Elle enseignait le Coran le jour… Mais la nuit, ses secrets révélés après sa mort !

Elle récitait le Coran le jour, mais la nuit il se livrait au péché avec d’autres hommes. Une rumeur née après sa mort. Mais était-elle vrai ? Quand on a creusé sa tombe, le sol a tremblé, un serpent, un scorpion, comme s’ils appelaient le cadavre. Pourquoi la terre a-t-elle rejeté le corps d’une résidente du Coran ? Elle était pieuse, respectée, mais ce qu’il attendait sous terre était terrifiant et ce drame pourrait frapper quelqu’un que vous connaissez.

Au lev du jour, juste après la prière de l’aube, Isa Abdou prenait le chemin du cimetière. Une pelle sur l’épaule, le pas lourd, les mains rugueuse. C’est lui qu’on appelait à chaque décès. Depuis des années, il était le seul à creuser les tombes dans le village. Un homme taiseux, régulier, habitué à la compagnie des morts.

 Ce matin-là, une nouvelle était tombée. Une jeune femme du quartier venait de rendre l’âme. Elle n’avait pas 30 ans. Isa avait préparé son matériel et il était parti comme d’habitude, sans un mot. Mais en arrivant sur le terrain face à l’emplacement désigné, quelque chose s’est produit, un trouble, un malaise difficile à nommer, un frisson s’est logé dans sa colonne et une peur sans nom s’est installée dans ses jambes.

 Il dira plus tard que c’était comme si des pierres avaient été posées sur ses pieds, comme si quelque chose l’avertissait. Pourtant, il savait qui était la défunte. On lui avait dit, “C’est une réciteuse du Coran, une bonne fille.” Mais ce jour-là, quelque chose ne tournait pas rond. On lui avait demandé d’aller vite.

 Il ne fallait pas que l’enterrement soit retardé. Issa Abdou, entre 35 et 40 ans, n’était pas du genre à traîner. Lorsqu’il avait appris la nouvelle du décès, il avait simplement murmuré que Dieu l’accueille en sa miséricorde. Puis tout bas, pour lui-même, il avait d’ajouté “Oh Dieu, je crois que cette fille faisait partie de tes servantes les plus sincères.

 Quelle chance j’ai de pouvoir creuser sa tombe.” Et dans ce même souffle, il avait glissé une prière. “Pardonne mes fautes à cause de cette œuvre.” Mais en dépit de sa détermination, l’agitation ne quittait pas son cœur. Il avait visité des centaines de tombes, des hommes, des femmes, des enfants, des morts paisibles, d’autres moins.

 Mais ce matin-là, ce n’était pas pareil. La terre elle-même semblait refuser de s’ouvrir. Sous l’appel, elle ne cédait pas. C’était comme soulever de la roche, pas de la terre. Il s’était dit : “Peut-être que l’endroit est pireux, rien d’anormal.” Alors, il s’était décalé quelques pas à gauche, une tentative pour contourner le problème, mais ce qu’il avait vu à cet autre emplacement l’avait glacé.

 Il s’était mis à transpirer sans pouvoir s’arrêter. Ses bras tremblaient. Sa bouche murmurait quelque chose qu’il n’entendait même pas. À travers sa manche, les mots sortaient en désordre. “Seigneur, qu’est-ce que je vois ? Je ne comprends rien.” Il racontera plus tard. J’ai creusé des tombes ici, des centaines, mais jamais, jamais, je n’ai vu ça.

 Sa poitrine tambourinait, son souffle se raccourcissait. La peur, cette peur animale, l’envahissait jusqu’aux extrémités. Il s’était assis un moment, le front ruisselant, le souffle lourd, presque douloureux. Le temps à cet instant semblait suspendu. Et c’est là que le cortège funèbre était entré dans le cimetière. Il portait le corps de la jeune fille, la réciteuse du Coran.

 Ce qui frappa d’abord, ce n’était pas le silence, c’était le nombre. Plus d’enfants que d’adultes, des dizaines, peut-être une centaine, entre 6 et 13 ans. Personne ne s’attendait à ça. Ils arrivaient en groupe. Petit visage mouillé de larmes, pieds traînants, mains jointes, leurs yeux rouges et gonflés, disait tout, la peine, l’incompréhension et un vide immense à peine arrivé.

