Pour être riche j’ai vendu mon corps à des hommes politiques

Il s’appelait Roland. Il était né dans la poussière, dans un quartier où même les prières semblaient rebondir sur les murs, là où les routes n’existaient que dans les rêves et où chaque jour était une bataille pour manger. Son père était mort trop tôt. Sa mère vendait du charbon au marché et lui, il grandissait dans l’ombre de ceux qu’on écoute jamais.

 Mais très tôt, Roland a développé une obsession. Une image qui lui collait à la peau, la richesse. Pas seulement de l’argent. Non, une vraie vie de luxe. Les montres suisses, les voitures allemandes, les billets en Lias, les voyages à Dubaï. Il ne savait pas pourquoi ni comment, mais il était persuadé qu’il était fait pour ça. Il regardait les hommes politiques à la télé, les femmes de ministres qui descendaient des ranges rovers dans leur talons de 20 cm, les villas de marbres avec piscine au milieu de la terre rouge. Et il se jurait qu’un jour il en

ferait partie. Mais les rêves sont chers et la pauvreté, elle est gratuite. Roland a essayé. Il a postulé partout aux concours administratifs dans les grandes entreprises. Il a tenté de lancer un petit business de vêtements d’occasion. Rien ne marchait. Chaque porte se fermait avec brutalité. On lui disait, “Tu n’as pas les relations, tu n’es pas de la bonne famille, tu n’as pas les codes.

” Alors, il a eré, il a survécu, il lavait des voitures, transportait des cartons pour quelques billets, mais il regardait toujours en haut. Il n’avait pas renoncé. Il cherchait juste la bonne ouverture et un jour elle est arrivée dans une cérémonie politique local. Une inauguration inutile comme il y en attente en Afrique, on coupe un ruban, on serre les mains, on parle de développement et on repart dans une voiture blindée.

 Roland y avait été comme figurant payé à la journée. Porteur un t-shirt d’un parti politique, applaudir, chanter, danser. C’est là qu’il a croisé le regard d’un ministre. pas un ministre de façade, un vrai, puissant, intouchable, le genre d’homme qu’on ne critique pas même à voix basse. L’homme l’a regardé fixement comme s’il avait vu quelque chose en lui.

 Puis il s’est approché, lui a attendu un billet beaucoup trop pour ce que Roland avait fait et a simplement dit “Rejoins-moi ce soir à l’hôtel du palais.” Roland a sourit bêtement. Il pensait que c’était une faveur, qu’on allait lui proposer un petit boulot, peut-être même un contrat. Il ne voyait pas plus loin que l’enveloppe. Le soir venu, il s’est rendu à l’hôtel.

On l’a escorté jusqu’à une suite. Tout brillait. L’air sentait le cuir, le parfum français et le pouvoir. Le ministre était là en peignoire. Calme, il a parlé doucement. Il lui a dit “Tu veux réussir ? Tu veux cette vie ? Alors, tu dois savoir ce que ça coûte vraiment.” Roland ne comprenait pas. Pas encore. Mais il s’est assis.

 On lui a servi à boire. Puis le ministre a fermé la porte. Ce qui s’est passé dans cette chambre, Roland ne l’a jamais raconté avec précision. Seulement des fragments, des gestes qu’il n’avait jamais imaginé. Une violence habillée de douceur et à la fin encore une enveloppe plus lourde, beaucoup plus lourde.

 Il est sorti de là en tremblant mais riche. Le lendemain, il avait de nouveaux vêtements, une montre, des chaussures qui brillaient comme jamais ses yeux ne l’avaient fait et il a compris. Le lendemain, le téléphone a sonné. Ce n’était plus un ministre, c’était un gouverneur, puis un conseiller présidentiel, puis un général à la retraite.

Tous avec la même formule, on m’a parlé de toi. Tu es spécial et à chaque fois une chambre, une douleur, une enveloppe. Il n’avait pas encore accepté qu’il avait changé de métier. Il se disait juste, c’est temporaire, c’est pour lancer mon business. Mais l’argent était trop facile, trop rapide, trop séduisant.

