BENZEMA retrouve son AMI d’enfance qui vit dans la rue, et ce qu’il fait est incroyable.

Benzema retrouve son ami d’enfance qui vit dans la rue et ce qu’il fait est incroyable. Le sang de Karim se glaça dans ses veines lorsqu’il reconnut ce visage. Dans les ruelles étroites de Bron, banlieu lyonnaise où il avait grandi, jamais il n’aurait imaginé retrouver Mathieu dans cette situation. L’ami qui avait partagé ses rêves de gloire sur les terrains improvisés du quartier de Terra était maintenant recroquvillé contre un mur, couvert seulement d’une veste élimée dormant sur des cartons. La nuit était froide à

Lyon. Karim était revenu dans sa ville natale pour rendre visite à sa famille pendant une pause dans ses engagements avec Altihad. Il avait décidé de marcher sur ses anciens chemins, ces lieux qui avaient façonné son enfance. Quand il naint, était encore qu’un petit franco-algérien rêvant de échapper à la dure réalité des banlieux françaises.

 L’odeur de la harissa et du pain frais des boulangeries locales le transportait vers des souvenirs presque oubliés. “Ce n’est pas possible”, murmura-t-il pour lui-même, s’approchant avec précaution. L’homme dormait d’un sommeil agité, la barbe mal rasée et le visage marqué par le temps et les difficultés. Karim s’accroupit, hésitant.

 Il posa sa main sur l’épaule de celui qui fut autrefois son compagnon inséparable. “Mathieu”, appela-t-il doucement. L’homme sursauta, les yeux écarquillés par la surprise, puis confus, et enfin, une lueur de reconnaissance apparut dans son regard fatigué. Karim ? Sa voix était rque, presque inaudible.

 C’est vraiment toi ? Benzema sentit un nÅ“ud dans sa gorge. Les souvenirs revenaient comme un torrent. Mathieu Lacroix, son premier véritable ami, le garçon qu’il avait défendu quand d’autres se moquaient de son accent et de ses origines. Celui qui courait à ses côtés sur les terrains, qui célébrait chaque but comme si c était le dernier, qui jurait qu’un jour il deviendrait professionnel ensemble.

Qu’est-ce qui t’est arrivé ?” demanda Karim, incapable de cacher le choc dans sa voix. Mathieu détourna le regard, la honte gravé dans chaque ride prématurée de son visage. “La vie est arrivée”, répondit-il simplement, essayant de se recomposer. “Tu as suivi ton chemin ? J’ai suivi le mien.

 Sauf que le tien a réussi.” La simplicité cruelle de cette constatation frappa Benzema comme un coup de point. Pendant qu’il collectionnait des titres avec le Real Madrid, battait des records, vivait dans des manoirs et conduisait des voitures de luxe. Son ami d’enfance luttait pour survivre dans les rues. La culpabilité l’envahit, même en sachant qu’il n’était pas directement responsable du destin de Mathieu.

 “Viens avec moi !” dit Karim tendant la main. Mathieu hésita, sa fierté blessée toujours présente malgré sa situation déplorable. Je n’ai pas besoin de ta charité, Benz. Je ne suis pas un de tes projets caritatifs. Le surnom d’enfance fit tristement sourire Karim. Personne ne l’appelait plus ainsi, sauf sa famille la plus proche. “Ce n’est pas de la charité quand il s’agit de famille”, répondit-il fermement.

 et tu as toujours été comme un frère pour moi. Ces paroles semblèrent de briser quelque chose en Matthieu. Ses épaules s’affessèrent et pour la première fois Karim vida des larmes dans les yeux de son ami. Beaucoup de choses se sont passées. Karim, tu ne voudras pas t’impliquer. Laisse-moi en décider. Avec précaution, il aida Mathieu à se lever.

