Lola Daviet : la famille retrouve un semblant de soulagement après la condamnation de Dahbia Benkired

La justice française a rendu, vendredi 24 octobre, un verdict rarissime et lourd de sens dans l’affaire Lola Daviet. Dahbia Benkired, la jeune femme de 27 ans reconnue coupable du meurtre, du viol, de la torture et des actes de barbarie ayant conduit à la mort de Lola, 12 ans, a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Cette peine, la plus sévère prévue par le code pénal, symbolise la reconnaissance par la justice de l’atrocité des crimes commis.

Samedi 25 octobre, la famille de la petite fille s’est exprimée pour la première fois devant les caméras de TF1. Entre soulagement, douleur et incompréhension, les proches de Lola ont partagé leur ressenti après ce procès particulièrement éprouvant. Delphine Daviet, la maman de la victime, confie : « J’ai encore du mal à réaliser. Des fois, je suis, non pas dans le déni, mais j’y crois sans y croire. » Des mots simples, mais lourds de sens, qui traduisent l’angoisse et le traumatisme d’une mère confrontée à la perte brutale et incompréhensible de son enfant.

Le procès, qui s’est déroulé sur une semaine, a permis à la famille d’entendre, de voir et de comprendre enfin ce qui était arrivé à Lola. « Quand elle est rentrée dans la salle d’audience, on se dit : “C’est elle”. On se dit que ça commence à être réel », confie Delphine Daviet. Le simple fait de voir Dahbia Benkired en chair et en os, de l’entendre raconter ses actes, a rendu tangible la douleur subie par Lola.

Tout au long des audiences, la famille a été confrontée au récit glaçant du martyre de la fillette. Les témoignages, les preuves et surtout les enregistrements de la garde à vue de Dahbia Benkired ont permis à Delphine Daviet de mieux comprendre l’horreur de cette journée. « On voulait tout voir, tout assumer, tout savoir, surtout », explique-t-elle. Une volonté de faire face à la réalité, malgré la violence psychologique que cela représentait.

Le frère de Lola, Thibault Daviet, a également partagé son expérience émotionnelle de ce procès. Il se souvient avoir « fait que fixer » Dahbia Benkired, « pour voir ses réactions. J’avais besoin de regarder cette personne et qu’elle aussi arrive à nous regarder. Ce qu’elle n’arrivait pas à faire. » Ces paroles révèlent non seulement la douleur d’un frère face à la perte d’un être cher, mais aussi le besoin de reconnaissance, de confrontation, et d’obtenir enfin des réponses directes de la personne responsable de ce drame.

Le procès a atteint un moment de forte intensité émotionnelle le vendredi 17 octobre, lorsque Dahbia Benkired et Thibault Daviet se sont presque retrouvés face à face. Le jeune homme lui a lancé avec fermeté : « Vous devez toute la vérité et rien que la vérité à toute la France et à nous. » Une confrontation silencieuse mais chargée de tension, qui restera gravée dans la mémoire de la famille.

Le verdict, rendu après un long délibéré des jurés, a été accueilli avec un mélange de soulagement et de frustration. Dahbia Benkired, poursuivie pour des crimes d’une extrême gravité, a été condamnée à la réclusion à perpétuité incompressible. Une peine exceptionnelle, rarement appliquée en France, qui interdit toute possibilité de réduction de peine. Delphine Daviet confie : « Ça soulage de savoir que cette personne est enfermée et qu’elle y restera toute sa vie. »

Pourtant, malgré ce verdict, de nombreuses questions restent sans réponse. « On n’a pas eu toutes les réponses. On ne saura jamais vraiment le pourquoi. Pourquoi Lola ? », avoue la mère, submergée par un mélange de tristesse et de colère. La douleur de perdre un enfant reste intacte, et aucune sentence, même la plus lourde, ne pourra jamais combler ce vide.

Au début du procès, Dahbia Benkired avait exprimé ses regrets dans des termes très limités : « J’aimerais demander pardon à toute la famille, c’est horrible ce que j’ai fait et je le regrette. » Ces mots, malgré leur sincérité apparente, n’ont pu apaiser la douleur de la famille, tant les crimes commis étaient inqualifiables et la brutalité des actes insoutenable.

Cette affaire a profondément marqué l’opinion publique. La brutalité et l’incompréhensibilité du crime ont suscité une émotion massive dans toute la France. Beaucoup ont suivi avec attention le déroulement du procès, se mobilisant symboliquement aux côtés de la famille de Lola. Les débats ont mis en lumière non seulement l’atrocité des actes, mais aussi la résilience et le courage de la famille face à l’inimaginable.

Le procès aura également été un moment de vérité et de confrontation. Pour la famille, il ne s’agissait pas seulement de punir l’auteure des faits, mais de comprendre, autant que possible, ce qui s’était passé. Chaque témoignage, chaque enregistrement, chaque échange dans la salle d’audience a contribué à reconstituer le calvaire de Lola. Le procès a permis à Delphine et Thibault Daviet de se rapprocher d’une compréhension du drame, même si le pourquoi de la mort de Lola restera à jamais une question douloureuse sans réponse.

Le jugement de Dahbia Benkired restera dans les annales judiciaires comme un exemple rare de l’application de la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, une peine qui reflète la gravité extrême des crimes commis. Pour les experts juridiques, ce verdict illustre la volonté de la justice française de protéger la société tout en reconnaissant l’atrocité des actes individuels. Pour la famille, c’est avant tout un signe de justice et un pas vers un certain apaisement, bien que la douleur demeure intacte.

Malgré le soulagement d’une sentence sévère, le chemin du deuil reste long et douloureux. Delphine et Thibault Daviet doivent désormais continuer à vivre avec l’absence de Lola, une absence marquée par le poids de l’injustice et de la cruauté subie. Mais ce procès, aussi éprouvant ait-il été, leur a offert la possibilité de faire face à la réalité, de comprendre le déroulé des faits et de mettre un nom et un visage sur la douleur de leur fille.

L’histoire de Lola Daviet restera à jamais un symbole tragique de la fragilité de la vie et de la brutalité humaine, mais aussi de la force des familles confrontées à l’insoutenable. La condamnation de Dahbia Benkired, bien qu’insuffisante pour effacer la douleur, offre néanmoins un cadre de justice et de reconnaissance. Pour Delphine et Thibault Daviet, ce verdict marque un moment de soulagement, un signe que l’atrocité des actes a été reconnue et que la mémoire de Lola sera protégée par la justice.

Alors que la France entière continue de s’émouvoir et de réfléchir sur ce drame, la famille Daviet reste un exemple poignant de courage et de résilience face à l’impensable. Le procès, avec sa peine exemplaire, ne ramènera pas Lola, mais il offre au moins un cadre de vérité et de justice que la famille pourra invoquer dans son deuil. Dans cette tragédie, c’est peut-être le seul baume possible : savoir que l’auteure de ces crimes restera derrière les barreaux pour le restant de ses jours, et que la mémoire de Lola ne sera pas oubliée.