 Les mots du kalimat shahada s’élevaient fort, clair, sortant des poitrines juvéniles brisées par les sanglots. Et dans leur pleur, une phrase revenait comme une prière instinctive. Qu’Allah rend ton chemin facile. Ce n’était pas une disparition ordinaire. Quelque chose dans la mort de cette fille avait remué les cœurs, surtout ceux des enfants.

 Il marchait serré autour du corps comme on accompagne une grande sœur ou une mère. Au début, personne ne comprenait vraiment pourquoi autant d’enfants, pourquoi une telle douleur chez eux. Elle était leur professeur de Coran, une maîtresse douce et patiente. C’est elle qui leur avait appris à réciter. C’est elle qui leur avait montré comment aimer la parole divine.

 Et à cet instant, il marchait derrière son cercueil comme on suit un guide qu’on ne reverra plus. Ce n’était pas simplement une professeur qui s’était éteinte, c’était un repère. Les larmes de ses enfants disaient plus qu’un discours. C’était une peine pure, véritable. La dépouille de la jeune femme était déjà là, reposant à quelques pas du trou à demi-ouvert.

 Et Isa Abdou, lui n’avait pas bougé. Debout tétanisé, le murmure des prières, les pleurs d’enfants. Tout semblait raisonner au ralenti. Il regardait autour de lui, stupéfait, une telle foule, une telle émotion et surtout tant d’enfants. Il se disait en silence : “Si cette fille n’était pas pieuse, jamais on aurait vu ça.

” Mais malgré cette certitude, son corps lui ne cessait de trembler. Il le sentait. Quelque chose clochait. La terre ne mentait pas. Isa Abdou ne pouvait s’apaiser. Un trouble l’habitait depuis le premier coup de pelle et sans même s’en rendre compte, il répétait comme un automatisme protecteur. Astagfiroula ! Astaghfirou ! Puiv vint le moment.

 Le corps de la jeune fille allait être descendu et soudain le sol a tremblé. Un frisson s’est propagé dans la foule. Un mouvement bref mais réel comme si quelque chose vivait dessous. Un silence danse s’installa et dans ce silence surgit l’horreur. Un serpent énorme, noir à deux têtes. Il sortit lentement du fond de la tombe comme s’il savait exactement où aller et il avançait droit vers le corps.

 La panique fut immédiate. Des cris, des pas qui reculent, des mains qui se couvrent le visage. Le corps de la jeune femme fut retiré en urgence. Mais le cauchemar ne faisait que commencer. Le serpent ne partait pas, il tournait dans la tombe. Puis d’autres bêtes apparurent. Des scorpions gonflés de venins sortant eux aussi de la même terre.

 Le sol semblait en être infesté. Personne n’osait parler. Mais dans les regards, la même question. Pourquoi ? Pourquoi une punition aussi terrible ? Quel péché ? Pour qu’un corps de Hafiza, une enseignante du Coran, soit accueillie de cette façon. Elle avait transmis la religion, guidé des enfants et pourtant la terre elle semblait la rejeter.

 Les murmures commencèrent à circuler, des rumeurs, des doutes et surtout plus personne ne voulait s’approcher. La tombe était là, ouverte, mais aucune main ne se levait. Personne ne voulait l’enterrer. Finalement, quelqu’un désigna. On lui dit : “Creuse une autre tombe.” Alors, il reprit sa pelle et il s’éloigna pour recommencer.

 Mais cette fois encore, à peine eut-il gratter la terre. Les mêmes visions, les mêmes monstres, des serpents, des scorpions. Encore, le sol semblait habiter comme si la terre entière refusait d’avaler ce corps. Deux hommes présents sur place prirent alors une décision. Mais cette décision, vous allez comprendre pourquoi elle a bouleversé toute la suite.

 Ils étaient deux et ils savaient qu’aucune pelle ne viendrait à tabout de cette tombe maudite. Alors, ils se sont regardés sans un mot et ils ont décidé d’aller chercher une réponse. Un érudit, un homme de savoir, quelqu’un qui pourrait comprendre ce que même la terre semblait refuser. Ils ont couru sans s’arrêter.

