Il y a des odeurs qu’on ne sent plus, des bruits qu’on entend plus, des petits bonheurs qu’on ne vit plus. 20 choses magiques ont disparu, 20 morceaux de notre enfance qui se sont évaporé sans qu’on s’en aperçoive vraiment. Et pourtant, du nord au sud, de l’est à l’ouest, nous les avons tous connus, tous aimés, tous partagés.
C’était une France où tout le monde vivait les mêmes petites joies où un dimanche à Brest ressemblait exactement à un dimanche à Nice où les cours de récré jouaient toutes au même jeux, où les familles regardaient toutes les mêmes émissions. Une France unie par ses petits riens qui faisait tout.
Mais il y en a une dans cette liste, la numéro 14, qui va vous arracher un sourire immense parce qu’elle vous l’aviez complètement oublié. Et quand vous allez la redécouvrir, vous allez vous dire “Mais oui, comment j’ai pu oublier ça ? Si vous avez grandi dans les années 70, préparez-vous à replonger dans la plus belle époque de votre vie et restez jusqu’à la fin.
La 20e, c’est celle qui nous unissait tous. C’était un dimanche matin de juin 1975. Le soleil entrait à flot par les fenêtres ouvertes. Dans la cuisine, l’odeur du café se mélangeait à celle des tartines beurrées. À la radio, Claude François chantait Alexandrie Alexandra. Papa lisait France dimanche. Maman préparait le rôti du déjeuner et les enfants dessinés sur la toile cirée à carreaux rouges et blancs.
Par la fenêtre, on entendait les voisins qui rient sur leur balcon. Que vous habitiez à Lille Marseille, Strasbourg ou Brest, c’était partout la même chose. La même atmosphère, les mêmes gestes, les mêmes petits bonheurs. La France entière vivait au même rythme, partageait les mêmes joies simples, les mêmes habitudes rassurantes.
Il y avait quelque chose dans l’air des années 70. Une légèreté, une insouciance. Comme si la vie était plus simple, plus belle, plus vraie. Les journées avaient un goût que rien n’a pu reproduire depuis. Chaque petit moment était une fête, chaque habitudes, un bonheur. 20 choses magiques ont disparu depuis.
20 petites merveilles du quotidien que tous les Français ont connu, aimé, partagé. Et aujourd’hui, on va les retrouver ensemble. Préparez-vous à replonger dans ces moments bénis où toute la France vivait unie dans les mêmes plaisirs. Commençons par quelque chose que tout le monde a touché, utilisé, adoré. Le buvard rose, ce rectangle de papier rose bonbon qu’on glissait sous la feuille à l’école dans toutes les classes de France.
Du CP au CM2, on avait son buv souvent offert par la Caisse d’Épargne, il était là, fidèle, prêt à éponger les bavures d’encre violette de nos stylos plumes. Ce papier avait une texture particulière, légèrement granuleuse, presque douce au toucher. Mais le buvard, ce n’était pas qu’un outil scolaire, c’était un terrain de jeu pour l’imagination.
Quand on faisait une tâche d’encre par accident, on pouvait la transformer en papillon en repliant le buvard. On créait des œuvres abstraites sans le savoir. On expérimentait avec les couleurs, les formes, les symétries. L’institutrice, Madame Renoire ou Madame Leblanc, inspecter nos cahiers avec attention. Une page avec bavure.
C’était souvent à refaire entièrement. Alors, on apprenait la patience, le geste précis, l’irréversible. On n’effaçait pas. On recommençait. C’était une leçon de vie cachée dans un simple rectangle de papier rose. Passons maintenant à la deuxième chose, les plaques de rue et maillé bleu. Ces magnifiques plaques qui hornaient chez tous les murs de France, bleus avec des lettres blanches, légèrement en relief, bombé, brillantes.


