Florent Pagny : le jour où il a fumé un joint à l’Élysée… et s’est fait bannir pendant 30 ansFlorent Pagny viré de l'Élysée après y avoir consommé de la drogue - Public

Certaines anecdotes ont le pouvoir de devenir légendaires, surtout lorsqu’elles concernent une personnalité aussi iconique que Florent Pagny. Connu pour son franc-parler, son indépendance d’esprit et son goût prononcé pour la liberté, le chanteur a récemment partagé un souvenir pour le moins insolite dans l’émission Legend de Guillaume Pley, diffusée sur YouTube. Et pas des moindres : le jour où il a allumé un joint… dans les couloirs du palais de l’Élysée.

Un acte aussi improbable qu’audacieux, qui lui aura valu d’être persona non grata dans les salons présidentiels pendant près de trois décennies. Retour sur cette histoire aussi savoureuse qu’inattendue, racontée avec l’humour et la désinvolture qui caractérisent le chanteur.


Une invitation présidentielle… qui tourne à la provocation

Florent Pagny n’a jamais été du genre à se conformer aux conventions. Artiste libre, souvent en marge du système, il a toujours revendiqué une certaine distance vis-à-vis des institutions. Pourtant, un jour, il se retrouve invité à l’Élysée, au cœur du pouvoir, pour un déjeuner prestigieux organisé sous la présidence de Jacques Chirac.

Le prétexte ? L’anniversaire d’un monument de la chanson française, Charles Aznavour. Tout le gratin de la culture et de la politique est présent. Pagny, alors au sommet de sa carrière, fait partie des convives. Mais ce qui aurait dû être un simple repas d’apparat se transforme en scène quasi surréaliste.

« J’étais un vrai fumeur, je fumais partout », confie-t-il à Guillaume Pley avec un large sourire.
« Et ce côté provocation… être invité à l’Élysée, me dire à la fin du repas : “Écoute, finalement cet endroit est payé par le contribuable, j’en suis un et je suis un peu à la maison, je vais me faire mon petit pétard.” »

Une logique implacable pour le chanteur, mais qui ne s’accorde pas vraiment avec le protocole élyséen. Ce geste, aussi spontané qu’insouciant, ne passe évidemment pas inaperçu.


Le jour où les couloirs de l’Élysée ont senti la fumette

La scène se déroule comme dans un film. Alors que les invités se dispersent après le déjeuner, Pagny s’éloigne tranquillement et s’allume un joint, persuadé de ne déranger personne. Mais l’odeur trahit rapidement l’impertinent artiste.

« À mon avis, les huissiers qui traînaient dans les couloirs ont senti et regardé », raconte-t-il hilare.
« Ils se sont dit : ‘Lui, il faut le mettre sur une liste des personnes qu’il ne faut pas inviter, parce qu’il fume un joint.’ »

Résultat : sans qu’aucune sanction officielle ne soit prononcée, le chanteur se voit banni des invitations présidentielles pendant de longues années.
« J’ai bien mis 30 ans avant d’être réinvité », confie-t-il, amusé par le recul du temps.


Une exclusion symbolique, mais sans rancune

Loin d’en vouloir à quiconque, Florent Pagny évoque cet épisode avec beaucoup d’humour. Pour lui, il s’agit d’un geste de jeunesse, d’une provocation presque naïve.

« C’était un truc de gamin », reconnaît-il, sans le moindre regret.

Et de fait, cet incident n’a rien entamé de son parcours artistique ni de sa popularité. Au contraire, il illustre une fois de plus la personnalité rebelle et entière du chanteur — celle d’un homme qui n’a jamais cherché à plaire à tout prix.

Ce refus des compromis, Pagny l’a toujours revendiqué. Qu’il s’agisse de ses choix de vie, de sa carrière ou de ses démêlés avec l’administration, l’artiste a toujours suivi sa propre voie, quitte à se mettre en porte-à-faux avec les institutions.