 Ils ont traversé les ruelles poussiéreuses du village jusqu’à l’auberge où résidait le vieux Maodo. Ce jour-là, il ne recevait personne. Il se reposait. Ce n’était pas son heure habituelle de retraite. Mais parfois, quand son corps fatigué réclamait le silence, il s’autorisait un moment d’arrêt. Ce n’était pas un homme ordinaire.

 Toute sa vie avait été vouée à l’enseignement religieux, à l’épuration de l’âme, au Tachkia. On disait que dans le village, s’il y avait danger, accident ou simple trouble de l’esprit, on allait voir cet homme. Il priait la nuit, jeûait le jour et son nom dans toute la région était associé à la piété. Les deux hommes arrivèrent à la mosquée essoufflé, le cœur battant, ils entrèrent mais à peine eû-il croisé leur visage qu’il se redressa d’un seul geste, l’inquiétude se lisait dans leurs yeux.

 Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda-t-il. Alors, ils racontèrent chaque détail. Le sol qui avait tremblé, le serpent noir à deux têtes, les scorpions et la terre qui refusait de s’ouvrir. Le vieux Maodo écoutait sans dire un mot, mais son visage changeait. Ses yeux s’écarquillèrent lentement, puis de ses lèvres s’échappa un souffle. Astagfirou, asfirou, il le répétait encore et encore.

 Il ignorait qu’une jeuneisa était morte ce matin-là. Il travaillait chez lui. Il était isolé. Mais dès que l’histoire fut dite, il se leva. Amenez-moi là-bas tout de suite. Dès qu’il arriv près du cimetière, la foule s’écarta. Le passage s’ouvrit silencieux, instinctif. Le vieux Maodo baissa les yeux puis commença à réciter en silence des invocations.

 Dans un souffle à peine audible, il murmura : “Seigneur, pardonne-moi. Qu’est-ce qui s’est passé ici ?” Son regard se posa d’abord sur le corps puis sur la foule. Les visages étaient figés, les enfants regroupés sur le côté, mais aucun n’osait s’approcher. Il se pencha. regarda dans la tombe et ce qu’il vit provoqua une onde étrange dans son corps.

 Un frisson sacré, un silence rempli d’alerte. Un homme s’approcha de lui, lui fit le salut. Permettez-moi de tenter une guérison. Mais la scène parlait d’elle-même, la première fosse remplie de pierres coupantes, de graviers agressifs comme si la terre voulait blesser. La deuxième, un immense serpent noir en était sorti. La peur avait saisi tout le monde et la troisième à nouveau, des serpents, des scorpions.

 Le vieux Maodo recula d’un pas puis ferma les yeux. Le venin rampait encore dans la tombe et les parois bougeaient comme si d’autres créatures attendaient leur tour. Les larmes montèrent à ses yeux, il les laissa couler. Et alors à voix haute, il prononça “Allah ! Allah Allah ! Allah Allah”. Les gens autour se mirent à parler, à raconter.

 Cette fille était une affisa. Elle enseignait la religion et maintenant elle reposait là au milieu du cimetière mais aucune tombe ne l’acceptait. Ramenez-la à la mosquée. Un frisson parcourut la foule et les murmures revinrent lent, pénétrant. Qu’avait-elle donc fait pour mériter cela ? C’était la question que tous, silencieusement ou non, se posaient.

 Le corps fut transporté à la mosquée, posé là entre les murs où tant de prières avaient été récitées. Et dans l’heure qui suivit, ils étaient près de 700. homme, femme, enfant, venu comprendre, venu se regarder, venu murmurer, car les langues s’étaient déliées. Chacun y allit de sa supposition. Un homme dit à voix basse : “On la croyait pieuse, un autre plus sceptique.

 Pourtant, elle recevait des garçons chez elle pour leur enseigner le Coran. Et un troisième, les yeux baissés, des enfants, oui, toujours des garçons. Les regards se croisaient, l’inquiétude changeait de forme. Et au fond, la même idée s’insinuait. Et si c’était pour ça ? Et si cette punition était méritée ? C’est à ce moment-là que le vieux Maodo entra dans la mosquée et d’un coup le silence.

 Tout se levèrent, l’atmosphère changea. On plaça le corps sous la surveillance du Nakima, une guérisseuse respectée, qui déclara vouloir examiner le corps, chercher des signes, comprendre ce qui avait déclenché cette scène. “Quel péché !” chuchotait-on. Quel péché a fait sortir les serpents de la terre ? L’agitation revenait.