Elles étaient fabriquées en émaill véritable. Un artisanat minutieux qui garantissait leur beauté et leur solidité. Chaque rue, chaque quartier, chaque ville avait ses plaques. Elle racontait où l’histoire des lieux portaiit la mémoire collective. Quand la pluie les lavait, elle brillait comme des bijoux accrochés ha façade.
Le soleil s’y reflétait créant des éclats de lumière bleutée. Ces plaques étaient indestructibles, éternelles, conçues pour traverser les décennies. Elles donnèrent du caché à chaque rue, même la plus modeste. C’était un témoignage de l’artisanat français, du savoir-faire, de cette attention au détails qui faisait la beauté de nos villes.
Puis dans les années 80, on a commencé à les remplacer par des plaques en plastique, plus légères, moins chères, plus rapides à produire. Mais quelque chose s’est perdu. Ce n’était plus pareil. Ces nouvelles plaques n’avaient pas d’âme, pas de profondeur, pas cette noblesse de l’émaill bombée qui capturait la lumière.
Quand on a perdu ces plaques bleues, on a perdu un petit morceau de la beauté urbaine française. Un détail certes, mais un détail qui comptait. Continuons avec la troisème chose. Les tampons ancreurs payés chez les commerçants. Ce gros tampon en bois qui trônait sur le comptoir de toutes les boutiques de France. Madame Dupont, l’épissière, Monsieur Bertrand le quincailler, tous avèrent leur tampon et ce bruit se claque satisfaisant quand le tampon frappait le papier.
C’était un son de victoire, de transaction accomplie, de confiance mutuelle. Le rituel était toujours le même. Le commerçant sortait son tampon, le pressait sur le petit coussin imbibé d’encre violette, puis l’appliquait fermement sur la facture. Cette marque indélébile prouvait que tout était en ordre. Payé, réglé, terminé.
L’odeur de cet ancre violette imprégnait les boutiques. Une odeur de bureau bien tenue, de comptabilité rigoureuse, de sérieux dans les affaires. Madame Bertrand qui tenait la mercerie rue de la République gardait tous ses doubles de facture de tamponné d’eau pendant 10 ans. Au cas où, disait-elle, cette trace matérielle avait une valeur.
C’était la preuve, le témoin, la mémoire d’un échange commercial loyal. Quand tout est devenu numérique, quand les tickets se sont mis à s’effacer au bout de quelques mois, on a perdu cette solidité, cette permanence rassurante du tampon ancreur. Découvrons ensemble la 4e chose, les berlingots de lessive avec leurs cadeaux.
Ces petits sachets triangulaires de bonux ou de skip qui ont révolutionné la lessive française. Fini les énormes paquets de 5 kg qu’il fallait porter péniblement. Place à la modernité, aux pratiques, au concentré. Mais ce n’était pas tout. À l’intérieur de chaque paquet se cachait un trésor, un cadeau surprise.
L’excitation était immense quand on ouvrait un nouveau paquet. Qu’est-ce qu’on allait trouver cette fois ? Un verdure Alex, une assiette fleurie, un torchon coloré, une petite serviette ? On collectionnait ces cadeaux. Les placards français se sont peu à peu remplis de vaisselles bonux. Six vers identiques, h assiettes assorties, une collection complète de torchons.
C’était gratuit, c’était joli, c’était pratique. Les jours de lessive devenaient des jours de fête. Cette odeur chimique fleuri envahissait la cuisine. Mais peu importait, on avait transformé une corvée en chasse au trésor. Les enfants voulaient aider à faire la lessive juste pour découvrir le cadeau caché. C’était du marketing génial certes, mais c’était aussi une vraie joie domestique.
Ces petits bonheurs gratuits qui ponctuaient le quotidien et le rendait Chop plus léger. Voici la 5è chose. Les dimanches sans voiture de 1973. Cette année-là, le choc pétrolier a frappé la France. Le prix du pétrole a explosé. L’essence est devenue rare, précieuse, rationnée. Le gouvernement a décrété des dimanches sans circulation automobile et quelque chose de magique s’est produit.