 Son ami était plus maigre qu’il ne le paraissait sous les couches de vêtements et Karim pouvait sentir ses os sous ses doigts. Un homme qui avait été fort et agile, capable de drible déconcertant sur les terrains improvisés de Bronne, pouvait maintenant à peine se tenir debout sans aide. “Ma voiture est juste là.

” Karim indiqua la berline discrète garée au coin de la rue où son chauffeur attendait patiemment. Mathieu s’arrêta, regardant ses vêtements sales et déchirés. “Je vais salir tes beaux sièges en cuir”, dit-il avec un rire ramè. “Ils sont faits pour être remplacés”, répondit Karim en haussant les épaules. “Toi, tu es irremplaçable.

” Le chauffeur de Benzema resta impassible quand ils montèrent à l’arrière, bien qu’il ait jeté un regard interrogateur à son patron dans le rétroviseur. D’un simple mouvement de tête, Karim lui fit comprendre de ne pas poser de questions. “Où allons-nous ?”, demanda Mathieu, se sentant soudain déplacé dans cette voiture de luxe.

 “À mon hôtel, tu as besoin d’une douche, de vêtements propres et d’un bon repas. Ensuite, nous parlerons. Le trajet se fit dans un silence pesant. Mathieu regardait par la fenêtre les rues de Lyon défilé, ces mêmes rues qui étaient devenues son foyer involontaire ces derniers mois. Karim l’observait du coin de l’Å“il, notant chaque détail alarmant, les ongles sales et cassés, la tou sèche qui secouait sa poitrine par moment, la façon dont il se crispait à chaque feu rouge comme s’ils s’attendait à être jeté hors de la voiture. Ils arrivèrent

à l’hôtel Sophitel, l’un des plus luxueux de Lyon. Karim avait réservé la suite présidentielle non par ostentation, mais parce qu’il valorisait son intimité. Le personnel de l’hôtel eut le tacte de ne pas réagir à l’apparence de Mathieu, habitué à la discrétion qu’exigentaient leurs clients fortunés.

 Une fois dans la suite, Mathieu resta planté au milieu du salon, craignant presque de toucher quoi que ce soit. Homme, “La salle de bain est par là”, indiqua Karim. “Prends ton temps, je vais commander quelque chose à manger et te trouver des vêtements propres.” Mathieu hoa la tête encore sous le choc de ce changement soudain de situation.

Il disparut dans la luxueuse salle de bain et bientôt le bruit de l’eau qui coule se fit entendre. Pendant ce temps, Karim passa quelques appels. D’abord au service des étages commandant un festin digne des meilleurs restaurants lyonnais que Nel sauce Nantua, poulet aux morilles, plateaux de fromage régionaux et tartes aux pralines roses.

 Ce dessert typiquement lyonnais qu’ils adoraient enfant. puis à son assistant personnel, demandant qu’on lui apporte immédiatement plusieurs tenues complètes dans ce qui semblait être la taille de Mathieu. Quand son ami sortit de la salle de bain, enveloppée dans un épais peignoir blanc frappé du logo de l’hôtel, il semblait déjà différent.

 Le visage propre et rasé révélait ses traits affinés par la misère, mais aussi cette ressemblance avec le garçon que Karim avait connu. Ses cheveux mouillés étaient plaqués en arrière et pour la première fois depuis leur rencontre forite, Mathieu se tenait droit. Je ne me souvenais plus de cette sensation, dit-il passant une main sur son visage fraîchement rasée.

 De quoi ? De être propre, de être humain ? Ces mots frappèrent Karim comme une gifle. Comment avait-il pu laisser son ami tomber si bas ? Où était-il quand Mathieu perdait tout ? “Asssi-toi”, invita Karim, indiquant le canapé en cuir. “La nourriture va arriver.” Mathieu obéit, s’asseyant avec précaution comme s’il craignait que le meuble de luxe ne se brise sous son poids.

