Georges-Alain Jones : vingt ans après la “Star Academy”, confidences cash d’un artiste singulier

Plus de vingt ans se sont écoulés depuis que Georges-Alain Jones a franchi les portes du château de Dammarie-les-Lys. Candidat marquant de la deuxième saison de la « Star Academy », diffusée sur TF1 entre septembre et décembre 2002, il revient aujourd’hui, à 50 ans, sur cette expérience hors du commun. Invité de Jordan de Luxe dans l’émission Le Jet de Luxe, le chanteur a accepté, après de multiples sollicitations, de livrer un témoignage sincère, teinté d’humour et de nostalgie. L’occasion de redécouvrir un personnage atypique du petit écran, resté fidèle à sa liberté de ton.

Un artiste à part dans la « Star Academy »

Lorsque Georges-Alain Jones entre à la Star Academy 2, le public découvre un candidat au tempérament affirmé, au style musical inclassable et au regard souvent distant sur la mécanique du show télévisé. Loin du profil formaté que l’on pouvait attendre d’un élève de cette émission de téléréalité musicale, il s’impose très vite comme un électron libre.

Treize semaines durant, il enchaîne cours, répétitions et primes en direct avant d’être éliminé en demi-finale. Une longévité remarquable, marquée par des moments aussi cocasses qu’authentiques. Parmi eux, sa fameuse prestation sur « Aserejé » du groupe Las Ketchup est restée dans toutes les mémoires : entre oubli des paroles, chorégraphie approximative et improvisation audacieuse. « J’avais glissé un petit mother fucker dans les paroles, tout le monde s’en était rendu compte », raconte-t-il aujourd’hui, amusé. Ce geste, à la fois spontané et provocateur, résume bien le personnage : instinctif, franc, et incapable de jouer un rôle.

Mariah Carey, un moment surréaliste

Mais la Star Academy de Georges-Alain, c’est aussi l’histoire d’une rencontre inattendue. Le 16 novembre 2002, la superstar américaine Mariah Carey fait escale au château de Dammarie-les-Lys pour un prime événement. Fascinée par la personnalité du jeune chanteur, elle décide, à la surprise générale, de l’inviter à la suivre en coulisses.

Ce moment, resté mystérieux pour le public, Georges-Alain le dévoile aujourd’hui sans détour : « Nous sommes allés dans sa limousine, elle était presque sur moi. Il y a eu un bisou sur la bouche, une petite galoche vite fait. » Une anecdote aussi improbable que savoureuse, qui en dit long sur le charme désinvolte du candidat. À l’époque, la séquence avait suscité bien des rumeurs, mais le principal intéressé en parle désormais avec un détachement amusé.

L’après “Star Ac” : entre discrétion et reconstruction

Après son élimination, Georges-Alain sort un album, « New Jersey », en 2003. Le disque rencontre un succès d’estime, mais l’artiste choisit rapidement de s’éloigner des projecteurs. Lassé par le star-system, il s’oriente vers d’autres passions, notamment le journalisme sportif, avant de se retirer presque complètement de la vie médiatique.

Pendant plusieurs années, il vit loin des plateaux et des micros, élevant sa fille Chiara, née en 2004 de son union avec une danseuse de la troupe de Kamel Ouali, rencontrée pendant la Star Academy. « Je ne regrette rien, confie-t-il. Grâce à cette émission, j’ai rencontré la mère de ma fille. » Une relation qui durera treize ans, marquée par une complicité solide et une vie de famille apaisée.

Un pactole vite envolé

Au-delà de la notoriété, la Star Academy a aussi offert à Georges-Alain Jones une sécurité financière inattendue. À l’époque, le phénomène médiatique est tel que les candidats sont omniprésents dans la presse people. Les photos, les interviews, les couvertures de magazines se multiplient à une vitesse folle.

« J’ai fait 38 couvertures de magazine », se souvient-il. « Rien qu’avec ça, j’ai gagné 180 000 euros. » À cela s’ajoutent les royalties issues de l’émission : « C’était indécent ! En découvrant un chèque de 380 000 euros, ma tante m’a appelé, la voix tremblante. » Au total, il estime avoir touché un peu plus de 500 000 euros.

