Prisonnières du palais: L’histoire douloureuse des filles du « roi fou »

George II, roi du Royaume-Uni entre 1760 et 1820, perdit la raison et fut déclaré inapte à régner. Bien qu’il conserva son titre, il fut écarté de la vie publique et son fils, le futur George I, dû le remplacer à partir de 1811. Mais avant que la maladie ne le consume, George II connut un privilège rare parmi les souverains, celui de découvrir le véritable amour.

 Son épouse avait été choisie pour des raisons politiques et il ne la rencontra que le jour même de leur mariage. Pourtant, tout porte à croire qu’il tomba et perdument amoureux d’elle et qu’il fut aimé en retour. Cette femme, c’était Charlotte de Meclenbourg Strellitz. Le couple s’entendit à merveille. Ils vécurent un mariage heureux dont acquirent quze enfin.

 Souvent le roi George I et la reine Charlotte du Royaume-Emis fuyaient la rigidité de la cour pour élever leur nombreuses familles à la campagne. Un proche déclara un jour : “Je n’ai jamais vu des enfants aussi charmants, ni un amour aussi profond que celui que le roi leur porte. Mais tout n’était pas bonheur au sein de cette famille exemplaire.

 Avec le temps, ses adorables enfants grandirent et les choses changeèrent. Plusieurs fils menèrent des vies dissolues et scandaleuses, s’éloignant bien vite du foyer, en partie parce que leurs propres parents ne les supportaient plus. Les princesses, quant à ell restèrent presque prisonnières au palais, plongées dans la tristesse et la frustration.

Pendant des décennies, on les surnomma le groupe des vieilles filles. Bien que le roi George I aimait profondément ses filles, cet amour devenait parfois étouffant. La princesse Sophie écrivit n’est qu’affection et bonté envers moi, mais parfois il est d’une amabilité excessive et cela m’inquiète énormément.

La vie à la cour était sérieuse, rigide et solennelle, rendant l’existence des jeunes femmes monotones et mornes. Lorsque le roi entrait dans une pièce, ses filles devaient se lever et garder le silence jusqu’à ce qu’il leur adresse la parole. Elles ne pouvaient partir sans autorisation et parler pendant les repas était impensable.

 Il leur était également interdit de fréquenter des personnes de leur âge et en grandissant, elles durent affronter la douleur de voir les terribles crises de folie qui dévoraient leur père. Les filles du monarque le plus puissant de leur temps connurent aussi le malheur du célibat. Celles qui ne s’étaient pas mariées à temps durent attendre que leur père fût totalement dément pour goûter un peu de liberté.

 Elle vivait sous une surveillance constante et disait elle-même se sentir comme dans un couvent. En 1806, la princesse Ellisabeth écrivit avons passé les 20 dernières années de nos vies de la même façon, tu sais, en végétant. La reine Charlotte imposa à ses filles une discipline de fer. Elles furent élevées pour devenir des maîtresses de maison parfaites et passaient une grande partie de leur temps à servir leurs propres parents.

 Elles reçent en autre une formation en étiquette, en musique, en danse et en art. Leur mère veilla à ce qu’elles apprennent le français, l’anglais, l’allemand et la géographie et à ce que toutes leurs gouvernantes soient des femmes cultivées et raffinées. À mesure que la folie du roi s’aggravait et devenait plus difficile à maîtriser, la reine se raccrochage à ses filles, les surveillant de près et les empêchant de fréquenter la société par peur de les perdre.

 La Grande-Bretagne était alors la première puissance d’Europe. Les princesses royales, raffinées et gracieuses, étaient considérées comme d’excellentes candidates pour assurer la continuité de la dynastie. Mais le roi et la reine ne pouvaient supporter de se séparer de leurs filles chéries et ils rejetèrent un prince après l’autre.

 George II-même écrivit : “Je ne peux nier que je n’ai jamais souhaité les voir mariés. Je suis heureux en leur compagnie et je ne veux pas m’en séparer.” À cette époque, les épouses royales devaient s’installer dans le pays de leur mari et comme les voyages étaient longs et périlleux, elles pouvaient passer des années si elles revenaient jamais loin de leur foyer et de leur famille.

 Les jeunes princesses grandirent et avec les années, leur impatience devint brûlante. Elles rêvaient de liberté, de fonder leur propre famille et de posséder enfin un foyer à elle. La princesse Charlotte n’aquit le 29 septembre 1766 à Buckingham House, aujourd’hui le palais de Buckingham. Dès sa naissance, elle reçut le titre de son altesse royale, la princesse Charlotte, puis celui de princesse royale.

