Eddy Mitchell brise le silence : entre ennuis de santé, rumeurs délirantes et besoin de tourner la page

Après plusieurs mois de silence ponctués d’inquiétudes et de spéculations, Eddy Mitchell est enfin sorti de l’ombre pour rétablir sa vérité. À 82 ans, la légende du rock français, l’une des voix les plus emblématiques de la scène hexagonale, a choisi les ondes de RTL pour prendre la parole. Une intervention très attendue, tant les rumeurs les plus folles avaient circulé ces dernières semaines autour de son état de santé. Fatigué mais lucide, amer mais encore combatif, l’artiste a raconté une année 2025 qu’il qualifie lui-même d’“impossible à digérer”.

Une année noire qu’il ne veut plus jamais revivre

L’année écoulée restera pour Eddy Mitchell comme l’une des plus difficiles de sa carrière – et sans doute de sa vie. Entre problèmes médicaux en cascade, hospitalisations imprévues et convalescences à répétition, le chanteur a dû affronter un quotidien qu’il ne connaissait jusque-là qu’à travers les récits des autres. “Ça va mieux”, rassure-t-il d’une voix posée, fidèle à son humour pince-sans-rire. “Mais j’ai passé une année compliquée : une pneumonie, des diagnostics à côté de la plaque, des médecins qui tâtonnent… Et puis pour boucler la boucle, j’ai perdu l’équilibre et je me suis fracturé le bras. Un combo gagnant !”.

Le crooner ne cherche pas à minimiser l’ampleur de l’épreuve. Lui qui a longtemps cultivé l’image du rockeur rebelle reconnaît avoir dû faire preuve d’une discipline quasi militaire pour respecter les traitements. “Ce n’est pas trop mon style, mais je n’avais pas vraiment le choix”, admet-il en souriant. Hospitalisations régulières, examens médicaux à répétition, rééducation… L’année 2025 l’a mis face à une réalité qu’il n’avait jamais vraiment envisagée. Une réalité qui l’a forcé à lever le pied, lui qui est habitué depuis plus de soixante ans à sillonner les routes et à monter sur scène.

Une tournée annulée : une décision difficile mais inévitable

L’un des premiers coups durs de cette période mouvementée reste l’annulation de six concerts prévus dans différentes villes de France : Nancy, Pérouges, Nîmes, La Rochelle, Carcassonne et Toulon. Une décision rarissime pour Eddy Mitchell, dont la fidélité au public n’a jamais été prise en défaut. “Je n’ai pas eu le choix”, explique-t-il. “On m’a imposé un traitement lourd, et je n’étais pas en état d’assurer comme je le voulais. Et monter sur scène à moitié, ce n’est pas envisageable”.

Pour l’artiste, ce renoncement forcé a été un moment aussi amer que nécessaire. Son attachement à la scène est profond, presque viscéral. Depuis ses débuts avec Les Chaussettes Noires, puis tout au long de sa carrière solo, la rencontre avec le public est restée sa source d’énergie, son terrain de jeu, son espace de liberté. Y renoncer lui a coûté cher moralement, mais lui a probablement évité des complications plus graves.

“Pas peur de mourir, mais peur de perdre ma voix”

Au fil de l’entretien, Eddy Mitchell se montre particulièrement sincère. Quand vient la question de ses inquiétudes, il balaie d’un revers de main l’idée d’une peur de la mort. “Je n’ai pas eu peur de mourir. Ça, non”, tranche-t-il. Une phrase qui témoigne de son pragmatisme et de son rapport très direct au temps qui passe. Mais une autre peur, bien plus intime, l’a en revanche profondément secoué : celle de perdre sa voix. “C’est ça qui fait qu’on tient debout, qu’on existe”, confie-t-il.

Pour un chanteur dont le timbre unique a traversé les générations, l’idée d’être privé de cet instrument était insupportable. Sa voix n’est pas seulement un outil : elle est le fil rouge de toute son existence, son identité artistique, son compagnon de route. Derrière cette confidence se dévoile un artiste conscient de sa fragilité mais attaché à ce qui le définit profondément.

Aujourd’hui, malgré la fatigue, il se dit soulagé de voir les choses s’améliorer. Les derniers examens sont rassurants, son bras se remet, sa voix tient bon. Une perspective qui lui permet d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. “J’en ai plein le dos ! Je veux laisser tout ça derrière moi. Je ne veux même plus entendre parler de 2025”, lâche-t-il dans un soupir qui en dit long.

Une vague de fausses informations : le chanteur s’indigne

Mais au-delà des problèmes médicaux, ce qui semble avoir le plus profondément heurté Eddy Mitchell reste l’emballement médiatique autour de son état. Dès l’annonce de l’annulation de sa tournée, les réseaux sociaux se sont transformés en terrain de jeu pour les rumeurs les plus farfelues. Photos trafiquées, montages grossiers, vidéos détournées… Une avalanche d’images, toutes plus alarmantes les unes que les autres, s’est répandue en quelques heures.

“C’est du n’importe quoi”, s’agace l’artiste. “Les gens ont diffusé des images incroyables : moi sur une civière, ma femme en train de pleurer, mon fils bouleversé… Tout ça, c’est faux. Des montages. Halte aux fake news !”.

Malgré son sang-froid légendaire, Eddy Mitchell ne cache pas son indignation face à cette déferlante de désinformation. Des images le montrant prétendument en soins intensifs ont circulé, semant l’inquiétude chez ses proches comme chez ses fans. Une situation qu’il juge non seulement absurde mais dangereuse. Car au-delà du choc émotionnel, ce type de contenu a un impact réel sur les personnes fragilisées par la maladie. “À mon âge, j’ai surtout besoin de calme, de soins et de temps”, rappelle-t-il.

Entre vulnérabilité et détermination : un artiste encore debout

La prise de parole d’Eddy Mitchell résonne comme un moment de vérité. Ni pathos, ni victimisation : simplement l’envie de clarifier, d’expliquer, de remettre les choses à leur place. Il ne cherche pas à dramatiser, encore moins à s’apitoyer. Au contraire, sa lucidité, son humour et sa franchise dessinent le portrait d’un artiste qui, malgré les épreuves, n’a rien perdu de sa force intérieure.

Son message, au fond, est simple : il est vivant, lucide, et il avance. Son corps l’a mis à l’épreuve, mais son esprit reste solide. Et s’il a besoin de temps pour se remettre, il n’a pas l’intention de se laisser définir par les rumeurs ou par une année difficile.

L’homme qui chantait Sur la route de Memphis n’a pas dit son dernier mot. Et même s’il souhaite laisser 2025 derrière lui, il le fait avec la même élégance et la même honnêteté qui ont forgé sa légende.