Le pacte : S’il ne dépense pas 20 millions chaque jour… il meurt.

David Kanza, un jeune homme noir de 27 ans au teint foncé, vit dans l’un des quartiers les plus négligés de Kinshasa. Sa chambre est minuscule, à peine 6 m². Les murs sont fissurés, moisis par endroit. Le sol en ciment est nu. Il n’y a ni ventilateur ni matelas décent, juste un vieux matelas déchiré posé à même le sol qui sent l’humidité et le désespoir.

 David est assis là, torse nu, le regard vide, fixé au plafond comme s’il espérait y lire une réponse. Son ventre gronde. Cela fait deux jours qu’il n’a rien mangé. Pas même un reste, pas même un sachet d’eau. Autour de lui, tout est silence. Seule une petite bougie posée sur un bidon vide éclaire faiblement la pièce. Son téléphone est éteint depuis 3 jours.

Plus de crédit, plus de batterie et de toute façon, personne n’appelle. Hier, Mélissa, sa copine, l’a quitté. Après 3 ans de relation, elle a lâché d’un ton froid, presque méprisant. Je ne peux pas continuer avec quelqu’un qui n’a aucun avenir. Je veux avancer dans ma vie. Elle est partie sans se retourner.

Aujourd’hui, ses amis enfin, ceux qu’il croyaient être ses amis, se sont moqués de lui encore. David, ce gars-là va finir vendeur de crédit ou pire, clochard, il a tenté de demander de l’aide juste un peu. Un billet de 2000, un petit job, n’importe quoi. Mais les regards se détournent, les excuses sont faciles.

 Désolé, frère, c’est chaud aussi chez moi. Appelle-moi demain. ou pire, on le laisse en vu. Ce soir-là, David est seul, plus seul qu’il ne l’a jamais été. Le silence est pesant. Même la ville, habituellement bruyante, semble avoir oublié son existence. Il se couche sur le sol froid, enveloppé d’un vieux pagne troué.

 Il ferme les yeux, mais le sommeil ne vient pas. Ses pensées sont sombres. Il se sent inutile, invisible, rejeté par le monde entier. Dans un murmure presque inaudible, il parle à la nuit. Dieu, les esprits, n’importe qui. Si quelqu’un m’entend, sortez-moi de cette vie. Je suis prêt à tout, même à faire un pacte.

 Puis il ferme les yeux sans savoir que ce soit allait changer sa vie à jamais. Le lendemain, David ouvre les yeux et sursaute. Il n’est plus dans sa chambre pauvre. Il est allongé dans un lit immense, drap en soi, dans une suite de luxe à Dubaï. Colonne dorée, miroir mural, parfum léger dans l’air. Par la baie vitrée, il voit des gratciels briller sous le soleil.

 Il se redresse confus. Il porte un costume de créateur, une montre brillante au poignet, des chaussures en cuir vernis. Sur une table en vert, un téléphone dernier cri s’allume tout seul. Un message s’affiche. Bienvenue David. Tu es désormais bénéficiaire du pacte. Tu dois dépenser 20 millions de francs CFA par jour. Sinon, tu meurs à minuit.

 David recule choqué. Il ne comprend rien. Mais une chose est sûre, quelque chose d’étrange a commencé. Quand David comprend que ce n’est pas un rêve, il reste quelques minutes figées debout au milieu de la suite. Puis une voix dans sa tête murmure. 20 millions à dépenser avant minuit, sinon tu meurs. Il hésite.

 Mais au fond de lui, quelque chose change. Il y a quelques heures encore, il dormait sur le sol, affamé, humilié. Et maintenant, il est à Dubaï dans une suite de luxe avec une fortune entre les mains. Alors, il se lance. Il descend dans le hall de l’hôtel. La sécurité l’accueille avec des sourires. Il monte dans une limousine noire.

 Il achète une montre à 50000 € donne des pourboir fous, commande du champagne, réserve une villa avec piscine, embauche un vidéaste et commence à filmer sa nouvelle vie. Sur Instagram, les gens hallucinent. Certains commentent. Attends, il était encore à Kinshasa la semaine dernière. C’est un montage. Non, c’est un FEC.

Comment il a fait pour aller à Dubaï ? Il a signé avec un cartel ou quoi ? Ses anciens amis commencent à l’appeler. Certains l’avaient bloqué. D’autres se moquaient de lui ouvertement. Mais là, ils veulent tous prendre de ces nouvelles. Yo frère, tu es à Dubaï là ? Je suis content pour toi. Un, je savais que tu allais réussir un jour.

 Un autre message gros. Tu as pas oublié tes gars quand même ? On était ensemble dans la galère. Tu peux m’envoyer un petit million ? David lit les messages en silence. Il sourit. Un sourire froid. Il n’oublie rien. Puis son téléphone sonne. C’est Mélissa, son ex. Il hésite puis décroche.

 Allô David, c’est toi ? C’est bien toi sur les vidéos ? Je comprends pas. Tu es à Dubaï ? Tu es riche maintenant ? Oui, un silence. Puis elle demande d’une voix tremblante. Comment c’est possible ? David fixe la caméra devant lui tout en répondant. Tu veux savoir ? Je faisais semblant d’être pauvre. Je voulais voir qui m’aime vraiment.

