Et si ton enfant n’était plus le même après l’école ? Tu crois connaître ton enfant chaque matin, tu le déposes à l’école en pensant qu’il est en sécurité. Mais un jour, il rentre différent. Il parle dans son sommeil. Et toi, tu comprends que quelque chose est entré à l’école. Bienvenue sur les histoires de Flow Dive.
Le soleil montait à peine sur la cour de l’école Sainte-Bernadette. Des parents pressés, des enfants nerveux, des cris, des rires, des pleurs, un vacarme ordinaire de rentrée. Dans la salle au fond du couloir principal, maman Saï plaçait les petites chaises du préscolaire en cercle parfait. On aurait dit qu’elle mesurait chaque mouvement pour ne pas troubler l’air.
Ses collègues l’appelaient simplement la nouvelle. Dans le couloir, madame Hortans, la directrice, observait en silence les bras croisés. Son regard pes pesait sur la jeune femme comme une évaluation. Vous avez enseigné combien d’années déjà ?” demanda-t-elle en s’approchant. “St madame”, répondit maman Saill sans lever la tête.

“Ah oui, à Dassa ? Non ! “Oui, à l’école Sainte-Lucci”, dit Maman Saill. Hortens hocha la tête. Il y avait dans la voix de maman Saillou toute curiosité. Elle quitta la salle. Les premiers enfants entrèrent, traînant leur sac trop lourds. Maman Saill accueillait chaque élève avec la même phrase : “Bonjour mon petit soleil.
Bonjour maîtresse.” Parmi eux, une petite fille, Berty, au regard clair, hésita sur le seuil. “Bonjour !” dit la maîtresse en se penchant. “Bonjour madame, tu peux m’appeler maman Saill.” L’enfant hocha la tête et entra. Un détail tranchait sous forme de décoration. Sur l’étagère, un petit pot d’argile brun couvert de symboles presque effacés.
Personne ne remarqua l’objet. La matinée s’écoula sans incident. Les enfants chantaient, dessinaient, apprenaient les couleurs. La voix de maman Saï était douce, presque hypnotique. À la pause, elle servit du jus et fit rire les plus timides. Rien d’anormal, sinon cette atmosphère étrange. Trop calme, trop docile, pas une larme, pas une crise.
Même les enfants les plus turbulents semblaient domestiqués. À 11h, la chaleur devint lourde. C’est l’heure de la sieste, mes petits soleil, annonça-t-elle. Elle étendit les nats au sol et fit signe aux enfants de s’allonger. Un par un, ils se couchèrent dociles, leurs petites mains croisées sur la poitrine.
La maîtresse fredonna une mélodie basse, monotone, qu’aucun adulte n’aurait reconnu. Un champ sans parole, presque un souffle. Peu à peu, les paupières se fermèrent, les respirations s’unifièrent. Tous dormaient, tous sauf Bertille qui fixait le plafond, les yeux grands ouverts. “Tu ne veux pas dormir, ma puce ?” demanda maman sa doucement.
Je n’ai pas sommeil, ferme juste les yeux. C’est facile, tu verras. L’enfant obéit. En une minute, elle s’endormit, le visage détendu. Maman Saill resta debout au centre de la pièce. Ses yeux glissèrent d’un enfant à l’autre lentement. Puis elle alla s’asseoir. Le couloir était vide, la cour silencieuse. Dehors, un chat noir s’arrêta sous la fenêtre du préscolaire.
Son dos se courba légèrement. Ses yeux dorés fixaient le mur de la salle comme s’il attendait un signe. Pendant un moment, rien ne bougea puis très lentement une ombre passa dans la cour. À 13h, les parents commençent à revenir. Rire, appel, agitation. Dans la salle, tout semblait normal. Les enfants se réveillaient en baillant, les jouets traînaient au sol.
Maman Saï souriait, arrangeait les sacs, parlait avec douceur. Quand le dernier enfant sortit, maman Sa resta seule dans la salle. Elle prit le pot d’argile dans ses mains et ferma les yeux. Un murmure presque inaudible traversa la pièce. Quelque chose de froid passa dans l’air comme un vent. Un sourire imperceptible effleura ses lèvres. Oui, je suis revenue.