 “Comment es-tu arrivé là ?” demanda finalement Karim, incapable de contenir plus longtemps sa curiosité. La dernière fois que j’ai eu de tes nouvelles, tu travaillais dans cette entreprise de construction. C était il y a six ans. Karim, répondit Mathieu, son regardant dans le vide. Beaucoup de choses se sont passées depuis.

 Il raconta alors comment sa vie avait basculé. D’abord le licenciement économique, puis la difficulté à retrouver du travail à son âge sans diplôme. Son mariage qui n’avait pas résisté à la pression financière, la dépression qui l’avait envahi, suivie par l’alcool qui semblait être la seule échappatoire. Et puis un jour, je me suis retrouvé sans rien poursuivit Mathieu, les yeux fixés sur ses mains propres qui lui semblaient étrangères.

L’appartement, la voiture, tout y est passé. J’ai dormi chez des amis pendant un temps, mais les amis se fatiguent quand tu ne te relèves pas. Le service des étages arriva, interrompant momentanément son récit. Deux serveurs dressèrent une table avec une élégance discrète, déposant plats couverts et bouteilles de vin sans un regard curieux vers l’homme en peignoir.

 Karim signa l’addition d’un geste machinal ajoutant un pourboir généreux. L’odeur de la nourriture fit grogner l’estomac de Mathieu si fort que les deux hommes échangèrent un sourire gêné. Karim se leva pour servir son ami, remplissant son assiette comme l’aurait fait sa mère lorsqu’ils étaient enfants.

 “Mange doucement, conseilla-t-il, ton estomac doit s’être rétréci.” Mathieu hocha la tête, luttant visiblement contre l’envie de dévorer tout d’un coup. Il prit une première bouchée de quen et ferma les yeux. Ça vous rend ce goût oublié. C’est comme chez Mémé Faïa ! Murmura-t-il, évoquant la grand-mère de Karim qui les nourrissait après leur match interminable.

 Elle me demande encore de tes nouvelles. Tu sais, dit Karim doucement. Je lui ai toujours dit que tu allais bien. Un silence pesant s’installa, uniquement rompu par le bruit découvert. Mathieu mangeait avec une lenteur délibérée, comme pour faire durer ce moment, cette parenthèse dans sa misérable existence.

 “Tu n’as jamais pensé à m’appeler ?” demanda finalement Karim. Mathieu reposa sa fourchette. Chaque jour, pendant des mois, puis j’ai compris que ce serait injuste, qu’aurais-tu fait ? envoyer de l’argent par pitié. Je ne voulais pas être ça pour toi, Benz. Je ne voulais pas être l’ami pathétique qui s’accroche à ta célébrité comme une sensue.

 Karim secoua la tête, mais avant qu’il puisse répondre, on frappa à la porte. Son assistant personnel, Ahmed entra avec plusieurs sacs de grandes marques. “Les vêtements que vous avez demandé, monsieur Benzema”, dit-il en français avant d’ajouter quelques mots en arabe que Mathieu ne comprit pas. Merci Ahmed. Tu peux disposer répondit Karim dans la même langue.

 Une fois l’assistant parti, Karim tendit les sacs à Mathieu. Il devrait y avoir tout ce qu’il faut. J’ai pris plusieurs tailles au cas où. Mathieu hésita avant de prendre les sacs. Je ne pourrais jamais te rembourser tout ça. Ce n’est pas un prêt, c’est un cadeau, répondit Karim avec fermeté. Va t’habiller, on doit parler sérieusement.

 Quelques minutes plus tard, Mathieu réapparut, transformé dans un jean de marque et un pull en cachemire qui soulignait sa maigreur, mais lui redonnait une allure humaine. Il était coiffé avec soin et pour la première fois Karim revit son ami d’enfance dans cet homme brisé. Alors, quel est ton plan ? demanda Mathieu, un sourire amer aux lèvres, me remettre sur pied et disparaître avec la conscience tranquille.