 Certains se demandaient même pourra-t-elle être enterré un jour ? On commençait à dire que ce corps rejeté par la terre était celui d’une grande pêcheresse. Mais c’est alors que le vieux Maodo leva la voix fermement, lentement et ce qu’il dit figea toute la salle. Silence ! Puis il regarda l’assemblée et d’un ton grave, il prononça : “Qui êtes-vous pour décider du rang de quelqu’un auprès de Dieu ? Qui est un pécheur ? Qui est un juste ? Cela seul Dieu le sait.

 Corrigeons nos propres actes, ne jugeons pas ceux des autres. Et comme une brume qu’on dissipe, les murmures s’évaporèrent. Le silence revint, mais dans les cœurs, une question tenace tournoyait comme un rapace. Comment une fille ayant mémorisé le Coran peut-elle voir sa tombe infestée de serpents et de scorpion ? L’incompréhension pesait.

 Alors, il se leva de nouveau et appela toute l’assemblée à l’écouter. Faites venir ici tous les enfants, tous ceux qui ont appris le Coran auprès de cette jeune fille. On s’exécuta et très vite, les enfants affluèrent dans la mosquée. Ils étaient là, petits, alignés, les yeux levés vers l’homme de savoir. Il s’approcha d’eux, s’agenouilla et d’une voix douce comme une caresse.

 Mes enfants, votre maîtresse du Coran Aissa vous a-t-elle déjà crié dessus ? était-elle dure, méchante, injuste, un silence, timide d’abord, puis comme une vague, les voix se sont levées une à une, douce, jamais. Elle ne criait pas, elle était gentille toujours. C’est elle qui nous a appris nos premières lettres.

Elle ne nous a jamais frappé, jamais. Elle priait pour nous et disait à chacun : “Que Dieu vous éclaire.” Le vieux Maodo écoutait, les yeux fermés, le cœur lourd. Puis il demanda encore : “Vivait-elle seule ? avait-elle de la famille chez elle ? Deux voisins avancèrent et répondirent : “Ses parents sont morts depuis longtemps.

 Elles vivait seul, toujours et à notre connaissance, elle ne faisait rien de mal. Mais l’un d’eux ajouta avec hésitation : “Peut-être qu’un péché s’est glissé quelque part, peut-être quelque chose dans la nuit, quelque chose qu’on ignore tous. Pas une seule tâche sur le caractère de cette fille, rien. Pas un soupçon.

 Au contraire, elle avait toujours été louée, respectée, honorée. Et pourtant, maintenant, les mêmes langues qui priaient pour elle la condamne. Il n’en dit rien. Il retourna simplement dans sa chambre sans un mot, mais avec le cœur qui pesait lourd. Puis leva ses mains vers le ciel et sa voix se brisa dans un souffle mêlé de larmes.

Toi seul connais les secrets. Jusqu’à ce jour, chaque décision que j’ai prise, je l’ai prise en te faisant confiance. Aujourd’hui encore, j’ai besoin de ta lumière. Quel péché cette fille a-t-elle commis pour que la terre refuse de l’accueillir ? Ses mains tremblaient, son visage ruisselait, sa barbe était trempé de larmes, ses yeux noyés.

 Il pensait encore, encore. Cette fille, elle vivait seule. Elle enseignait la religion. On disait qu’elle ne manquait jamais une prière cinq fois par jour. Alors pourquoi ? Pourquoi ce supplice ? Jamais dans toute sa vie, il n’avait vu pareille scène, mais c’est à ce moment-là qu’un nouvel élément surgit. Quelqu’un parla.

 La jeune fille avait une amie très proche, une véritable sœur de cœur à qui elle confiait tout. En entendant cela, le vieux Maodo releva la tête et ordonna aussitôt qu’on l’amène. Mais un homme dit alors : “Elle est partie. Elle a quitté la région il y a quelques mois. Il paraît qu’elles se sont disputées.

 Depuis ce jour-là, elles ne se sont plus parlées. Le silence retomba. Il comprit. Cet ami cachait peut-être ce que personne d’autre ne savait. Sans attendre, il choisit deux hommes de confiance et leur donna un ordre simple. Trouvez-la. C’est à ce moment-là celle à qui le corps avait été confié se présenta devant la mosquée. Son visage était tendu, quelque chose la troublait.