Depuis la rentrée, on disait que maman Saill avait la main douce. Les enfants l’adoraient. Aucun cri, aucune larme. Chaque matin, on voyait les petits filets vers la salle du préscolaire sans un regard en arrière, tandis que les autres classes tremblaient encore à la vue de la porte. Même Madame Hortans pourtant dure et méfiante, devait l’admettre.
“C’est la première fois qu’un préscolaire ne fait pas de bruit”, murmurait-elle. Mais au fond, ce silence l’inquiétait. Maman Saill arrivait toujours la première, avant même que la brume du matin ne se lève sur la cour. On la voyait traverser les allées, un sac en toile à la main et une tasse d’où s’échappait une odeur d’herbes amè.
“C’est mon infusion”, disait-elle quand on lui posait la question. Et toujours sur l’étagère, le même objet, le petit pot d’argile décoré de lignes effacées qu’elle essuyait chaque jour comme on nettoie un hôtel. La classe suivait un rythme parfait. Les enfants savaient quand s’asseoir, quand ranger, quand dormir.
Maman Saill n’élevait jamais la voix. Un simple regard suffisait pour qu’un enfant cesse de bouger. On aurait dit qu’il la comprenait sans mots. Elle leur faisait chanter une chanson douce, toujours la même. Une contine qu’aucune autre maîtresse ne connaissait mais que les enfants semblaient apprendre en un jour.
Dors, petit soleil, la nuit te regarde, elle t’appelle doucement et tu reviendras demain. Les parents trouvaient cela charmant, mais certains soirs, en couchant leurs enfants, ils les entendaient murmurer ces mêmes mots dans leur sommeil à voix basse comme une prière. Un après-midi, Madeleine, la femme d’entretien, entra dans la salle après le départ des enfants.
La classe sentait fort les plantes séchées. En balayant, elle vit un bout de tissu rouge dépassé derrière l’étagère. curieuse, elle se pencha, tira doucement un petit panier tressé couvert de poussière. À l’intérieur des feuilles noirci et des épingles. Un frisson la traversa. Elle le mit de côté pour le jeter plus tard, mais en sortant, elle l’oublia et s’en alla.
Cette nuit-là, elle rêva d’enfant assis en cercle, les yeux fermés, murmurant une chanson qu’elle n’avait jamais entendu. Le refrain parlait de lumière sous la terre. Le lendemain, elle croisa Madame Hortans dans la cour. Madame, vous devriez jeter un coup d’œil à la salle du préscolaire”, dit-elle. “Pourquoi donc ? Il y a des choses là-bas qui ne devraient pas être avec les enfants.
” Hortans haussa les épaules. Les femmes de ménage, pensaient-elles, voyaient le mal partout. Mais cet après-midi là, en rangeant les registres, elle repensa à la phrase et sans savoir pourquoi, elle décida de vérifier. La cour était vide. En arrivant devant la salle du préscolaire, Hortans s’arrêta.

Maman Sa était là seule assise à son bureau, un livre ouvert devant elle. Hortans allait s’éloigner quand un mouvement la stopa nette. Le pot d’argile sur le bureau brillait faiblement et bougeait comme si quelque chose bougeait à l’intérieur. Hortans cligna des yeux. Un instant, elle crut voir la main de la maîtresse se poser sur le pot et s’y enfoncer.
La directrice resta immobile dans le couloir, la main sur la poitrine. Elle cligna plusieurs fois des yeux comme pour chasser une illusion. C’est impossible”, murmura-t-elle. Pourtant, le pot d’argile vibrait toujours. Son esprit cherchait une explication, la lumière, la fatigue. Quelques secondes plus tard, elle entra.
Maman Sa la salua d’un sourire tranquille. “Vous travaillez tard, madame la directrice ?” “Je je passais par hasard, balbucia Hortans. Moi, je m’apprêtais justement à rentrer, dit maman Saï.” Hortans s’éloigna, persuadé que ses yeux lui avaient joué un tour. Mais en sortant dans la cour, elle remarqua deux chats noirs assis devant la salle du préscolaire, immobile, les yeux tournaient vers la fenêtre.