 Son éducation fut soigneusement planifiée et bien qu’elle fusse l’aînée, Charlotte fut sans cesse comparée à sa sœur Augusta Sophie, considérée comme la plus belle. Mais son enfance fut loin d’être aussi idylique que ses parents l’auraient souhaité en raison des troubles mentaux du roi et des fréquentes naissances de nouveaux enfants.

 Le 18 mai 1797, à l’âge de 30 ans, la princesse royale épousa le prince Frédéric de Würtenberg. À peine un an plus tard, le 27 avril 1798, Charlotte donna naissance à une petite fille mortenée qu’il nomma Pauline. L’accouchement fut extrêmement difficile et c’est ce qu’quelles l’empêchèrent de concevoir à nouveau.

 En 1806, elle devint reine de Wombeg lorsque Frédéric monta sur le trône. Mais l’alliance du roi Frédéric avec la France provoqua de profondes tensions avec son beau-père, le roi George I du Royaume-Uni. À la mort de Frédéric, en la reine Charlotte demeura à sa cour allemande. Elle recevait souvent la visite de ses frères et fut la marine de sa niè la future reine Victoria du Royaume-Uni.

 En 1827, elle subit une opération probablement lors d’un séjour en Angleterre. Elle s’éteignit au palais de Ludwigsbourg le 5 octobre 1828 sans laisser de descendance. Le roi George se réjouit d’avoir une nouvelle fille, une petite sœur pour la princesse Charlotte. On savait qu’il adorait profondément ses fille.

 La princesse Augusta Sophie du Royaume-Uni n’aquit le 8 novembre 1768. Elle fut la seconde fille et le 6e enfant du couple royal. Augusta Sophie était réputée la plus belle des sœurs aînées mais aussi la plus timide. À 14 ans, elle fit ses débuts dans le monde lors du bal d’anniversaire de son père. Elle détestait les querelles familiales et trouvait son plus grand bonheur à rester à la maison, veillant tendrement sur ses jeunes frères et sœurs.

 Elle entretenait un lien particulièrement fort avec son frère Guillaume et portait autour du cou un médaillon orné d’une petite ancre émaillée en son honneur lorsqu’il servait en mer comme officier de la marine. À 17 ans, Augusta devint l’une des princesses les plus convoitées sur le marché matrimonial royal.

 Le prince héritier Frédéric de Danemarc demanda sa main au roi George II, mais le souverain refusa catégoriquement, affirmant qu’après le traitement cruel infligé par le roi Christian 7, père de Frédéric à sa sœur Caroline, il ne pourrait jamais envoyer l’une de ses filles à la cour danoise. Plus tard, le prince Frédéric Adolphe de Suède demanda également la main d’Augusta, mais ni George ni la reine Charlotte ne donnèrent leur consentement.

 Le roi savait que ses filles aînées commençaient à s’impatienter d’être enfermé au palais. En 178, il accepta enfin de les emmener à Hanno dans l’espoir de leur trouver des époux de sang royal en Allemagne. Mais la même année, il fut frappé par son premier grave accès de folie et le voyage du têtre annulé.

 La reine Charlotte refusa même d’aborder à nouveau la question des mariages de peur d’aggraver l’état de son mari. C’est ainsi qu’Augusta Sophie entama une relation secrète avec Sir Brand Spencer, un officier irlandais ayant servi durant la révolution américaine. Leur romance demeura longtemps cachée, jalousement gardée dans le secret des cœurs.

 En 1812, à 44 ans, Augusta demanda à son frère George, alors prince régent la permission d’épouser Brent. Bien qu’aucun document officiel ne confirme cette union, les papiers testamentaires de sa sœur Charlotte la mentionnent comme étant marié. Jusqu’à sa mort, en 1828, l’officier Brent conserva précieusement un médaillon contenant le portrait d’Augusta.

 Elle mourut le 22 septembre 1840 à 71 ans à Clarence House. Officiellement, elle ne se maria jamais et nut pas d’enfant. Ellisabeth complétait le trio des princesses aînées de la famille. Elle naqu le 22 mai 1770 à Buckingham House, aujourd’hui le palais de Buckingham. Comme ses frères et sœurs, elle grandit entre Kue, Buckingham et le château de Winzor dans cette atmosphère protectrice que leurs parents avaient façonné.

