« C’est Morbide et Pas Très Sain » : Le Coup de Gueule Cinglant de Michel Leeb Contre les Hommages Répétitifs de Laeticia Hallyday


Article: « C’est Morbide et Pas Très Sain » : Le Coup de Gueule Cinglant de Michel Leeb Contre les Hommages Répétitifs de Laeticia Hallyday

À 78 ans, il aurait pu choisir le confort du silence, le respect des conventions, ou la prudence de l’homme qui a traversé plus d’un demi-siècle de carrière sans jamais s’enliser dans la polémique. Pourtant, Michel Leeb a pris une grande inspiration sur le plateau de RTL et a lâché des mots qui résonnent aujourd’hui comme un pavé dans la mare de la mémoire de Johnny Hallyday. L’humoriste légendaire a décidé de dire tout haut ce que, visiblement, une partie de la France du spectacle pense tout bas : les hommages permanents, incessants, orchestrés autour du Taulier sont « fatiguants », « pénibles » et surtout, « morbides ».

Mais la critique de Michel Leeb, cinglante et mesurée à la fois, va bien au-delà d’une simple question de goût. En visant l’« intérêt pour l’Audimat » et un « business pas très sain », il met en lumière le nœud du problème : la transformation du souvenir d’une icône en une véritable industrie du spectacle et de la finance, une machine dont la veuve de l’artiste, Laeticia Hallyday, tient fermement les rênes. Ce geste de franchise, venant d’une figure aussi respectée, est un événement en soi qui oblige à se poser une question fondamentale : l’hommage sincère à Johnny Hallyday a-t-il été sacrifié sur l’autel du mercantilisme ?

Le Choc des Mots : Leeb Confirme la Critique d’Eddy Mitchell

L’onde de choc des propos de Michel Leeb a été amplifiée par le fait qu’elle faisait écho à une autre figure marquante. Quelques jours plus tôt, c’était le chanteur Eddy Mitchell, ami de toujours du rockeur, qui avait violemment fustigé les cérémonies post-mortem. Mitchell avait alors dénoncé des « statues ridicules » et des « mises en scène morbides », affirmant sans filtre qu’il se « fichait royalement de tout ça ». Le rockeur, connu pour sa parole brute, avait brisé le silence de politesse qui s’était installé autour de la famille Hallyday.

Invité sur RTL, Michel Leeb est inévitablement interrogé sur cette sortie. Sa réponse est sans appel : « Les hommages en permanence, c’est fatiguant. Je suis assez d’accord avec Eddy là-dessus. C’est quelque chose d’assez morbide. » Le mot est lâché : morbide. Ce choix d’adjectif n’est pas un hasard, il est un alignement assumé avec l’ami de Johnny et traduit un profond malaise. Pour Leeb, ces cérémonies répétées, ces expositions grandioses, ne sont pas le chemin du souvenir. « Nous, quand on a perdu des gens qu’on aime dans le métier ou dans la vie de tous les jours, on n’a pas besoin de tout ça pour y penser. On n’a pas besoin de toutes ces salades, de tous ces hommages qui sont très lourds à chaque fois et qui sont pénibles. » La vraie mémoire, selon lui, se fait dans le cœur et l’intimité, loin des projecteurs.

L’Accusation de Mercantilisme : Quand l’Hommage Devient « Intérêt d’Audimat »

La critique devient cependant plus grave lorsque Michel Leeb s’attaque à la dimension économique. L’humoriste ne s’arrête pas au mauvais goût ou à la lassitude, il s’aventure sur le terrain de l’éthique : « Derrière tout ça, on sent qu’il y a un intérêt pour l’Audimat. Ce n’est pas très sain. » Accuser ouvertement Laeticia Hallyday, et l’entourage qui valide ces événements, de le faire par « intérêt financier et médiatique » est une véritable bombe. Ce n’est plus une divergence d’opinion, c’est une accusation de faire du commerce avec la mort, de transformer la légende de Johnny Hallyday en « machine à cash » perpétuelle.

Il faut dire que la multiplication des projets génère des revenus colossaux. Chaque concert-événement, chaque documentaire diffusé sur une chaîne de télévision, chaque album posthume ou compilation, chaque exposition payante se traduit en millions d’euros de recettes. Or, en tant qu’héritière de la quasi-totalité du patrimoine, Laeticia Hallyday détient le contrôle total. C’est elle qui accorde ou refuse l’autorisation d’utiliser le nom et l’image du rockeur, et qui touche en conséquence droits d’auteur, redevances et bénéfices. Pour Michel Leeb, cette concentration du pouvoir crée une situation où la logique commerciale prend inévitablement le pas sur le respect de la mémoire du défunt. Comment être certain qu’un nouveau projet d’hommage est motivé par l’amour et non par l’argent lorsque des millions sont en jeu ?

