Laly Vallade : du commissariat à Las Vegas, le cri du cœur d’une femme marquée par la vie

Laly (secret story) : son ancien coéquipier de police s'est suicidé - Public

On l’avait découverte en 2007 sur TF1, lors de la toute première saison de Secret Story. Avec un secret pour le moins étonnant — « policière et strip-teaseuse » —, Laly Vallade ne laissait personne indifférent. Quinze ans plus tard, c’est loin des caméras et de la frénésie médiatique qu’elle livre un témoignage bouleversant. À 44 ans, l’ex-candidate de télé-réalité devenue danseuse, actrice, entrepreneuse et désormais étudiante en psychologie, revient sur un drame personnel : le suicide de Vincent, son ancien coéquipier dans la police.

Une amitié forgée dans l’ombre des nuits de service

Laly ne s’est jamais cachée de son passé dans les forces de l’ordre. Avant les projecteurs, elle était fonctionnaire de police, en poste dans une brigade de nuit. C’est là qu’elle rencontre Vincent, un collègue devenu frère de cœur. Sur Instagram, elle a récemment brisé le silence après avoir appris la disparition tragique de ce dernier. « Vincent, c’était mon coéquipier. Pendant plusieurs années, on a patrouillé ensemble, cinq à six nuits par semaine », confie-t-elle, visiblement bouleversée. « Mais notre lien allait bien au-delà de l’uniforme. C’était ma famille. »

Le drame s’est produit mardi dernier. Vincent a mis fin à ses jours. Un acte désespéré que Laly associe directement aux conditions de travail dans la police : « Le métier l’a trop usé. Comme tant d’autres. » Son message est à la fois une déclaration d’amour à un ami perdu et un cri d’alarme sur un fléau silencieux.

Laly (secret story) : son ancien coéquipier de police s'est suicidé - Public

Un tabou persistant : le suicide chez les forces de l’ordre

Chaque année en France, entre 30 et 50 policiers se suicident. Une statistique glaçante qui peine encore à éveiller les consciences. Laly ne mâche pas ses mots : « Un suicide tous les 10 jours. Et on continue à faire comme si c’était normal. Mais ça ne l’est pas. » Derrière cette femme à l’image sulfureuse, souvent caricaturée dans les médias, se cache une ancienne fonctionnaire marquée par les réalités du terrain — l’urgence, la violence, les traumatismes silencieux, et les liens humains noués dans la difficulté.

Son témoignage lève le voile sur un mal profond : l’usure psychologique que vivent nombre d’agents, trop souvent livrés à eux-mêmes face à la détresse, sans accompagnement suffisant.

Un parcours hors normes, entre ombre et lumière

Le destin de Laly est fait de ruptures, d’audace et de reconversions improbables. Avant la télévision, elle était maître-nageuse, puis policière. Une vocation qu’elle abandonne après avoir subi du harcèlement dans sa propre brigade. Cette blessure ne l’a pas empêchée d’avancer.

La télé-réalité lui ouvre une porte inattendue : celle de la scène. Elle se lance dans une carrière dans l’industrie du X, guidée par son compagnon Tristan Seagal. Le succès est immédiat : leur premier film, Story of Laly, cartonne. Très vite, elle passe derrière la caméra. Mais l’appel du spectacle la pousse à changer encore une fois de cap.

Laly, strip thérapie – Libération

Direction Las Vegas, où elle devient danseuse dans des clubs prestigieux, notamment le Paradise Club. Elle y gagne des fortunes — jusqu’à 60 000 dollars en deux jours — mais elle y découvre aussi une autre forme de tension : celle du danger. Dans son livre Une Française à Vegas, elle raconte un face-à-face avec un client armé, qu’elle parvient à gérer… grâce à ses anciens réflexes de policière.

Une nouvelle vie, entre apaisement et transmission

Aujourd’hui, Laly a quitté les paillettes. Elle étudie la psychologie, donne des cours de yoga, reçoit des patients en consultation. Elle se dit « alignée » avec ce qu’elle fait. Sa reconversion est le fruit d’un long cheminement : « La vie n’est pas figée. Tu dois bouger en permanence, il faut explorer, découvrir », affirme-t-elle avec conviction.

Mais malgré tous ses changements de vie, elle n’a jamais oublié ses racines ni les personnes qui ont partagé un pan de son histoire. Son hommage à Vincent en est la preuve la plus émouvante.

Derrière l’uniforme, des êtres humains

Le message de Laly n’est pas seulement un hommage personnel. Il est politique, social, humain. Il met en lumière les silences coupables autour de la souffrance des policiers, souvent perçus comme des figures d’autorité inébranlables, mais en réalité profondément exposés à la détresse psychique.

En évoquant son frère d’armes disparu, Laly rappelle que les héros du quotidien sont aussi des êtres fragiles, qui méritent écoute, reconnaissance et soutien. « Aujourd’hui, je pense à Vincent. Et à tous les autres qu’on n’a pas su retenir. RIP mon frère. »

En brisant le silence, elle redonne un visage à ceux qui, derrière l’uniforme, luttent chaque jour pour tenir bon. Et offre, peut-être, un peu d’espoir à ceux qui hésitent encore à demander de l’aide.

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