 Elizabeth se distinguait non seulement par sa beauté, mais aussi par son intelligence, son sens raffiné de l’humour et son remarquable talent artistique. Elle commença par le dessin puis se consacra à la publication de lthographie et de gravure, notamment de scènes mythologiques. Elle aidait également sa mère, la reine Charlotte, à concevoir la décoration intérieure du palais de Buckingham et participa à la planification des bâtiments et des jardins de Frogmore House.

 La rumeur voulait qu’Élzabath ait entretenu une relation secrète avec George Ramos, fils de l’un des pages du roi et qu’une fille prénomée Elisa Ramos fut née de cette union. Cependant, aucune preuve n’est jamais venue confirmer ses histoires. En 1808, Ellisabeth fut contrainte de refuser la demande en mariage du duc d’Orléan en raison de sa foi catholique.

La reine Charlotte s’opposa fièrement à cette union. Quelques années plus tard, ce même duc deviendrait roi de France sous le nom de Louis Philippe I. Elizabeth fut la dernière des filles à s’échapper de ce qu’elles appelaient le couvent. Lors d’un bal à la cour britannique en 1814, elle fit la connaissance du prince allemand Frédéric de Essembourg.

 Elle avait alors 44 ans et elle en tomba amoureuse. Malgré la résistance initiale de sa famille, elle épousa finalement le prince 4 ans plus tard, le 7 avril 1818. Ellisabeth avait presque 48 ans au moment de son mariage et il était peu probable qu’elle pu donner un héritier. Cependant, sa dote permit d’alléger les dettes dubbour et de financer la rénovation de la cour.

 À cet âge, elle put enfin posséder son propre foyer, un mari, et se libérer du contrôle maternel. Ce ne fut pas un mariage d’amour, mais il y eut entre eux compréhension et respect. En réalité, il s’agissait d’un accord dont chacun tirait à l’antage. Ellisabeth put fuir l’atmosphère étouffante de sa maison et commencer une nouvelle vie en Allemagne au côté de son époux.

 Tandis que Frédéric assurait une précieuse alliance avec la famille royale britannique. Le 20 février 1820, Frédéric succéda à son père et grâce à la pension annuelle d’Élisabeth, il fit réaménager le palais de Hambourg. Il mourut à ans le 2 avril. À propos de la mort de son époux, Ellisabeth écrivit femme n’a été plus heureuse que moi durant 11 ans et souvent je revivrai ses instants dans ma mémoire.

 Durant sa veuvage, elle consacra l’essentiel de son temps à visiter sa famille et à se dévouer à des œuvres de charité. Ellisabeth mourut à Francfort le 10 janvier 1840 à l’âge de 69 ans. Ces funérailles furent célébré dans la chapelle du château de Hombourg où elle fut inhumée auprès de son mari. En Angleterre, le deuil officiel de la cour fut suspendu quelques jours le mois suivant en raison des festivités du mariage de sa niè la reine Victoria.

Ellisabeth fut aimée et admirée en Allemagne. On se souvient d’elle pour sa générosité, ayant dépensé sa dote et sa pension au service de sa nouvelle patrie. Le peuple de Hess Hambourg pleura sincèrement sa disparition. Sa petite nièce, la reine Victoria, souhaitait faire ériger un monument en son honneur, mais elle ne vécut pas assez longtemps pour en voir l’achèvement.

 Cependant, Guillaume I d’Allemagne réalisa le vœu de sa mère et le 11 août 1908, il inaugura le monument en présence du roi Édouard VI Royaume-Uni. Marie Nakit le 25 avril 1776. Elle fut le 11e des 15 enfants du roi et de la reine et la 4e parmi les filles du second trio les plus jeunes. Elles vivait auprès de ses sœurs Sophie et Amélie.

 Et toutes trois passaient la majeure partie de leur temps ensemble bien que chacune eut propre chambre. Elles n’étaient pas soumises à la surveillance aussi stricte que leurs aînés et passaient souvent de longues périodes loin de leurs parents, ne communiquant avec eux que par l’être. Ces trois jeunes princesses étaient considérées comme des filles indomptables.

 Selon le peintre John Coplet, il était presque impossible de les peindre naturel et cinématographique comme dans un documentaire historique. Selon le peintre John Coplet, il était presque impossible de les peindre tant elle refusait de rester immobile. Vers 1796, Marie tomba amoureuse du prince hollemandais Guillaume George Frédéric des Pays-Bas.

