conclura le 17 décembre à Caen. « À la maison », dit-il avec un sourire. Et avant de quitter la scène, il souffle : « Je pensais que j’allais pleurer, mais non. Trop d’adrénaline. Je crois que j’ai envie de faire ça toute ma vie. »

Une promesse qui ressemble à un engagement, et peut-être au début d’une carrière qui ne demande qu’à grandir encore.