Ce vendredi 5 décembre, Slimane a dévoilé son quatrième album intitulé Il faut que tu saches. Bien que cet opus fasse un carton sur les plateformes de streaming et soit déjà un succès auprès de ses fans, l’artiste se retrouve confronté à un boycott médiatique sans précédent, une situation qu’il paye cher suite à sa condamnation pour harcèlement téléphonique en début d’année. Ce scandale a profondément marqué sa carrière, et bien que le chanteur se soit exprimé ouvertement sur son passé judiciaire, il semble que le monde des médias lui ferme aujourd’hui ses portes.

L’album Il faut que tu saches est un projet profondément personnel pour Slimane, dans lequel il aborde son expérience traumatisante et ses difficultés émotionnelles, notamment la reconnaissance des faits qui lui étaient reprochés et la lourde amende de 10 000 euros qui l’a suivi. Le chanteur, dans une démarche de sincérité, a même confié avoir envisagé le suicide après ces épreuves. Mais malgré la sortie de cet album très attendu, l’artiste se retrouve dans une situation délicate, sans pouvoir profiter de la visibilité médiatique qu’il mériterait.

Ce qui choque encore plus, c’est l’ampleur du boycott qui touche Slimane. Alors qu’il cartonne au Pleyel, il n’aura malheureusement aucune promotion à la radio ni à la télévision. Selon les révélations du Parisien, le chanteur est devenu persona non grata dans de nombreux médias. Son manager, Saïd Boussif, refuse catégoriquement de l’envoyer sur certains plateaux de télévision, notamment l’émission Sept à Huit animée par Audrey Crespo-Mara, bien que Slimane soit prêt à aborder ses déboires judiciaires en toute transparence. Cependant, son staff semble préférer garder le silence et ne pas exposer l’artiste davantage.

Le rejet de Slimane ne se limite pas à une seule chaîne ou une seule émission. Il a été décommandé du Téléthon, événement auquel il devait initialement participer ce week-end. La direction du service public a pris la décision de ne pas le réinviter, et cette exclusion s’est poursuivie à TF1, où le chanteur ne trouve plus sa place. N’oubliez pas les paroles de Nagui, par exemple, a supprimé les chansons de Slimane de son répertoire musical, un geste similaire à ceux appliqués à des personnalités controversées comme Jean-Luc Lahaye ou Bertrand Cantat. Plus encore, les trois grands talk-shows du soir — TBT9, Quotidien et C à Vous — ont tous choisi de ne pas inviter Slimane pour l’instant.

En radio, la situation n’est guère plus clémente. La station NRJ, l’une des premières musicales en France, a déprogrammé ses chansons, et aucune nouvelle diffusion de ses titres n’a été effectuée depuis plusieurs mois. Cette absence médiatique est d’autant plus marquante pour un artiste qui, jusqu’à récemment, était un pilier du paysage musical français, avec un public fidèle et un large écho sur les ondes.

Malgré ce boycott massif, Slimane continue d’être un phénomène sur les plateformes de streaming. Son succès sur YouTube et Spotify reste intact, avec des millions d’écoutes mensuelles. Sur Spotify, il est toujours suivi par 2,17 millions d’auditeurs réguliers. Cette capacité à se maintenir en tête des classements sans soutien médiatique est une preuve de la force de sa base de fans et de son influence sur la scène musicale. Slimane prouve ainsi qu’il n’a pas besoin de la télévision ou de la radio pour rester au sommet.

Cependant, même s’il semble s’être éloigné des projecteurs de la télé et de la radio, Slimane n’a pas dit son dernier mot. L’artiste a été invité au réveillon de la Saint-Sylvestre de France 2, un événement prestigieux habituellement animé par Stéphane Bern. Contre toute attente, c’est le chanteur lui-même qui a décidé de décliner cette invitation. Ce choix révèle peut-être un désir de se protéger de l’impact médiatique tout en restant fidèle à ses convictions personnelles.

Cette situation soulève des questions importantes sur la place de la rédemption et du pardon dans l’industrie musicale et médiatique. Si certains artistes, comme Kendji Girac, ont pu traverser des périodes difficiles sans pour autant subir de sanctions médiatiques aussi sévères, d’autres, comme Slimane, sont durement frappés par les choix de l’industrie. La question de la justice et de la réhabilitation dans l’espace public reste ouverte, et il semblerait que Slimane paye le prix fort pour ses erreurs passées.

Pourtant, l’artiste semble plus déterminé que jamais à poursuivre sa carrière malgré les obstacles. Avec son nouvel album, il a déjà prouvé qu’il n’était pas défini par ses erreurs, mais par son talent et sa capacité à toucher les gens par sa musique. Le boycott qu’il subit aujourd’hui pourrait bien devenir, avec le temps, un tremplin pour une réinvention artistique qui lui permettrait de revenir plus fort, loin des caméras et des micros, mais toujours au cœur de ses admirateurs et de ceux qui croient en son potentiel. Slimane n’a pas dit son dernier mot, et son public continue de lui accorder sa confiance.