 Alors en exil à Londres avec sa famille. Cependant, ils ne purent jamais se marier, car le roi George II, avait établi que ses filles aînées devait se marier avant les plus jeunes. En 1799, le prince mourut d’une infection contractée au service de l’armée et Marie reçut la permission d’observer un deuil officiel en sa mémoire.

 Elle était très proche de sa sœur cadette, la princesse Amélie, qu’elle soigna avec un dévouement exemplaire durant sa longue maladie. La mort prématurée d’Amélie en 1810 la plongea dans une profonde tristesse. Le roi George I, qui n’avait jamais montrer grand enthousiasme à l’aidée de Marie ses filles, déclara alors son intention de leur trouver des époux convenables dès qu’elles attendraient l’âge approprié.

Finalement, en 1816, Marie épousa son cousin germain, le prince Guillaume de Gloster. Il n’ure pas d’enfants et son mari s’étaignit en 1834. Marie devint l’une des tantes préférées de la reine Victoria et fut, dit-on la seule fille du roi George I à avoir été photographiée. Elle entretenait aussi une relation étroite avec son frère aîné, le roi George I, avec qui elle partageait une forte aversion pour son épouse, Caroline de Bronzwick.

 Lorsque cette dernière quitta l’Angleterre pour l’Italie, Marie félicita son frère en vu écrivant que le ciel ne permette pas qu’elle revienne et que jamais plus nous n’ayons à la revoir. Marie mourut à Gloster House le 30 avril 1857. Elle fut la dernière survivante de sa fraterie et fut inumée dans la chapelle Saint-George du château de Winzor.

Sophie naquit le 3 novembre 1767. 12e des 15 enfants du couple royal. Elle était la 5è parmi les filles. À cette époque, le roi George commençait à s’inquiéter sérieusement du coup d’une famille si nombreuse. Il persuada alors le parlement d’adopter une loi accordant à chacune de ses filles une pension annuelle de 6000 livres.

 Sophie était très attachée à son père. On la décrivait comme une jeune femme charmante maisopéramment changeant, belle, délicate et passionnée. À 14 ans, elle fit ses début à la cour lors de l’anniversaire de son père. Les princesses n’étaient pas autorisées à fréquenter le monde extérieur, ni à profiter des plaisirs publics.

 Un jour, Sophie écrivit que ses journées étaient si monotones et ennuyeuses qu’elle préférait être un kangourou. Lorsque le prince de Gale, George devint régent, il tenta d’obtenir un peu plus de liberté pour ses chers sœurs. Mais leur mère, blessé et offensé, s’opposa farouchement à presque tous les changements qu’il proposa.

 Les seuls hommes que les princesses rencontraient étaient ceux qui servaient à la cour. Et Sophie tomba amoureuse de l’un d’eux, le général Thomas Gart, écuyé de son père. Il avait ans de plus qu’elle et portait sur le visage une grande tâche de naissance violacée. Malgré cela, Sophie l’aimait profondément et tout le monde le remarquait.

 Sa sœur Marie l’appelait la lumière pourpre l’amour. Un courtisan de la cour, Charles Gréville, le décrivit comme un vieux démonux. Dans son journal, Grville nota que les amours de Sophie et de ses sœurs étaient entièrement façonnés par leur isolement du monde extérieur et que cette vie recluse influençait profondément leurs choix sentimentaux.

Il écrivit que les princesses pouvaient tomber amoureuses de n’importe quel homme, du premier venu, qu’il le mérite ou non, qu’il soit séduisant ou intéressant. Elles étaient prêtes à tout donner avec une passion à la fois innocente et désespérée. À 23 ans, Sophie disparut de la cour pendant plusieurs mois.

 Peu après, Thomas se retira pour élever son nouveau nez dont la mère ne fut jamais identifiée. Beaucoup crurent que durant cette période, Sophie avait secrètement mis au monde l’enfant de Thomas. Mais d’autres rumeurs plus sinistres encore, circulèrent. Certains disaient que l’enfant était né d’un viol commis par son propre frère Ernest.

 Quelques historiens défendent cette version tandis que d’autres estiment qu’il ne s’agissait que d’un mensonge inventé par les ennemis politiques d’Hernest. Quoi qu’il en soit, le prince régent George avertit sa sœur de ne jamais rester seul dans la même pièce que lui. Sa réputation fut irrémédiablement ternie, ruinant toute chance de mariage.

