Merouan : le franc-parler du chef qui secoue le monde de la gastronomie

Révélé au grand public grâce à sa participation à la saison 10 de “Top Chef” sur M6, Merouan Bounekraf est de ces chefs qu’on ne peut ignorer. Talentueux, débordant d’énergie et souvent sans filtre, il s’est imposé comme une figure atypique dans le paysage culinaire français. Récemment invité du FoodCast d’Alexis Thiebaut sur Instagram, l’ancien candidat de l’émission n’a pas mâché ses mots, notamment lorsqu’il a été question de deux grandes figures de la gastronomie télévisée : Jean Imbert et Philippe Etchebest. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses déclarations ont fait couler beaucoup d’encre.

Un chef médiatique à la trajectoire fulgurante

Avant de devenir ce personnage haut en couleur connu pour son humour et sa spontanéité, Merouan a suivi un parcours solide dans la restauration. Formé dans des établissements prestigieux, il a notamment fait ses armes au Bristol, célèbre palace parisien, avant de tenter sa chance dans le concours culinaire le plus exigeant du petit écran.

En 2019, il intègre la brigade de Jean-François Piège dans Top Chef. Bien qu’il soit éliminé au neuvième épisode, son charisme et son ton décalé séduisent les téléspectateurs. Loin de se laisser abattre, Merouan capitalise sur cette notoriété naissante. Très vite, il se fait une place dans le cœur du public grâce à son authenticité et à son sens de l’autodérision.

Après l’émission, il multiplie les projets : une chaîne YouTube pleine d’humour, des livres de recettes, et même un spectacle culinaire sur la scène du théâtre Trévise à Paris. En un mot, Merouan devient un véritable showman de la cuisine, capable de faire rire autant que de donner faim.

Du petit écran à la boulangerie : l’entrepreneur gourmand

En 2020, Merouan revient sur la chaîne qui l’a révélé : M6. Il y coanime “Le Meilleur Pâtissier : gâteaux sur commande” en deuxième partie de soirée, aux côtés de Julia Vignali. Ce nouveau rôle de présentateur lui permet de confirmer sa popularité et son aisance devant la caméra. Dans la foulée, il rejoint également le jury de “Mon gâteau est le meilleur gâteau de France” et de “La Meilleure boulangerie de France”, émission emblématique du paysage culinaire télévisé français.

Mais Merouan ne se contente pas des plateaux télé. Fin 2021, il réalise l’un de ses rêves : ouvrir sa propre boulangerie à Paris, baptisée Panade. Ce lieu gourmand, situé dans le XIᵉ arrondissement, reflète à la perfection sa personnalité : généreuse, drôle et sans chichis. À travers cette aventure entrepreneuriale, il prouve qu’il n’est pas seulement un chef médiatique, mais aussi un artisan passionné et exigeant.

Un passage remarqué dans le FoodCast d’Alexis Thiebaut

Toujours très présent sur les réseaux sociaux, Merouan a récemment accepté l’invitation d’Alexis Thiebaut pour participer à son FoodCast, un rendez-vous populaire sur Instagram où les chefs parlent sans filtre de leur parcours, de leurs inspirations… et parfois, de leurs confrères.

Durant cet entretien, Merouan s’est montré fidèle à lui-même : spontané, drôle, mais aussi piquant. Le concept est simple : l’animateur cite des noms de personnalités du monde de la cuisine, et le chef doit dire ce qu’il en pense, sans détour.

C’est ainsi que le nom de Jean Imbert a été le premier à sortir. Et la réaction de Merouan n’a pas tardé :

“Prisooooooon !” a-t-il lancé, sans hésiter.

Une référence directe à l’affaire judiciaire qui vise Jean Imbert, accusé de violences conjugales et récemment mis en retrait de ses établissements. Une sortie choc, certes, mais typique du ton sans filtre de Merouan. Après un commentaire élogieux sur Hélène Darroze, qu’il dit admirer profondément, l’entretien a pris une tournure plus tendue lorsque le nom de Philippe Etchebest a été évoqué.

Quand Merouan critique Philippe Etchebest : “C’était d’une éclatitude !”

Connu pour son tempérament volcanique dans Cauchemar en cuisine, Philippe Etchebest est l’une des figures les plus respectées de la gastronomie française. Pourtant, Merouan n’a pas hésité à livrer une critique particulièrement sévère après avoir testé l’une de ses adresses à Bordeaux.

“Je n’ai rien contre lui, mais il y a deux-trois semaines, on est parti manger dans sa brasserie à Bordeaux, c’était d’une éclatitude. Un paillasson écrit ‘bienvenue’ avec des sabots sales, c’est plus appétissant que ce qu’on a mangé”, a-t-il lâché.

Et il ne s’est pas arrêté là.

“Pas d’âme, pas de personnalité, brasserie classique avec la bouteille d’eau classique. C’est pour faire de l’argent”, a-t-il ajouté, visiblement déçu par cette expérience culinaire.

Des propos cashs, qui tranchent avec la prudence habituelle du milieu. Et, comme souvent avec Merouan, cette franchise a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.

Les réactions des internautes : entre amusement et indignation

Les déclarations de Merouan ont immédiatement fait réagir les internautes. Si certains ont salué son honnêteté et son humour, d’autres l’ont jugé arrogant ou ingrat. Parmi les nombreux commentaires qui ont suivi, on pouvait lire :

“Je l’ai trouvé un peu prétentieux et pas très agréable.”
“Ce n’est pas quelqu’un chez qui j’aurais envie d’aller manger.”
“Il est là pour le buzz, pauvre type.”
“Cracher dans la soupe n’a jamais été une bonne idée.”

Sur X (ex-Twitter) et Instagram, le débat a enflammé la communauté culinaire : fallait-il admirer son franc-parler ou le condamner pour manque de respect envers ses pairs ? Une chose est sûre : Merouan ne laisse personne indifférent.

Un chef qui divise mais qui assume

Merouan n’a jamais prétendu vouloir plaire à tout le monde. Son style direct, parfois provocateur, fait partie de son identité. Ceux qui le suivent depuis Top Chef savent qu’il ne joue pas un rôle : il parle comme il cuisine, avec passion et sincérité.
Et c’est peut-être cette authenticité qui continue de séduire un public fidèle, lassé des discours formatés et des egos aseptisés.

Derrière ses punchlines, il y a un vrai amoureux du métier, un homme qui défend une cuisine vivante, accessible et pleine d’humour. Son audace médiatique n’est pas une posture : c’est sa manière d’exister dans un univers souvent trop lisse.

Conclusion : un électron libre de la gastronomie française

En quelques années, Merouan Bounekraf est passé de candidat de télé-réalité culinaire à véritable personnalité du paysage gastronomique français. Entre télévision, boulangerie, livres et spectacles, il s’impose comme un chef complet et décomplexé.

Certes, ses propos récents sur Jean Imbert et Philippe Etchebest ont créé la polémique. Mais ils rappellent aussi une chose : dans un monde où l’image est souvent millimétrée, Merouan reste un électron libre, imprévisible et sincère. Et qu’on l’aime ou qu’on le critique, il continue de faire parler de lui — preuve qu’il a su, à sa manière, se tailler une place unique dans le cœur (et les débats) des amateurs de cuisine.