 Qui est là pour moi sans argent ? Et tu m’as quitté ? Non David, attends, je je regrette. J’étais juste perdu. Je t’aimais. Non. Tu m’aimais quand c’était facile. Moi, je veux quelqu’un qui reste quand c’est dur. David, s’il te plaît, je t’en supplie, donne-moi une chance. Je t’aime encore. Sans un mot, David regarde l’écran puis raccroche.

 Il bloque le numéro. Il inspire profondément, puis il regarde autour de lui. Des gens le filment, le saluent. Des mannequins lui sourisent, l’approchent. Les hôtels de luxe lui ouvrent les portes comme s’il était un prince. Il a tout. L’argent, les regards, l’attention, le pouvoir. Mais chaque jour, il reçoit le même message sur son téléphone. 20 millions avant minuit.

Sinon, tu meurs. Il dépense sans arrêt. Montre, bijoux, voiture, club privé, j’aich dîner à 3000 €. Mais à minuit pile, tout ce qu’il a acheté disparaît mystérieusement. les montres, les vêtements, même les photos. Le lendemain, il recommence encore et encore. Il ne peut ni épargner, ni investir, ni donner aux pauvres.

 Il est obligé de consommer pour rien. Au début, c’était l’euphorie. Maintenant, il commence à comprendre que cette richesse n’a aucune valeur réelle. Mais David n’est pas encore prêt à lâcher prise. Il profite, il s’expose, il se venge. Et dans chaque geste, dans chaque regard, il y a cette pensée cachée. À quel moment ce rêve va-t-il devenir un cauchemar ? Les jours passent et David s’épuise.

 Chaque matin, le même message s’affiche sur son téléphone. 20 millions avant minuit, sinon tu meurs. Il ne compte plus les montres achetées, les soirées sans fin, les appartements loués puis effacés de la réalité à minuit pile. Il est piégé dans une boucle de luxe inutile. Rien ne reste, rien ne compte. Et surtout, il commence à comprendre qu’il n’est pas seul à avoir vécu ça.

 En fouillant sur le dark web, en rencontrant des gens bizarres dans des soirées très fermé, il entend parler d’autres hommes dans d’autres pays qui ont un jour reçu le même pacte. Ils ont tous vécu dans l’excès. Ils sont tous morts avant le 91e jour. Pas de funéraill, pas de corps, juste des disparitions.

 David comprend que le compte à rebour est réel et qu’il approche. Mais un jour, alors qu’il se réveille à Dubaï dans une autre suite luxueuse, quelque chose cloche. Il appelle son chauffeur. Pas de réponse. Il descend, veut acheter un bijou. boutique fermée. Il tente de réserver un dîner. Tous les restaurants sont inaccessibles. Puis il comprend la ville est ferriée, tout est fermé. Absolument tout.

 Pas de boutique, pas de service, pas de luxe, rien. Il regarde l’heure 13h20. Il tente de retirer du cach. Impossible. Il roule dans toute la ville. Il crie, il su, il supplie. Mais Dubaï est morte pour la journée. Le temps passe 17 H 20 H 22 H45 David sent son cœur s’emballer. Il commence à trembler.

 Chaque minute le rapproche de minuit. Il rentre en panique chez lui. Regarde son solde bancaire. L’argent est là. Mais il ne peut rien acheter. 23h. Il s’assoit perdu. Les mains sur la tête. 23h15 Il pense à toutes les vies qu’il a croisé, aux gens qu’il a humilié, aux amis qu’il a ignoré. 23h30. Et soudain, une idée lui traverse l’esprit.

 Il se lève d’un bon, ouvre son téléphone et commence à envoyer l’argent à sa famille, à ses parents qu’il n’appelaient plus, à ses tantes, à ses cousins pauvres, même à deux amis de quartier qu’il avait toujours soutenu en silence. Il transfèrent de millions ici, trs là. 5 millions à une tente malade. Il tape, il envoie, il pleure, il donne, il partage, il s’aime.

 23h57 de la journée – 20 millions. Il pose doucement le téléphone sur la table. Il respire, il sourit, puis il s’allonge épuisé mais en paix. Ce soir-là, pour la première fois depuis qu’il est riche, David s’endort sans peur. Pas parce qu’il a dépensé, mais parce qu’il a fait quelque chose qui a du sens. Le lendemain, le soleil perce doucement à travers une vitre sale.

 David bouge lentement sous son pagne troué, puis ouvre les yeux. Il est allongé sur son vieux matelas dans sa petite chambre modeste de Kinshasa. Les murs fissurés sont là. Le bidon vide, la bougie presque terminée. Tout est exactement comme avant. Il regarde autour de lui désorienté. C’est pas possible. Il se lève brusquement, marche pied nuus sur le sol froid. Il ouvre la porte.

 Les mêmes bruits de rue, les claxons, les vendeuses, les cris d’enfants, rien n’a changé. Il retourne à l’intérieur, ouvre son téléphone, toujours éteint. Pas de limousine, pas de montre, pas de suite à Dubaï. Tout était un rêve. Il s’allonge à nouveau, ferme les yeux, tente de se rendormir. Il pense fort. Je veux retourner là-bas.

