Brigitte et Emmanuel Macron portent plainte aux États-Unis contre Candace Owens pour diffamation : une riposte juridique inédite face à la désinformationBrigitte et Emmanuel Macron : cette influenceuse contre laquelle ils ont  décidé de porter plainte - Public

Contre toute attente, Brigitte et Emmanuel Macron ont décidé de porter plainte contre la célèbre influenceuse américaine Candace Owens. Cette dernière, figure controversée de la sphère conservatrice outre-Atlantique, est à l’origine d’un documentaire accusant la Première dame d’être « née homme ». Face à cette rumeur infondée, relayée avec insistance sur les réseaux sociaux et dans certains cercles complotistes, le couple présidentiel français choisit une stratégie judiciaire ambitieuse en saisissant la justice américaine.

Une rumeur infondée qui refait surface

Depuis plusieurs années, une rumeur infondée circule sur internet et dans certains milieux complotistes : Brigitte Macron serait « née homme ». Cette théorie, largement démentie, avait longtemps été ignorée ou minimisée, considérée comme une simple fausse information sans conséquence majeure. Mais récemment, elle a ressurgi avec force, notamment après que des personnalités publiques à forte audience l’ont relayée.

Parmi elles, Candace Owens a joué un rôle clé. Influenceuse et personnalité politique américaine reconnue pour ses positions conservatrices parfois provocatrices, elle n’a pas seulement diffusé cette fausse information, mais l’a exploitée à des fins politiques. Dans un documentaire largement diffusé, elle a attaqué ouvertement Brigitte Macron, insinuant que la vérité sur son genre aurait été sciemment dissimulée au public.Fake news transphobe : Emmanuel et Brigitte Macron attaquent en justice une  influenceuse américaine | Euronews

Une plainte déposée aux États-Unis : une démarche rare et symbolique

Face à cette situation, Emmanuel Macron et son épouse ont choisi d’agir. Mercredi 23 juillet, ils ont déposé une plainte pour diffamation devant un tribunal du Delaware, aux États-Unis, là même où les propos ont été initialement diffusés. Cette démarche, rare et hautement symbolique, vise à obtenir réparation directement sur le sol américain, soulignant ainsi l’enjeu international que représente la désinformation.

Selon les avocats du couple Macron, Candace Owens a « intentionnellement relayé une fausse information dans le but de nuire à la réputation de la Première dame ». La plainte, déposée devant un tribunal de l’État de New York, pourrait donner lieu à un procès très médiatisé, opposant les principes fondamentaux de la liberté d’expression à ceux de la protection contre la diffamation et la désinformation.

Un contexte judiciaire tendu en France

Cette nouvelle action judiciaire intervient alors que Brigitte Macron a récemment perdu un procès en France pour cyberharcèlement. En août 2024, elle avait porté plainte contre quatre individus, dont Aurélien Poirson-Atlan, plus connu sous le pseudonyme de Zoé Sagan, qui avaient tenu des propos visant « son genre, sa sexualité et sa différence d’âge avec son époux ».

L’enquête avait été ouverte pour « cyberharcèlement et provocation à commettre une infraction », et les mis en cause risquaient jusqu’à deux ans de prison. Cependant, la justice a finalement relaxé tous les prévenus, estimant que leurs propos s’inscrivaient dans le cadre de la bonne foi, sans intention malveillante clairement établie. Cette décision a constitué une défaite judiciaire pour Brigitte Macron.Complotisme transgenre contre Brigitte Macron : la première dame se  pourvoit en cassation

Une riposte internationale face à la désinformation transnationale

Fortement impactés par ces attaques répétées, Brigitte et Emmanuel Macron ont choisi cette fois de porter l’affaire sur un terrain international. Cette démarche peut être perçue comme une réponse politique à un phénomène préoccupant : la désinformation transnationale.

Avec l’essor des réseaux sociaux et d’internet, les rumeurs et fausses informations franchissent désormais les frontières à grande vitesse, alimentant souvent des discours extrémistes et haineux. La plainte déposée aux États-Unis illustre la volonté du couple présidentiel de défendre son intégrité personnelle mais aussi les principes républicains face à ce fléau.

Une atteinte à la dignité et à l’identité

Brigitte Macron, qui a publiquement évoqué l’impact psychologique de ces rumeurs, considère que les attaques répétées à son identité et à sa dignité ont largement dépassé les limites du tolérable. Pour elle, il ne s’agit pas seulement d’une question personnelle, mais d’une atteinte grave à la fonction et à la représentation de la Première dame.

Emmanuel Macron, quant à lui, soutient pleinement cette initiative judiciaire. Pour le président français, il est essentiel d’envoyer un message fort : la propagation de fausses informations à des fins malveillantes, qu’elles touchent une personnalité publique ou un citoyen ordinaire, ne peut rester impunie.

Justice. Emmanuel et Brigitte Macron portent plainte contre l'influenceuse  américaine Candace Owens

Un procès aux enjeux juridiques complexes

Le procès à venir pourrait se révéler particulièrement complexe. Il mettra en balance des droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression, qui est protégée aux États-Unis avec une amplitude souvent plus large qu’en Europe, et la lutte contre la diffamation et la désinformation, qui vise à protéger la réputation et l’honneur des individus.

Cette confrontation judiciaire pourrait faire jurisprudence en matière de régulation des contenus diffusés sur les plateformes numériques, particulièrement lorsqu’ils traversent les frontières. L’affaire sera également suivie de près par les médias et l’opinion publique internationale.

Une affaire d’État au cœur de la lutte contre la désinformation

Au-delà de la dimension personnelle, cette plainte prend la forme d’une véritable affaire d’État. Elle illustre les défis majeurs auxquels sont confrontées les démocraties modernes face à la montée de la désinformation, qui menace la confiance dans les institutions et le débat public.

Le couple Macron, en choisissant de porter plainte aux États-Unis, donne une nouvelle dimension à cette lutte, démontrant que les frontières juridiques nationales ne sont plus suffisantes pour faire face à un phénomène globalisé.