Jenifer : “Encore et encore”, une chanson pour un oncle disparu, un hommage bouleversant

Jenifer confie tout son amour pour son oncle assassiné et ce qui l'a fait  encore souffrir - Closer

Dans son dernier album, Jenifer dévoile un titre particulièrement poignant intitulé “Encore et encore”, une chanson chargée d’émotion et de douleur. Derrière ces paroles émouvantes se cache une histoire personnelle marquée par la tragédie : la perte brutale de son oncle, Jean-Luc Codaccioni, tué lors d’une fusillade en Corse. À travers ce morceau, l’artiste rend un hommage intime à celui qu’elle considérait comme l’un de ses piliers.

Le drame remonte au 5 décembre de l’année précédente. Jean-Luc Codaccioni, alors fiché au grand banditisme, a été la cible d’un guet-apens sanglant à Bastia. Grièvement blessé par balles, il avait été transporté en urgence à l’hôpital. Malgré les soins, il est décédé quelques jours plus tard, le 12 décembre, succombant à ses blessures. Un événement tragique qui a profondément marqué la chanteuse corse.

Dans “Encore et encore”, Jenifer chante avec une sincérité désarmante : “Je m’accroche à la vie, à des mots, à des signes, au milieu de ce monde qui prend feu. Les souvenirs me dévorent, encore et encore.” Ces paroles traduisent le tourment intérieur de l’artiste face à cette perte douloureuse, et sa volonté de se raccrocher à ce qui reste : les souvenirs, les signes, et surtout, la musique.

Dans son nouvel album, Jenifer rend hommage à son oncle corse assassiné  lors d'une fusillade

Interviewée par Le Parisien, Jenifer confie l’ampleur du traumatisme que représente la mort de son oncle. “Ce titre est un exutoire et un hommage, même si cela ne guérit pas le manque de plus en plus là. Cela fait partie des sujets les plus douloureux de ma vie, car c’était mon pilier, un des êtres les plus chers. C’est d’une extrême violence, indiscutablement.” Ces mots témoignent de l’intensité de son chagrin, mais aussi de la force qu’elle puise dans l’écriture et la musique pour traverser cette épreuve.

Loin d’une simple ballade mélancolique, “Encore et encore” est une tentative de résilience. Une façon pour Jenifer de garder vivante la mémoire de son oncle, malgré la brutalité de sa disparition. C’est aussi une manière pour elle de partager son deuil avec son public, avec pudeur mais sans détour. À travers cette chanson, elle transforme la douleur en art, et livre une œuvre sincère, loin des artifices.

L’année de ce drame, Jenifer la qualifie elle-même de “bien pourrie”. Marquée par la violence, le deuil et la perte, elle trouve pourtant la force de continuer à créer. C’est peut-être là la magie de cette artiste : parvenir à faire éclore de la beauté au milieu du chaos.

Une chanson du nouvel album de Jenifer en hommage à son oncle corse  assassiné - Le Parisien

Jean-Luc Codaccioni reste une figure controversée, en raison de ses liens présumés avec le grand banditisme. Mais au-delà des faits divers, Jenifer parle de l’homme qu’elle connaissait, de l’oncle qu’elle aimait, de l’être cher qu’elle a perdu. C’est cette facette intime et profondément humaine qu’elle choisit de mettre en lumière à travers son art.

Avec “Encore et encore”, Jenifer signe un hommage à la fois pudique et déchirant. Une chanson qui résonne comme une prière, un cri d’amour, un besoin viscéral de garder vivant le souvenir d’un être disparu trop tôt. Et qui, au-delà de son histoire personnelle, touche tous ceux qui ont un jour été confrontés à la perte d’un proche. Parce qu’au fond, c’est peut-être cela, la musique : une façon de parler quand les mots ne suffisent plus.

 

À 90 ans, l’épouse de Pierre Perret admet ENFIN les graves problèmes de santé de son mari.

La plus grande tristesse de Pierre Perret : la perte de sa fille Julie

Parmi les nombreuses épreuves de la vie de Pierre Perret, aucune n’a été aussi déchirante que la perte de sa fille cadette, Julie. C’est avec pudeur, mais aussi avec une émotion palpable, que l’artiste s’est confié sur cette blessure intime dans plusieurs interviews.

Julie, née en 1963, est décédée en 1995, à l’âge de seulement 32 ans. La cause exacte de sa mort n’a jamais été rendue publique, signe du profond respect de Pierre Perret pour l’intimité de sa famille. Mais le chagrin, lui, n’a jamais été dissimulé.