Je veux revenir dans la suite. Recommencer. Il se concentre. Il redit les mots exactes qu’il avait murmuré ce soir-là. Dieu, les esprits, si quelqu’un m’entend, je suis prêt à tout, même à faire un pacte. Mais quand il rouvre les yeux, il est toujours dans la même chambre. Il sort dans la rue. Les visages familiers sont là.

 Il croise un ami d’enfance. Frère, tu te souviens de moi ? Dis-moi la vérité. J’ai rêvé que j’étais riche à Dubaï. Très riche. C’était réel ou pas ? L’ami éclate de rire. Toi, riche David, tu as rêvé trop fortin. Tu es toujours là, pauvre comme jamais. Un autre se moque et il croit qu’il revient d’un voyage. Tu as trop dormi mon frère, réveille-toi bien.

David sent son cœur se serrer. Il baisse les yeux. Il sait maintenant ce n’était pas réel. Mais les jours passent et chaque soir, il recommence. Allongé sur son matelas, il murmure encore. Dieu les esprits. Si quelqu’un m’entend, je suis prêt à tout. Mais rien ne change. Plus de rêve, plus de Dubaï, juste la vraie vie.

 Et puis un soir, David ne parle plus. Il reste juste assis, silencieux. Il regarde ses mains abîmées mais vivantes. Il regarde autour de lui. La chambre est pauvre, oui, mais réelle. Et là, quelque chose change dans ses yeux. Il dit tout bas, si j’ai fait un rêve comme celui-là, ce n’est pas pour me torturer. C’est un message, un signe, une vision de ce que je peux devenir.

 Pas avec impact, pas avec des raccourcis, mais avec de la foi, de la force, de la persévérance. Il se lève lentement. Son regard n’est plus le même. Je vais me battre parce que je peux le devenir. Pas demain, mais un jour, moi aussi. Je serai riche. Pour de vrai, après des jours à ressasser son rêve, après avoir tenté en vain de le reproduire, David comprit qu’il avait besoin de réponse.

Il se rendit dans une grande église moderne au cœur de la ville. Après avoir expliqué son besoin à l’accueil, un assistant le guida vers un bureau à l’étage. Le bureau du pasteur était vaste et luxueux. Sol en marbre brillant, fauteuil en cuir noir, bibliothèque murale garnie de livres anciens, une grande croix dorée accrochée au mur derrière un bureau massif en akajou.

 Le pasteur, un homme noir d’une cinquantaine d’années, élégant dans son costume sombre, se leva et tendit la main à David. Assie-toi, mon fils. David s’installa. Son regard était lourd, ses mains tremblaient légèrement. Pasteur, j’ai fait un rêve étrange. Il me hante. J’ai besoin de comprendre. Le pasteur l’écouta sans interrompre. David lui raconta tout.

 La richesse soudaine, le pacte, les sacrifices, la pression, la panique et ce réveil brutal suivi d’un vide qui n’arrivait pas à combler. Silence. Le pasteur ferma les yeux quelques secondes puis les rouvrit lentement. David, ce que tu as vu est une vision, pas un simple rêve, c’est une alerte, un appel. Tu as été choisi, mais tu es à la croisée des chemins.

 Il se leva, fit quelques pas dans le bureau puis s’arrêta près de la grande fenêtre qui donnait sur la ville. Tu as deux choix. Il se retourna vers David. Premier choix, tu travailles dur. Honnêtement, tu construis ta vie petit à petit. Tu vas souffrir, douter, chuter parfois, mais un jour, peut-être dans 30 ans, tu atteindras un niveau que même ton rêve n’a pas pu imaginer.

 Ce sera long, mais ce sera vrai et personne ne devra mourir pour ça. Il s’approcha du bureau, posa ses deux mains dessus et fixa David droit dans les yeux. Deuxième choix, tu peux aller voir un marabou, lui raconter ce rêve et lui, il te proposera de le rendre réel. Il te fera signer un pacte, un vrai. Et là tout commencera.

 L’argent, la gloire, les plaisirs rapidement. Mais tout aura un prix. Un prix que tu ne choisis pas. Un prix que tu devras payer, même si ce n’est pas toi qui souffre directement. David reste affigé. Ses yeux ne clignaient plus. Tout en lui tremblait intérieurement. Tu as été averti dans ton rêve.

 Tu ne peux pas tout avoir sans conséquence. Maintenant, tu sais que c’était vrai. Le silence dans le bureau devint pesant. Seuls les bruses étouffés de la ville au loin rappelaient que le monde continuait de tourner. David sort de l’église seul, pensif. Il traverse le grand parking vide. Le soleil tape fort. Il marche lentement comme s’il portait un poir invisible sur les épaules.

 Il lève les yeux vers le ciel. Ferme les yeux. Silence. Et toi, si tu étais à la place de David, que ferais-tu ? Travailler dur, attendre, espérer ou aller signer et tout avoir maintenant en sacrifiant une partie de ton âme ?