Les Champs-Élysées se sont transformés en terrain de jeu géant, des familles entières à vélo sur le périphérique parisien. Des enfants qui jouaient au ballon au milieu des grandes avenues. On entendait les oiseaux. On respirait un air plus pur. Les villes retrouvaient une échelle humaine, une douceur oubliée.
Paris, Lyon, Marseille, toutes les grandes villes françaises ont vécu ces dimanches extraordinaire. Les gens souraient, ils se parlaient, ils redécouvraient leur ville autrement. Sans le bruit assourdissant des moteurs, sans les gaz d’échappement, sans la course permanente. C’était un retour inattendu à une vie plus lente, plus paisible.
Bien sûr, c’était une contrainte, une mesure d’urgence face à la crise. Mais dans cette contrainte, on a découvert une liberté nouvelle. Les photos de l’époque sont saisissantes. Ces grands boulevards vides de voitures mais plein de viees humaines. Ses enfants en roller sur des routes habituellement interdite. Ses pique-niques improvisés sur l’asphalt.
Ces dimanches-là restent gravés dans la mémoire collective comme des moments de grâce volés au monde moderne. Passons à la 6e chose, l’annuaire téléphonique distribué gratuitement. Cet énorme bottin qui arrivait chaque année dans toutes les boîtes aux lettres de France. C’était un objet fascinant, épais, lourd, imprimé sur ce papier bible si fin qu’il était presque transparent.
On le feuilletait avec précaution pour ne pas le déchirer. À l’intérieur se trouvait toute la ville, tous les noms, tous les numéros classés par ordre alphabétique. Votre voisin, votre médecin, le garagiste du quartier, le restaurant du coin. Tout le monde était dedans. Le rituel de recherche avait quelque chose d’agréable.
On posait l’annuire sur la table. On cherchait la bonne page, le doigt descendait les colonnes ligne après ligne jusqu’à trouver le nom recherché. Parfois, on découvrait des noms amusants. On comptait combien de Martin, de Duponton, de Bernard il y avait dans la ville. On s’étonnait de trouver un homonyme parfait de quelqu’un qu’on connaissait.
Et puis il y avait cette question de la vie privée. Votre numéro était public par défaut. Tout le monde pouvait vous trouver, vous appeler. Ce maître sur liste rouge était exceptionnel. C’était réservé aux personnalités, aux gens qui avaient vraiment quelque chose à cacher. Pour le commun des mortels, être dans l’annuaire était normal.
C’était même rassurant. Ça voulait dire qu’on existait, qu’on était joignable, qu’on faisait partie de la communauté. Découvrons la 7e chose. Interville. Chaque été, toute la France se retrouvait devant sa télévision pour ce rendez-vous national. Guilxe, Simone Garnier, Léon Zittron. Ces noms raisonnent encore dans nos mémoires comme des souvenirs d’enfance heureux.
Le principe était simple mais génial. Deux villes s’affrontaient dans des jeux spectaculaires, souvent arrosés, toujours amusants. L’excitation était à son comble dans les familles. On supportait sa ville ou la ville la plus proche ou simplement celle qu’on préférait. On criait devant l’écran. On encourageait les participants qui glissaient sur des bâches savonneuses qui tiraient à la corde dans des piscines gonflables qui couraient avec des sauts percés.
C’était délirant, joyeux, fédérateur. Les jeux mythiques restent gravés dans nos mémoires. Le fil à linge où il fallait accrocher le maximum de vêtements tout en évitant de tomber dans l’eau. Le tir à la corde géant où toute une équipe tirait de toutes ses forces. Les parcours d’obstacles avec des échelles et défilé, des toboggans glissants.
Et cette phrase culte de Guilux “Allez allez !” qui rythmait chaque épreuve. 15 millions de Français regardaient ces émissions. 15 millions, c’était un phénomène national. Le lendemain, dans les cours d’école, au bureau, dans les fils d’attente des commerces, tout le monde en parlait. Tu as vu hier soir, ils ont gagné au dernier jeu.
