Raphaël Quenard, futur Johnny Hallyday au cinéma : un défi hors norme pour un acteur habité
Le 10 juin 2025, invité sur le plateau de Clique, Raphaël Quenard s’est longuement confié sur la préparation titanesque qu’il entame pour incarner l’un des plus grands mythes de la chanson française : Johnny Hallyday. À 34 ans, le comédien césarisé pour son rôle dans Chien de la casse en 2023 s’apprête à relever un défi de taille, à la fois artistique, émotionnel et symbolique. Car interpréter Johnny, c’est bien plus que jouer un rôle : c’est endosser une légende.
Un choix validé par Laeticia Hallyday en personne
Si l’annonce du projet a d’abord surpris – Raphaël Quenard n’étant pas un sosie évident de Johnny Hallyday – elle a rapidement pris tout son sens lorsque Laeticia Hallyday, veuve du chanteur, a dévoilé les coulisses du casting. C’est elle qui a tenu à ce que Quenard interprète le Taulier dans le biopic dirigé par Cédric Jimenez, attendu pour le 8 décembre 2027, à l’occasion des dix ans de la disparition de l’icône du rock français.
Dans les colonnes de Paris Match, Laeticia s’était montrée dithyrambique : “J’ai été scotchée par son jeu, ses regards, sa façon d’occuper l’espace, de parler, sa spontanéité, son charisme presque animal… Je me suis dit que si un acteur pouvait incarner Johnny au cinéma, c’était lui.” Un soutien de poids, d’autant plus que de nombreux projets avaient été refusés par la famille Hallyday depuis 2017, faute de justesse ou de vision cohérente.
Un rôle qui exige une immersion totale
Lors de son passage dans Clique, Raphaël Quenard n’a pas caché son admiration pour Johnny Hallyday. Il a également exprimé l’impact personnel que représente ce projet : “Johnny, déjà pour ma mère, ça représente tellement. Elle allait dans les stades pour le voir performer. Et pour moi, c’est le paroxysme de la pureté artistique, d’une relation sans filtre entre un artiste et son public.”
Pour s’approcher au plus près de Johnny, Quenard s’engage dans un processus de transformation en profondeur. Il évoque une formation pluridisciplinaire : chant, danse, gestuelle, mais aussi rencontres avec ceux qui ont côtoyé la star. Un travail de longue haleine dont le réalisateur Cédric Jimenez a souligné la rigueur : “Raphaël va commencer par s’immerger de son côté, semaine après semaine, mois après mois, manger, boire et penser Johnny pour s’en approcher. Il ne faut pas qu’il joue, il faut qu’il soit Johnny à l’arrivée.”
Du rockeur flamboyant à l’homme intime
Le film, qui couvrira toute la vie de Johnny de “0 à 74 ans”, ambitionne de montrer toutes les facettes de l’artiste : du jeune prodige yéyé au rockeur des stades, sans oublier l’homme blessé, père de famille, amant, ami. Il faudra à Quenard non seulement maîtriser les mimiques, la voix, la posture, mais surtout comprendre les fêlures, les élans et les colères d’un homme qui a traversé six décennies de carrière avec passion.
Dans cette optique, le travail d’observation et d’archivage sera déterminant. Des centaines d’heures d’interviews, de concerts, de documentaires et de confidences privées constitueront la matière première de l’acteur. Il s’agira d’aller bien au-delà de l’imitation.
Une attente immense du public et de la famille Hallyday
Ce projet, longtemps jugé impossible, est scruté avec attention. David Hallyday lui-même, interrogé par Europe 1, s’est montré à la fois prudent et curieux : “Raphaël Quenard est un très bon acteur… faut voir. J’ai du mal à m’imaginer ce que ça peut être mais au cinéma on peut faire des miracles.” Une déclaration mesurée qui traduit l’énorme enjeu de ce rôle : celui de ne pas trahir la mémoire d’un père, d’un frère, d’un monument.
Laeticia Hallyday a quant à elle confié que de nombreux projets de biopics avaient été écartés auparavant : “Quelque chose ne collait pas, les échanges étaient compliqués.” Avec Cédric Jimenez à la réalisation – déjà salué pour ses films denses et puissants (BAC Nord, Novembre) – et Quenard en tête d’affiche, elle semble enfin avoir trouvé l’alchimie nécessaire.
Une sortie prévue pour une date symbolique
Le film sortira le 8 décembre 2027, date symbolique s’il en est. Dix ans jour pour jour après la disparition de Johnny, emporté par un cancer du poumon à l’âge de 74 ans, la France pourra redécouvrir son idole sur grand écran. Ce biopic s’annonce déjà comme un événement culturel majeur, mêlant émotion, nostalgie et hommage vibrant.
En attendant, Raphaël Quenard se prépare à devenir Johnny. Non pas à le jouer, mais à l’habiter. Avec sincérité, intensité et respect. Une métamorphose rare au cinéma, à la hauteur d’un destin hors du commun.
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