 Et bientôt les voyages ont commencé. Il est parti à Abidjan, à Kigali, à Akra puis à Dubaï. Il découvrait des mondes qu’il avait toujours cru inaccessibles. On l’appelait monsieur Roland maintenant. Il s’habillait chez Dior. Il mangeait dans les hôtels cinq étoiles. Il posait sur Instagram avec des lunettes de luxe et les mots gratitude only.

 Personne ne savait, personne ne posait de questions. Mais chaque billet qu’il dépensait lui rappelait quelque chose, un visage, une nuit, une scène qu’il préférait oublier. Et il se disait un jour j’arrêterai. Juste un dernier voyage, juste un dernier appel. Mais le dernier n’arrivait jamais. Il était devenu l’un d’eux.

 Pas officiellement, pas publiquement. Mais dans l’ombre, Roland appartenait désormais à ce cercle restreint, celui qu’on affiche pas sur les affiches de campagne, mais qui contrôle les coulisses. C’était une sorte de fraternité silencieuse comme il l’appelait entre eux. Des hommes de pouvoir, souvent mariés, toujours respectés en public, qui se retrouvaient dans des villas fermés, loin des caméras pour assouvir leur désir et faire tourner leurs affaires.

Et Roland était devenu leur distraction, leur confident, leur jouet, leur malédiction. Il était souvent invité sans qu’on lui dise le nom des autres hommes présents. On le faisait asseoir dans une pièce aux rideaux épais. On le laissait attendre. Puis les portes s’ouvraient et les mêmes scènes recommençaient.

Il était humilié, touché, pénétré, payé. Il n’y avait plus de surprise, juste des nouveaux visages, des nouveaux billets et de nouvelles douleurs. Mais il ne fuyait pas. Il se contentait d’encaisser car après chaque nuit, il gagnait ce que certains ministres gagnaient en 2 mois. Il savait que c’était sale, mais la richesse, elle était propre et elle ouvrait toutes les portes.

 Son compte bancaire grossissait. Il avait maintenant trois appartements à son nom. Une range rover noire, deux passeports. Il voyageait entre Dubaï, DOA, Paris et Laagosse comme un homme d’affaires. Il postait des photos avec des politiciens africains, des joueurs de football, des millionnaires. Personne ne savait, personne ne soupçonnait.

 Mais derrière les filtres Instagram, il y avait les cicatrices, certaines visibles sur son corps, d’autres plus profonde. Un soir, dans une suite présidentielle d’un hôtel à Kigali, il y a eu ce moment qui a tout changé. Ils étaient cinq cinq au responsables d’un pays pétrolier d’Afrique centrale. Roland pensait que ce serait uni comme les autres, mais cette fois-là, ils ont été brutaux.

l’alcool, la drogue, la violence. Il n’a jamais pu raconter exactement ce qui s’est passé. Seulement qu’au bout d’un moment, il a perdu connaissance. Quand il s’est réveillé, il était à l’hôpital. Sa gorge était sèche. Il avait mal partout. Il portait une couche médicale et l’infirmière le regardait avec Jane sans oser poser de questions.

 Il a compris que quelque chose s’était brisé en lui. L’un de ses organes internes avait été endommagé. On lui a dit qu’il ne pourrait plus jamais avoir une vie intime normale. On l’a recousu. On lui a injecté des calements et surtout on lui a fait signer un papier. Discrétion médicale absolue. L’ambassade de son pays est venue pas pour l’aider mais pour l’étouffer.

Ils lui ont pris son téléphone, supprimé ses photos, menacer l’infirmière et il est ressorti avec un sourire forcé, une paire de lunettes noires et un virement de 50000 dollars. Mais à l’intérieur, il n’était plus entier. Depuis ce jour, Roland ne pouvait plus s’asseoir correctement sans ressentir une douleur.

