Pierre Ménès face à la polémique : retour sur ses propos controversés sur la maladie de Thierry ArdissonMort de Thierry Ardisson : une star française doute de la version officielle  et finit par rétropédaler - Public

Quelques jours après le décès de l’animateur iconique Thierry Ardisson, une vive polémique a éclaté sur les réseaux sociaux, mettant en cause les propos tenus par le consultant sportif Pierre Ménès. Ce dernier, connu pour son franc-parler, a exprimé un doute sur la durée du combat de l’homme en noir contre le cancer du foie, suscitant l’indignation de nombreux internautes. Aujourd’hui, Pierre Ménès tente d’apaiser les tensions en présentant ses excuses publiques. Retour sur cette controverse qui a enflammé les réseaux et bouleversé le monde médiatique.


La disparition d’une figure emblématique de la télévision française

Le 14 juillet dernier, la nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre : Thierry Ardisson, figure incontournable du paysage audiovisuel français, s’est éteint à l’âge de 76 ans. L’animateur, surnommé « l’homme en noir » pour son style inimitable, luttait depuis 2012 contre un cancer du foie. Une bataille longue et éprouvante qu’il avait choisi de mener à sa manière, avec pudeur et dignité.

Dans un documentaire poignant, La face cachée de l’homme en noir, réalisé par sa compagne Audrey Crespo-Mara, Thierry Ardisson évoquait avec franchise sa relation avec la maladie. « Je suis devenu très, très féru de ma maladie… je sais exactement ce que j’ai et je sais exactement ce que font les traitements », confiait-il. Il expliquait également son rapport au corps médical : « Quand j’arrive à l’hôpital, je fais don de mon corps à la science. À partir du moment où je suis allongé sur le lit, ils ont tout pouvoir. Ils font ce qu’ils veulent. » Ces paroles, profondément humaines, ont bouleversé de nombreux téléspectateurs.Mort de Thierry Ardisson : une star française doute de la version officielle  et finit par rétropédaler - Public


Pierre Ménès, un tweet de trop ?

Si les hommages à Thierry Ardisson ont afflué de toutes parts, un message a cependant fait dissonance. Pierre Ménès, connu pour ses interventions tranchées et souvent provocantes, a exprimé un avis qui a rapidement déclenché la colère d’une partie de l’opinion publique. Dans un tweet désormais largement relayé, il écrivait :
« Treize ans pour un cancer du foie ? Ça me paraît très long. Ça mettait largement le temps de mettre une greffe en place. Je n’y crois pas. J’ai été greffé du foie et ma maladie s’est conclue avec un cancer. Je sais donc de quoi je parle. »

Ce commentaire a été perçu par beaucoup comme une remise en question de la véracité de la maladie de Thierry Ardisson, voire une forme d’irrespect vis-à-vis d’un homme récemment disparu. L’indignation n’a pas tardé, et les critiques se sont abattues sur le consultant sportif, l’accusant de manquer cruellement d’empathie.


Un mea culpa nécessaire

Face à l’ampleur de la polémique, Pierre Ménès a été contraint de sortir du silence. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, il a tenté d’expliquer le sens de son tweet, affirmant n’avoir jamais eu l’intention de remettre en cause la réalité de la maladie de Thierry Ardisson.

« Je n’ai jamais remis en cause le cancer de Thierry », a-t-il déclaré. « Je me suis juste étonné, en tant que personne qui a été greffée du foie et ayant un père mort d’un cancer du foie à 53 ans, emporté en un an, qu’on puisse trimballer un cancer du foie pendant 13 ans. »

Il a ensuite reconnu le caractère inapproprié de sa publication : « Mon tweet était extrêmement maladroit et je le regrette vraiment. D’abord parce que ce n’était pas le moment de donner l’illusion de lancer une polémique. Ce n’était même pas mon idée. Je n’étais pas très adroit sur ce coup-là et je présente mes excuses aux gens qui ont pu être blessés ou heurtés par ce commentaire. »Pierre Ménès rend hommage à Thierry Ardisson : "Je n'ai jamais vu ce côté  ostentatoire" | Télé 7 Jours


Une maladresse symptomatique d’un mal plus profond ?

L’affaire pose de nombreuses questions, à commencer par celle de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Jusqu’où peut-on aller dans le commentaire d’une actualité aussi sensible que le décès d’une personnalité publique ? Pierre Ménès, souvent controversé pour ses propos cash, se heurte ici à une limite morale : celle du respect dû aux morts et à leurs proches.

Cette polémique résonne aussi avec le parcours personnel de Ménès, qui a lui-même connu de graves problèmes de santé. Victime d’une cirrhose non-alcoolique ayant conduit à une greffe du foie, il a également dû affronter un cancer. Son vécu aurait pu susciter l’empathie et l’humilité, mais ses paroles ont au contraire été perçues comme un jugement à l’emporte-pièce.


L’importance du tact face à la maladie

Le cas de Thierry Ardisson illustre bien la complexité des parcours de santé. Chaque patient vit la maladie différemment, et les traitements comme les réactions du corps varient d’une personne à l’autre. Si certains cancers du foie peuvent être foudroyants, d’autres connaissent des évolutions lentes, notamment grâce à une prise en charge précoce ou des traitements ciblés. S’étonner d’une telle longévité peut révéler une incompréhension de cette diversité médicale, voire une forme d’ignorance.

En définitive, les propos de Pierre Ménès témoignent d’un manque de sensibilité face à cette complexité, et d’une certaine précipitation dans le jugement. Si ses excuses sont les bienvenues, elles ne gomment pas complètement l’amertume laissée par ses premières réactions.Thierry Ardisson, l'animateur et producteur, figure impertinente et  prolifique de la télévision française, est mort à 76 ans | Le Devoir


Un bad buzz de plus pour Ménès

Pierre Ménès n’en est pas à sa première polémique. Régulièrement critiqué pour ses prises de parole jugées déplacées ou provocatrices, il semble incarner un type de personnage médiatique difficile à canaliser. Ce nouvel incident risque toutefois de laisser une empreinte durable sur son image déjà écornée, notamment auprès du grand public.

Dans un contexte où les réseaux sociaux peuvent rapidement transformer une maladresse en scandale national, la prudence dans les mots devient essentielle. Le décès de Thierry Ardisson aurait pu – et dû – être un moment d’unité et de recueillement. Il restera aussi, malheureusement, marqué par une polémique de trop.


Conclusion : un rappel à la décence

Au-delà de la personne de Pierre Ménès, cette affaire rappelle l’importance du respect dans l’espace public, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que la maladie et la mort. Thierry Ardisson, qui a toujours cultivé un sens aigu de la mise en scène et du mot juste, mérite que l’on parle de lui avec nuance et humanité. Espérons que les excès de certains ne viendront pas ternir l’hommage que lui rend le public, profondément touché par son courage et sa longévité.