Eddy Mitchell : confidences sans filtre après une année cauchemardesque

Après des mois d’inquiétude et de silence, Eddy Mitchell refait surface, plus lucide que jamais, et surtout, en meilleure forme. À 82 ans, la légende de la chanson française a traversé l’une des périodes les plus sombres de sa carrière. Problèmes respiratoires, erreurs médicales, hospitalisation discrète, chute bénigne mais handicapante… l’année 2025 aura été, pour lui, une véritable épreuve. Et s’il accepte enfin de revenir sur ces événements dans un extrait d’entretien diffusé par RTL le 3 décembre 2025, c’est avec la franchise et l’humour qui ont toujours fait sa marque.

Un retour dans la lumière après des mois d’inquiétude

Lorsque la voix rauque et rassurante du chanteur réapparaît à la radio, c’est une forme de soulagement pour ses admirateurs. Le crooner reconnaît immédiatement que la tempête est passée, même si les séquelles de cette année restent bien présentes. « Ça va mieux », glisse-t-il d’un ton à la fois prudent et apaisé. Et lorsqu’on lui demande s’il est sorti d’affaire, il répond avec un sourire perceptible : « Je crois. J’espère. »

Ces quelques mots suffisent à dire l’intensité de l’épreuve. Derrière l’humour, on devine un homme ébranlé, forcé de composer avec ses limites physiques et sa vulnérabilité. Car 2025 n’a épargné ni son corps ni son moral.

Une tournée estivale brisée par la maladie

À l’origine, l’été 2025 devait être festif, musical, vibrant. Eddy Mitchell avait prévu de retrouver son public dans plusieurs villes de France. Mais dès le début du mois de juin, l’inquiétude s’installe : son concert à Nancy est annulé. Puis viennent les annulations en cascade : Pérouges, Nîmes, La Rochelle, Carcassonne, Toulon… Au total, six dates rayées du calendrier.

Son entourage parle alors d’un « traitement médical strict » et de « repos obligatoire ». Une formulation sobre derrière laquelle se cache une réalité bien plus lourde. Car la presse apprend rapidement que le chanteur a été hospitalisé discrètement. Ce n’est pas qu’un simple rhume ou une fatigue passagère : le monument de la chanson était réellement affaibli.

Pour un artiste qui n’a jamais transigé avec la scène, l’annulation d’une tournée n’est pas un détail. C’est un déchirement.

Pneumonie, erreurs médicales et chute : la série noire

Face aux journalistes de RTL, Eddy Mitchell ne cherche pas à enjoliver ce qu’il a vécu. Au contraire, il résume la situation avec son franc-parler légendaire : « J’ai passé une année difficile parce que pneumonie, erreurs de diagnostic, de toubib, pas mal de choses… »

Des erreurs médicales : des mots lourds, prononcés sans colère mais avec lucidité. Il n’en dit pas plus, par pudeur ou par lassitude, mais on comprend que ces approximations ont retardé sa prise en charge et aggravé son état. Une épreuve supplémentaire qui s’est ajoutée à une pneumonie déjà sévère.

Comme si cela ne suffisait pas, un nouvel incident est venu clore cette année chaotique : une chute malheureuse. « Et pour couronner le tout, j’ai perdu l’équilibre et je me suis cassé le bras. Pas mal ! » raconte-t-il, non sans autodérision. Toujours ce réflexe de désamorcer la gravité par l’humour. Mais on devine que cette fracture a prolongé une convalescence déjà longue et pénible.

L’hôpital, le repos forcé et l’obéissance nécessaire

Loin de masquer la gravité de l’affaire, Eddy Mitchell reconnaît qu’il est effectivement passé par « la case hôpital ». Ce simple aveu suffit à mesurer l’étendue de ses ennuis de santé. L’interprète de Sur la route de Memphis, homme de scène discipliné, n’est pas du genre à se laisser clouer au lit sans raison valable.

Pourtant, il dit lui-même avoir été « discipliné » comme rarement. Les médecins lui avaient imposé du repos strict : il s’y est plié. Sans doute à contrecœur, mais sans broncher. Preuve de sa volonté farouche de se remettre rapidement sur pied et de retrouver sa voix, son public, son art.

La peur la plus profonde : perdre sa voix

Parmi toutes les peurs qu’il a pu ressentir, une seule l’a vraiment atteint : celle de perdre sa voix. « Je n’ai pas eu peur de mourir. En revanche, j’ai eu peur de perdre la voix, de perdre ce qui fait qu’on fonctionne quoi », confie-t-il.

Une phrase simple, mais capitale. Pour Eddy Mitchell, la voix n’est pas seulement un outil de travail : c’est une identité, une présence, un lien avec le public et avec lui-même. La perdre aurait été une forme de disparition. On comprend donc son inquiétude, et surtout, sa prudence actuelle. Sa voix est son trésor, son ancrage, sa raison d’être.

2025, l’année à oublier

Lorsqu’il évoque l’année 2025, l’artiste ne cache pas son exaspération. « Je ne veux plus entendre parler de 2025. J’en ai plein le dos », dit-il franchement. Un aveu sincère, direct, humain. Cette année, pour lui, a été une succession de coups durs, un tunnel dont il entrevoit enfin le bout.

Mais derrière la lassitude, aucune amertume. Eddy Mitchell reste debout, fidèle à son caractère solide et à son humour protecteur. Fatigué, oui. Brisé, non.

Une page tournée, une envie de renaître

Aujourd’hui, si Eddy Mitchell accepte de se confier, c’est aussi pour tourner la page. Pour dire à ses fans : « Je suis encore là. » Son drôle de sourire lorsqu’il parle de sa convalescence, son ton léger lorsqu’il évoque sa chute, ou encore son refus de s’apitoyer témoignent tous d’une même envie : revenir, doucement mais sûrement.

Il ne s’agit pas de précipiter un retour sur scène, ni de sauter les étapes. Il avance avec prudence, conscient que le temps est précieux et que la santé ne se négocie pas. Mais dans sa voix, dans ses mots, on entend déjà une promesse : l’histoire n’est pas terminée.

Un artiste toujours debout

Au fond, cette interview est un message d’espoir. Pour lui, d’abord. Pour tous ceux qui le suivent depuis des décennies, aussi. Eddy Mitchell revient de loin, mais il revient. Plus fragile peut-être, mais tout aussi déterminé. Et surtout, toujours habité par cette passion qui ne l’a jamais quitté : la musique.

À 82 ans, le chanteur rappelle qu’il reste un homme profondément attaché à son art, à son public, et à cette flamme qui l’a porté toute sa vie. Et même si 2025 restera pour lui une année noire, elle aura aussi été l’occasion de mesurer sa propre résilience.

Eddy Mitchell regarde désormais vers l’avenir. Le cœur un peu cabossé, la voix précieuse, l’humour en guise de bouclier. Et une certitude : tant que sa voix résonne, il continue d’avancer.