Le Vrai Johnny Contre le Spectacle : Le Plaidoyer d’un Ami

Pour comprendre la ferveur de la position de Michel Leeb, il faut se reporter à l’homme qu’il a connu. Leeb n’était pas un ami intime de Johnny, mais il le croisait régulièrement dans le milieu du spectacle et se souvient de leur rencontre avec émotion. Il décrit un homme d’une « gentillesse incroyable », d’un « naturel désarmant », loin de l’image du rocker arrogant. Johnny était, dans ses mots, « un amour de mec ». C’est cette authenticité que Leeb cherche à défendre aujourd’hui.

Pour l’humoriste, toutes ces mises en scène grandioses – comme la statue monumentale d’une Harley Davidson devant l’Accor Arena – sont une caricature qui ne reflète pas l’homme simple qu’il a côtoyé. Johnny, par sa seule voix et son charisme, n’avait pas besoin de « tout ce cirque » pour exister. En opposant l’homme authentique au spectacle incessant, Leeb rejoint ceux qui s’interrogent sur la volonté réelle de Johnny. L’homme qui aimait ses enfants (David et Laura, écartés du testament initial) et qui appréciait la simplicité se serait-il reconnu dans cette agitation médiatique et commerciale qui déchire sa famille et fatigue le public ? Michel Leeb pense visiblement que non, défendant implicitement une idée de sobriété et de dignité que l’industrie du souvenir semble avoir oubliée.

Le Silence de Laeticia et la Complicité Médiatique

Les critiques de Michel Leeb sont d’autant plus puissantes qu’elles ne se limitent pas à Laeticia. Il met également en cause la « complicité » des chaînes de télévision. Les médias savent pertinemment que le nom de Johnny Hallyday est synonyme d’audience record. Chaque documentaire, chaque concert-hommage fait exploser les chiffres, ce qui génère des recettes publicitaires importantes. Cette logique mercantile crée un cercle vicieux : les chaînes demandent des projets parce qu’ils rapportent, et Laeticia accepte parce qu’elle en tire des bénéfices, tout en contrôlant le récit autour de son défunt mari.

Face à cette nouvelle charge, Laeticia Hallyday a opté, comme à son habitude, pour l’ignorance. Ses avocats et son entourage lui conseillent sans doute de ne pas donner satisfaction à ses détracteurs en répondant. Dans son camp, les arguments restent les mêmes : elle est légitime en tant qu’épouse de plus de vingt ans ; les hommages permettent aux fans de se recueillir et de célébrer leur idole ; personne n’est obligé d’y assister. Ces arguments ne sont pas sans fondement, mais ils ne répondent pas au fond du malaise soulevé par Leeb : c’est la répétition, l’échelle et le côté commercial qui posent problème.

Le Prix de la Répétition : Le Poids Psychologique pour les Proches

Au-delà de l’argent et de l’audience, Michel Leeb pointe un aspect souvent oublié : l’impact psychologique sur l’entourage. Pour les vrais proches, les amis de longue date, et la famille (dont David et Laura), cette exposition permanente de la mort de Johnny est épuisante. Chaque nouvel événement ravive la douleur, rouvre la plaie et empêche de faire véritablement son deuil. « On n’a pas besoin de tout ça pour y penser et pour les avoir avec nous », insiste Leeb.

Le vrai souvenir se trouve dans l’intime, dans la pensée spontanée, pas dans les spectacles télévisés ou les expositions payantes. Le rockeur est mort il y a plusieurs années, et cette industrie du souvenir maintient artificiellement sa présence physique, non pour honorer sa mémoire, mais pour entretenir le mythe et les revenus qu’il génère. C’est cette dimension humaine et psychologique que Michel Leeb, en homme de bon sens et d’une autre génération, refuse de cautionner.

Conclusion : Un Combat pour la Dignité

À 78 ans, en choisissant de briser le silence avec des mots aussi simples que « morbide » et « pas très sain », Michel Leeb n’a pas seulement critiqué Laeticia Hallyday. Il a pris position dans un débat plus large qui concerne la manière dont notre société gère la mémoire de ses stars. À l’ère des médias omniprésents et de l’industrie du divertissement 24/7, la mort d’une célébrité est devenue un produit commercial à longue durée, dont les héritiers, producteurs et médias ont intérêt à maintenir la flamme, quitte à saturer le public et à épuiser les proches.

Leeb se positionne comme le défenseur d’une certaine idée du respect des morts : celle d’une mémoire discrète, élégante et authentique, qui privilégie le souvenir intime au spectacle public. Il rappelle qu’au-delà de la légende, Johnny Hallyday était un homme, un « amour de mec », qui méritait une paix posthume plus digne que ce « cirque médiatique » permanent. Son courage force le respect, et ses mots continueront sans aucun doute de résonner, alimentant le débat brûlant autour du véritable héritage de Johnny Hallyday.