Le lendemain matin, Madeleine ne revint pas travailler. Personne ne su pourquoi. On dit qu’elle avait quitté la ville sans prévenir. La vie reprit son cours. Depuis quelques jours, Séraphine Kibaro ne reconnaissait plus sa fille. Bertil, jadis vive et curieuse, s’était mise à parler moins. Elle mangeait en silence, le regard souvent perdu.
Quand Séraphine la couchait, elle sentait une odeur étrange sur ses cheveux, un mélange de terre humide et d’herbes séchées. “Tu t’es encore roulé dehors, ma puce ?” “Non, maman,” répondait la petite d’une voix calme. Puis elle fermait les yeux avant même qu’on lui souhaite bonne nuit. Au début, Sépraphine n’y prêta pas attention.
“Les enfants changent vite, pensait-elle. C’est la rentrée, la fatigue, l’adaptation. Mais très vite, les nuits devinrent différentes. La première fois, elle l’entendit murmurer, une voix douce, presque chantée, venue de la chambre de l’enfant. Elle ouvrit la porte. Bertille dormait profondément, ses lèvres remuant à peine. Séraphine s’approcha, tendit l’oreille.
Les autres arrivent, faut pas se réveiller. La mère sentit un frisson. Elle toucha doucement l’épaule de sa fille. L’enfant se tourna, toujours endormi, un sourire paisible aux lèvres. Séraphine ne comprit rien. Les jours suivants, tout sembla normal. Bertille allait à l’école avec enthousiasme, plus qu’avant même. On a fait la ronde et Tata Saison.
Séraphine souriait. Mais chaque soir, à la même heure, 2 heures du matin, elle se réveillait, persuadée d’avoir entendu des pas légers dans le couloir. Elle sortit, la porte de la chambre de Bertil était entrouverte. L’enfant était assise sur son lit, les yeux ouverts, fixant le mur d’en face. Pert-il ? Pas de réponse.
Elle s’agenouilla devant elle. Les yeux de sa fille étaient grands, sans expression. “Qu’est-ce que tu fais, ma chérie ? J’attends qu’il vienne”, murmura-t-elle. Séraphine eut le souffle coupé. Qui ça ? Il les petits soleil. Tata Sa dit qu’on doit jouer même la nuit. Puis elle cligna des yeux comme si elle venait de se réveiller.
Maman ! Séraphine sentit son cœur battre si fort qu’elle crut qu’il allait éclater. La pièce paraissait se refermer sur elle. “Seigneur, protège-nous. Protège mon enfant”, murmura-t-elle. Mais elle se reprit aussitôt. Ce n’était qu’un cauchemar d’enfant, rien d’autre. Du moins, c’est ce qu’elle essaya de croire.
Le lendemain matin, Séraphine décida d’en parler à la maîtresse. Excusez-moi dit-elle en s’approchant. Oui, madame Kibaro. Bertille parle beaucoup de vous à la maison. Elle vous adore. Maman Saill sourit doucement. C’est une petite merveille cet enfant très réceptive. Justement, elle dit parfois des choses bizarres, des rêves, des chansons.
La maîtresse hocha la tête sans se troubler. Les enfants rêvent beaucoup à cet âge. Leur monde est grand, vous savez. Oui, bien sûr, répondit Séraphine. Le soir, en coiffant sa fille, elle sentit de nouveau cette odeur. Quand elle passa le peigne, une poussière grise tomba sur ses doigts. C’est quoi ça ? C’est le cadeau de Tatas, répondit Berty, la voix douce.
Un cadeau ? Oui. Comme ça, on reste ensemble même la nuit. Séraphine se dit que ce n’était là que des paroles d’enfants innocents et elle n’y prêta pas attention. Quelques jours plus tard, elle croisa une autre mère, Béatrice, à la sortie de l’école. Elle s’était déjà croisée sans jamais vraiment se parler. “Avez-vous remarqué un changement avec votre fille ?” demanda-t-elle à voix basse.
