Le clan de milliardaires le plus secret de France : l’histoire de la dynastie Mulliez…

Alors que Bernard Arnaud, Xaviennel ou les pétancours font la couverture des magazines, Patrick, Gérard, Arnaud ou Viané Mulier, eux cultiv la famille Mulier. La famille Mullier, ce sont les Milers. Pourtant, chaque semaine, 6 millions de Français poussent sans le savoir la porte d’un magasin de l’Empire Müer.

 Auchamp Décathlon, le Roi Merlin, Noroto, Boulanger, Saint-Mlou, Kiabi, Jules, Cultura, Flunch, on estime que 10 % de toutes les dépenses des Français finissent dans les poches des 1500 héritiers de la dynastie Mulier. Une dynastie liée par le sang, la religion, l’argent et les contrats. Alors, comment une modeste famille catholique du nord a-t-elle bâti le groupe non côté le plus puissant de notre pays ? Laissez-moi vous conter l’histoire de la galaxie Mulie.

Début du 20e siècle à Roubet, une ville noire de fumée rythmée par le bruit des usines. On l’appelle la ville aux miles cheminées. C’est ici que née le premier millier de notre histoire. Sa famille vit dans cette région ouvrière du nord marquée par deux piliers, le textile et le catholicisme.

 Famille nombreuses, éducation stricte, on y prêche le travail, la discrétion et l’austérité. Louis Müer est le fils d’un fabricant de tissu. Il n’est pas pauvre mais il n’est pas non plus riche. Rien ne le prédestine en tout cas à bâtir un empire. Mais un mariage va bientôt tout changer. Louis épouse Marguerite Laienne, issue de la bourgeoisie roubésienne, elle apporte avec elle un solide carnet d’adresse et surtout une dote.

 Difficile de connaître le montant exact, mais on sait que cela leur permet dès 1904 d’ouvrir leur premier atelier de retage de laine. Un petit atelier, une poignée d’employé mais ni d’éclair, produire local, vendre vite, éviter les intermédiaires. En bref, c’est un circuit court avant l’heure. Rapidement, le modèle fonctionne.

 Dans les années 30, la famille commence à s’enrichir. Le nom Mulier commence à circuler chez les notables de Roubet. Puis vient la seconde génération avec leur fils Gérard Mully. En 1943, Gérard ouvre un premier magasin à Poitier sous le nom les textiles d’art. Très vite, il va rebaptiser la boutique au fil d’art. Le nom va évoluer plusieurs fois jusqu’à devenir fil d’art avec un F, puis enfin fil d’art avec un pH.

 À travers ce changement de nom, c’est tout un positionnement qui se précise, moderne, accessible et surtout spécialisé dans la laine et les collants. Mais ce n’est pas le nom qui fait le succès de Fildart, c’est le modèle. Gérard Innove avec une idée simple et puissante, la franchise. Plutôt que de dépenser des fortunes pour ouvrir chaque boutique lui-même, il propose un modèle gagnant gagnant.

 Des commerçants peuvent ouvrir leur propre magasin sous le nom fil d’art. Ainsi, ils profitent de la notoriété de la marque, des produits déjà testés et surtout d’un savoir-faire qui est éprouvé. Pour la famille Mullier, c’est un levier extraordinaire. Ils accélèrent leur croissance sans devoir financer chaque nouveau point de vente.

 Moins de risque, plus de vitesse. Chaque boutique ouverte par un franchisé, c’est un morceau de l’empire qui pousse s’empuiser dans la trésorerie familiale et ça fonctionne. Alors certes, les muliers ont un sacré coup de pouce avec le mariage et la dote associée, mais ils n’ont pas trouvé la formule magique en un claquement de doigts.

 Il leur a fallu près de 20 ans pour affiner le modèle, tester, corriger et apprendre. Et ensuite, il faudra encore deux décennies supplémentaires pour voir cette méthode porter ses fruits à très grande échelle. La famille a donc passé 40 années dans une certaine incertitude sans relâcher les efforts, sans jamais abandonner.

 Il faudra attendre 1956 pour que l’idée soit réellement concrétisée. Les premières franchises Philart fleurissent dans toute la région puis même dans toute la France. C’est un carton. La famille Mülier semble à ce moment intouchable. Riche, respecté, unisi, mais un détail va tout faire basculer. Dans les années 60, la crise du textile frappe de plein fouet.