Cette émission créait du lien social, de la conversation, du partage. Continuons avec la 8e chose P citron. Cette bouteille jaune citron qui trônait dans toutes les cuisines de France, absolument toutes. Du plus modeste appartement à la maison bourgeoise, tout le monde avait son pec citron sous l’évier ou à côté de l’évier.
C’était le roi incontesté de la vaisselle. Le plaisir commençait dès qu’on pressait le bouchon. Ce petit bouchon rouge qu’il fallait appuyer pour faire sortir le liquide jaune. Et cette odeur, cette odeur de citron frais qui envahissait la cuisine. Puis venait la magie. On versait une goutte, une seule goutte dans l’eau et ça moussait.
Ça moussait énormément. Une montagne de mousse blanche et légère qui recouvrait toute la bassine. Une goutte de pc citron et sa mousse. Sa mousse. Ce slogan tous les Français le connaissaient là par cœur. On le chantonnait en faisant la vaisselle. C’était ancré dans nos têtes, répété à la télévision, à la radio, sur les affiches.
Pike citron n’était pas qu’un produit. C’était une institution, un symbole de la propreté à la française. La vaisselle brillait, les assiettes cinaient sous les doigts tellement elles étaient propres. C’était la garantie d’un travail bien fait. Voici la 9e chose. Casimir et l’île aux enfants. 17h30. Dans toute la France, les enfants se précipitaient devant la télévision.
C’était l’heure sacrée, l’heure de Casimir. Ce dinosaure orange avec ses grands yeux ronds et son air sympathique était devenu l’ami de tous les enfants français. Casimir avec ses copains Hippolyte et Léonard nous emmenaient chaque jour sur son île mystérieuse. Les chansons, on les connaissait toutes par cœur.
Oui oui oui, c’est nous les champions. On les chantait dans les cours de récré, dans les chambres, dans les voitures. Casimir nous apprenait des choses, nous faisait rire, nous racontait des histoires. C’était notre rendez-vous quotidien, notre moment de bonheur télévisuel. Les parents savaient qu’à cette heure-là, ils avaient 30 minutes de tranquillité.
Les enfants étaient hypnotisés par leur ami orange. L’île aux enfants n’était pas qu’une émission. C’était un univers partagé par toute une génération. On en parlait à l’école, on rejouait les sketchs dans la cour. On dessinait Casimir dans nos cahiers. Ce dinosaure orange était notre compagnon d’enfance, notre confident télévisé, notre première star préférée.
Passons à la 10e chose. La vache qui rit dans tous les cartables de France, dans tous les réfrigérateurs, dans toutes les cuisines. Ces petites portions triangulaires emballées dans du papier aluminium argenté. Le fromage fondu par excellence. Celui que tous les enfants adoraient, celui qui ne faisait jamais débat. On aimait tous la vache qui rit.
Le rituel d’ouverture avait son charme. Décoller le papier rouge de la boîte ronde, prendre une portion triangulaire, dérouler délicatement le papier alu en tirant sur la languette rouge et là découvrir ce fromage crémeux, blanc, onctueux. On l’étalait sur une tartine de pain ou parfois on le mangeait directement à la petite cuillère.
Le goût était doux, pas trop fort, parfait pour les palais d’enfants. Et puis il y avait cette vache souriante sur l’emballage avec ses boucles d’oreilles qui étaient en fait des mini boîtes de vaches qui rient. Ce détail amusant qu’on découvrait en regardant de plus près. Cette vache joyeuse qui nous faisait sourire à chaque fois.
La vache Kirit, c’était le goûter universel, celui qu’on trouvait aussi bien dans une famille modeste que dans une famille aisée. Le grand égalisateur du goûter français. Découvrons la 11e chose, les 45 tours. Ces petits disques noirs avec leur gros trous au milieu, dans toutes les chambres d’adolescent, sur toutes les platines.
