Dernier adieu à Thierry Ardisson : une cérémonie à l’image de “l’homme en noir”

Ce jeudi 17 juillet restera gravé dans les mémoires comme un jour de deuil mais aussi d’hommage vibrant à une figure emblématique du paysage audiovisuel français : Thierry Ardisson. À l’âge de 76 ans, l’animateur et producteur au style inimitable s’est éteint après un long combat discret contre un cancer du foie. Une maladie que sa femme, la journaliste Audrey Crespo-Mara, avait révélée avec pudeur dans le documentaire La face cachée de l’homme en noir, diffusé sur TMC.

Dans l’enceinte solennelle de l’Église Saint-Roch, à Paris — traditionnel lieu d’adieu pour les artistes et les figures du spectacle — amis, proches, collaborateurs et anonymes ont salué une dernière fois la mémoire de cet homme hors norme. L’émotion était palpable dès les premières heures de la journée, notamment à travers les hommages partagés sur les réseaux sociaux. Parmi eux, celui de Philippe Corti, DJ emblématique de Tout le monde en parle, a particulièrement touché les internautes.

Une émotion sincère partagée par Philippe Corti

Très affecté par la disparition de son ami de longue date, Philippe Corti s’est exprimé dans une story Instagram quelques heures avant les obsèques. “J’attends le TGV qui va m’emmener jusqu’à Paris, où je vais rejoindre Thierry pour l’accompagner une dernière fois. Je serai avec Baffie. Merci pour tous vos messages de soutien”, a-t-il déclaré, visiblement bouleversé.

Ce message, livré avec sobriété, a particulièrement ému ses abonnés, d’autant plus qu’il a tenu à adresser une pensée touchante à la famille du défunt : “Je pense à Manon, Ninon, Gaston, Audrey… et je pense à mon poto, Thierry, qui va nous laisser un peu orphelins. Mais en même temps, il est dans nos cœurs.”

Corti, fidèle jusqu’au bout à celui qu’il surnommait “mon poto”, avait revêtu un costume noir, un t-shirt assorti, et bien sûr des lunettes noires. Un clin d’œil évident au style si reconnaissable de l’homme en noir.

Un dress code symbolique pour un hommage unique

La cérémonie, prévue à 16h30 à l’Église Saint-Roch, n’était pas ouverte au public. Dans le faire-part transmis par la famille, une consigne claire figurait : “Dress code Ardisson (avec ou sans lunettes noires)”. Un détail à la fois élégant et profond, fidèle à l’univers qu’avait bâti Ardisson au fil des décennies. Un dernier clin d’œil, une manière de marquer les esprits une fois encore, comme il savait si bien le faire à la télévision.

Ce choix vestimentaire, tout en noir, est également un hommage à l’image qu’il a cultivée tout au long de sa carrière. Thierry Ardisson ne faisait jamais rien comme les autres. Il avait su imposer un ton, une esthétique, une posture. En demandant à ses invités de s’habiller dans cet esprit, la famille a tenu à lui rendre un hommage cohérent, sobre mais fort.

Un défilé de célébrités et d’admirateurs

Même si la cérémonie était “réservée aux invités”, comme le précisait l’annonce officielle, de nombreux visages connus étaient attendus. Anciens collaborateurs, amis fidèles, personnalités de la télévision ou du spectacle, tous ont tenu à honorer celui qui avait tant contribué à bousculer les codes du petit écran.

Au fil des années, Thierry Ardisson avait su s’entourer de figures marquantes : Laurent Baffie, bien sûr, son complice à la répartie tranchante, mais aussi des personnalités qu’il avait révélées ou soutenues. On pense à ses nombreuses émissions devenues cultes — Bains de minuit, Lunettes noires pour nuits blanches, Tout le monde en parle, Salut les Terriens ! — autant d’espaces de liberté où se mêlaient provocations, confidences et éclats de rire.

Un héritage audiovisuel hors du commun

Le décès de Thierry Ardisson laisse un vide immense dans le paysage médiatique français. Celui que l’on surnommait “l’homme en noir” n’était pas simplement un animateur. Il était un créateur, un inventeur de formats, un provocateur brillant. Avec sa voix grave, son phrasé unique et son style visuel reconnaissable entre mille, il avait redonné un souffle à l’interview, aux talk-shows et à la télévision de nuit.

Ardisson avait ce don rare : faire parler ceux qui d’ordinaire se taisent, et faire réfléchir ceux qui pensent avoir tout entendu. Il aimait déstabiliser, choquer parfois, mais toujours avec une forme d’intelligence et de malice. Son travail, à la croisée du journalisme, du spectacle et de l’expérimentation visuelle, a marqué des générations.

Ses obsèques, bien que privées, reflétaient tout cela : une cérémonie qui n’a pas versé dans la grandiloquence, mais qui, dans sa sobriété, a capté l’essence de l’homme qu’il était.

Une inhumation dans la plus stricte intimité

Après la cérémonie religieuse, Thierry Ardisson a été inhumé dans la plus stricte intimité, selon les volontés de ses proches. Loin des caméras et de l’effervescence médiatique qu’il connaissait si bien, c’est dans le silence que s’est refermé ce dernier chapitre.

Mais comme l’a souligné Philippe Corti dans son hommage, si Ardisson n’est plus physiquement parmi nous, son empreinte, elle, demeure. Il reste dans les cœurs, dans les mémoires, et dans l’histoire de la télévision française.

Un dernier mot pour l’homme en noir

Dans un monde de plus en plus formaté, Thierry Ardisson incarnait une forme de résistance créative. Il n’avait pas peur du silence, ni de l’inconfort. Il savait poser les questions qui dérangent, rire quand il ne fallait pas, faire surgir l’émotion au détour d’un mot ou d’un regard.

Ce jeudi 17 juillet, en arborant leurs lunettes noires, ses proches n’ont pas seulement respecté un code vestimentaire. Ils ont salué une philosophie, une manière d’être, un regard singulier sur le monde. Un regard que, désormais, chacun gardera au fond de lui.

Au revoir, Thierry Ardisson. L’homme en noir s’en est allé, mais son aura, elle, ne s’éteindra jamais.