 Les usines ferme les unes après les autres sous la pression des prix. La délocalisation à marche forcée vers l’Asie écrase le secteur. Même les entreprises les plus solides commencent à vacillir. La famille Mulier aurait pu sombrer avec le textile, mais au contraire, elle va saisir cette crise afin de bâtir son empire. 1961 à Roubet.

 Dans une vieille usine Fil d’art à l’abandon, Gérard Mulier transforme un espace vide en une suérette. Pas de permis de construire, pas de business plan en béton, juste une intuition. Copier ce qu’il a vu chez Carrefour et l’adapter à sa sauce. Le quartier où se situe cette première suérette s’appelle les Hahamps. Vous l’aurez compris, il nommera ce premier magasin en hommage au quartier Auchamp.

Mais au début, rien ne fonctionne. Trop petit, trop cher, trop différent et pire, son père Louis est sceptique. Nous sommes une famille d’industriel, pas des épiciers. Louis lui lance alors un ultimatum. Tu as 3 ans pour faire marcher cette affaire, pas un jour de plus. Si ça ne décolle pas, Gérard devra tout arrêter.

 Alors, il se retrousse les manches. Il décide d’apprendre auprès des meilleurs et part à la rencontre de Michel Fournier de Carrefour et d’Edouard Leclerc. Il comprend à ce moment-là une chose essentielle. Ce ne sont pas les marges qui font la richesse, ce sont les volumes. Gérard décide de tout casser. Il applique donc des marges microscopique, en particulier sur un produit très précis, le whisky.

L’idée est plutôt maline. À l’époque, les hommes font rarement les courses. Le paris de Gérard, c’est que les hommes, ces sacrés macho viendront faire les courses s’ils trouvent du whisky au prix de l’eau et ensuite, ils en parleront à leurs femmes et cela amènera toute la famille à faire ses courses chez Auchamp. Le plan fonctionne à merveille.

Peu à peu, les clients affluent, hommes, femmes et enfants, la machine au champ est lancée. Mais ce qui fait vraiment la différence se trouve en arrière des boutiques, la culture de l’entreprise. Gérard connaît ses salariés, il les écoute, il préfère un employé de rayon motivé à un diplômé au tempin.

 Il aime à répéter plus on est haut, plus il faut aller écouter ceux qui sont proches des clients. L’ambiance chez Auchamp est alors unique. Un salarié dira plus tard “On est piqué au champ le matin et le soir.” En quelques années, la petite suérette devient un géant. Mais Gérard, lui ne s’arrête pas là.

 Il a compris une chose, le modèle du discount fonctionne. Alors, pourquoi se limiter à l’alimentaire ? Auchamp, ce n’est que le début. La famille Mülier va inventer un modèle unique en France, un écosystème familial entièrement intégré. En 1967, Gérard Müer ouvre son 3è auchamp à Anglo, près de l’île, un supermarché planté au milieu d’un vaste terrain vide.

 Un jour, il observe les allées venues sur le parking et il se pose une question très simple. Pourquoi se contenter de vendre de la nourriture alors que les clients sont déjà là stationnés ? Gérard imagine alors un espace nouveau et unique, un lieu où les gens viennent faire leurs courses mais aussi manger un bout, acheter des vêtements et même réparer leur voiture.

Tout ça sans jamais bouger de leur parking. Le concept est né et ça s’appelle la galerie marchande à la française. Un hachamp au centre et tout autour un écosystème d’ancienne complémentaire. Chez les muliers, ça s’appelle la marche en escade. Chaque occhamp attire les foules et tout autour, chaque boutique capte un morceau du temps et surtout du portefeuille des clients au champ.

 La magie dans tout ça, c’est que toutes ces boutiques appartiennent à la famille. Afin de verrouiller le modèle, il crée alors une foncière nommée Citrus qui existe toujours. C’est elle qui possède les terrains, construit les bâtiments et gère les loyers. Chez les Auchans, tout est millimétré. Le parking est commun, moins de frais, plus de fluidité.