C’était notre moyen d’écouter de la musique, notre façon de posséder nos chansons préférées. On allait chez le disquare, on feuilletait les bacs, on regardait les pochettes colorées, on demandait parfois à écouter dans la petite cabine avant d’acheter. Claude François, Chela, Michel Sardou, Joe Dain, Michel Paul Naref, Johnny Alid.


Ces noms étaient sur toutes les lèvres. Leurs 45 tours se vendaient par million. Toute la France fedonnait les mêmes chansons. Le téléphone pleur de Claude François, Bang de Chea, les Champs-Élysées de Jo d’Asin. Ces tubes traversèrent le pays d’un bout à l’autre. Le rituel d’écoute était précieux. On sortait délicatement le disque de sa pochette.
On le tenait par les bords pour ne pas le rayer. On le posait sur la platine en faisant attention. On levait le bras. On baissait le diamant avec précaution. Puis cette petite pause avant que la musique démarre, ce léger craquement du vinyle. Et enfin, la chanson qui commençait. On écoutait en regardant tourner le disque.
On lisait les paroles au dos de la pochette. On connaissait chaque rayure, chaque craquement qui annonçait notre passage préféré. Ces 45 tours, on les collectionnait, on les rangeait soigneusement, on les prêtait à nos amis, parfois on les échangeait. C’était notre trésor musical, notre bibliothèque de bonheur en vinyle noire. Voici la 12e chose.
cette poudre magique qui sentait bon le chocolat et les céréales. Dans tous les placards français, à côté du café et du sucre, trônait la boîte jaune de Le rituel du petit- déjeuner commençait par là. On sortait la boîte, on versait quelques cuillè dans le bol de laitchaud, on mélangait en regardant la poudre se dissoudre lentement, créant des tourbillons marrons dans le blanc du lait.
Cette odeur matinale, tous les enfants de France la connaissaient. Ce goût sucré, réconfortant qui donnait envie de se lever même les matins d’hiver. “Y bon banana”, disait le slogan. Une phrase gravée dans nos mémoires collectives. On la répétait en imitant l’accent. C’était notre chocolat chaud à nous, notre façon de bien commencer la journée avant de partir à l’école.
Continuons avec la 13e chose, les bons points et les images. Dans toutes les écoles de France, du plus petit village à la grande ville, le système était le même. Quand on travaillait bien, quand on avait une bonne note, quand on était sage, l’institutrice nous donnait un bon point. Ces petits rectangles de papier colorés étaient et des trésors.
On les collectionnait précieusement. 10 bons points égalaient une image et là c’était le moment magique. On pouvait choisir dans le grand classeur de la maîtresse des images d’animaux, de paysages, de fleurs, de papillon. On prenait son temps pour choisir. Laquelle était la plus belle, laquelle on n’avait pas encore.
Ces images, on les gardait dans une boîte en fer, on les montrait fièrement à nos parents. C’était la récompense du travail bien fait, la reconnaissance visible de nos efforts. Passons à la 14e chose. Les dossiers de l’écran. Le mardi soir était sacré dans toute la France. 15 millions de français se retrouvaient devant leur télévision. D’abord, un film, souvent un grand classique ou un téléfilm marquant.
Puis le débat. Autour d’une table, des invités discutaient, parfois s’opposaient, toujours passionnaiit. C’était un rendez-vous familial. On regardait ensemble, on écoutait les arguments, on se forgeait une opinion. Le lendemain au travail, à l’école, dans les fils d’attente et où tout le monde en parlait.
Tu as vu hier soir au dossier de l’écran ? Cette phrase ouvrait des conversations partout en France. Se coucher tard un mardi, c’était exceptionnel. Mais pour les dossiers de l’écran, on faisait une exception. Découvrons la 15e chose. Les bâtonnets Micau à l’entracte du cinéma. Dans toutes les salles obscures de France, le rituel était identique.
