Miss France 2026, Hinaupoko Devèze : derrière la couronne, un combat pour la santé mentale

Le couronnement de Miss France est souvent perçu comme un moment de pure féérie : paillettes, robes de créateurs, sourires éclatants et acclamations du public. Mais derrière le sourire radieux et la couronne scintillante de Miss France 2026, Hinaupoko Devèze, la sublime représentante de Tahiti, cache une histoire plus profonde, marquée par une épreuve intime et douloureuse. À 23 ans, la nouvelle reine de beauté a su conquérir le cœur des Français et du jury grâce à son charme naturel, son éloquence et son authenticité. Pourtant, son parcours n’a pas été exempt de turbulences.

Pour Hinaupoko, ce sacre représente la concrétisation d’un rêve que partagent des milliers de jeunes femmes à travers le pays. Succédant à Angélique Angarni-Filopon, elle entre dans l’histoire de Miss France avec un charme unique et une présence lumineuse. Mais les premiers jours de son règne n’ont pas été aussi légers que les robes qu’elle porte. La fête a été quelque peu assombrie par un scandale autour de ses camarades, Miss Provence et Miss Aquitaine, qui ont été destituées suite à des propos injurieux tenus en coulisses. Le bruit médiatique a été assourdissant et a mis une pression supplémentaire sur les épaules de la jeune Tahitienne.

Le comité Miss France et Frédéric Gilbert ont rapidement pris des mesures pour protéger Hinaupoko de cette polémique et préserver son début d’année. Malgré cette ambiance électrique, la jeune femme a démontré une maturité et une force remarquables. Elle ne s’est pas laissée happer par les controverses superficielles et a choisi de consacrer son mandat à un combat profondément personnel : la santé mentale.

Un combat intime et authentique

Pour beaucoup, défendre une cause peut parfois relever d’une stratégie de communication. Pour Hinaupoko Devèze, il s’agit d’une mission intime et nécessaire. Dans une vidéo diffusée sur la chaîne YouTube de TF1 Info, la jeune Miss a partagé avec une sincérité bouleversante le burn-out sévère qu’elle a traversé. Elle raconte :

“Je me sentais très mal. Je voyais que je n’arrivais plus à voir un seul aspect positif dans quoi que ce soit. Je me réveillais le matin, je me sentais triste. Je sentais que je portais un poids lourd sur moi et que je subissais plus ma vie que je ne la vivais.”

Ce témoignage n’est pas seulement touchant : il est éclairant. Hinaupoko décrit un mal-être persistant, qui ne s’efface pas avec quelques journées plus légères. Elle nuance elle-même :

“Ça arrive à tout le monde d’avoir une journée où on se sent mal, une deuxième journée, et après, au final, ça passe.”

Mais dans son cas, ce sentiment sombre ne la quittait jamais. C’était comme une ombre constante, un brouillard qu’elle ne parvenait pas à dissiper seule. Ce constat l’a conduite à une décision essentielle : accepter qu’elle avait besoin d’aide extérieure.

La force de l’entourage familial

Heureusement, Hinaupoko a pu compter sur un environnement familial compréhensif et éclairé. Elle confie :

“J’ai tout simplement demandé à mes parents, parce que mes parents travaillent dans le domaine de la psychiatrie, et je leur ai tout simplement dit que, là, je sentais que je n’allais pas bien. Que là, ça n’allait plus.”

Cette démarche, loin d’être simple, témoigne d’un courage immense. Reconnaître sa vulnérabilité et demander de l’aide est souvent l’étape la plus difficile dans un processus de guérison. Pour Hinaupoko, ce pas a été déterminant.

Grâce au soutien de sa famille, elle a rencontré une psychologue qui l’a accompagnée dans une véritable introspection. Elle explique :

“J’ai pris du recul face à tout ça […] Je me suis écoutée, et j’ai accepté que ça n’allait pas. Et j’ai décidé d’admettre que j’avais besoin d’aide. Une aide extérieure.”