 Il marchait avec une tension dans le dos. Il dormait mal, il faisait des cauchemars et pourtant il continuait parce qu’il n’avait plus d’alternative. Son nom circulait maintenant dans les cercles très privés. Certains l’appelaient l’ange noir. Il ne savait pas si c’était pour sa peau, pour sa discrétion ou pour ce qu’il acceptait de faire.

Il recevait des appels codés, des messages supprimés après-lecture, des rendez-vous à des heures impossibles. Et toujours, il disait oui. Il se disait que tant qu’il avait l’argent, les montres, les voyages, il avait encore une forme de contrôle. Mais il avait tort. Un jour, alors qu’il était à New York pour un voyage payé par un homme politique africain devenu président, il a reçu un message anonyme.

Juste trois mots, je sais tout. Puis une vidéo floue mais clair. On y voyait son visage, son corps, une scène dans une chambre, une caméra cachée. Il a paniqué. Il a essayé de rappeler. Le numéro n’existait plus. Puis un autre message, soit tu pai, soit je balance tout. C’était la première fois qu’il se sentait pris au piège dans son propre monde.

 Il avait joué avec les puissants, mais il avait oublié que dans ce jeu, on ne reste jamais longtemps intouchable. Roland n’a pas dormi cette nuit-là. Le téléphone était posé sur le bord du lit comme une bombe silencieuse. Il le fixait. Il attendait le prochain message. Mais rien, juste le souvenir de cette vidéo. Une vidéo qu’il n’avait jamais vu se filmer. Quelqu’un l’avait piégé.

Peut-être un des politiciens, peut-être un garde, peut-être un hôtel. Il n’avait plus de certitude. Seulement une peur nouvelle, une peur glacée et surtout une vérité brutale. Il n’était plus maître de sa vie. Pendant plusieurs jours, il a vécu dans l’angoisse. Chaque notification sur son téléphone le faisait sursauter.

Il n’osait plus poster sur les réseaux. Il n’osait plus se montrer en public. Il s’est même enfermé dans une villa à Dubaï, refusant de répondre à ses anciens contact. Mais très vite, l’argent a commencé à s’évaporer car son mode de vie était un gouffre. Les hôtels, les bouteilles à 1000 dollars, les cadeaux offerts à des femmes qu’il essayait d’impressionner.

Tout ça coûtait cher, très cher. Et surtout, il était seul, terriblement seul. Les hommes politiques ne l’appelaient plus aussi souvent. Peut-être qu’ils savaient pour la vidéo, peut-être qu’ils avaient peur. Peut-être qu’ils en avaient trouvé un autre, plus jeune, plus docile. Alors, Roland a essayé de reprendre contact.

Il a envoyé des messages. Fais le premier pas. Il s’est humilié. Je suis disponible, écrivait-il. Je suis à Dubaï pour quelques jours. Faites-moi signe. Silence. Juste un message froid, sans émotion, reçu trois jours plus tard, on te rappellera, il s’est senti jeté comme un mouchoir après usage et là quelque chose s’est cassé en lui.

 Il s’est regardé dans le miroir vraiment et il ne s’est pas reconnu. Son regard était vide, son corps avait changé. Il avait vieilli trop vite. Ses yeux étaient cernés, ses gestes lents. Il s’est assis sur le lit, seul, nu, avec son téléphone dans une main et dans l’autre, une enveloppe vide cette fois. Alors, il a commencé à boire tous les jours, fort, sans retenu.

 Il sortait dans les boîtes de nuit de Dubaï où personne ne connaît ton nom, mais tout le monde sait combien tu dépenses. Il prenait des bouteilles, offrait des chottes, rigolait fort, mais au fond, il pleurait. Il essayait d’éteindre une douleur qu’aucune somme d’argent n’avait réussi à guérir.

 Un soir, dans un club, il a croisé un jeune homme africain. Il était beau, souriant, bien habillé. Il lui a rappelé lui-même quelques années plus tôt. Le garçon l’a approché. Il a dit “Toi, tu es Roland ?” “Non le gars qui voyage partout, qui connaît les ministres. Je veux faire comme toi. Roland a souri. Un sourire triste.