Après la première bobine, les lumières se rallumaient. L’ouvreuse apparaissait avec son plateau lumineux. Sur ce plateau, aligné comme des soldats, les bâtonnaient mico, vanille enrobé de chocolat, fraises ou chocolat pur. L’ouvreuse avançait dans l’allée avec sa lampe torche. On levait la main, elle s’approchait avec son sourire, on choisissait son parfum, on payait.
Puis on croquait dans ce chocolat froid qui craquait sous les dents, révélant la glace crémeuse à l’intérieur. C’était le bonheur glacé du cinéma, le petit plaisir sucré qui accompagnait le grand spectacle sur l’écran. Voici la 16e chose, Bernard Pivot et sa dictée. Le vendredi soir sur antenne 2, Bernard Pivot régnait sur la culture française avec son émission Apostrophe.
Mais c’est sa dictée annuelle qui réunissait vraiment toute la France. Des millions de Français, stylo en main, papier devant eux, écoutaient religieusement Bernard Pivot dicté un texte truffé de piègant, oignon, quincaillerie, relais. Ces mots compliqués faisaient transpirer même les plus calés en orthographe. Mais le plaisir était là.
Participer à ce grand défi national, compter ses fautes à la fin, se comparer avec ses voisins, ses collègues, sa famille. Faire moins de 50 fautes, c’était déjà une victoire. Faire moins de 20, c’était l’exploit. Bernard Pivot était devenu monsieur culture, le gardien de la langue française, le maître du savoir. Continuons avec la 17e chose, les carambar et leurs blagues dans toutes les poches des enfants de France.
Dans tous les cartables, ces friandises au caramel collant étaient partout. Le plaisir était double. D’abord, le caramel lui-même, dur au début, puis de plus en plus mou à mesure qu’on le suçait. Il collait aux dents, s’étirit, durait longtemps, mais surtout il y avait la blague imprimée sur le papier. On déroulait soigneusement l’emballage jaune et rouge.
On lisait la blague à haute voix. Qu’est-ce qu’un crocodile qui surveille une caserne ? Un Lacoste garde. Ces blagues étaient nules, vraiment nulles. Mais c’était justement ça qui était drôle. On riait de leur nullité, on les échangeait, on les collectionnait, on essayait de les apprendre par cœur pour les raconter aux copains.
Les Carambars, c’était le bonheur sucré avec un supplément de rire garanti. Passons à la 18e chose. Récré à deux. Le mercredi matin était le moment le plus attendu de la semaine pour tous les enfants de France. Dorotthé, Corbier, Ariane, Jackie. Ses prénoms raisonnent encore dans nos mémoires comme des amis d’enfance. Il nous présentait télé dessin animé cult Goldorac et son astéroach, Candy et ses grands yeux brillants de larme.
Albator et son vaisseau pirate de l’espace. On chantait le générique récré à 2, c’est pour les grands et les petits. On dansait devant la télé, on imitait les personnages. Ces émissions créant des souvenirs communs à toute une génération. Dans toutes les cours de récré de France, on jouait à Goldorac. On se disputait pour savoir qui serait Actarus.
On mimait les combats contre les Golgotes. C’était notre culture partagée, notre univers commun, nos héros collectifs. Découvrons la 19e chose, la Deux chevaux, la voiture de tous les Français. De la campagne profonde aux grandes villes, on la voyait partout. Cette petite voiture si particulière avec sa forme unique, ses portières qui s’ouvraient à l’envers, son toit en toile qu’on pouvait replier l’été. Elle n’avait rien de luxueux.

.
Pas de confort moderne, pas de gadget, juste l’essentiel. Mais c’était justement sa beauté. Elle était simple, fiable, économique. Tout le monde pouvait se l’offrir. Les familles les partaient en vacances dedans, serré les unes contre les autres. Les valises attachées sur le toit. Le moteur faisait un bruit. Caractéristique, on l’entendait arriver de loin.