 Karim accusa le coup sans broncher. Non, mon plan est de t’offrir une chance, pas par charité, mais parce que je te dois au moins ça. Tu ne me dois rien, Karim. Vraiment ? Benzema se leva, marchant jusqu’à la fenêtre qui offrait une vue panoramique sur lion illuminé. Qui m’a défendu quand les autres me traitent de salle arabe ? Qui m’a appris à tenir tête ? Qui m’a convaincu que je pouvais devenir professionnelle quand même mon père en doutait ? Mathieu resta silencieux, surpris par cette évocation du passé.

 Tu te souviens de ce que tu m’as dit la veille de mon départ pour l’académie de l’OL ? Les lions ne se comparent pas aux hommes, récita lui, Karim sourit. Exact. Tu m’as dit de ne jamais oublier d’où je venais, mais de ne jamais me laisser définir par mes origines. Ces mots m’ont accompagner toute ma carrière, Mathieu, quand la presse me critiquait, quand elle équipe nationale me tournait le dos, quand les gens ne voyaient en moi que le gamin de banlieu je pensais à toi, à ta force.

 Il se retourna vers son ami, le visage soudain animé d’une détermination nouvelle. J’ai une propriété près d’Any, une grande maison avec un terrain pour les enfants. J’y ai fait construire une annexe pour ma mère quand elle vient. Elle est vide la plupart du temps. Mathieu fronça les sourcils ne comprenant pas où Karim voulait en venir.

 Je veux que tu t’y installes, pas comme invité mais comme gestionnaire. La propriété a besoin de quelqu’un pour s’en occuper quand je ne suis pas là. Jardinage, entretien surveillance. Je ne suis pas jardinier, Karim. Tu as travaillé dans le bâtiment pendant des années. Tu t’y connais plus que moi et pour le reste, tu apprendras. C’est de la charité déguisée, protesta faiblement Mathieu.

 Un det un emploi corrigea Karim, avec un contrat, un salaire, des congés payés, tout ce qui est légal. J’ai besoin de quelqu’un en qui j’ai confiance pour s’occuper de cet endroit. Quelqu’un qui ne prendra pas de photos pour les vendre à la presse ou qui n’organisera pas des fêtes en mon absence. Mathieu se tue, pesant visiblement le pour et le contre de cette proposition inattendue.

 Il y a autre chose, ajouta Karim. J’organise chaque été un camp de football pour les jeunes de Bron et des quartiers environnants. Des gamins qui ont le talent mais pas les moyens. Je veux que tu m’aides à le gérer. Moi étonnant Mathieu. Pourquoi moi ? parce que tu as toujours eu Å“il pour repérer les talents.

 Tu te souviens comment tu avais insisté pour que Rachid rejoigne notre équipe de quartier ? Tout le monde le trouvait trop petit, trop frêle. Il est devenu le meilleur buteur du tournoi intercartier, se rappela Mathieu. Un vrai sourire éclairant enfin son visage. Exactement. Et ces gamins ont besoin de quelqu’un qui les comprenne, qui viennent du même endroit queeux.

Le silence s’installa à nouveau, mais différent cette fois, moins tendu, plus réfléchi. Dehors, la nuit lyonnaise brillait de mil feux, indifférent au drame qui se jouait dans cette suite luxueuse. Et si je rechute ? Demanda finalement Mathieu d’une voix à peine audible. Si l’alcool me reprend, Karim s’assit en face de lui, le regardant droit dans les yeux.

 Alors, nous affronterons ça ensemble. Je ne te laisserai pas tomber une deuxième fois, mais tu devras te battre, Mathieu, pour toi d’abord, pas pour moi, pas pour ma conscience. Je ne sais pas si j’en ai la force, avoua Mathieu. Tu l’as tu l’as toujours eu affirma Karim avec une conviction inébranlable. J’ai quelque chose à te montrer.

