Quatorze ans après les faits, Laury Thilleman a choisi de briser le silence et de revenir sur un événement qui l’a profondément marquée. Le 11 décembre 2025, l’ex-Miss France et animatrice télé, aujourd’hui âgée de 34 ans, a pris la parole sur Instagram pour livrer un témoignage bouleversant sur un baiser non consenti qu’elle a subi de la part de l’humoriste Ary Abittan. Ce moment, qui s’était déroulé sur le plateau de l’émission Les Enfants de la télé en 2011, a été largement partagé ces dernières heures, ravivant ainsi des souvenirs douloureux pour Laury Thilleman.

La séquence en question montre clairement Ary Abittan se penchant pour embrasser une jeune Laury Thilleman de 20 ans, malgré ses gestes évidents de recul et son malaise visible. Cette scène, longtemps restée dans l’ombre, refait surface aujourd’hui, et Laury ne cache pas sa souffrance en la revoyant. Sous la vidéo, elle écrit : “14 ans plus tard et toujours aussi traumatisant de revoir ces images… ps : j’avais 20 ans”. Un simple commentaire qui en dit long sur la portée de ce geste, alors qu’elle n’avait pas eu la possibilité d’exprimer son inconfort à l’époque.

L’ex-Miss France et animatrice télé Laury Thilleman se dit "humiliée et traumatisée", 14 ans après un baiser "forcé" d’Ary Abittan

Dans une story séparée, elle a pris le temps d’exprimer toute la douleur et le traumatisme que cet incident lui a causés. Elle raconte : “Je redécouvre ces images 14 ans après. J’avais 20 ans, j’en ai aujourd’hui 34 mais le traumatisme est intact.” Laury explique alors qu’à l’époque, elle n’avait rien dit, rien fait, “par peur, par honte”, se sentant humiliée et objectivée. “Je tentais d’en rire comme tout le monde autour de la table, mais je ne consentais pas”, avoue-t-elle, exprimant la difficulté de prendre la parole dans un contexte où la question du consentement était loin d’être aussi largement abordée qu’elle l’est aujourd’hui.

Laury Thilleman poursuit en expliquant que, faute de pouvoir en parler à l’époque, elle ressentait une immense pression sociale et personnelle, celle de se conformer à une image de jeune femme qui ne devait pas “faire de vagues”. “À l’époque, je n’ai rien dit, je n’ai rien fait, par peur, par honte. Parce que le consentement il y a 14 ans, on n’en parlait pas”, reconnaît-elle avec lucidité. Elle ajoute qu’elle ne souhaite à personne ce qu’elle a vécu et qu’en prenant aujourd’hui la parole, elle souhaite faire entendre sa voix, non seulement pour elle-même, mais aussi pour toutes celles qui n’ont pas eu l’opportunité de s’exprimer à leur tour. “Je souhaite faire entendre la mienne”, déclare-t-elle, soulignant l’importance de la parole des victimes et de la prise de conscience collective.

Cette prise de parole de Laury Thilleman s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu autour de la figure d’Ary Abittan. Le 6 décembre 2025, lors de son spectacle aux Folies Bergère, l’humoriste a été interrompu par des militantes du collectif Nous Toutes, scandant “Ary Abittan, violeur !”. Ce geste faisait suite à l’affaire judiciaire qui avait éclaté en 2021, où Ary Abittan avait été accusé de viol par une jeune femme de 23 ans. Bien que la justice ait prononcé un non-lieu en 2025, mettant ainsi fin aux poursuites, la question de la réintégration médiatique d’Ary Abittan continue de diviser. Les actions menées par les collectifs féministes depuis 2024, y compris celles lors de ses spectacles, soulignent la controverse persistante autour de son retour sur scène.

Laury Thilleman, par son témoignage, ajoute une nouvelle dimension à ce débat. Bien que l’incident qu’elle décrit se soit produit bien avant les accusations de 2021, il ravive la discussion plus large sur la question du consentement et du respect des limites, en particulier dans les médias et le divertissement. Laury, avec sa prise de parole, montre qu’au-delà des faits judiciaires, il y a des répercussions profondes sur les victimes, qui doivent souvent porter seules le poids de l’humiliation et du traumatisme. “Un rire de façade ne vaut pas un consentement”, rappelle-t-elle, mettant en lumière la nécessité de repenser les rapports entre les individus, en particulier dans les contextes professionnels et médiatiques.

L’ex-Miss France et animatrice télé Laury Thilleman se dit "humiliée et traumatisée", 14 ans après un baiser "forcé" d’Ary Abittan

Le silence autour de ces violences ordinaires est souvent lourd de conséquences, et Laury Thilleman, par son courage, invite à une réflexion sur la culture du consentement. Aujourd’hui, elle souhaite que son histoire puisse inspirer d’autres victimes à prendre la parole et à se libérer du poids du silence. Le fait qu’elle lève la voix, quatorze ans après les faits, est un acte symbolique et nécessaire pour remettre en lumière des comportements inacceptables qui étaient, autrefois, largement tolérés ou ignorés.

Aucune réaction publique n’avait été formulée par Ary Abittan au moment de la publication de son témoignage, mais il est probable que ce dernier devra désormais faire face à des interrogations renouvelées à la fois sur sa conduite et sur la manière dont la société gère les questions de consentement, d’image et de réhabilitation médiatique. La prise de parole de Laury Thilleman marque une étape importante dans ce processus de réévaluation des comportements, et pourrait bien résonner au-delà de cette affaire particulière, dans un contexte plus large de lutte pour les droits des femmes et la reconnaissance des violences subies.