 Malgré tout, Sophie rendait visite à Thomas et à son fils chaque fois qu’elle le pouvait. Des années plus tard, ce jeune homme tenta de faire chanter la famille royale avec de prétendues révélations sur ses origines. À 41 ans, Sophie perdit sa mère et obtint enfin la liberté qu’elle avait tant désiré. Mais avec le temps, sa vue s’affaiblit et elle fut sujette à des vertiges et des confusions croissantes.

 Il est possible qu’elle ait souffert de la même maladie mentale que son père. Elle s’installa alors dans un appartement au palais de Kensington auprès de la duchesse Victoria et de sa fille, la future reine Victoria. Sophie fut l’une des rares parentes paternelles que la jeune Victoria voyait régulièrement et paraît-il, elle lui inspirait une certaine crainte.

 Avec le temps, elle tomba sous l’influence de John Conroy, le même homme qui manipulait la duchesse Victoria et qui plus tard tenterait en vain de contrôler et d’intimider la future reine. Sophie laissa Conroy gérait ses finances et celui-ci profita habilement de cette confiance pour s’enrichir, achetant trois propriétés à son propre nom avec l’argent de la princesse.

 De plus, Sophie espionnait la jeune Victoria et rapportait tout à Conroy. Elle mourut en 1848 à l’âge de 70 ans. Ce n’est qu’après sa mort que sa famille découvrit que Conroy avait dilapidé toute sa fortune et qu’elle était morte sans le saut. On raconte que son fantôme entrait encore les couloirs du palais de Kensington. Amélie n’aqui le 7 août 1783, dernière fille du roi George I du royaume-mouni et de son épouse la reine Charlotte.

 Elle fut la seule de la fraterie à voir le jour au château de Winsor. Sa naissance survint après les tragiques décès de ses frères Octavius et Alfred, emporté par la variole durant l’enfance, laissant la famille profondément bouleversée. On dit qu’elle fut sans conteste la fille préférée de son père qui l’appelait tendrement Émilie.

 Amélie avait 21 ans de moins que son frère aîné George et 17 de moins que sa sœur Charlotte. Dès l’enfance, elle fit preuve d’orgueil, de dignité et d’une conscience très claire de son rang. On raconte que encore bébé, lorsque quelqu’un s’approchait d’elle, elle tendait aussitôt sa petite main pour qu’on la lui baise. Elle n’avait que 5 ans lorsque son père fut frappé d’une maladie mentale.

 On la décrivait comme la plus espiègle des princesses, mais aussi comme une jeune fille charmante, généreuse et vive d’esprit. Elle fut la seule de ses sœurs à entretenir de bons rapports avec l’épouse du prince George, Caroline de Brunswick, qui la qualifié de la plus aimable de toutes. Pourtant, Amélie souffrit toute sa vie de problèmes de santé.

À 15 ans, elle commença à ressentir de vives douleurs au genoux, puis manifesta les premiers signes de la tuberculose. À 19 ans, alors qu’elle suivait un traitement au bord de la mer, elle combat amoureuse d’un écuyer nombé Charles Fitzroy âgé de 40 ans. Sa mère ferma les yeux sur cet idelle suut qu’un mariage serait impossible.

 Amélie confia à son frère Frédéric qu’elle se considérait comme l’épouse de Charles et qu’elle signait parfois ses lettres des initiales AFR pour Amélia Fitzroy. À 25 ans, elle contra la rouge et demeura confinée avec sa mère à Winsor. Ce séjour la déprima et sa maladie s’aggrava. Sur ordre de son père, son frère aîné l’envoya de nouveau sur le littoral, accompagné de sa sœur préférée, Marie, qui la soigna avec tendresse pendant près de 2 ans.

 Le roi, bouleversé, réclamait chaque jour des nouvelles précises de sa santé. Pendant un temps, elle parvint à recouvrir assez de force pour de brèves promenades dans le jardin. Mais peu à peu, son état déclina et elle s’éteignit à l’âge de 27 ans. Elle fut inumée dans la crypto royale de la chapelle Saint-George à Winsor et léga tous ses biens à Charles Fitzroy.

 Son frère George fit réaliser un masque mortuaire de son visage et envoya à leur père une bague de deuil en sa mémoire. En la recevant, le roi fondit en larme. La mort de sa plus jeune fille, Amélie, accéléra la détérioration de la santé mentale de George I. Dans ses crises, il hurlait son nom encore et encore et dans ses délires, il imaginait que sa cher enfant vivait toujours à Hanno entouré d’une grande famille sans jamais vieillir, belle, souriante et éternellement heureuse. C’est ça.