“Que voulez-vous dire ? La mienne, elle parle seule la nuit. Elle dit qu’à la nuit tombée, elle joue à l’école avec les autres. Séraphine la dévisagea décontenancé. Ce sont des rêves sans doute ? Dit Séraphine. Des rêves ? Chaque nuit à la même heure ? Non madame, ce n’est pas normal tout ça. Béatrice continua. Une amie à moi vivait à Dassa, là où enseignait cette maman Saill.
Vous savez ce qui s’est passé là-bas ? répondit Séraphine. Un incendie ? Oui, mais pas que ça. On dit qu’avant l’incendie, un enfant est mort en classe pendant la sieste, dit Béatrice. Séraphine sentit le sang quitter son visage. Vous êtes sûr ? Aussi sûr qu’on peut l’être quand personne n’ose en parler. Elle jeta un regard vers la classe, hésita.
J’ai voulu retirer ma fille, mais mon mari dit que ce sont des histoires et que cette maîtresse au moins, elle fait bien son travail. Son regard se perdit un instant. Alors, j’attends la fin de l’année pour lui changer d’école”, conclut-t-elle. Séraphine était seule face à cette situation. Son mari était décédé peu de temps après la naissance de sa fille.
Alors, elle restaule, assise près de la porte de la chambre de Bertille à écouter sa respiration. Minuit, 1h, 2h, silence, puis un murmure. Ils arrivent. La lampe de chevet s’éteignit brusquement. Dans l’obscurité, un bruit de pas minuscule raisonna sur le carrelage. Des pas d’enfants nu, glissant sur le sol.
Séraphine était incapable de bouger. Quand elle alluma son téléphone pour éclairer la pièce, il n’y avait que Bertille, endormie, paisible, un sourire au coin des lèvres. Les jours suivants, Séraphine Kibaro tenta de se convaincre que tout cela n’était que du stress. À l’école, la rumeur commençait à se répandre. Des mères échangeaient des regards inquiets près du portail.
Des enfants qui se levaient la nuit, des cauchemars, des mots murmurés dans le sommeil, toujours les mêmes phrases, les mêmes gestes. Madame Hortans, la directrice, essayait d’étouffer la panique. “Ce sont des histoires de parents”, disait-elle à son adjoint. “Les enfants imitent ce qu’ils entendent.
” Un matin, Béatrice, la mère du petit Simon, vint la voir dans son bureau. Elle paraissait épuisée. “Madame Hortans, je ne suis pas venue pour me plaindre”, dit-elle d’une voix brisée. “Que se passe-t-il ? Mon fils parle dans son sommeil. Chaque nuit la même chose. Faut pas réveiller les petits soleils. Les petits oui.
Et ce matin, il avait de la terre sous les ongles comme s’il avait creusé. La directrice fronça les sourcils. Ce sont des enfants, madame. Les cauchemars, l’éthique, ça passe. Non, madame Hortans, ce n’est pas un cauchemar. Je sais ce que j’ai vu. Elle sortit de son sac une petite boîte plastique. À l’intérieur deux morceaux d’argile noir.
J’ai retrouvé ça dans son lit. Ce même jour après la classe, Hortans convoqu maman Sailli. La maîtresse entra calmement son éternel sourire aux lèvres. Asseyez-vous, dit la directrice. Vous m’aviez parlé de l’école Sainte-Lucie à Dassa la dernière fois, n’est-ce pas ? Oui, madame. Hortens marqua une pause observant son visage.
J’ai entendu dire qu’elle avait fermé. Après un incident, maman Saillessa sans se troubler. Oui, c’est vrai. Un drame, un petit garçon. On ne s’y attendait pas. Il s’est endormi pendant la pause et il ne s’est pas réveillé. Elle soupira. Vous savez, dans nos métiers, on porte beaucoup sur les épaulle. Les parents ont besoin d’une explication, alors on cherche des coupables.
Hortans hocha lentement la tête. Et vous, vous étiez présente ? Oui, mais c’était pendant la pause. J’étais dehors avec d’autres enfants. Quand je suis revenue, tout était déjà fini. Sa voix demeurait douce, posée, trop calme peut-être, mais rien d’anormal dans ses mots. C’est triste, continua-t-elle. Ce genre d’événement vous marque pour la vie.
