Patrick Bruel malgré lui au cœur d’un drame : comment une admiratrice a vu sa vie basculer après une terrible arnaque

Ce vendredi 28 novembre, Faustine Bollaert animait un nouveau numéro de Ça commence aujourd’hui sur France 2, une émission qui réserve souvent des témoignages bouleversants mais rarement d’une telle intensité émotionnelle. Ce jour-là, parmi les histoires mises en lumière, celle de Nathalie a particulièrement frappé les téléspectateurs. Cette mère de famille de 50 ans, fan inconditionnelle de Patrick Bruel depuis son adolescence, a vu son existence se transformer en véritable cauchemar après être tombée dans les filets d’un escroc se faisant passer pour le célèbre chanteur.

Le nom de Patrick Bruel s’est ainsi retrouvé, malgré lui, étroitement lié à cette affaire, alors même que l’artiste est actuellement à l’affiche de la série Menace Imminente sur TF1. Dans cette fiction au suspense haletant, il prête ses traits à Zeev Abadi, colonel des renseignements israéliens, donnant la réplique à Natacha Lindinger. Un rôle fort pour un lancement très attendu : le téléfilm diffusé le 17 novembre dernier avait d’ailleurs réalisé une belle performance en tête des audiences, réunissant près de 3,95 millions de téléspectateurs en moyenne, soit près de 22,9 % du public. Une belle réussite, même si le deuxième épisode s’est ensuite incliné face à L’amour est dans le pré sur M6.

Mais ce n’est pas la carrière d’acteur de Patrick Bruel qui a retenu l’attention du public sur France 2. Ce sont plutôt les dérives dont son identité a été victime, à son insu, dans le cadre d’une arnaque redoutablement bien rodée. « Brad Pitt, David Hallyday, Patrick Bruel : une fausse célébrité les a manipulées » — voilà le thème de l’émission du jour. Un titre choc pour mettre en lumière un phénomène inquiétant, qui touche de plus en plus de fans : l’usurpation d’identité de stars à des fins d’escroquerie.

Parmi ces victimes, Nathalie. Fan de Patrick Bruel depuis l’âge de 15 ans, elle n’aurait jamais imaginé que son admiration pour l’artiste serait un jour exploitée contre elle. Pourtant, c’est exactement ce qui s’est produit il y a quelques mois.

Tout commence lorsqu’elle est contactée par une soi-disant assistante du chanteur. Une prise de contact en apparence anodine, mais qui va marquer le début d’une longue descente aux enfers. Cette femme lui propose de s’abonner au fan-club officiel de l’artiste pour 150 euros. Une somme raisonnable, qui paraît crédible. Nathalie hésite, mais ses proches la rassurent, et elle finit par souscrire. À cet instant, rien ne laisse présager que ce simple acte l’entraînera dans une mécanique infernale.

Une fois l’abonnement payé, tout s’accélère. Nathalie raconte avoir reçu un coup de fil étonnant : au bout du fil, une voix masculine qui, selon elle, ne fait aucun doute — Patrick Bruel lui-même. L’homme lui chante même l’un de ses titres. Un moment irréel pour cette admiratrice de toujours. Puis viennent les attentions délicates : des fleurs pour la Saint-Valentin, de longs messages privés remplis d’affection… Tout semble soigneusement orchestré pour lui faire croire à une relation privilégiée avec son idole.

Peu à peu, Nathalie se laisse convaincre. Les escrocs le savent : lorsqu’une victime a envie d’y croire, il devient plus facile de la manipuler. Isolée, flattée, touchée par ce qu’elle pense être un élan sincère, elle ne voit pas la supercherie se glisser entre les lignes. Elle baisse la garde, confiante.

C’est alors qu’apparaît la première demande d’argent. Le faux Patrick Bruel prétend être malade, atteint une nouvelle fois du Covid, et explique avoir besoin de financer un traitement. Nathalie, bouleversée à l’idée que son idole puisse souffrir, envoie de petites sommes. Rien d’extravagant au début. Mais les sollicitations se multiplient, les montants augmentent, les prétextes se diversifient. L’escroc est habile, et Nathalie finit par céder encore et encore, chaque fois persuadée qu’il la remboursera — en double, lui promet-on.

Sans s’en rendre compte, la quinquagénaire vide progressivement ses comptes. Puis ceux de son fils. Elle s’endette, contracte un prêt pour faire face aux demandes répétées de celui qu’elle croit être le chanteur. La honte l’envahit, la pousse à garder le silence. Elle s’éloigne de ses proches, s’enferme dans le secret, incapable d’admettre qu’elle pourrait être victime d’une manipulation.

Lorsqu’elle prend enfin conscience de l’arnaque, il est trop tard : elle a perdu 24 000 euros. Une somme colossale pour cette secrétaire travaillant au Secours Catholique, qui continue aujourd’hui encore à rembourser la dette contractée. Le choc psychologique est immense. Sa confiance a été brisée, son quotidien bouleversé, sa situation financière obérée.

Son témoignage sur le plateau de Ça commence aujourd’hui résonne douloureusement avec celui d’autres victimes. L’affaire rappelle notamment celle d’Anne, révélée par Sept à Huit sur TF1. Cette jeune femme avait, elle aussi, été prise au piège d’un impitoyable escroc se faisant passer pour Brad Pitt — une manipulation qui lui a coûté pas moins de 830 000 euros.

À travers ces histoires, une évidence s’impose : la fascination pour les célébrités peut parfois être exploitée par des criminels sans scrupule. Les réseaux sociaux, la multiplication des comptes non officiels, et la facilité avec laquelle l’identité d’une star peut être usurpée créent un terrain fertile pour ces arnaques émotionnelles.

Le témoignage de Nathalie, déchirant, a au moins le mérite d’alerter. Pour elle, parler est une forme de libération, mais aussi un avertissement : si cela lui est arrivé, cela peut arriver à n’importe qui. La bienveillance, la solitude, l’admiration, la naïveté ou simplement le besoin de croire à une histoire extraordinaire peuvent conduire à tomber dans les pièges les mieux ficelés.

Patrick Bruel, bien entendu totalement étranger à ces manipulations, se retrouve indirectement au cœur de ce triste récit. Comme d’autres célébrités, il fait partie de ces figures dont l’image, aimée et admirée, peut aisément être détournée par les escrocs.

L’émission de Faustine Bollaert met ainsi en lumière un phénomène grandissant. Et si les victimes ont accepté d’en parler, c’est pour que d’autres puissent, peut-être, éviter de vivre la même descente aux enfers.