Jean-Michel Aphatie Mis à l’Écart de RTL : Le Parallèle Choc sur la Colonisation en Algérie qui a Provoqué un Séisme Médiatique

Article: Jean-Michel Aphatie Mis à l’Écart de RTL : Le Parallèle Choc sur la Colonisation en Algérie qui a Provoqué un Séisme Médiatique

Le paysage audiovisuel français a été secoué par une onde de choc inattendue ce mercredi 5 mars 2025. Les auditeurs fidèles de la matinale de RTL, co-animée par Thomas Sotto et Amandine Bégot, ont noté l’absence de l’une de ses figures les plus incisives : Jean-Michel Aphatie. Le journaliste, connu pour son franc-parler et ses prises de position souvent tranchantes, s’est vu signifier une mise en retrait de l’antenne par la direction de la station. La raison de cette éviction temporaire, mais spectaculaire, réside dans des propos tenus une semaine auparavant concernant la colonisation française en Algérie, des déclarations qui ont provoqué un tollé immédiat et l’intervention de l’Autorité de régulation des médias.

Le Débat qui a Mis le Feu aux Poudres : Un Parallèle Jugé Inapproprié

L’origine de la controverse remonte au 25 février, lors d’un débat radiophonique crucial sur les relations diplomatiques complexes et historiquement chargées entre la France et l’Algérie. Face à Florence Portelli, vice-présidente (LR) de la région Île-de-France, Jean-Michel Aphatie a livré une analyse qui s’est voulue percutante, mais qui a instantanément franchi la ligne rouge pour de nombreux auditeurs et pour la direction de RTL.

Le journaliste, également chroniqueur sur TMC dans l’émission Quotidien, a en effet établi un parallèle d’une extrême sensibilité entre les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale et ceux perpétrés durant la colonisation algérienne. Il a notamment déclaré : « Chaque année, en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie. Est-ce qu’on en a conscience ? »

En établissant cette comparaison directe entre le massacre d’Oradour-sur-Glane, symbole des atrocités nazies en France, et les actes de la colonisation française en Algérie, Jean-Michel Aphatie a touché un point nodal de la mémoire collective et de la décence historique. Pour beaucoup, cette analogie s’est avérée choquante, minimisant la singularité des crimes nazis tout en pointant du doigt la violence coloniale française avec une force inouïe.

L’Intervention de l’ARCOM et la Décision Radicale de RTL

La vague de réactions suscitée par ces propos a été si importante que l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) a été saisie. Cette autorité a d’ailleurs ouvert une instruction pour examiner le contenu des déclarations et évaluer un possible manquement aux obligations éditoriales de la station.

Avant même que l’ARCOM n’annonce les conclusions de son instruction, la direction de RTL a pris une décision forte et immédiate. Ce mercredi 5 mars, c’est Thomas Sotto lui-même qui a dû justifier l’absence de son confrère aux auditeurs, dans un moment de gêne palpable à l’antenne.

« D’habitude le mercredi, Jean-Michel Aphatie est avec nous pour débattre. Ce matin, il n’est pas là. Mardi dernier, lors d’un débat sur l’Algérie face à vous Florence Portelli, Jean-Michel a effectué un parallèle entre certains actes commis pendant la colonisation de l’Algérie et des crimes nazis. Une comparaison que la direction de RTL considère inappropriée et qui a choqué beaucoup d’entre vous », a expliqué le présentateur.

Refus d’Excuse et Retrait Forcé : La Posture d’Aphatie

L’information cruciale, révélée par Amandine Bégot, est que la mise en retrait n’est pas une simple décision éditoriale mais le résultat d’un désaccord fondamental entre le journaliste et sa hiérarchie. Jean-Michel Aphatie, farouche défenseur de ses propos, a catégoriquement refusé de s’excuser ou de revenir sur ses déclarations.

« Jean-Michel Aphatie ne souhaitant ni s’excuser, ni revenir sur ses propos – ce qui est son droit –, la direction de RTL lui a donc demandé ce matin de se tenir en retrait de l’antenne », a précisé la co-animatrice.

Cette attitude du journaliste, qui choisit l’affirmation de sa conviction intellectuelle au détriment de sa présence à l’antenne, souligne la profondeur de l’engagement derrière ces mots. Pour Jean-Michel Aphatie, il s’agissait visiblement de dénoncer avec la plus grande force possible la violence et les atrocités de la période coloniale, quitte à employer une comparaison historiquement explosive.

Les Enjeux d’une Polémique sur la Liberté d’Expression

Cette affaire soulève des questions essentielles sur les limites du débat public en France, notamment lorsqu’il touche aux sujets sensibles de l’histoire coloniale et de la mémoire nationale. La mise en retrait de Jean-Michel Aphatie illustre la tension constante entre la liberté d’expression journalistique, qui se veut parfois provocatrice pour forcer la réflexion, et la nécessité pour un média de service public comme RTL de préserver l’équilibre et le respect des sensibilités de son auditoire, d’autant plus quand l’ARCOM est impliquée.

Si le journaliste a le droit de maintenir sa position, la direction de la station a, de son côté, l’obligation de s’assurer que ses antennes ne diffusent pas de propos susceptibles d’engendrer des controverses majeures ou d’être jugés inappropriés et blessants. La comparaison entre la colonisation française et les crimes nazis demeure un terrain miné, où l’intention d’analyser ou de dénoncer se heurte souvent à la violence de l’analogie historique.

L’avenir de Jean-Michel Aphatie sur RTL reste en suspens. Cette mise en retrait est un avertissement clair sur le pouvoir des mots et la vigilance nécessaire sur des sujets de mémoire collective. Elle marque un moment de forte turbulence dans la carrière d’un éditorialiste habitué aux joutes verbales, mais qui a, cette fois, payé le prix fort de sa radicalité. Les suites de l’instruction de l’ARCOM et l’éventuel retour du journaliste sur les ondes seront scrutés avec la plus grande attention.