 “As-tu examiné le corps ? As-tu découvert quelque chose ?” Elle aucha lentement la tête, puis répondit : “Je suis moi-même étonné. Je n’ai rien trouvé. Rien d’anormal, rien d’immoral. Cette fille était d’une pudeur remarquable, honnête, pure. Un silence lourd s’installa. Le vieux Maodo, les yeux closs, ne répondit pas. Une phrase tournait en boucle dans son esprit : “Seigneur, toi, tu sais, nous, nous ne savons pas.” Il n’y avait plus de doute.

Il y avait là un mystère, quelque chose d’enfoui hors de porter des yeux. Et pourtant, dans la foule, l’agitation reprenait. Quelqu’un lança. Cette fille vivait seule. Un autre plus sournois. Qui sait si elle n’amenait pas des garçons chez elle la nuit ? Et l’insinuation devint poison. Peut-être qu’elle se cachait derrière une fausse piété. Peut-être qu’Allah l’a exposé.

 En quelques minutes, les soupçons devinrent paroles. Les paroles devinrent affirmations. On disait maintenant à voix basse, elle enseignait le Coran le jour, mais la nuit elle commettait des péchés. Le doute avait contaminé l’air. Comme un feu invisible, la rumeur se propageait d’oreille en oreille et en moins de deux jours, ce qui est encore une hypothèse fragile, devint pour certains une vérité.

 Mais même après de jours, personne n’avait encore retrouvé l’ami. Et dans le village, l’agitation prenait racine. Un malaise sour se propageait. Puis soudain, une nouvelle, une annonce. On l’avait retrouvé. Le vieux Maodo, fatigué, était assis dans un coin, mais en entendant la nouvelle, il se redressa aussitôt. Elle était là.

La jeune femme se tenait devant lui, silencieuse, entièrement voilée, fine, tremblante. À peine l’avait-elle vu qu’elle éclata en larme. Ses mots jaillirent en cascade, désordonné porté par le chagrin. Je n’aurais jamais imaginé qu’une chose pareille puisse arriver à mon ami. Quand j’ai appris que des serpents et des scorpions étaient sortis de la tombe d’Assa, je suis resté figé. comme morte.

 Aïa, elle était bonne, pure. Je ne peux pas croire qu’elle ait pu subir une épreuve aussi cruelle. Les larmes coulait sans fin et la voix de la jeune femme se brisait sous le poids de l’indignation. Aujourd’hui, même les hommes sans pudeur osent salir sa mémoire alors qu’elle n’est plus là pour se défendre. Tu sais pourquoi nous t’avons appelé ? Toute la région parle d’elle.

 Les rumeurs l’accusent. Le faussoyeur lui-même a dit que les serpents étaient prêts à mordre son corps et puis avec une voix plus grave pour l’amour de Dieu, dis-nous la vérité. Qu’a fait cette fille pour mériter un tel sort ? Un silence profond. La jeune femme ne parlait pas. Ses larmes elle continuait de couler. Puis dans un souffle elle parla.

 Non, ce n’était pas une adultère. Elle était sincère, dévouée, un silence, un souffle puis d’une voix à peine audible. Mais elle a commis un péché, un grand péché. C’est à cause de ce péché que je me suis éloigné d’elle. La voix de la jeune femme tremblait. J’ai rompu notre lien parce que je savais que si je restais, je finirais par la revoir.

 Elle fit une pause puis d’une voix plus basse encore, mais je ne pouvais pas rester ami avec une fille comme elle. Mes parents sont ce que j’ai de plus précieux et je n’aurais pas pu vivre avec ce qu’elle faisait. Dis-moi, quel péché a-t-elle commis ? La jeune femme baissa la tête, le silence s’installa et pendant un instant, plus personne ne bougea puis enfin sa voix surgit faible, presque honteuse. J’étais la voisine d’Aissa.

Nous avons mémorisé le Coran ensemble, mais chez elle, les choses n’étaient pas simples. Son père était mort depuis longtemps et tout le poids de la famille était tombé sur elle. Alors, elle s’est mise à enseigner le Coran à des enfants. Les familles riches payaient d’avance pour toute l’année.

