Patrick Fiori : 32 ans après, le grand retour à l’Eurovision… pour l’Arménie !

Patrick Fiori officialise sa participation à l'Eurovision 2027 - Public

Trente-deux ans après avoir fièrement porté les couleurs de la France à l’Eurovision, Patrick Fiori s’apprête à faire un retour aussi inattendu qu’émouvant sur la scène du célèbre concours européen. Invité ce samedi 18 octobre sur le plateau de Quelle époque, l’émission animée par Léa Salamé sur France 2, le chanteur a surpris tout le monde en annonçant qu’il représenterait à nouveau un pays… mais pas la France. En 2027, c’est l’Arménie — le pays de ses origines paternelles — que Patrick Fiori défendra lors du concours de l’Eurovision. Une annonce rare, pleine de symboles, et surtout, faite avec une avance inédite.

Une révélation inattendue sur le plateau de Quelle époque

Patrick Fiori était invité à Quelle époque pour parler musique, et plus précisément de la sortie de Corsu Mezu Mezu 3, le troisième volet de son projet collectif célébrant la culture corse et la beauté de la langue insulaire. Aux côtés de grands noms de la chanson française — Francis Cabrel, Véronique Sanson, Marc Lavoine, Santa, Jérémy Frérot et M. Pokora —, le chanteur y réaffirme son attachement profond à ses racines et à l’île de Beauté.
Mais derrière cette promotion, une annonce allait bouleverser le cours de l’émission.

Face à Léa Salamé et Christophe Dechavanne, Patrick Fiori a d’abord évoqué son amour pour la Corse et pour la musique comme vecteur d’identité. Puis, dans un moment d’émotion et de sincérité, il a évoqué un autre pan de son héritage : l’Arménie. C’est alors qu’il a lâché une phrase que personne n’avait vue venir :

« Je pense que même en 2027, je représenterai l’Arménie au grand concours de l’Eurovision. En principe, c’est parti comme ça ! En tout cas, moi, je suis parti pour. Je suis en train de voir les gens qui sont en train de faire ça. En principe, en 2027, ça va se faire. »

Un instant de silence a suivi, rapidement remplacé par l’étonnement et les applaudissements du public.
Oui, Patrick Fiori sera candidat à l’Eurovision 2027. Et oui, ce sera sous les couleurs arméniennes.

Un retour historique… 32 ans après Mama Corsica

Pour beaucoup, cette annonce a réveillé de vieux souvenirs. Car c’est bel et bien à l’Eurovision que Patrick Fiori s’est révélé au grand public.
En 1993 (bien que le concours se soit tenu en mai 1993, la sélection avait été faite en 1992), il représentait la France avec le titre Mama Corsica, écrit et composé par François Valéry. À seulement 23 ans, le jeune artiste, alors encore inconnu du grand public, avait conquis l’Europe avec cette chanson à la fois fière, lyrique et profondément enracinée dans la culture corse.

Résultat : une magnifique quatrième place, un classement plus qu’honorable qui allait lui ouvrir les portes d’une carrière riche et durable. Quelques mois plus tard, il sortait son premier album, Puisque c’est l’heure, avant de connaître un succès fulgurant grâce à son rôle dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris en 1997, où il incarnait le capitaine Phoebus aux côtés de Garou et Daniel Lavoie.

Pour beaucoup, Mama Corsica demeure un souvenir fort : la chanson d’un jeune homme à la voix puissante, fier de ses racines, chantant la terre de ses ancêtres. Trente-deux ans plus tard, c’est encore l’histoire des origines qui le ramène à l’Eurovision — mais cette fois, du côté de son père.

L’Arménie, une histoire de cœur

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Fils d’un père arménien et d’une mère corse, Patrick Fiori a toujours revendiqué cette double appartenance avec émotion. S’il a souvent mis la Corse à l’honneur dans ses albums, il n’a jamais caché son attachement à l’Arménie, ce pays marqué par l’histoire, la résilience et la culture.
Au fil des années, il a participé à plusieurs événements en soutien à la diaspora arménienne et n’a cessé d’exprimer sa solidarité avec ce peuple, notamment lors des périodes de tension dans le Caucase.

Ce choix de représenter l’Arménie à l’Eurovision n’est donc pas un simple clin d’œil artistique : il s’agit d’un véritable engagement identitaire et émotionnel. À travers cette participation, Patrick Fiori semble vouloir rendre hommage à son père, à ses racines, et à toute une culture qui a su résister et rayonner à travers le monde.

Une annonce deux ans à l’avance : du jamais vu

L’autre surprise de cette déclaration, c’est le timing. Patrick Fiori a en effet officialisé sa participation avec plus de deux ans d’avance.
Alors que le nom du représentant de la France pour l’édition 2026 — qui se tiendra à Vienne — n’a même pas encore été dévoilé, le chanteur, lui, a choisi de prendre les devants. Un geste rare, voire inédit, dans l’histoire du concours.

D’ordinaire, les artistes gardent le secret jusqu’à quelques mois avant la compétition, en coordination avec les délégations nationales et l’Union européenne de radio-télévision (UER). Patrick Fiori, lui, a décidé d’annoncer la nouvelle à sa façon, en toute spontanéité.

Cette prise d’avance n’a pas manqué d’interpeller les fans du concours, qui se réjouissent déjà de ce retour inattendu. Sur les réseaux sociaux, l’annonce a rapidement fait le tour de la sphère Eurovision : certains saluent le symbole, d’autres s’amusent de voir un chanteur français représenter un autre pays. Mais tous s’accordent sur un point : ce retour promet d’être marquant.

Entre tradition et modernité : quel Fiori pour 2027 ?

Si le projet est encore en préparation, une question brûle les lèvres des fans : à quoi ressemblera la chanson que Patrick Fiori défendra à l’Eurovision 2027 ?
Connu pour ses mélodies puissantes et ses textes empreints de poésie, l’artiste pourrait bien mêler ses deux cultures dans une œuvre à la croisée des mondes : un peu de Corse, un peu d’Arménie, et beaucoup d’émotion.

Lui qui a toujours su marier tradition et modernité pourrait proposer un morceau à la fois authentique et universel — dans la lignée de ce qu’a pu faire l’Arménie ces dernières années au concours, entre chansons pop inspirées et ballades chargées d’émotion.

Un retour sous le signe de la transmission

Au-delà de la performance artistique, Patrick Fiori semble surtout animé par une envie de transmission. En revenant à l’Eurovision, il ne cherche pas à « rejouer sa carrière », mais à partager une histoire, une mémoire, et un message de paix et d’unité.
Là où Mama Corsica célébrait une terre et une langue, cette nouvelle aventure semble vouloir rassembler deux héritages — corse et arménien — sous la bannière universelle de la musique.

Et si ce retour marquait l’un des moments les plus symboliques du concours à venir ?
Trente-deux ans après avoir fait vibrer l’Europe pour la première fois, Patrick Fiori s’apprête à boucler la boucle. Avec l’expérience, la maturité et cette flamme qui ne l’a jamais quitté, il pourrait bien offrir à l’Arménie — et à toute l’Europe — une chanson inoubliable.