Après ça, j’ai voulu recommencer ailleurs dans un endroit plus tranquille. Vous comprenez que ce genre d’histoire peut inquiéter les parents ? Dit la directrice. Bien sûr, madame, je comprends tout à fait et je ne veux causer de soucis à personne. Maman Saill esquissa un léger sourire presque humble.
Je fais simplement mon travail. Les enfants m’aiment bien, je crois. Ils se sentent en sécurité avec moi. Hortens l’observa encore un instant. Tout semblait parfaitement normal. Très bien, dit-elle enfin. Vous pouvez y aller. Merci madame. La maîtresse se leva puis ajouta d’une voix tranquille : “Vous savez, les enfants ont parfois des rêves à cet âge-là.
Il ne faut pas trop s’en alarmer.” “Je sais”, répondit Hortans. “Bonne soirée, madame la directrice.” Elle sortit doucement. Les parents parlaient bas à la sortie. Il paraît que les chats rôent même la journée. Des chats ? Oui, trois. On dirait qu’il montent la garde devant la salle du préscolaire.
Hortens, la directrice observa la scène un matin. Effectivement, ils étaient là, alignés sur le muret, immobile, leurs yeux jaunes fixés sur la porte où travaillait maman Saill. Quand la cloche sonna, les animaux se dispersèrent sans bruit, comme s’ils obéissaient à un ordre muet. Cette nuit-là, le gardien de l’école Pierre entendit du bruit, un frottement comme si quelqu’un balayait la cour à main nue.
Il sortit avec sa lampe torche et là, au centre de la cour, il vit des empreintes d’enfants parfaites, formant un cercle autour du vieux manguier. Elle n’était pas récente. La poussière en recouvrait déjà les bords. Mais quand il pointa sa lampe sur la salle du préscolaire, il vit une ombre. Quelqu’un se déplaçait lentement.
Pourtant, la classe était censée être vide. Il s’approcha, la porte grinça. Un souffle glacé sortit de la pièce, éteignant sa lampe torche. Dans le noir, il entendit un murmure. Ne dérange pas le sommeil. Pierre hurla. Le lendemain, on retrouva la lampe torche au sol près du manguier. Lui avait quitté son poste sans explication.
Pendant ce temps, Séraphine luttait à la maison. Elle tenta de prier à voix haute près du lit de sa fille un soir. Cette dernière ouvrit les yeux et dit : “Tatas n’aime pas qu’on prie sans elle. Séraphine resta les yeux écarquillées. “Assez !” cria-t-elle soudain, la voix brisée. Elle attrapa Bertille par les épaules, la secouant doucement, sans savoir si elle voulait la réveiller ou la ramener à elle.
Mais la petite la regardait sans la voir, les lèvres encore frémissantes. La peur céda la place à une colère impuissante, celle d’une mère qui sent qu’on lui vole son enfant sans pouvoir rien faire. Séraphine commença par prier dans sa chambre pour sa fille. Sa voix tremblait, ses mots se perdaient. À l’école, la tension monta encore.
Un instituteur du primaire refusa de venir enseigner. “Je ne peux plus”, dit-il à Hortens. “Chaque matin, je trouve de la poussière dans mon cahier, même fermé, et j’entends des pas d’enfants dans ma chambre la nuit.” La directrice voulut rire, mais se retint. Ce soir-là, avant de partir, elle décida de retourner dans la salle du préscolaire seule.
Quand elle ouvrit la porte, une vague d’air froid la frappa. Le pot d’argile était posé sur le bureau d’où s’échappait une fumée noire qui ne se dissipait pas. Sur les murs, des dessins d’enfants, mais au lieu de soleil et de fleurs, il représentait des yeux, des mains et des visages sans bouche.