Florent Pagny consommateur de cannabis, son avis tranché sur sa  dépénalisation et sa légalisation


Florent Pagny, un homme libre face à ses contradictions

Car derrière l’anecdote légère du joint à l’Élysée se cache une constante dans la trajectoire de Florent Pagny : celle d’un artiste qui revendique farouchement son indépendance.
Né en Bourgogne en 1961, révélé à la fin des années 80 avec des titres comme N’importe quoi ou Savoir aimer, il s’est imposé comme l’une des voix les plus puissantes et singulières de la chanson française.

Mais Pagny, c’est aussi un tempérament. Dans les années 2000, son nom revient dans les médias, cette fois pour une affaire bien plus sérieuse : une condamnation pour fraude fiscale.
Le 11 mars 2004, le tribunal correctionnel de Versailles le reconnaît coupable de ne pas avoir déclaré ni payé la TVA pour l’année 1997, pour un montant avoisinant les 48 000 euros. Il est également jugé pour avoir minoré ses revenus de plus de 540 000 euros sur les années 1996 et 1997, et pour avoir détourné des objets saisis dans le cadre d’un arriéré fiscal important.

La sanction tombe : six mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. À l’époque, l’affaire fait grand bruit et alimente les critiques contre un artiste souvent perçu comme réfractaire aux règles du jeu administratif.

Le quotidien Le Monde rapporte alors en détail les faits, soulignant le caractère emblématique de cette condamnation pour une star française de son envergure.


De la polémique à la rédemption médiatique

Pourtant, loin de s’enfermer dans le rôle du rebelle maudit, Florent Pagny a su rebondir. Loin des polémiques, il reprend le contrôle de sa carrière et revient sur le devant de la scène avec des albums à succès et des tournées triomphales.

Puis, au fil du temps, il devient même une figure populaire et respectée du grand public, notamment grâce à son rôle de coach emblématique dans The Voice. Sa sincérité, sa bienveillance et son charisme naturel séduisent les téléspectateurs.

L’homme qui autrefois fumait un joint dans les couloirs de l’Élysée devient ainsi l’un des symboles de la chanson française, capable de réunir toutes les générations autour de sa voix et de son authenticité.


Une vie sans regrets

Aujourd’hui âgé de 63 ans, Florent Pagny semble avoir trouvé la paix avec lui-même. Après avoir traversé des épreuves personnelles, notamment sa lutte médiatisée contre le cancer, il s’exprime avec plus de recul que jamais.

Son passage dans l’émission Legend n’était donc pas seulement l’occasion de faire rire le public avec une anecdote cocasse ; c’était aussi une manière d’assumer son parcours dans toute sa complexité, entre erreurs, provocations et sincérité désarmante.

Et s’il y a une leçon à tirer de cette histoire, c’est sans doute celle-ci : Florent Pagny n’a jamais cherché à être un modèle, seulement à être lui-même. Et c’est précisément ce qui le rend si attachant aux yeux du public.

En Aparté : Florent Pagny s'exprime sur la mort d'un proche à qui il a  dédié une chanson


Un artiste qui restera fidèle à sa légende

De la scène de l’Élysée aux plateaux de télévision, en passant par les routes d’Amérique du Sud où il vit souvent loin du tumulte médiatique, Florent Pagny trace une route singulière.

Toujours fidèle à ses principes, il continue d’incarner cette liberté qui lui est chère. Et quand il raconte, avec un sourire en coin, comment un simple joint allumé au mauvais endroit lui a fermé les portes du pouvoir pendant 30 ans, on comprend pourquoi il fascine encore autant.

Car au fond, cette histoire n’est pas seulement celle d’un chanteur insolent. C’est celle d’un homme qui, tout au long de sa vie, a préféré rester authentique plutôt que conforme. Et c’est sans doute pour cela que Florent Pagny, qu’il fume ou non, reste une légende bien vivante de la chanson française.