 Les enseignes sont choisies pour se compléter et non se concurrencer. Et surtout, chaque loyer versé revient à la famille. À partir de là, il suffit de dupliquer. Un terrain libre près d’un hochamp, un besoin repéré, un cousin motivé, une nouvelle enseigne voit le jour. Un par un, les piliers de la galaxie Mülier commencent à apparaître.

En 1963, c’est le cousin Gonzag Mülier qui lance Saintmelou, une entreprise spécialisée dans la moquette et les tapis. Son idée proposait des sols faciles à installer pour les familles qui emménagent dans des logements neufs. Puis en 1970, c’est autour d’Éric Derville, l’époux d’une cousine mulier de lancer nord auto.

 Son idée à lui, faire un centre auto tout en un, vidange, pneus, batterie, tout ça sans rendez-vous et surtout avec des prix cassés. En 71, Gérard teste une autre intuition pour sa marche en escadre, faire rester les clients à midi. Il crée alors Flunch, la contraction de Fast Lunch. Un service simple, pas cher, installé directement dans une galerie d’anglo.

 La même année, Fildar lance Pimpkiy, une marque de prête à porter féminin. Elle vise une clientèle jeune, moderne, citadine avec des collections renouvelées régulièrement. En 76s, c’est Michel Leclerc, un autre cousin qui a son déclic. Ce Lecler-là n’a aucun lien avec Michel Leclerc, le créateur des supermarchés et ponl le Michel Leclerc version Mulier avec un cul.

 Donc c’est un passionné de sport qui veut créer un grand magasin pour regrouper tous les équipements au même endroit. Il veut appeler ça Deécathlon, un clin d’Å“il aux 10 épreuves olympiques. Ce concept est tout simplement unique à l’époque. Tout le sport est enfin accessible sous un même toit à des prix très faibles.

 En 1978, la famille s’attaque à l’habillement familial avec Kiabille, des vêtements pas chers. bien présenté pour habiller toute la famille sans exploser les budgets. Un an plus tard, en 79, ils entrent dans le bricolage avec un rachat stratégique, le roi Merlin. L’enseigne est alors à ses débuts et compte seulement 33 magasins.

Aujourd’hui, c’est le géant que vous connaissez tous. En 83, c’est l’électroménager qui y passe avec Boulanger, le Paris installer les magasins en périphérie sur les mêmes terrains cochants pour créer du flux croisé entre les enseignes. En 96, il rachète Camaille Hom qu’ils vont rebaptiser Jules, une marque dédiée à la mode masculine avec un positionnement jeune et urbain.

 Et enfin, pour compléter l’écosystème, ils vont lancer Cultura, une librairie. À chaque fois, la recette est exactement la même. Des Pribatas, des emplacements stratégiques, une ambiance familiale et des synergies. Le client croit changer d’univers. En réalité, il reste dans la même galaxie, celle des mulis.

 Avec le temps, cette galaxie grandit et avec lui le nombre d’héritiers, beaucoup d’héritiers. Aujourd’hui, ils sont plus de 1500. 1500 membres de la même famille, liés par un même nom, mais aussi par des intérêts financiers qui sont colossaux. Alors, comment fait-on pour garder le cap ? Pour éviter les guerres d’ego, les conflits de pouvoir, les visions qui s’opposent lorsqu’on a autant de personnes à gérer ? Et bien encore une fois, la famille a trouvé une solution.

Une idée presque folle sur le papier, une structure unique, inconnue du grand public et pourtant au cÅ“ur de tout cet écosystème. C’est une autre invention familiale et c’est peut-être la plus brillante de [Musique] toutes. C’est une invention discrète, mais sans elle, tout se serait probablement effondré.

 Créé en 1955, l’association familiale Mulier, la FM n’est ni une simple holding ni un club privé. Sa charte est directement inspirée ni plus ni moins de la doctrine sociale de l’église. Cette doctrine a été formulée en 1891 par le pape Léon X qui défend une vision chrétienne du capitalisme. La propriété privée, oui, mais orientée vers le bien commun, la dignité humaine et le partage.

 C’est une structure unique au monde. Une sorte de mini république familiale imaginée pour éviter ce que vivent tant de dynasties. L’implosion. À l’époque, la famille grandite. Les entreprises aussi. Il faut donc un système, un ciment. Alors dans la station balnière d’Ostend, les Muliers signent un pacte, un serment, tout dans tout.

