Marie-Claude Pietragalla : les hommes qui ont façonné sa vie et sa légende

Ce 17 octobre 2025, France 3 mettra à l’honneur une figure majeure de la danse française : Marie-Claude Pietragalla, invitée de l’émission La boîte à secrets, animée par Faustine Bollaert. Comme le veut la tradition du programme, la soirée sera placée sous le signe de l’émotion, des confidences et des retrouvailles inattendues. Aux côtés de Santa, la chanteuse à la voix singulière, et de l’humoriste Arnaud Ducret, la danseuse étoile reviendra sur les grandes étapes de sa carrière et les hommes qui ont marqué son parcours – ses maîtres, ses partenaires, ses amours, ses complices de scène. Un voyage à travers une vie d’art et de passion.


Des débuts fulgurants, une vocation précoce

Aujourd’hui âgée de 62 ans, Marie-Claude Pietragalla, que ses proches appellent tendrement Pietra, n’a jamais douté de sa voie. Petite fille, elle est fascinée par la grâce, la rigueur et la magie du ballet. Sa mère, attentive à ce feu intérieur, l’inscrit à des cours de danse. À 10 ans à peine, l’enfant surdouée réussit le prestigieux concours d’entrée de l’école de danse de l’Opéra national de Paris.

Ce choix décisif, elle le fait après avoir assisté à un spectacle du mythique Maurice Béjart, figure tutélaire de la danse contemporaine. Dès lors, le destin de Pietra est tracé. Élève exemplaire, travailleuse acharnée, elle gravit les échelons de l’Opéra de Paris à une vitesse impressionnante.

À 16 ans, elle intègre le corps de ballet. Les titres s’enchaînent : quadrille en 1980, coryphée en 1981, sujet en 1982. En 1988, sous la direction du légendaire Rudolf Noureev, elle devient première danseuse.


Noureev, Béjart, Dupond : les maîtres et les amis

Mort du danseur étoile Patrick Dupond | France Inter

L’année 1990 reste gravée dans la mémoire de Pietra. Le 22 décembre, après une représentation triomphale de Don Quichotte, où elle incarne une Kitri flamboyante, Patrick Dupond – alors directeur de la danse – la nomme danseuse étoile. Ce moment de gloire, elle le partage avec celui qui fut un ami cher, disparu en 2021.

Deux autres figures masculines dominent ses premières années d’artiste : Maurice Béjart et Rudolf Noureev, deux géants qui ont façonné la danse du XXe siècle.

Pour Béjart, elle danse des œuvres mythiques : Le Sacre du printemps (1986), Boléro (1986), Life et Juan y Teresa. Sa collaboration avec Noureev, directeur du Ballet de l’Opéra de Paris à partir de 1983, est tout aussi féconde. Elle y interprète Le Lac des cygnes à plusieurs reprises (de 1983 à 1988), avant de décrocher le rôle principal en 1992. Suivent Roméo et Juliette (1995 et 1998), La Bayadère (1996), Cendrillon (2000), sans oublier Giselle et Carmen.

Entre 1990 et 1998, Pietra brille comme une étoile absolue de l’Opéra de Paris, avant de quitter la maison à 35 ans, au sommet de sa gloire, pour suivre un nouveau rêve : celui de la création.


Julien Derouault, l’amour et la création partagée

Après avoir dansé pour les plus grands, Marie-Claude Pietragalla ressent le besoin de s’émanciper. Elle souhaite raconter ses propres histoires, inventer son langage. C’est dans cet élan qu’elle rencontre Julien Derouault, danseur et chorégraphe, qui deviendra à la fois son partenaire de vie et son compagnon de scène.

Ensemble, ils fondent en 2005 le Théâtre du Corps Pietragalla–Derouault, une compagnie installée à Bagnolet, en région parisienne. Leur ambition : créer un pont entre les arts, mêler danse classique, contemporaine, et même hip-hop. Inspirés par la littérature et les grandes figures humaines, ils signent des spectacles puissants, poétiques et accessibles à tous.

Leur duo artistique est aussi un couple fusionnel. Pietra et Derouault inventent une danse incarnée, sensuelle, émotionnelle – une danse du corps et de l’âme.

Marie-Claude Pietragalla : son couple si soudé avec Julien Derouault - Elle


Une étoile au cinéma

Artiste insatiable, Pietra ne se limite pas à la scène. Elle s’essaie également au cinéma, prouvant que son talent dépasse les frontières de la danse. En 1988, elle fait ses premiers pas à l’écran dans Une étoile pour l’exemple de Dominique Delouche. Puis, en 1997, elle joue dans À Constantin de Laurent Blin.

En 2003, elle partage l’affiche avec Florent Pagny dans Quand je vois le soleil de Jacques Cortal. Un film atypique, poétique, où la danseuse révèle une autre facette d’elle-même, plus fragile et intime.

Les années suivantes, elle apparaît dans Livide (2011) de Julien Maury et Alexandre Bustillo, un film fantastique où sa présence magnétique fait merveille, puis dans Sahara (2017) de Pierre Coré, où elle interprète un rôle taillé sur mesure.


La télévision : la star de Danse avec les stars

Si sa carrière de danseuse et de chorégraphe est immense, le grand public la redécouvre dans un tout autre registre en 2012. Cette année-là, Marie-Claude Pietragalla rejoint le jury de la troisième saison de Danse avec les stars sur TF1.

Aux côtés de Jean-Marc Généreux, Chris Marques et Shy’m, elle apporte une touche d’exigence et de poésie. Son regard bienveillant, sa rigueur, mais aussi son émotion sincère séduisent les téléspectateurs. Pendant quatre saisons, jusqu’en 2016, elle incarne la grâce et la passion sur le petit écran.

C’est également grâce à DALS qu’elle repère un jeune prodige : Loïc Nottet. En 2015, alors qu’il représente la Belgique à l’Eurovision avec Rhythm Inside, Pietra salue sa prestation sur les réseaux sociaux. Ce simple message attire l’attention de TF1, qui le recrute pour la saison suivante de Danse avec les stars.

Leur rencontre donne lieu à un moment d’anthologie : lors de la demi-finale, Loïc Nottet, Denitsa Ikonomova et Pietragalla interprètent ensemble une version contemporaine du Lac des cygnes. Une performance bouleversante, saluée par le public et la critique. Loïc Nottet remportera ensuite la saison 6 du concours.

Marie-Claude Pietragalla : Patrick Dupond, Florent Pagny, Julien Derouault… qui  sont les hommes de sa vie ? - Public


Une vie guidée par la passion

Au fil des décennies, Marie-Claude Pietragalla est devenue bien plus qu’une danseuse : une icône, une transmettrice, une créatrice. Ses chorégraphies mêlent la force du théâtre et la subtilité du mouvement. Elle y explore les émotions humaines, les mythes, la mémoire du corps.

Ce soir, dans La boîte à secrets, ce sont tous ces visages masculins – maîtres, amis, complices – qui reviendront hanter les souvenirs de Pietra. De Noureev à Derouault, de Dupond à Nottet, ils ont chacun façonné une part de sa vie, nourri sa quête artistique et humaine.

Toujours en mouvement, elle continue aujourd’hui de créer, d’enseigner et d’émerveiller. Sa danse, à la fois classique et contemporaine, reste une célébration du vivant, un pont entre les générations.

À 62 ans, Marie-Claude Pietragalla n’a rien perdu de sa fougue ni de son élégance. Étoile un jour, étoile toujours — celle qui illumine la scène, mais aussi les cœurs de ceux qui la regardent.