Cette prise de conscience a été le point de départ d’une reconstruction personnelle, mais aussi l’origine de son engagement public. Sa propre expérience lui a donné une légitimité rare pour parler d’un sujet encore trop souvent tabou : la santé mentale.

Déstabilisée mais résiliente

La route de Hinaupoko Devèze n’a pas été un long fleuve tranquille. En dehors des défis personnels, son règne a commencé dans un contexte médiatique complexe. La destitution de Miss Provence et Miss Aquitaine a été un choc pour le public et a généré une couverture médiatique intense. Pourtant, la jeune Miss a su garder son sang-froid et se concentrer sur l’essentiel : son rôle, ses valeurs et sa mission.

Ce double défi – gérer un mal-être profond tout en assumant une nouvelle notoriété – aurait pu briser n’importe qui. Mais Hinaupoko a choisi de transformer son vécu en force. Elle utilise son expérience personnelle pour sensibiliser, éduquer et encourager d’autres jeunes femmes à ne pas ignorer les signaux de détresse. Sa voix devient un relais de vérité dans un monde souvent obsédé par l’image et le paraître.

Une mission au-delà des paillettes

Le rôle de Miss France n’est pas seulement symbolique. C’est une tribune puissante pour des causes sociales, culturelles et humanitaires. Pour Hinaupoko Devèze, la santé mentale n’est pas un simple thème à aborder lors de conférences ou d’interviews. C’est une lutte qu’elle connaît intimement. Elle sait que derrière chaque sourire affiché sur les réseaux sociaux ou chaque succès apparent, il peut y avoir des souffrances invisibles.

Son engagement dépasse la simple sensibilisation : il incite à la discussion, à l’empathie et à la normalisation de la demande d’aide. Dans un monde où la pression sociale est constante, où la réussite est souvent surévaluée et où la vulnérabilité est parfois perçue comme une faiblesse, le message d’Hinaupoko est clair : reconnaître ses limites et demander de l’aide est un acte de courage, pas de honte.

Inspirer par l’exemple

La jeune Miss Tahitienne montre que même les figures publiques les plus admirées ne sont pas à l’abri du stress, de l’épuisement ou de l’angoisse. Son histoire est un rappel poignant que la santé mentale est un combat universel, qui ne fait pas de distinction entre célébrité et anonymat. En parlant ouvertement de son burn-out, elle brise le silence autour d’un sujet encore trop souvent ignoré et offre une lumière à ceux qui traversent des moments similaires.

Hinaupoko Devèze incarne aujourd’hui un modèle de résilience et de sincérité. Son année de règne ne sera pas seulement marquée par sa beauté ou son élégance, mais par la force de son engagement et sa capacité à transformer son vécu en un message d’espoir et de soutien. En faisant de la santé mentale sa cause, elle transforme la couronne en un symbole de courage et d’authenticité.

Conclusion : une Miss France qui va au-delà des apparences

Derrière les paillettes, les robes scintillantes et le glamour de Miss France 2026, Hinaupoko Devèze montre qu’il y a une réalité plus profonde et plus humaine. Elle rappelle que les blessures invisibles, les moments de doute et les combats intérieurs font partie de la vie de chacun. Mais surtout, elle prouve qu’il est possible de demander de l’aide, de se reconstruire et de transformer la douleur en force.

À 23 ans, Hinaupoko Devèze n’est pas seulement une reine de beauté : elle est une messagère d’espoir, une militante pour la santé mentale et un exemple inspirant pour toute une génération. Son histoire rappelle que le courage n’est pas seulement dans le sourire affiché sur scène, mais dans la sincérité, la vulnérabilité assumée et la volonté de tendre la main à ceux qui en ont besoin.

La nouvelle Miss France ne se contente pas de briller : elle éclaire le chemin pour les autres. Et dans ce rôle, sa couronne scintillante devient bien plus qu’un symbole de beauté : elle devient le symbole d’une force intérieure et d’une mission profonde.