Zaz, entre blessures et renaissance : un nouvel album pour guérir et rassembler

Après une carrière marquée par le succès fulgurant, mais aussi par des blessures profondes, Zaz s’apprête à faire son grand retour avec un nouvel album intitulé Sains et saufs, prévu pour le 19 septembre prochain. Une œuvre intime et collective, reflet d’un chemin de vie à la fois lumineux et tourmenté. Invitée récemment sur le plateau de C à vous, la chanteuse s’est livrée avec émotion sur ses débuts, les épreuves de la célébrité, et sa quête de sens.

Une artiste entière, née dans la rue

Avant de remplir les salles de concert à travers le monde, Zaz chantait dans la rue. Un passage fondateur, mais pas une fin en soi. « Avant d’être dans la rue, c’était vraiment un choix à la fin. J’ai été intermittente, j’ai fait du bal, j’ai été dans des orchestres, j’ai eu un quartet de jazz… J’ai travaillé un peu partout », confie-t-elle. Si beaucoup l’ont découverte grâce à ses prestations vibrantes dans l’espace public, ce n’était que l’aboutissement d’années de travail acharné et de passion.

« La rue… À un moment, je ne trouvais plus d’endroit, donc je me suis trouvé un endroit », dit-elle avec simplicité. Ce lieu de liberté, où l’on chante pour ceux qui veulent bien s’arrêter, lui a permis d’affirmer sa voix, son style et surtout son authenticité.

Le choc de la célébrité

Le succès arrive pour Zaz à l’âge de 30 ans, avec des titres comme Je veux, devenus emblématiques. Mais cette ascension n’a rien eu d’un long fleuve tranquille. Derrière les sourires et l’énergie débordante, une réalité plus sombre se dessinait : celle des critiques virulentes, souvent injustes, parfois cruelles.

« C’est vrai que ça a été violent, la méchanceté des gens qui crachent leur venin derrière leurs écrans », confie l’artiste, visiblement encore marquée. Ce harcèlement numérique, insidieux et destructeur, a laissé des traces profondes : « Ça a révélé des failles à l’intérieur de moi ».

Derrière la femme engagée et solaire, Zaz avoue s’être longtemps battue avec ses blessures intérieures. « Je m’étais mis une cape de super héros, je voulais sauver le monde. Je voulais changer le monde. Je veux toujours le changer ! », lance-t-elle avec la même passion.

Mais cette volonté de porter le monde sur ses épaules l’a parfois enfermée dans un rôle difficile à tenir : « J’étais un peu dans ce truc sauveur-victime-bourreau, cette espèce de triangle-là… ». Un schéma émotionnel qui l’a poussée à envisager de tout arrêter.

Une renaissance intime et collective

Aujourd’hui, Zaz a 45 ans. Apaisée, elle revient avec un projet artistique qui reflète sa métamorphose intérieure : Sains et saufs. Un titre évocateur, comme un souffle de soulagement après la tempête. L’album sera porté par plusieurs titres déjà disponibles sur les plateformes de streaming, dont Je pardonne, Sains et saufs et Mon cœur tu es fou.

Ce disque, Zaz ne le conçoit pas seule. Entourée de collaborateurs de talent comme Vianney, Raphaël, Puggy, Tristan Salvati, Noé Preszow, Chien Noir, Laurent Lamarca ou encore SAGE, elle construit une œuvre à plusieurs voix, comme un dialogue entre sensibilités.

Ce retour à la musique, plus posé, plus réfléchi, semble aussi être un retour à soi. « On ne peut pas changer les gens, l’extérieur, mais on peut changer soi-même. Et c’est comme ça qu’on change le monde, je pense », affirme-t-elle désormais avec sagesse.

De “The Voice” à la voix intérieure

En parallèle de la sortie de son album, Zaz est également à l’affiche de la nouvelle saison de The Voice, en tant que coach. Une mission qu’elle prend à cœur, avec ce même désir de transmettre, de guider et d’inspirer. Un rôle qui lui permet aussi de poser un autre regard sur sa propre trajectoire.

« Je ne sais pas si mon parcours a été facile. J’ai une rage de vivre, une force de résurrection qui est incroyable », confie-t-elle. Des mots puissants, qui témoignent d’un chemin de résilience, d’une capacité à renaître, encore et encore, malgré les douleurs.

Un message universel

Avec Sains et saufs, Zaz ne propose pas seulement un album de chansons : elle livre une part d’elle-même. Une part vulnérable, humaine, lucide. Elle ne prétend plus sauver le monde, mais croit en la puissance du changement intérieur pour transformer notre rapport aux autres.

Ce disque s’annonce donc comme un pont entre les épreuves du passé et la paix retrouvée. Un album pour rassembler, pour réconcilier, pour apaiser. Pour dire que malgré les tempêtes, on peut en sortir, sains et saufs.

Et c’est peut-être là, dans cette sincérité assumée, que réside la force intacte de Zaz : celle d’émouvoir, de toucher au cœur, en restant fidèle à elle-même.