« Il n’y a rien de plus douloureux que de voir partir son enfant avant soi. C’est contre nature, contre toutes les lois de la vie », confiait-il un jour dans 50 minutes inside.

Bon anniversaire à Pierre Perret, 90 ans, dont 62 avec son épouse Rebecca.  Voir l'article "Suis-Nous" dans le 1° commentaire 👇 #PierrePerret #SuisNous

Ce deuil n’a pas seulement arraché une part de son cœur de père, il a aussi laissé un vide spirituel dans sa vie d’homme et d’artiste. Julie n’était pas seulement sa fille, elle était une amie, une confidente, une complice. Son absence a bouleversé l’équilibre affectif et poétique de celui qui a toujours chanté la vie avec légèreté et tendresse.

Dans la solitude des nuits, Pierre Perret s’est souvent réfugié dans l’écriture. Il a rédigé des poèmes à la mémoire de Julie, tentant d’apaiser sa douleur par les mots. Mais il a avoué que ces vers, parfois, ne faisaient qu’alourdir encore davantage le poids de l’absence.

 

La douleur invisible derrière les sourires

Malgré ce chagrin immense, Pierre Perret a continué à faire rire, à faire chanter, à faire réfléchir. Il a poursuivi les tournées, les albums, les interviews. Il a donné au public le meilleur de lui-même, tout en portant cette douleur silencieuse. Un exercice d’équilibriste entre la scène et les larmes.

À 90 ans, l'épouse de Pierre Perret admet ENFIN les graves problèmes de  santé de son mari. - YouTube

Il a aussi évoqué, avec pudeur, ce sentiment diffus de culpabilité : celui de se demander, encore et encore, s’il aurait pu faire quelque chose pour changer le destin, pour garder Julie auprès de lui.

Cette perte a marqué son œuvre, influencé sa vision du monde, adouci certains de ses textes, rendu plus grave certaines de ses chansons. Car derrière l’image du chanteur espiègle du « Zizi » ou des « Jolies colonies de vacances », se cache un homme qui a connu des abîmes.

Une autre peine : celle d’être parfois incompris

Au-delà du deuil, Pierre Perret a également exprimé une forme de tristesse plus discrète, mais persistante : celle de ne pas toujours être reconnu à la hauteur de la richesse de son œuvre.

Trop souvent cantonné à ses chansons humoristiques, il regrette que des titres plus engagés et profonds comme Lily (1977), chanson antiraciste saluée par la LICRA, n’aient pas reçu l’attention critique qu’ils méritaient. Certains l’ont réduit à un simple amuseur, ignorant la puissance poétique et sociale de nombreux textes.

« On me voit comme un rigolo. Mais dans mes chansons, il y a des colères, des blessures, des convictions », a-t-il dit un jour.

Un parcours forgé dans les larmes et la lumière

Né à Castelsarrasin en 1934, Pierre Perret a grandi dans le café de ses parents, Maurice et Claudia, observant les dialogues populaires, écoutant les accents, collectionnant les expressions. C’est là que s’est forgé son amour du langage.

Après des études de musique et de théâtre à Toulouse, puis des débuts contrariés par un service militaire difficile, il fonde un groupe de musique. En 1957, il est repéré par le célèbre producteur Eddie Barclay. Sa carrière est alors lancée, mais pas sans embûches. Une pleurésie le cloue à l’hôpital pendant deux ans, interrompant sa première tournée. Il en ressort plus fort et commence à écrire.

Pierre Perret : qui est Rebecca, sa compagne depuis plus de 60 ans ?

Ses premiers succès arrivent dans les années 1960 avec Le Tord-BoyauxLes jolies colonies de vacances, puis le triomphe de Le Zizi en 1975 (plus de 600 000 exemplaires vendus).

Mais au fil des années, ce sont ses chansons les plus humaines et engagées — Ma nouvelle adresseMon p’tit loup, ou Lily — qui ont révélé la profondeur de son regard sur la société.

Une œuvre tissée d’amour, de langue et de mémoire

Pierre Perret, c’est aussi une plume. Il a publié plusieurs livres, dont Le petit Perret illustré par l’exemple, un dictionnaire d’argot drôle et tendre, ou encore des ouvrages de cuisine, reflet de son amour pour les plaisirs simples et les traditions françaises.

Derrière les rires, il y a eu des larmes. Derrière les couplets joyeux, il y a eu une mélodie de douleur. Et pourtant, Pierre Perret a continué à écrire, à chanter, à transmettre. Parce qu’au fond, c’est peut-être dans l’art qu’il a trouvé la seule forme de consolation possible face à la plus grande tristesse de sa vie.