 Il lui a dit “Tu ne veux pas de ma vie ? Tu crois que c’est du champagne, des montres et des voyages ?” Ce n’est que douleur, trahison et silence. Le garçon n’a pas compris. Il a haussé les épaules. Il est reparti et Roland a compris que le cycle ne s’arrêterait jamais. Il y en aurait toujours un autre pour prendre sa place. Il a voulu changer, il a voulu arrêter.

Il a même pensé retourner en Afrique, recommencer, se convertir, tout effacer. Mais c’était trop tard. Son nom circulait dans les cercles discrets. Sa vidéo existait toujours quelque part et surtout il avait trop vu, trop fait, trop subi. Alors il a fui. Il a quitté Dubaï du jour au lendemain.

 Il a coupé tous ses réseaux, jeté son ancien téléphone, changé d’identité et il est parti sans laisser de trac. Aujourd’hui encore, personne ne sait exactement où il est. Certains disent qu’il vit à Londres dans un petit studio sous un faux nom, d’autres qu’il est reparti à zéro en Asie. Mais tous ceux qui l’ont connu sa corde sur une chose, Roland a payé très cher sa richesse.

Trop cher. Et parfois dans les couloirs du pouvoir africain, quand une nouvelle recrue arrive dans le cercle, on entend chuchoter. Attention à ne pas finir comme Roland. Il avait tout fuit sauf lui-même. Roland vivait désormais dans l’anonymat le plus total, quelque part entre la frontière espagnole et le sud de la France.

Il occupait une petite chambre dans un ancien couvent reconverti en foyer. Une pièce blanche sans décoration, sans miroir. Il disait que les miroirs étaient les pires ennemis de ceux qui ont pêché dans la luxure. Chaque matin, il se levait tôt. Il sortait discrètement, marchait dans les rues vides, s’arrêtait parfois devant une boulangerie, mais n’achetait rien.

 Il ne parlait à personne. Il n’était pas en cavale. Il était juste un homme invisible. Mais la richesse même disparue laisse des traces. Roland avait les gestes d’un homme qui avait été puissant. Il marchait comme un diplomate, calculait chaque regard, sentait l’attention dans une pièce dès qu’il y entrait.

 Il vivait comme un soldat revenu d’une guerre dont personne ne veut entendre parler. Et dans cette solitude imposée, les souvenirs ont recommencé à parler. Toutes les nuits, Roland rêvait. des visages, des corps, des odeurs, des phrases, des chambres d’hôtel, des cris. Il se réveillait souvent en sueur, le cœur battant. Il avait peur.

Peur que quelqu’un le reconnaisse. Peur que la vidéo ressorte, peur que tout recommence. Il s’était enfui mais il restait enchaîné à tout ce qu’il avait accepté. Et surtout, il ne comprenait toujours pas pourquoi lui, pourquoi ces hommes l’avaient choisi. Était ce sa beauté, sa jeunesse, son silence ou juste sa pauvreté si facile à manipuler ? Un jour, en marchant, il est entré dans une petite église vide.

 Il s’est assis au dernier banc, le visage couvert d’un bonnet et de lunettes. Il a regardé le Christ en croix et il a chuchoté. J’ai fait tout ça pour être quelqu’un et maintenant je ne suis plus rien. Personne ne lui a répondu. Mais dans cette église, il a décidé de laisser une trace pour que son histoire ne soit pas juste un secret sale dans les salons des puissants.

 Il a commencé à écrire tous les soirs des pages et des pages. Il notait tout. les noms, les lieux, les montants, les détails, les douleurs, les humiliations. Et il a tout gardé dans un vieux sac caché sous son lit. Il ne savait pas encore ce qu’il en ferait, mais il avait besoin d’écrire, de vomir son passé sur le papier comme pour se purger de tous les démons qu’il avait laissé l’habiter.