 Grâce à ça, leur situation s’était stabilisé. Mais un jour, tout a basculé. Sa mère est tombée malade. La jeune femme retint un sanglot puis continua. Une fièvre élevée, des pertes de mémoire, un comportement d’enfants. Elle ne reconnaissait plus personne et Aïsa au début, elle pleurait. Elle la soignait. Mais peu à peu, elle a commencé à la rejeter.

 Quand sa mère l’appelait tremblante, haltente, Aïsa répondait : “Je suis occupé, je viendrai plus tard.” Mais elle ne venait jamais et sa mère restait seule, livrée à elle-même. Parfois, elle restait des heures sans être changée. L’urine se mêlait au sel. Le lit était mouillé, souillé, malodorant. Mais Aïsa ne changeait rien.

 Pas un drap, pas une parole, rien. Parfois, elle s’en souvenait. Alors, elle donnait à manger, mais le plus souvent sa mère restait des heures entières sans nourriture, sans eau. Et elle, pendant ce temps, enseignait le Coran aux enfants. À ces mots, le vieux Maodo frissonna. Ses mains tremblaient. Son visage devint rouge, rouge de colère, rouge de chagrin.

 Il pleurait mais ses larmes brûlaient. Cette fille, dit-il, était douce avec tout le monde. Elle priait, elle enseignait, elle faisait le bien. Cinq prières par jour, toujours. Mais après chaque prière, elle implorait “Oh mon Dieu, reprends ma mère, je n’en peux plus.” Elle disait aussi, “Si ce n’était pas pour elle, je pourrais mieux t’adorer.

 Je pourrais enseigner davantage.” La jeune femme en burka poursuivit la voix serrée. Un jour, j’étais dans sa chambre. Sa mère appelait, faible, affamé, elle réclamait de l’eau et Aïsa n’a pas bougé. Alors, je suis allé lui en donner moi-même. Sa mère a bu et s’est mise à pleurer. Elle m’a dit que Dieu te récompense, ma fille.

 Elle arriva furieuse et là, elle frappa sa propre mère. Elle l’insulta, elle cria : “J’ai tout sacrifié pour toi, tout mon argent et maintenant tu me fais honte !” La voix de la jeune femme se brisa. Je n’ai pas supporté. Je l’ai giflé et je suis parti. Je ne suis jamais revenu. Un silence long. Puis elle ajouta : “Je voulais emmener sa mère avec moi, mais elle a refusé.

 Plus tard, mon père m’a envoyé vivre dans un autre village, loin. Elle inspiraément. Sa mère est morte quelques jours après mon départ et aujourd’hui, exactement de semaines plus tard, c’est Asa qui l’a rejointe. Ce jour-là, les langues se sont tues, mais les cœurs eux ont compris. Elle jeûait, elle récitait le Coran, elle l’enseignait, mais elle avait oublié un verset.

 Un seul, celui qu’elle répétait pourtant aux enfants chaque semaine. Sois bon envers tes parents et ne leur dit même pas ouf. Ce verset, elle l’avait effacé de ses gestes, pas de sa bouche, mais de sa vie. Et maintenant, tout le village le savait. Elle avait négligé sa mère. Elle avait humilié, insulté, oublié. Les larmes montèrent, beaucoup pleuraient, sans bruit.

 Certains se levaient et demandaient pardon à leurs propres parents. Des prières s’élevaient pour leur mère, pour eux-mêmes. Ohô Dieu, pardonne-la. Car tous avaient vu de leurs propres yeux à quoi ressemblait le prix de l’ingratitude filiale. Au moment de l’enterrement, le serpent était encore là. Tapis, silencieux, enroulé près de la tombe et les scorpions aussi, comme s’il gardait la place.

 C’est désormais une affaire entre cette fille et son seigneur. Et ainsi la jeune Affisa fut enterrée au milieu de ces créatures que la terre n’avait cessé d’exaler. Chers auditeurs, retenez une chose. Tu peux prier, tu peux jeûer, tu peux faire le pèlerinage, tu peux réciter le Coran 1000 fois, mais si tu fais souffrir ta mère, si tu oublies ton père, si tu les méprises, alors tout cela ne vaut rien aux yeux d’Allah.

 La désobéissance parentale a une odeur et cette odeur, le ciel la déteste. Alors, avant de dormir ce soir, pose-toi une seule question. As-tu vraiment honoré tes parents aujourd’hui ?