 Autrement dit, tout le monde possède tout, mais pas forcément dans les mêmes proportions. Le but ? Chacun touche les fruits des entreprises, même s’il n’y travaille pas. Et surtout éviter que l’un vende ses parts à l’extérieur. Dans la FM, aucun héritier ne détient directement au champ d’écathlon ou Kiabi. Ils détiennent tous des parts de l’AFM et la FM détient tout le reste.

 C’est ce que certains appellent le communisme actionnarial. Un modèle rare fondé sur la solidarité et la longévité. Pas de cotation en bourse, pas de session départ hors du clan et chaque 1er juillet, un rituel. Les membres de la famille Mulier se retrouvent lors d’un congrès où ils peuvent racheter ou revendre des parts de la FM.

 Mais attention, ces échanges se font uniquement entre aucun outsider n’est admis. La FM fonctionne comme un état dans l’État avec ses institutions, ses rituels et surtout ses règles. Il y a d’abord le familio office baptisé Mobilis. Dans cette structure, 100 salariés sont employés à plein temps pour gérer les milliards de la famille Mullier.

 Mais ce familier Office a aussi la mission de former les jeunes Muliers et à accompagner leur projet. C’est le cerveau financier du clan. Ensuite, la commission Affecétatis. Son objectif principal, Å“uvrer d’arrache pied à maintenir l’unité du clan. Elle veille à transmettre l’esprit de famille, à créer du lien entre toutes les générations et à éviter les ruptures internes.

 On organise des âgés festives, des voyages de cohésion, des retraites en monastère ou des weekends à thème pour les plus jeunes. Et enfin, le cercle des entrepreneurs, un incubateur maison ouvert à tous les cousins. S’ils ont une idée, ils peuvent la présenter dans l’incubateur et s’ils arrivent à convaincre, ils repartent avec du soutien, expertise juridique, financière, conseil et même parfois avec un investissement.

 C’est ainsi que plus de 45 projets en vue le jour allant d’un bar à jazz situé à Lyon à une marque d’équitation technique Horse Pilot. Chez les muliers, la fortune est collective mais l’initiative doit rester personnelle. Dans cette grande machine, rien n’est laissé au hasard. Les conjoints peuvent dans certains cas détenir départ mais attention en cas de divorce la règle de la FM est claire.

Ils sont priés de les restituer. Car une chose est non négociable. Seuls les descendants directs de Louis et Marguerite Mulier peuvent être actionnaires. Même les enfants héritiers doivent passer par un parcours d’intégration, formation, weekend thématique, rituel de cooptation. On peut épouser un millier, on peut même le quitter mais pas avec des parts de la FM.

 Aujourd’hui, les miliers sont plus de 1500 et environ 800 sont directement impliqués dans les activités de la FM. Et pourtant, aucun éclatement, aucune OPA, aucun démantellement, aucune crise. Les Miliers ont réussi là où tant d’autres dynasties ont échau. Ils ont fait mentir la règle du capitalisme familial. La première génération crée, la deuxième gère, la troisème dilapide.

Ce qui est encore plus fascinant, c’est que tout cela se fait dans la discrétion absolue. Vous connaissez Bernard Arnaud ou Xavier Niel, mais qui connaît Gonzag, Arnaud ou Vian Mulier ? Chacun de vos besoins, chacun de vos achats peut venir enrichir un membre du clan Mulier. et vous ne le saurez jamais.

 Ils sont partout mais ils sont invisibles et ce n’est pas un hasard. Ce fonctionnement hermétique a été savamment orchestré. Peu d’interview, jamais de polémique, aucune exposition superfou. Même leurs locaux sont sobres. Ils rejettent les signes extérieurs de richesse, préfèrent les transports en commun et portent des vêtements de leurs anciennes.

 Gérard Mulier lui-même a refusé une Mercedes offerte par ses enfants pour l’essence, disait-il, pour l’exemple surtout. Une phrase résume leur philosophie : “Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit.” Alors bien sûr, tout cela suscite de l’admiration mais aussi des interrogations car derrière cet empire familial certaines contreverses sont venues mettre en péril l’image du discret non mullier.