Hortans sentit ses jambes fléchir. Elle recula lentement jusqu’à heurter quelque chose de mou. Elle se retourna, un chat la fixait assis sur le sol. Il ouvrit enfin la bouche. Un son r humain s’en échappa. Elle est revenue. Le cri de la directrice raisonna dans toute la cour. Mais au matin, quand les enseignants arrivèrent, il ne restait d’elle qu’un châle posé sur la poussière et un chat noir dormant paisiblement à côté.
La nouvelle se répandit vite. La directrice, madame Hortans avait quitté la ville sans prévenir. Du moins, c’est ce que dit l’administration. Quelques semaines plus tard, une nouvelle directrice, madame Adelle, une femme énergique et souriante, fut nommée à sa place. Un soir, l’institutrice Nadia resta pour corriger des cahiers.
Vers 21h, elle entendit des voix d’enfants venant de la cour. Des rires, des murmurs, des pas légers. Pensant à une farce, elle sortit et là, elle les vit. Une dizaine d’enfants marchant lentement en cercle. Leurs yeux étaient fermés, leurs lèvres bougeaient en rythme. Dors, petit soleil, dor ! Au centre du cercle, quelque chose était posé au sol, un petit pot d’argile fendu et derrière eux, dans l’ombre, une silhouette adulte les observait.
Nadia sentit ses jambes trembler. Elle ferma les yeux et voulut crier, mais sa voix resta bloquée dans sa gorge. Quand elle rouvrit les yeux, la cour était vide, seulement le vent et la poussière qui tournoyait. Était-ce une hallucination ? Se demanda-t-elle. Le lendemain, les enfants arrivèrent à l’école souriant.
Aucun souvenir de la nuit, mais sur leurs bras, des traces fines d’argile comme des bracelets. Maman Saill entra dans la classe radieuse. Mes petits soleils sont bien reposés. “Oui, tata !” répondirent-ils d’une seule voix. Pendant ce temps, Séraphine Kibaro s’enfonçait dans la peur. Bertil ne mangeait presque plus.
Séraphine se posta près du lit de sa fille, la Bible ouverte sur ses genoux. Elle se pencha pour lui caresser le front et recula brusquement. Sa fille avait les yeux ouverts, complètement blancs. “Maman, tu ne dois pas la contrarier”, murmura-t-elle. “Qui ça ?” Tata Sailli ? Elle dit que tu veux la faire partir. Séraphine se mit à pleurer.
Elle comprit qu’elle ne pourrait pas lutter seule. Le lendemain, elle alla chercher de l’aide auprès du pasteur de son église. Augustin l’écouta et dit simplement : “Ce que vous décrivez n’est pas nouveau. Cette femme porte quelque chose, une ancienne alliance. Vous devez prier et me laisser venir à l’école.” 3 jours plus tard, Augustin arriva à Sainte-Bernadette avec l’accord de madame Adelle.
Il était accompagné de Séraphine. Maman Saill les accueillit comme toujours avec un sourire paisible. “Quelle agréable visite !”, dit-elle doucement. Nous venons prier pour les enfants”, répondit Augustin. Une simple bénédiction. Bien sûr, homme de Dieu, les prières sont toujours les bienvenu. Ils entrèrent dans la salle de classe.
Les enfants étaient assis bien droit, silencieux. Augustin ouvrit sa Bible et commença à réciter les psaumes. Au bout de quelques secondes, un bruit sourd se fit entendre. Le petit pot d’argile posé sur le bureau vibrait tout seul. Une fissure apparut à sa surface, fine d’abord, puis de plus en plus large.
Une odeur forte remplit la pièce, un mélange de cendre et de sang séché. Les enfants se levèrent lentement sans qu’on le leur demande, ils formèrent un cercle autour du pasteur et de Séraphine. Leurs lèvres bougeaient en même temps. Dors, petit soleil, dors. Le ton était doux, presque chanté, mais leurs yeux restaient vides.
Maman Saill s’approcha lentement. Sous la lumière, son visage semblait changer. Sa peau devenait terne, grisâtre, comme recouverte de poussière. “Vous n’auriez pas dû venir ici”, dit-elle. Sa voix n’était plus la même. On aurait dit deux voix qui parlaient en même temps. Augustin leva la main. “Au nom du Seigneur Jésus s’écria-t-il.