 Il sortit son téléphone et fit défiler quelques photos avant de le tendre à Mathieu. C était une image du vestiaire du Real Madrid avec le casier de Benzema ouvert. À l’intérieur, parmi les photos de famille, on distinguait une vieille photo jaunie, deux adolescents, bras dessus, bras dessous sur un terrain poussiéreux de bronne.

 “Tu l’as gardé toutes ces années s’étonna Mathieu, la voix tremblante des émotions. Elle ne m’a jamais quitté. Avant chaque match important, je la regardais pour me rappeler pourquoi je jouais. Pas pour la gloire ou l’argent, mais pour nous, pour les gamins que nous étions qui rêvaient d’échapper à notre destin tout tracé.

Des larmes silencieuses coulaient maintenant sur les joues de Mathieu et il ne fit aucun effort pour les cacher. Je ne te promets pas que ce sera facile, poursuivit Karim. Tu auras besoin d’aide professionnelle pour l’alcool et il faudra du temps pour que tu te remettes complètement, mais je serai là à chaque étape.

 Mathieu prit une profonde inspiration comme un homme qui émerge après avoir été trop longtemps sous l’eau. “D’accord !” dit-il simplement. “J’accepte. Six mois plus tard, le soleil d été était baignait la propriété d’Ane. L’herbe fraîchement coupée embumit l’air et les rires d’enfants raisonnaient depuis le terrain de football aménagé au fond du jardin.

 Une vingtaine de garçons et de filles âgé de 8 à 14 ans s’entraîent sous l’Å“il attentif de Mathieu. “Amire, fais “Fais la passe à Sarah, elle est démarquée”, cria-t-il debout sur la ligne de touche. Le jeune garçon obéit envoyant le ballon vers sa coéquipière qui élança vers le but.

 D’un tir précis, elle logea le ballon dans la lucarne, déclenchant une explosion de joie parmi les membres de son équipe. “Bien joué”, félicita Mathieu avant de jeter un coup d’Å“il à sa montre. “Cinq minutes encore, puis pause déjeuner.” Depuis le balcon qui surplombait le terrain, Karim observait la scène avec un sourire satisfait. Il venait d’arriver d’Arabie Saoudite pour les vacances d’été et le lancement officiel du camp d’entraînement.

 Ce qu’il voyait dépassait ses espérances. Mathieu était plus l’homme brisé qu’il avait trouvé dans les rues de Lyon. En si mois, il avait repris du poids. Son teint avait retrouvé des couleurs et surtout la flamme dans ses yeux était revenue. Ils étaient investi corps et âme dans son nouveau rôle, transformant la propriété et préparant minutieusement ce camp estival.

 Moi, il est doué avec les gosses ! Remarqua Ahmed, l’assistant de Karim, en lui tendant une limonade fraîche. Il l’a toujours été, répondit Benzema. À l’époque, c’est était lui qui organisait nos matchs de quartier qui réconciliait les équipes après les disputes. Le sifflet de Mathieu retentit signalant la pause. Les enfants se précipitèrent vers les tables installées sous les arbres où les attendaient à un buffet préparé par le traiteur.

 Mathieu les suivit plus lentement, essuyant son front en sueur. C’est alors qu’il aperçut Karim sur le balcon et lui adressa un grand geste de la main. Quelques minutes plus tard, les deux amis se retrouvèrent à l’écart, observant le joyeux chaos du déjeuner des enfants. “Tu as fait du bon travail”, dit Karim admirant l’organisation impeccable.

 “Ces gosses t’adorent déjà !” Mathieu haussa les épaules avec une modestie qui ne lui ressemblait pas autrefois. C’est facile de les impressionner quand tu peux leur montrer des vidéos de toi marquant en finale de Ligue des Champions. Ils rient ensemble, partageant ce moment de complicité retrouvée. “Comment s’est passé ton rendez-vous hier ?” demanda discrètement Karim.