Les suspensions souples absorbaient tous les trous de la route. On flottait presque. Les souvenirs de trajet en deux chevaux sont gravés dans nos mémoires. Les voyages semblaient plus longs mais aussi plus authentiques, plus vrai. Et enfin, voici la 20e et dernière chose. Le repas du dimanche qui durait des heures.
Du nord au sud, de l’est à l’ouest. Dans toutes les familles bas françaises, le dimanche avait la même saveur. Toute la famille réunie autour de la table. les grands-parents, les parents, les enfants, parfois les oncles et tantes, les cousins. On se retrouvait, le repas commençait vers midi. L’apéritif s’éternisait joyeusement.
Un petit verre de pastisse pour les hommes, un porteau pour les dames, les cacahuètes, les olives, les petits gâteaux salés. On discutait, on riait, on prenait des nouvelles. Puis venait l’entrée, la terine maison, le pâté, les crudités, ensuite le plat principal, le rôti qui avait cuit lentement depuis le matin, le poulet doré, le gigot d’agneaux, le bœuf bourguignon, les légumes du jardin pour ceux qui en avaient un.
On mangeait lentement, on discutait entre chaque plat, on racontait des histoires, les mêmes souvent, mais qu’importe, c’était le rituel. Les enfants s’impatientaient un peu, mais ils restaient à table. C’était la règle. Puis venait la salade, le fromage et enfin le dessert, la tarte aux pommes, le clafouti, la mousse au chocolat, le café pour les grands.
Et il était déjà 16 ou 17h. C’est dimanche où le temps s’arrêtait, où trois générations se retrouvaient, où on prenait le temps de vivre, de parler, de s’écouter. Personne ne regardait sa montre, personne n’était pressé. C’était le dimanche, le jour sacré du repos et de la famille. Voilà 20 choses, 20 fragments de notre mémoire collective.
20 petits bonheurs que tous les Français ont connu, aimé, partagés. Du plus petit village à la plus grande ville, nous avons tous vécu ces moments-là. Nous avons tous eu notre buvard rose à l’école. Nous avons tous regardé Casimir. Nous avons tous chanté les tubes de Claude François. Nous avons tous mangé des Carambars en lisant leurs blagues nullees.
Ces 20 choses, c’est ce qui nous unit encore aujourd’hui. C’est notre patrimoine émotionnel, notre héritage commun. Quand on se croise entre quinquagéners ou sexagénè, on a juste à dire “Tu te souviens d’Interville ou “Tu te souviens de la vache qui rit ?” et tout de suite on sourit, on se comprend, on partage quelque chose d’invisible mais de puissant.
Les années 70 c’était vraiment ça. C’était la France Unie dans les petits bonheurs simples, une époque où tout le monde vivait au même rythme, partageait les mêmes joies, fredonnait les mêmes chansons. Pas besoin d’être riche pour être heureux. Ces bonheurslà étaient accessibles à tous. Un buvard rose coûtait quelques centimes. Un Carambar pareil.
Regarder la télévision était gratuit. Jouer au bill dans la cour ne coûtait rien. C’était une époque bénie, une France heureuse, une France qui savait profiter des choses simples, une France qui prenait le temps de vivre. Nos enfants, nos petits-enfants ne connaîtront jamais ça. Ils n’auront jamais vécu cette expérience collective, ces souvenirs partagés par toute une nation.
Mais tant qu’on se souvient, tant qu’on raconte, tant qu’on transmet, ces moments magiques restent vivants. Alors maintenant, c’est à vous parmi ces 20 jeux merveilles, laquelle vous fait le plus sourire, laquelle vous ramène directement à votre enfance et surtout, quelle est cette chose universelle des années 70 que j’ai oublié mais que tous les Français ont connu ? Dites-le en commentaire.
Partagez vos souvenirs, racontez vos histoires parce que ces moments-là, on les a tous vécus ensemble et tant qu’on se souvient, la magie continue.