Quitte ce lieu ! Maman Saï répondit d’une voix basse mais distincte. Ce lieu m’appartient et je garde ses enfants. Ils sont bien ici. Elle leva la main à son tour. Le pot d’argile explosa. Une onde invisible traversa la salle. Les vitres tremblèrent. Les tables se renversèrent. Le pasteur fut projeté violemment contre le mur.
Séraphine tomba à genoux, les mains sur les oreilles. Les enfants s’effondrèrent tous en même temps, comme endormis. La salle devint soudain silencieuse, étouffée. Quand Séraphine reprit ses esprits, maman Saill avait disparu. Le pasteur Augustin gisait au sol, respirant faiblement. “Elle est partie”, murmura-t-il, “Mais pas loin.
Où ? Je ne sais pas encore. Les élèves furent renvoyés chez eux pour raison de sécurité”, disait-on. Le lendemain, les enfants se portèrent mieux sauf Bertil. Séraphine Kibaro n’avait pas fermé l’œil. Bertil dormait encore, mais son souffle était sacadé comme si elle rêvait de courir. Mais parfois, au milieu du silence, un murmure glissait entre ses lèvres.
Dor, petit soleil, dore. Le médecin avait parlé de choc nerveux sans autre explication. Le soir tombait quand on frappa à la porte. C’était le pasteur Augustin. Il entra sans un mot, la Bible contre la poitrine. Le visage de l’homme était marqué, fatigué, mais ses yeux restaient durs. “Où est-elle ?” demanda-t-il.
“Dans sa chambre !” répondit Séraphine, la voix brisée. “Et vous dites qu’elle murmure encore ?” “Oui, même endormie. Et parfois, on dirait qu’elle écoute quelqu’un.” Le pasteur acquissa lentement. “Je l’ai senti. Cette voix n’est pas partie. Elle s’est déplacée, mais elle écoute encore. Il entra dans la chambre de Bertille. L’air y était dense, chargé d’une odeur de terre mouillé.
Tout à coup, un courant d’air glacial traversa la pièce. Les rideaux se soulevèrent. La lampe vailla. Une silhouette se tenait dans un coin de la chambre. Maman saill. Ses yeux brillaient dans la pénombre. Vous n’auriez pas dû venir ici, dit-elle doucement. Ce n’est pas ta maison répondit Augustin. Et pourtant, c’est ici que dort mon petit soleil.
Tu ne comprendras jamais. Je comprends assez. Tu veux ce qui n’est plus à toi ? Répliqua Augustin. Regarde-la, elle ne souffre pas. Elle est bien avec moi. Dit maman Saill. Séraphine éclata en sanglot. Rendez-moi ma fille, elle n’est pas à toi répliqua maman Saill. La voix soudain changée. Deux voix mêlées, une humaine, l’autre ancienne.
Elle m’appartient depuis le début. Le pasteur leva sa main. Au nom de Jésus-Christ, je t’ordonne de partir. Un vent violent fit trembler la pièce. Maman Sa recula hurlant, ses traits se déformant sous la lumière. Son visage se couvrit de fissures d’où s’échappait une fumée grise. “Tu crois me chasser ?” souffla-t-elle.
“Tu es déjà condamné ?” répondit le pasteur. Une prière ancienne s’échappa des lèvres de maman saill. Une onde brûlante traversa la maison faisant trembler les murs. Un cri inhumain remplit la pièce et soudain le silence. Le corps de maman Sailli s’effondra lentement, se désagrégeant en une fine poussière d’argile.
Elle se dissipa dans l’air comme une fumée qui rentre dans le sol. Berty ouvrit les yeux. Son regard était vide un instant, puis elle se mit à pleurer doucement. Maman ! Séraphine la serra contre elle, sanglotant. Le pasteur althan dit : “C’est fini !” Mais son regard glissa vers le sol. Là où se tenait maman saill, la poussière dessinait encore une silhouette agenouillée.
Cette nuit fut lourde, sans vent. Le quartier dormait profondément. Vers 2h du matin, une lueur rouge traversa les vitres de l’école Sainte-Bernadette. La salle du préscolaire semblait brûler de l’intérieur. Le feu ne faisait aucun bruit. Les flammes se tordaient sans fumer comme retenu par une force invisible.