 Mhieu comprit immédiatement qu’il parlait de sa séance avec son addictologue. Bien, il dit que je fais des progrès. Un jour à la fois, comme ils disent, il fit une pause. Si mois sans une goutte d’alcool, je suis fier de toi. Tu sais, c’est grâce à toi, Karim. Benzema secou vigoureusement la tête. Non, c’est grâce à ta force.

 Je n’ai fait qu’ouvrir une porte. C’est toi qui a choisi de la franchir et d’avancer. Un petit garçon d’environ 10 ans s’approcha timidement d’eux, interrompant leur conversation. Il tenait un carnet et un stylo dans ses mains tremblante. “Excusez-moi, monsieur Benzema !” commença-t-il en bégayant légèrement.

 “Est-ce que je pourrais avoir un autographe ? “Bien sûr, champion !” sourit Karim, prenant le carnet. “Comment tu t’appelles ?” “Yasse. Monsieur, tu joues à quel poste Yassine, milieu offensif, comme vous avant, répondit le garçon avec des étoiles pleins les yeux. Karim signa le carnet avec une dédicace personnalisée et le rendit à l’enfant qui le remercia avant de courir montrer son trésor à ses amis.

 “Ce petit a quelque chose de spécial”, commenta Mathieu lorsque Yassine fut hors de portée. Il vient des mains guettes. Son père travaille jour et nuit pour joindre les debouts. Sa mère est malade, mais il a une technique naturelle. Incroyable ! Tu as l’Å“il” approuva Karim. Je l’ai remarqué aussi pendant échauffement. On pourrait peut-être déjà fait coupa Mathieu avec un sourire.

 J’ai appelé Sopiane au centre de formation de l’OL. Il viendra l’observer pendant le tournoi de clôture la semaine prochaine. Karim hocha la tête impressionné par l’initiative de son ami. Un silence confortable s’installa entre eux tandis qu’il regardait les enfants profiter de leur repas, riant et parlant avec animation.

 “Tu sais ce qui me surprend le plus ?” dit soudain Matthieu. Quoi donc qu’après tout ce que j’ai traversé, je me sens enfin à ma place comme si toute cette souffrance avait un sens. Maintenant, Karim posa une main sur l’épaule de son ami. La vie nous fait parfois prendre des chemins incompréhensibles pour nous mener exactement où nous devons être.

 Le téléphone de Mathieu vibra. Il jeta un coup de Å“il à elle, écran et sourit. C’est Sophie”, dit-il, une légère rougeur colorant ses joues. Elle me rappelle qu’elle passe prendre les enfants après l’entraînement pour les emmener visiter le lac. Sophie était l’assistante sociale qui avait aidé à sélectionner les enfants pour le camp.

une femme énergique et passionnée qui avait immédiatement sympathisé avec Mathieu. “Elle te plaît”, constata Karim avec un sourire entendu. “On apprend juste à se connaître”, protesta faiblement Mathieu, mais son expression trahissait ses sentiments. Elle a l’air bien, intelligente, engagée comme “Comme Marieelle était avant que je ne gâche tout,” soupira Mathieu, évoquant son ex-femme.

 Tu n’es plus le même homme, Mathieu. Tu mérites une seconde chance dans tous les domaines. Le sifflet retentit à nouveau signalant la fin de la pause déjeunée. Les enfants se levèrent, certains à contre-cÅ“ur, et commencèrent à se diriger vers le terrain. “Je dois y retourner”, dit Mathieu. “On a prévu contre l’équipe des jeunes du club d’Ansy cet après-midi.

” “Je viens avec toi,” décida Karim. Je pourrais leur donner quelques conseils sur les coups frrants. Les yeux de Matthieu s’illuminèrent. Ils vont devenir fous. Je ne leur ai pas dit que tu serais là aujourd’hui. Les deux amis marchèrent côte à côte vers le terrain, accueillis par des exclamations de surprise et d’enthousiasme des enfants qui aperçurent la star internationale.

