🎙️ Zaho de Sagazan tacle The Voice et les télé-crochets : “Des labels qui te prennent comme des petits pantins”

Zaho de Sagazan n’a jamais eu la langue dans sa poche, et sa dernière sortie médiatique en est une nouvelle preuve éclatante. Invitée à s’exprimer dans les colonnes de Télé-Loisirs ce mardi 7 octobre 2025, l’interprète de La symphonie des éclairs a livré un avis sans détour sur les émissions musicales à succès, notamment The Voice.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune chanteuse, saluée pour sa sincérité et son indépendance artistique, ne compte pas rejoindre le clan des coachs de sitôt.

“Pas du tout envie de monter sur le fauteuil rouge”

À la question de savoir si elle pourrait un jour s’imaginer dans le rôle d’une coach sur The Voice, Zaho de Sagazan a répondu avec une franchise désarmante : “Pas du tout.”
Si elle reconnaît volontiers aimer regarder le programme et en tirer du plaisir en tant que spectatrice, elle reste farouchement opposée à son fonctionnement.

“Moi, j’adore les regarder, je prends du plaisir, mais je sais très bien que les télé-crochets, c’est quand même un gros truc de label, qui te prend comme des petits pantins”, a-t-elle déclaré.

Une formule qui a fait mouche, tant elle résume le regard lucide et un brin amer que la chanteuse porte sur un univers qu’elle juge trop formaté. Pour elle, ces émissions privilégient davantage la performance vocale que la création artistique, un biais qui va à l’encontre de sa vision de la musique.

L’artiste complète face à “l’interprète modèle”

Zaho de Sagazan, qui s’est imposée en quelques années comme l’une des voix les plus singulières de la scène française, revendique une indépendance totale.
Dans son discours, elle oppose deux mondes : celui des interprètes façonnés par l’industrie et celui des artistes qui composent, écrivent et produisent leur propre univers.

“Ce qui ne m’intéresse pas dans le télé-crochet, c’est que ça met en valeur le côté interprète et pas du tout le côté compositeur, auteur, l’artiste complet. Chez moi, il y a une indépendance totale”, explique-t-elle avec conviction.

Pour la chanteuse, les émissions comme The Voice ont tendance à enfermer les jeunes talents dans des schémas préétablis.
Les candidats, souvent propulsés du jour au lendemain sous les projecteurs, finissent selon elle piégés dans des contrats durs à gérer, parfois “terribles”, pour reprendre ses mots.

“Je sais que les télé-crochets, à l’inverse, ce sont plutôt des gens qui finissent par signer des contrats souvent terribles, parce qu’ils savent très bien que ce sont des gens qui n’y connaissent rien, qu’on leur vend des rêves.”

Derrière ses mots, on sent la volonté d’alerter les jeunes artistes sur les pièges de l’industrie musicale, et surtout sur l’importance de rester maître de son art.

Une position cohérente avec son parcours

Cette posture n’a rien d’étonnant quand on connaît le parcours de Zaho de Sagazan.
Depuis ses débuts, la chanteuse s’est construite loin des circuits traditionnels, en gardant la main sur son image, sa musique et ses textes.
Son premier album, La symphonie des éclairs, a été salué pour son authenticité, sa sensibilité et sa production audacieuse — à mille lieues des produits formatés des majors.

Son rapport à la création est viscéral. Chez elle, chaque mot, chaque son, chaque geste sur scène a du sens.
Pas étonnant donc qu’elle se méfie des mécaniques télévisuelles qui, selon elle, privilégient le spectacle à l’émotion véritable.

La Star Academy dans son viseur

Mais The Voice n’est pas la seule émission à susciter les critiques de Zaho de Sagazan. Quelques jours avant cette interview, le 2 octobre, la chanteuse s’était déjà exprimée sur un autre monument de la télévision musicale : la Star Academy.
Et là encore, son constat était sans appel.

“Quand je vois que quatre mois après, les candidats sortent déjà un album, je pense qu’il y a un souci”, avait-elle déclaré.

Pour elle, cette rapidité témoigne d’une logique industrielle qui va à l’encontre du processus artistique. Créer un album, selon Zaho, demande du temps, du vécu, de la réflexion — pas une course contre la montre dictée par la temporalité d’un programme télévisé.

Malgré tout, l’artiste ne rejette pas totalement la Star Academy. Elle y a d’ailleurs participé en tant qu’invitée lors d’un prime de la saison 11, partageant un moment de grâce sur scène avec le candidat Axel, autour de son titre emblématique La symphonie des éclairs.
Un souvenir qu’elle garde visiblement avec tendresse, même si cela ne l’empêche pas de pointer du doigt les limites du système.

Une ouverture… sous conditions

Interrogée sur la possibilité de remettre les pieds au château de Dammarie-les-Lys, Zaho de Sagazan ne ferme pas complètement la porte. Mais là encore, ce serait à ses conditions.

“J’irais volontiers au château pour faire une master class sur l’indépendance. Je leur dirais : ‘Ne vous oubliez pas, entourez-vous bien.’”

Une phrase qui résume à elle seule sa philosophie : celle d’une artiste libre, qui refuse d’être un produit et qui invite les jeunes talents à garder la tête froide.
Pour elle, le plus grand danger dans ce genre de programmes n’est pas l’échec, mais la perte de soi.

Une parole rare dans le milieu

Dans un paysage musical souvent policé, où les artistes préfèrent ménager l’industrie, la franchise de Zaho de Sagazan détonne.
Elle ose mettre en lumière les mécanismes d’un système qui, tout en offrant une visibilité immense, impose des contraintes et des compromis parfois douloureux.
Sa démarche s’inscrit dans une lignée d’artistes qui défendent la création libre et la sincérité comme valeurs cardinales.

Zaho ne critique pas pour critiquer : elle observe, elle analyse, et elle parle avec l’expérience de celle qui a su construire son succès hors des circuits traditionnels.
C’est sans doute ce qui rend ses propos si percutants : ils viennent d’une artiste qui a choisi la lenteur, la précision, la cohérence – à contre-courant de la logique de rentabilité instantanée.

Un message pour la nouvelle génération

En filigrane de ses critiques, il y a un véritable message d’espoir.
Zaho de Sagazan encourage les jeunes artistes à prendre leur temps, à s’écouter, à refuser les chemins tout tracés.
Elle leur rappelle qu’il est possible de réussir autrement, sans passer par les cases imposées des télé-crochets ou des grandes maisons de disques.

“Ne vous oubliez pas, entourez-vous bien” : ce conseil, qu’elle adresserait volontiers aux élèves de la Star Academy, résonne comme un mantra.
Dans un monde où tout va vite, où la notoriété se gagne en un buzz mais se perd tout aussi vite, ses mots sonnent justes et nécessaires.

En conclusion

Zaho de Sagazan ne cherche pas à jouer les rebelles. Elle défend simplement une vision authentique et exigeante de la musique.
Son franc-parler face à The Voice ou à la Star Academy ne traduit pas du mépris, mais une volonté de replacer l’art avant le marketing, la création avant le produit, l’humain avant la machine médiatique.

Et si certains pourront trouver ses propos durs, d’autres y verront une bouffée d’air frais : celle d’une artiste qui, en pleine ascension, refuse de se plier aux codes pour préserver ce qui fait sa force — sa liberté.