Puis, sans prévenir, la lueur s’éteignit. Tout redevint noir. Au lever du jour, Madame Adelle arriva la première. Les autres salles étaient intactes. Seul celle de maman Saill avait noirci. Les murs couverts de suit, le plafond fendu, le bureau réduit à un amat de bois brûlé. Madame Adelle cherchait une explication rationnelle. Court-circuit, sabotage, mais rien ne collait. Les cours furent suspendus.

Il fallut plusieurs semaines avant qu’on attribue une nouvelle salle au préscolaire. Certaines mères retirèrent leurs enfants, d’autres hésitaient à revenir. Les cours reprent au bout d’un mois. Les enfants furent installés dans une autre salle avec des tables neuves et des murs fraîchement peints. Tout semblait redevenu normal.
Maman Saï n’avait jamais été revue. Aucune trace d’elle. Madame Adelle, de son côté évitait d’en parler. Elle disait seulement certaines choses ne s’expliquent pas. Chez les Kibaro, la vie reprit doucement. Bertil recommença à parler, à dormir normalement. Séraphine se persuada que tout cela appartenait désormais au passé.
Quelques semaines plus tard, un dimanche matin, Séraphine se rendit au culte. Elle croisa le pasteur Augustin à la sortie. “Comment va votre fille ?” demanda-t-il. “Mieux, je crois. Elle dort bien maintenant.” Il la regarda un instant comme s’il hésitait à parler. Continuait de prier. Les choses de la nuit ne disparaissent pas toujours d’un coup.
Elle hoa la tête sans répondre. Et quelque part, sous le vieux manguier de l’école, le vent murmura encore : “Dors, petit soleil, dor ! L’éducation et la bienveillance doivent toujours être guidés par la pureté de l’intention, car l’esprit d’un enfant est une terre fertile. Ce qu’on y sème, qu’il soit amour ou peur, y grandira.
Ce qui semble doux, rassurant ou bienveillant peut parfois dissimuler une influence sombre. La prudence et le discernement sont nécessaires, même face à ce qui paraît inoffensif. La peur affaiblit, mais la foi et la prière peuvent briser les chaînes de ce qui nous dépasse. Le courage spirituel protège plus sûrement que la raison seule.
Merci d’avoir suivi cette histoire. Ton soutien compte énormément. Alors pense à t’abonner, à laisser un petit j’aime et retrouve-moi samedi 18h15 pour une nouvelle histoire.
News
À l’Âge de 50 Ans, Laeticia Hallyday ne se RETIENT PLUS sur David Hallyday !
À l’Âge de 50 Ans, Laeticia Hallyday ne se RETIENT PLUS sur David Hallyday ! Moi-même ou de mon inconscient…
À 40 ans, Cyril Féraud brise le silence sur son mariage et son partenaire, choquant le monde entier.
À 40 ans, Cyril Féraud brise le silence sur son mariage et son partenaire, choquant le monde entier. Je peux…
Après 9 ans de divorce, Frédéric Lopez a révélé une vérité choquante qui a secoué le monde entier ?
Après 9 ans de divorce, Frédéric Lopez a révélé une vérité choquante qui a secoué le monde entier ? C’est…
Laura Smet en larmes: le secret déchirant qu’elle révèle enfin à propos de son père, Johnny Hallyday.
Laura Smet en larmes: le secret déchirant qu’elle révèle enfin à propos de son père, Johnny Hallyday. C’était une période…
CHOC : Miss France 2026 : Le jury final de célébrités est révélé !
Miss France 2026 : Le Jury Composé de Célébrités Enfin Dévoilé Le lundi 24 novembre 2025, à moins de deux…
“Je lis bien des choses à mon sujet” : Miss France 2026, Miss Tahiti sort du silence face aux accusations à son égard
Miss Tahiti 2026 : La Réponse de Hinaupoko Devèze Face aux Accusations de Mauvais Comportement Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti et…
End of content
No more pages to load