Rassemblez-vous tout le monde cria Mathieu. J’ai une surprise pour vous. Monsieur Benzema va participer à l’entraînement aujourd’hui. Les enfants se mirent à sauter de joie, se bousculant pour se rapprocher de leur idole. Karim les salua avec chaleur, prenant le temps de serrer la main de chacun d’entre eux.

 “Avant de commencer”, dit-il, captant leur attention, “je veux vous présenter quelqu’un d’important. Voici monsieur Lacroix, mon premier entraîneur.” Mathieu le regarda avec surprise, mais Karim poursuivit. Quand nous étions enfants comme vous, Abron, c’est lui qui m’a appris les vraies valeurs du football, le respect, le travail d’équipe, la persévérance.

 Sans lui, je ne serais jamais devenu le joueur que j’ai été. Alors, écoutez-le bien, il a beaucoup à vous transmettre. Les enfants regardèrent Mathieu avec un respect renouvelé et ce dernier dut se détourner un instant pour cacher son émotion. Pendant les deux heures qui suivirent, Karim et Mathieu animèrent ensemble l’entraînement.

 tantôt séparément avec deux groupes, tantôt réunis pour des démonstrations techniques. Leur complicité d’entemp était revenue comme si les années de séparation n’avaient jamais existé. À la fin de la journée, alors que les parents venaient chercher leurs enfants, Sophie arriva avec son minibus pour emmener ceux du foyer. Comme l’avait prédit Mathieu, elle était rayonnante de énergie, saluant chaque enfant par son prénom.

 Monsieur Benzema ! Karim : “Quel honneur ! Les enfants ne vont parler que de ça pendant des semaines. Le plaisir est pour moi”, répondit sincèrement Karim. Mathieu a fait un travail remarquable avec eux. Sophie jeta un regard plein de tendresse vers Mathieu qui aidait un petit garçon à lasser ses chaussures. “Il est extraordinaire avec eux”, confirma-t-elle.

 Certains de ses enfants ont vécu des choses terribles, mais avec lui, ils s’ouvrent. Ils recommencent à faire confiance. Une fois les enfants partis, Karim et Mathieu se retrouvèrent seul sur le terrain désert, contemplant le soleil qui commençait à se coucher derrière les montagnes. “Tu sais, dit Mathieu après un moment, quand tu m’as trouvé cette nuit-là à Lyon, j’avais décidé que ce serait ma dernière nuit.

” Karim se tourna vers comprenant soudain la gravité de ce que son ami lui révélait. “J’avais tout prévu”, continua Mathieu d’une voix étrangement calme. “Je voulais juste sentir une dernière fois l’odeur de notre quartier avant de partir.” “Mathieu” commença Karim, la gorge serrée.

 “Non, laisse-moi finir, je dois te le dire.” Il inspira profondément. Quand je t’ai vu, j’ai d’abord cru à une hallucination. Puis j’ai pensé que c’est était un signe, une dernière cruelle plaisanterie du destin. Te montrer ce que j’ai étais devenu alors que toi. Il fit un geste vague englobant la propriété luxueuse. Mais tu ne m’as pas regardé avec pitié ou dégoût.

 Tu m’as regardé comme si J était toujours moi, toujours ton ami Mathieu. Et ça ça m’a sauvé Karim. Plus que l’argent, plus que ce travail, ta façon de me voir. Les deux hommes se regardèrent en silence, les mots devenus superflus. Oui, dans un geste aussi naturel que respirer, ils se prirent dans les bras, front contre front, comme ils le faisaient après chaque but marqué ensemble dans leur enfance.

 “Frère pour la vie”, murmura Karim. “Frère pour la vie confirma Mathieu. Au-dessus d’eux, les premières étoiles apparaissaient dans le ciel d’Any, témoin silencieux d’une amitié capable de traverser les épreuves du temps, de la distance et des circonstances. Une amitié plus forte que la misère, plus durable que la gloire.