Angélique Angarni-Filopon : une année de règne sous pression, entre tempêtes médiatiques et quête de sens

À l’heure où son règne touche à sa fin, Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, a choisi les colonnes de Paris Match pour dresser un bilan sincère, parfois amer, de ces douze mois mouvementés. Une année qui, du soir de son sacre à ses dernières prises de parole, aura été marquée par les critiques, les polémiques, les attaques racistes et de nombreux moments de fragilité. Loin des paillettes que l’on imagine souvent derrière la couronne, la jeune femme raconte une aventure plus rude qu’elle n’aurait pu l’imaginer.

Tu en viens à te demander si t'es une bonne personne" : Angélique Angarni- Filopon (Miss France 2025) amère au moment de rendre sa couronne - Public

Un sacre historique… et immédiatement contesté

Le 14 décembre, à l’Arena Futuroscope, Angélique Angarni-Filopon décroche la couronne tant convoitée. Son sourire, sa prestance et son parcours séduisent le jury et le public. Pourtant, la fête tourne rapidement au cauchemar. À peine élue, Miss France 2025 devient la cible de multiples critiques sur les réseaux sociaux.

Le premier point de crispation ? Son âge. À 34 ans, elle devient la Miss la plus âgée de l’histoire du concours, et certains ne tardent pas à s’en offusquer. Une absurdité pour la jeune femme, pour qui la maturité aurait dû être perçue comme une force, et non un défaut.

Mais la polémique ne s’arrête pas là. Très vite, sa couleur de peau devient, elle aussi, prétexte à des attaques nauséabondes. La nouvelle Miss France affronte une vague de racisme aussi violente qu’inattendue, qu’elle a du mal à encaisser malgré son expérience de vie. Ce sacre historique, qui aurait dû être une célébration, s’accompagne de déferlantes auxquelles elle n’était pas préparée.

Charlie Hebdo : la polémique de trop

Quelques semaines après son couronnement, une nouvelle tempête s’abat sur elle. Invitée à réagir sur les attentats de Charlie Hebdo, dix ans après les faits, Angélique Angarni-Filopon choisit de ne pas se positionner publiquement. Un geste maladroit, peut-être mal exprimé, qui déclenche une vive critique de la part du journal satirique.

Pour apaiser la situation, Miss France publie très rapidement un message condamnant « fermement » les actes terroristes. Trop tard : la polémique enfle, rajoutant une couche de pression à une jeune femme déjà fortement éprouvée par les attaques racistes et les critiques incessantes.

Un règne lourd à porter

Tu en viens à te demander si t'es une bonne personne" : Angélique Angarni- Filopon (Miss France 2025) amère au moment de rendre sa couronne - Public

« Tu en viens à te demander si tu es une bonne personne, plus même qu’une bonne Miss France », confie-t-elle à Paris Match.
Cette phrase résume à elle seule la profonde remise en question qu’a traversée Angélique Angarni-Filopon au fil des mois.

Face à la tension médiatique, la Société Miss France décide même, un temps, de suspendre certaines de ses apparitions publiques. Les menaces, les messages haineux et les critiques répétées deviennent trop pesants. Pour la première fois depuis longtemps, une Miss France voit sa tournée médiatique freinée pour préserver sa sécurité et son équilibre psychologique.

Elle tarde aussi à emménager dans son appartement parisien de fonction, un geste symbolique qui montre combien elle se sentait vulnérable. Les rumeurs évoquent qu’elle aurait envisagé de rendre son écharpe, une idée qu’elle dément dans Paris Match tout en reconnaissant la difficulté de la situation :
« Je n’ai pas dit que je voulais arrêter. J’ai juste expliqué que c’était beaucoup pour moi, malgré mon âge et ma maturité… »

Une phrase qui montre à quel point ce règne, qu’elle espérait mener avec enthousiasme, s’est transformé en parcours du combattant.

Le craquage de juillet : un moment de vérité

En juillet, alors qu’elle semblait reprendre le dessus, Angélique Angarni-Filopon craque publiquement sur TikTok. Les larmes aux yeux, elle confie son désarroi face aux attaques dont elle fait l’objet.
« Ce n’est pas normal de devoir vivre avec ça… Je veux être là pour celles qui ont des complexes, moi aussi j’en ai », dit-elle, visiblement épuisée.

Ce moment, d’une rare sincérité, dévoile une Miss France bien loin de l’image parfaite que certains attendent. Elle rappelle que derrière les écharpes et les robes de gala se trouvent des êtres humains, vulnérables comme tout le monde :
« Vous ne savez pas ce que les gens traversent… Chaque corps est différent, et au final, c’est ça qui est beau. »

Elle avoue également avoir passé beaucoup trop de temps à lire les commentaires de ses abonnés, sans protection émotionnelle : « sans carapace ni bouclier », comme le souligne Paris Match. Un comportement qu’elle regrette mais qu’elle explique par sa volonté d’être proche du public.

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Trouver du sens au milieu du chaos

Malgré ces mois éprouvants, Angélique Angarni-Filopon refuse de ne retenir que le négatif. Elle a décidé de transformer son expérience douloureuse en levier de sensibilisation. Grâce à elle, la Société Miss France a accepté d’intégrer un coaching dédié au cyberharcèlement dans son programme de préparation.

Elle-même a animé une session en Martinique, son territoire d’origine. Un moment fort, presque thérapeutique, où elle a pu partager son vécu avec les candidates et leur offrir des outils pour mieux affronter les critiques en ligne.

Cette initiative représente peut-être l’héritage le plus précieux de son règne : un changement concret, durable, destiné à protéger les futures Miss.

Un adieu amer mais digne

À quelques jours de remettre sa couronne, Angélique Angarni-Filopon l’avoue sans détour : elle quitte son rôle avec une certaine amertume.
« Si ça se trouve, la prochaine ralliera tout le monde. Moi, j’ai essayé, ça n’a pas marché… », confie-t-elle avec une lucidité désarmante.

Mais au-delà de la lassitude et de la fatigue, elle peut se targuer d’avoir affronté des épreuves d’une rare intensité. Son année n’a pas été celle qu’elle avait imaginée, mais elle a su rester debout, souvent seule, toujours courageuse.

Ce règne, chaotique et difficile, aura au moins permis de mettre en lumière les limites de l’exposition médiatique et les dangers d’un cyberharcèlement décomplexé. Et surtout, il aura révélé une femme forte, imparfaite, profondément humaine : une Miss France différente, mais incontestablement marquante.