France Télévisions victime d’un acte de malveillance : quand la télévision publique plonge dans le noir

Nagui et "Taratata" victimes d'un "acte de malveillance" : une plainte  déposée - Public

La soirée du vendredi 20 juin 2025 devait être placée sous le signe de la musique, à la veille de la Fête de la musique. Pourtant, les téléspectateurs de France Télévisions ont assisté à un tout autre spectacle : un écran noir, un bruit strident, des émissions brutalement interrompues, et une confusion généralisée sur les ondes du service public. Ce qui, dans un premier temps, a semblé n’être qu’un simple incident technique s’est finalement révélé être bien plus grave. France Télévisions confirme aujourd’hui avoir été victime d’un acte de malveillance, et a déposé plainte.

Un vendredi soir sous tension

Il est presque minuit, ce vendredi-là, lorsque les premiers signes de dysfonctionnement apparaissent à l’antenne. Sur France 2, l’émission musicale “Taratata”, présentée par Nagui, s’apprête à conclure en beauté. Mais soudain, un bruit strident retentit, coupant court à la performance. Puis, c’est le noir total. Un écran noir, accompagné d’un bandeau informatif, s’affiche à 23h59. Ce n’est pas seulement France 2 qui est affectée : France 3, France 4, France 5 et France Info subissent le même sort au même instant.

Au départ, les équipes techniques et les téléspectateurs pensent à un problème isolé, une panne technique passagère comme il peut s’en produire. Mais rapidement, la gravité de la situation se fait sentir. L’émission de Nagui ne reprend que vingt minutes plus tard, et les chaînes du groupe mettent parfois des heures à retrouver un fonctionnement normal. Sur France Info, par exemple, la reprise de l’antenne en conditions optimales n’a pu se faire que le lendemain matin, avec encore des difficultés.

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Une panne de climatisation… mais pas seulement

Dans un premier temps, France Télévisions a communiqué sur les réseaux sociaux, notamment sur X (anciennement Twitter), évoquant une “panne majeure du système de climatisation des salles hébergeant les serveurs de diffusion”. Une explication qui semblait plausible : une surchauffe de ces équipements sensibles peut effectivement provoquer des interruptions de service en cascade.

Mais très vite, d’autres éléments viennent semer le doute. Le groupe précise que, sur France Info, des équipements plus critiques, notamment dans la régie de production, ont été endommagés. Le ton change, et l’ampleur du dysfonctionnement laisse penser à une origine plus suspecte qu’un simple incident technique.

Une enquête ouverte : l’hypothèse d’un sabotage

Ce lundi 23 juin 2025, France Télévisions franchit un cap en révélant que la panne pourrait être la conséquence d’un acte malveillant. Et le lendemain, le mardi 24 juin, la direction confirme officiellement avoir déposé plainte. Dans un communiqué transmis aux médias, elle indique :

“Vendredi soir, un acte de malveillance commis à l’extérieur de la Maison France Télévisions a provoqué la panne d’un circuit de climatisation. France Télévisions a porté plainte afin que soit menée une investigation sur les circonstances et les motivations de cette action.”

Cette déclaration change radicalement la perspective. Il ne s’agirait plus simplement d’un problème technique, mais bien d’un sabotage délibéré, visant à perturber la diffusion de l’ensemble des chaînes du service public. Un geste d’autant plus symbolique qu’il survient à la veille d’un des rendez-vous culturels les plus suivis de l’année.

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Quelles conséquences pour le groupe audiovisuel public ?

Outre les dégâts matériels et les perturbations à l’antenne, cet incident soulève des questions sérieuses en matière de sécurité informatique et infrastructurelle. Comment une action extérieure a-t-elle pu affecter un élément aussi central que le système de climatisation des serveurs ? Existe-t-il des failles dans le dispositif de sécurité autour de la Maison France Télévisions, le siège emblématique du groupe situé à Paris ?

Ces interrogations seront au cœur de l’enquête ouverte suite au dépôt de plainte. En parallèle, France Télévisions devra probablement renforcer ses mesures de protection, tant physiques que numériques, pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise.

Une crise dans un climat déjà tendu

Cet acte de malveillance survient alors que France Télévisions traverse une période de turbulences. Le départ annoncé d’Anne-Sophie Lapix du 20 Heures de France 2 pour rejoindre M6 et RTL a déjà secoué l’univers audiovisuel français. Dans ce contexte, l’interruption des émissions en pleine soirée de week-end vient accentuer l’impression de fragilité d’un pilier de l’audiovisuel public.

Pour Nagui, dont l’émission “Taratata” avait été relancée avec succès, cette interruption brutale n’est pas sans conséquence. L’animateur vedette n’a pas encore réagi publiquement, mais les téléspectateurs, nombreux à exprimer leur incompréhension et leur colère sur les réseaux sociaux, attendent des explications claires.

En attendant la lumière sur cette affaire…

Ce sabotage, s’il est confirmé, marque un précédent inquiétant. Il rappelle que, même dans un pays doté d’une infrastructure médiatique solide, la résilience des systèmes de diffusion peut être compromise par des actes malveillants ciblés. L’enquête à venir devra faire la lumière sur les responsables, mais aussi sur les motivations derrière cet acte.

En attendant, France Télévisions fait face à un double défi : rétablir la confiance auprès de ses téléspectateurs, et renforcer sa sécurité pour garantir que l’écran noir de ce 20 juin reste un événement isolé.