“C’est ce mépris-là qui a fabriqué le RN” : la réplique cinglante de Patrick Sébastien à Alain Souchon

"C'est ce mépris-là qui a fabriqué le RN": Patrick Sébastien revient sur  les propos d'Alain Souchon qui "ne croit pas que les Français soient assez  cons" pour élire le RN en 2027

Une simple phrase lancée sur RTL par Alain Souchon est devenue le point de rupture d’un débat profond sur la France, sa politique, et la façon de parler aux électeurs. Avec sa franchise habituelle, le chanteur avait affirmé qu’il ne croyait pas “que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national” (aujourd’hui RN) à la présidentielle de 2027. Mais cette formulation volontairement choc n’a pas plu à tout le monde — loin de là. L’ancien animateur Patrick Sébastien a pris le contre-pied avec véhémence : selon lui, c’est précisément ce mépris qui a contribué à l’essor du RN.


Les propos de Souchon : entre inquiétude et arrogance

Lors de son passage dans la matinale de RTL avec Marc-Olivier Fogiel, Alain Souchon, de retour avec son album Studio Saint-Germain, ne s’est pas limité à évoquer la musique. Très engagé politiquement, l’artiste a exprimé sa préoccupation face à la montée du Rassemblement national. “Ça, j’y crois pas du tout. On ne sera jamais dans un pays dirigé par le RN”, a-t-il déclaré sans détour.

Puis vint la phrase qui a déclenché la polémique :

« Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national pour diriger. »
Il a même évoqué un scénario extrême : selon lui, si le RN parvenait au pouvoir, cela pourrait provoquer une révolution. Et dans le cas où cela arriverait malgré tout, il n’hésiterait pas à quitter la France : “Si jamais ça arrivait, on irait en Suisse.”


La réplique de Patrick Sébastien : mépris contre mépris

Patrick Sébastien, figure populaire de la télévision et de l’humour, n’est pas du genre à rester silencieux. Interrogé sur BFMTV et RMC, il a livré une réponse tranchée :

“J’adore Souchon, mais il a dit une bêtise.”

Le cœur de sa critique ? Le mépris que Souchon affiche envers une partie de l’électorat :

“C’est ce mépris-là qui a fabriqué le RN. Plus on les méprise à ce point-là, plus on les réconforte.”

Pour Sébastien, le problème n’est pas seulement sémantique : c’est une posture dangereuse. En rejetant d’un revers de main les électeurs du RN, on renforce leur sentiment d’abandon, de colère, et parfois d’injustice. Au lieu de les mépriser, il plaide pour la reconnaissance de leurs frustrations légitimes.

Je ne crois pas que les Français soient assez cons" : sur RTL, Alain Souchon  juge improbable une victoire du RN à la présidentielle 2027


Une stratégie politique… sans ambition présidentielle

Patrick Sébastien ne se présente pour aucun poste : il l’a répété clairement :

“Je ne me présente à rien.” 
Pourtant, il veut peser sur l’élection présidentielle de 2027. Comment ? En donnant la parole aux Français qu’il dit connaître : ceux qui en ont assez, ceux qui se sentent ignorés, parfois méprisés. Il invite les citoyens à lui envoyer des propositions via une boîte mail qu’il a mise à disposition.

Son objectif : compiler une quarantaine d’idées qu’il pourra ensuite soumettre aux candidats en lice. Il se décrit comme un “chantage démocratique” : les postulants devront s’engager à appliquer ces propositions pour obtenir son soutien — et celui des Français qu’il représente.


Le contexte plus large : écho, soutien, et réactions

La réplique de Sébastien n’est pas isolée. D’autres personnalités ont également dénoncé la formule de Souchon comme un signe de déconnexion ou de condescendance. Le député RN Sébastien Chenu, par exemple, a qualifié les propos de Souchon de “déplacés, déconnectés, méprisants”, affirmant que, bien au contraire, selon lui, les Français sont “suffisamment intelligents pour rompre avec les politiques qui leur font mal ”.

Sur le plan médiatique, cette controverse déclenche aussi un regards sur la fracture politique et sociale en France : celle entre ceux qui jugent l’électorat RN comme naïf ou manipulé, et ceux qui estiment qu’il faut au contraire tendre l’oreille, comprendre les raisons de la colère, et ne pas écrire d’un trait de plume des millions de citoyens comme “cons”.


Pourquoi cette polémique est plus qu’une simple pique

Une question de dignité : Pour Sébastien, la façon dont on parle aux électeurs compte ; les réduire à un jugement moral dévalorise leur parole et leur expérience.

Un enjeu démocratique : Si une partie de la population se sent méprisée par les élites culturelles ou politiques, cela peut alimenter le rejet, la colère et la radicalisation. Le RN peut se présenter comme le parti qui répond à ce mépris.

Un appel à la responsabilité : En donnant une plateforme aux citoyens, Sébastien invite les finalistes de 2027 à prendre au sérieux leurs doléances. Ce n’est pas seulement du militantisme, mais une tentative d’inclusion dans le débat.


En conclusion

La polémique née de la phrase d’Alain Souchon ne se résume pas à un simple excès de langage : elle met en lumière une fracture réelle dans la société française : celle entre les élites culturelles, souvent manquant de nuances dans leur jugement sur les électeurs, et une France populaire qui réclame reconnaissance et considération.

Patrick Sébastien, de son côté, choisit la voie de l’action citoyenne : pas de campagne personnelle, mais une ambition : influencer les candidats de 2027 en portant la parole de ceux qu’il juge ignorés. Son message, limpide, revient à dire : mépriser ne construit rien ; dialoguer peut peut-être tout changer.