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Quand on bâtit un empire, on attire forcément les critiques et la galaxie Müer n’y échappe pas. D’abord, il y a la discrétion. Trop de discrétion selon certains. Rappelez-vous, 10 % du commerce français est entre les mains d’une seule famille. Mais aucun contrôle public, aucune cotation en bourse, aucun compte publié et ça ça dérange.

 Ensuite, il y a les fameuses adresses. Beaucoup de milliers vivent à Néchin, un petit village belge à quelques kilomètres de la frontière française. Une rue là-bas porte même un surnom, la rue des mulins. Coïncidence, pas vraiment. La fiscalité en Belgique est bien plus douce. Ajouter à cela des holdings au Luxembourg, des prêts en interne sans intérêt, officiellement, tout est légal mais pour l’opinion publique, ça commence à faire beaucoup.

 Et puis, il y a eu l’affaire à Linéa. En 2020, en pleine crise du Covid, l’enseigne est en grande difficulté. Un plan social menace les 1000 emplois. 17 magasins doit fermer. Grâce à un dispositif exceptionnel de l’État, 180 millions d’euros de dettes sont effacées. La famille Mulier remet 62 millions d’euros sur la table pour acheter l’entreprise.

 Mais derrière cette opération se cache une réalité plus dure. Des fournisseurs, des créanciers ne seront jamais remboursés. Bilan pour les Mulliers, 118 millions d’euros gagnés dans l’opération. Légal encore une fois, mais très critique. Et pour finir, il y a eu les dividendes de décembre 2024. Auchamp est en difficulté.

 Le modèle vieillit mal face à Leclerc, face à Lidl ou encore Amazon. Alors auchamp annonce un plan social massif, 2400 emplois sont menacés. Mais de l’autre côté du groupe, Decathlon verse 1 milliard d’euros de dividende aux actionnaires. Mauvais timing, même en interne, tout n’est pas si simple. Avec plus de 1500 membres dans la FM, les désaccords existent forcément.

Certains héritiers se sont même éloignés. Alors, la vraie question, c’est celle-ci. Combien de temps encore la machine mullier pourra-t-elle avancer sans se fissurer ? Quand on regarde les chiffres, c’est vertigine. L’Empire Mulier, c’est 130 anciennes réparties dans tous les secteurs du quotidien.

 De la grande distribution au bricolage, du sport, à l’habillement. Chaque semaine, ce sont plus de 6 millions de clients qui passent chez Auchamp. Au total, le chiffre d’affaires cumulé tourne autour des 100 milliards d’euros par an. C’est plus que le géant mondial du luxe, la première entreprise française LVMH. La fortune professionnelle de la famille Mülier est estimée à 28 milliards d’euros.

 Mais selon d’autres méthodes de calcul, en comptant notamment l’immobilier et les participations cachées, certaines sources parlent de 50 milliards d’euros. Cela les place tout en haut du classement des Français les plus riches au côté des Bernards Arnaud et de la famille Hermè. Mais là où les miliers frappent fort, c’est dans leur stratégie.

 Ils réinvestissent presque tout, jusqu’à 90 % de leur profil. Pas de jet privé. Pas de très peu de signes extérieurs de richesse. Les Miliers sont aussi les premiers employeurs privés de France. À travers le monde, ce sont plus de 650000 salariés qui vivent d’un salaire versé par le groupe. Certains les admirent pour ça, d’autres critiquent leur méthode, leur silence et leur pouvoir.

 Mais une chose est sûre, la famille Mülier n’est pas prête de disparaître. Edouard est accusé de tuer le commerce local. Sur un plateau télé, il ira même jusqu’à provoquer l’un de ses anciens adversaires en lui ramenant ses deux petites dents perdu pendant une bagarre. Nike à l’échelle mondial réalise 47 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

 Du côté de Coca-Cola, on est à 43 milliards. Lecler les dépasse tous les deux. Plutôt que de vendre aux épiciers, il décide de vendre directement aux clients. Et pour se démarquer, il décide d’aller encore plus loin en vendant à prix coûtant. Il s’approprie le prénom de son propre père. Michel devient Michel Edard, un geste hautement symbolique.

 Je prolonge ton nom mais je ne veux pas être toi.