Mais fidèle à son tempérament libre, il reconnaît avoir tout dépensé. « Je n’ai jamais été très bon pour gérer l’argent », avoue-t-il sans détour. Ce pactole, il l’a utilisé pour aider ses proches et pour retrouver un équilibre après des années de galère : « Avant la Star Ac, j’étais en difficulté avec ma tante. Cet argent m’a sorti de la précarité. »

Un retour inattendu sur les écrans

Après des années de silence, Georges-Alain est réapparu en 2023 dans un registre inattendu : la comédie. Il fait une apparition remarquée dans la troisième saison de « LOL : qui rit, sort ! » sur Prime Video, aux côtés de Laura Felpin. Ce retour éclair, drôle et décalé, prouve qu’il n’a rien perdu de son sens du second degré.

L’artiste confie par ailleurs qu’il travaille sur de nouveaux titres, qu’il espère sortir avant la fin de l’année. Une manière de renouer avec la musique sans pression médiatique, en homme mûr, plus serein : « Je n’ai plus besoin de prouver quoi que ce soit. Aujourd’hui, je fais de la musique parce que j’en ai envie, pas pour plaire. »

Des liens effacés avec la promotion de 2002

Interrogé sur ses anciens camarades de la Star Academy, Georges-Alain avoue les avoir « perdus de vue ». Emma Daumas, Houcine Camara, Jérémy Chatelain… autant de visages familiers du public, mais avec lesquels le chanteur n’entretient plus aucun contact. « Chacun a suivi sa route, c’est normal », explique-t-il simplement. « À l’époque, on vivait ensemble jour et nuit, mais une fois sortis du château, les choses reprennent leur cours. »

Ce détachement, loin de la nostalgie, traduit surtout une volonté de tourner la page. Car pour lui, l’aventure reste une parenthèse précieuse mais révolue : « C’était intense, formateur, mais je n’aurais pas voulu y rester plus longtemps. »

Un regard lucide sur la célébrité

À 50 ans, Georges-Alain Jones porte un regard apaisé sur la notoriété et sur la téléréalité musicale qui a façonné sa génération. « La Star Ac m’a donné une visibilité incroyable, mais aussi une étiquette dont il est difficile de se défaire, confie-t-il. Je ne renie rien, mais j’ai eu besoin de m’éloigner pour redevenir moi-même. »

Loin des paillettes, il revendique aujourd’hui une vie simple, centrée sur sa famille, ses amis et sa passion pour la musique. « Ce que je veux, c’est chanter librement, sans calcul, sans format. Je ne cherche plus le succès, je cherche juste la sincérité. »

Un héritage télévisuel toujours vivant

Vingt-trois ans après sa diffusion, la saison 2 de la Star Academy reste l’une des plus emblématiques. Avec des personnalités fortes comme Emma Daumas, Houcine, Anne-Laure Sibon ou Jérémy Chatelain, elle symbolise l’âge d’or d’une émission qui a profondément marqué la télévision française.

Et si Georges-Alain Jones n’a pas remporté la victoire, il a su marquer les esprits autrement : par son authenticité, son humour et son refus des compromis. Aujourd’hui encore, les fans se souviennent de ce garçon à la voix éraillée, un peu rebelle, un peu poète, qui refusait de se plier aux codes du star-system.

Une seconde vie artistique

Alors qu’il prépare de nouvelles chansons, Georges-Alain s’apprête à boucler la boucle : revenir à la musique, là où tout a commencé. Vingt ans après la folie médiatique, il revient plus libre, plus lucide, et surtout, plus humain.

« Je crois que j’ai enfin trouvé la bonne distance entre l’artiste et l’homme », confie-t-il. Et si ce retour se fait sans tapage, c’est sans doute parce que Georges-Alain Jones n’a jamais cherché la lumière : il s’est simplement contenté de la mériter.