Paul El Kharrat : le parcours hors du commun d’un maître de midi entre succès, révélations et engagement

Paul El Kharrat, ce nom résonne encore avec force dans l’univers des jeux télévisés français. En 2019, ce jeune étudiant en histoire, âgé alors de seulement 26 ans, a marqué les esprits en participant aux « 12 Coups de midi », où il a réalisé un parcours exceptionnel. Avec 153 participations à son actif, il a accumulé la somme impressionnante de 691 522 euros en gains et cadeaux, s’imposant comme l’un des plus grands maîtres de midi de l’histoire de l’émission. Mais derrière cette réussite éclatante, Paul a également fait des confidences surprenantes et émouvantes, notamment au sujet des six voitures qu’il a remportées, qu’il qualifie de « cadeaux empoisonnés ».

Un succès retentissant, mais des cadeaux encombrants

Qui n’a jamais rêvé d’enchaîner les victoires aux « 12 Coups de midi » et de repartir avec une montagne de cadeaux ? Pour Paul El Kharrat, cette réalité s’est avérée à la fois fantastique… et problématique. Lors d’une récente interview sur Europe 1, au micro de l’émission animée par Jean-Pierre Foucault, il a levé le voile sur une facette méconnue de son aventure. « Ce n’est pas très utile dans l’immédiat d’avoir six voitures, surtout qu’après débrouille-toi, cherche une place, et ça coûte des sous de les déplacer », a-t-il confié avec une pointe d’agacement. Ces bolides, loin d’être un simple plaisir, se sont transformés en une vraie contrainte logistique et financière.

Paul n’a donc pas hésité à revendre ses voitures, souvent à prix coûtant, voire en dessous de leur valeur, à des concessionnaires. Une révélation étonnante pour le grand public, qui imagine souvent ces lots comme des symboles de réussite sans inconvénient. Cette confidence illustre à quel point la vie d’un champion de jeu télévisé peut comporter des défis inattendus, même quand elle semble idéale de l’extérieur.

Un parcours marqué par la culture et la sincérité

Au-delà de son palmarès impressionnant, Paul El Kharrat a touché le cœur des téléspectateurs grâce à son incroyable culture générale. Étudiant à l’université Grenoble-Alpes en histoire, il a démontré une maîtrise impressionnante de sujets variés, ce qui lui a valu un respect unanime sur le plateau. Mais ce qui a véritablement distingué Paul, c’est son courage à évoquer publiquement son quotidien avec le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.

Diagnostiqué Asperger, Paul a su transformer ce qui pouvait être perçu comme un handicap en une force, devenant une voix importante pour les personnes atteintes d’autisme. Sa sincérité, sa simplicité et son engagement ont séduit un large public, sensibilisant les Français à une réalité souvent méconnue.

L’après « 12 Coups de midi » : médias, livres et engagement

L’aventure télévisée n’a pas été une fin en soi pour Paul El Kharrat. Bien au contraire, elle a constitué un tremplin pour d’autres projets. Il a notamment rejoint l’équipe des « Grosses Têtes » sur RTL, où son intelligence et son humour font merveille. Par ailleurs, il s’est lancé dans l’écriture, publiant plusieurs ouvrages.

Son dernier livre, intitulé Atypiques ! : un dialogue mère-fils pour mieux comprendre l’autisme, paru en avril dernier, illustre parfaitement son engagement. Cet ouvrage propose une approche sensible et pédagogique pour mieux saisir les défis et les richesses du spectre autistique, renforçant le rôle de Paul comme porte-parole de cette cause.

Une relation sans jalousie avec les autres maîtres de midi

L’univers des « 12 Coups de midi » est aussi un monde de compétition où chaque candidat rêve de briller. Pourtant, Paul El Kharrat a toujours affirmé qu’il n’éprouvait aucune jalousie envers les performances de ses successeurs, notamment Emilien, autre figure emblématique du jeu.

Lors d’une interview diffusée le 2 juillet sur TF1, il a expliqué : « En sachant que grâce à l’émission, j’ai eu des opportunités, j’ai sorti des livres, j’ai fait de la radio, comment je peux être jaloux et envieux d’un candidat qui a une culture très étendue et surtout une résistance et une endurance qui est quand même assez prononcée, chose que je n’avais pas forcément à l’époque. » Paul n’a pas manqué de féliciter Emilien pour son parcours, précisant qu’il n’a « absolument aucun problème avec personne ». Une belle preuve de maturité et d’esprit sportif, qui tranche avec certaines rivalités parfois observées dans le monde de la télévision.

Une figure atypique et inspirante

Paul El Kharrat est bien plus qu’un simple candidat ayant brillé dans un jeu télévisé. Il incarne aujourd’hui une figure atypique, capable d’allier intelligence, sensibilité et engagement. Son parcours exemplaire illustre comment un jeune homme diagnostiqué Asperger peut non seulement réussir dans un milieu aussi compétitif que la télévision, mais aussi s’imposer comme une voix précieuse pour une meilleure compréhension de l’autisme.

Son honnêteté sur les « cadeaux empoisonnés » qu’ont représentés ses six voitures montre qu’il ne se contente pas de la façade médiatique, mais préfère partager aussi les réalités moins glamours de sa vie. Ce mélange d’authenticité, d’humilité et de détermination fait de Paul une personnalité qui continue d’inspirer.

Conclusion

Six ans après sa victoire aux « 12 Coups de midi », Paul El Kharrat a tracé son chemin avec élégance, entre succès télévisuels, engagement social et création littéraire. Son témoignage sur les voitures qu’il a dû revendre pour ne pas être submergé, loin d’entacher son image, humanise son expérience et rappelle que la célébrité et les gains ne sont pas toujours synonymes de simplicité.

Aujourd’hui, Paul est une voix respectée et écoutée, non seulement pour ses exploits intellectuels, mais aussi pour sa capacité à représenter dignement la cause de l’autisme. Son histoire invite à regarder au-delà des apparences et à célébrer la richesse que chaque parcours singulier peut offrir.