 Et un jour, une lettre est arrivée, pas un email. Une vraie lettre sans nom, juste une phrase manuscrite. On ne t’a jamais oublié. Son cœur a failli s’arrêter. Il a regardé autour de lui. Personne. Il a brûlé la lettre. Mais il a compris. Même ici, dans ce coin de monde perdu, il n’était jamais vraiment libre. Alors, il a décidé de disparaître une dernière fois. Il a vidé sa chambre.

Il a laissé les feuilles dans une boîte. Sur le dessus, un mot. Ceci est ce que coûte la richesse quand elle n’a pas d’âme. Puis il a marché jusqu’à la gare, pris un train vers le nord sans dire où il allait. Personne ne l’a revu depuis. Mais dans certains forums très privés, dans certains groupes cryptés sur les réseaux, on parle de lui comme d’un fantôme. Une légende urbaine.

 Un garçon pauvre devenu riche puis disparu dans la douleur. Une histoire qu’on raconte à demi mots au nouveau favoris des politiciens pour les prévenir, pour les avertir, pour les effrayer. Mais trop tard, le cercle recommence. D’autres comme lui arrivent. Et Roland n’est plus qu’un nom qu’on murmure quand il est déjà trop tard.

Il y a des histoires qu’on enterre, des noms qu’on efface, des visages qu’on oublie volontairement. Mais Roland, lui n’a jamais totalement disparu. Car un jour, un journaliste indépendant d’Afrique de l’Ouest en exil à Londres a reçu une boîte. Une petite valise beige usée sans adresse, sans expéditeur. À l’intérieur, un manuscrit, un récit, des centaines de pages tapé à l’ancienne avec des corrections au stylo rouge.

 Et sur la première page, juste un mot écrit à la main. Fais ce que tu veux, mais dis-leur la vérité. Le journaliste a tout lu d’une traite. Il n’a pas dormi cette nuit-là. C’était brutal. incroyable, incendia, des nomnus, des lieux, des comptes, des événements cachés et surtout une confession d’une profondeur psychologique rare.

 La parole d’un homme brisé qui criait dans le silence en espérant qu’un jour quelqu’un l’entendrait. Mais publier ce document, c’était risqué sa vie car les noms évoqués étaient trop puissants. Intouchable. Le journaliste a hésité. Il a contacté des éditeurs. Personne n’a voulu prendre le risque. On lui a dit “Tu veux finir comme Roland ?” Alors, il a gardé le manuscrit caché, en sécurité, en attendant le bon moment.

 Et ce manuscrit, c’est ce que tu entends aujourd’hui. Peut-être que Roland est mort. Peut-être qu’il vit encore quelque part dans une ville froide, seule avec une nouvelle identité. Peut-être qu’il est devenu fou. Peut-être qu’il a trouvé la paix. Personne ne le sait. Mais ce qu’on sait, c’est que ce qu’il a vécu était réel.

Trop réel. Parce que ce monde existe, ce monde où certains hommes couchent avec d’autres pour avoir accès au pouvoir. Pas par choix, pas par désir, mais par désespoir. Parce que les portes sont verrouillées pour ceux qui n’ont pas le bon nom, le bon sang, le bon parrain. Roland n’était pas un héros, il n’était pas un martyre, il n’était pas non plus un saint.

C’était un jeune homme africain pauvre qui rêvait juste d’une vie meilleure. Et pour cela, il a vendu son corps, son silence et au final son âme. Et au fond, sa plus grande erreur n’a jamais été d’accepter la première enveloppe. Sa plus grande erreur, c’est d’avoir cru qu’un jour on le laisserait partir libre.

 Car on ne sort pas vivant d’un système qu’on a accepté à genoux. Aujourd’hui, dans les couloirs du pouvoir, ceux qui l’ont connu continuent de briller. Ils font des discours, font des dons à des orphelinas, parlent de moral. Ils ont effacé Roland. Ils prétendent qu’il n’a jamais existé. Mais parfois quand ils sont seuls, ivres, tard dans la nuit, il voi encore ses yeux et ils se souviennent.