« La Santé de ma Mère est Ruinée » : La Fille de Brigitte Macron Témoigne au Procès des Cyberharceleurs de l’Infox Mondiale

Cyberharcèlement de Brigitte Macron: 3 à 12 mois de prison avec sursis  requis contre les accusés

Article: « La Santé de ma Mère est Ruinée » : La Fille de Brigitte Macron Témoigne au Procès des Cyberharceleurs de l’Infox Mondiale

Le tribunal correctionnel de Paris a été le théâtre, hier, d’une confrontation poignante entre la justice, la haine en ligne et l’intimité violée de la Première Dame de France. Des peines de prison allant de trois à douze mois avec sursis, assorties d’amendes pouvant atteindre 8 000 euros, ont été requises contre les dix personnes accusées d’avoir cyberharcelé Brigitte Macron. Toutes sont impliquées dans la propagation d’une infox mondiale, aussi absurde que virulente, la présentant comme une femme transgenre.

Au cœur de cette affaire, qui s’étend sur quatre longues années de messages haineux et complotistes, l’émotion a culminé avec le témoignage de Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte Macron. Avocate de 41 ans, elle a pris la parole pour dénoncer l’impact dévastateur de cette campagne sur sa mère, en l’absence de cette dernière, contrainte à une vigilance de tous les instants face à la distorsion de son image.

Un « Tourbillon » de Haine qui Détruit la Santé

Face aux prévenus jugés depuis lundi, Tiphaine Auzière a dressé un portrait sombre de la vie quotidienne de sa mère, aujourd’hui une cible permanente. Elle a déploré la « dégradation des conditions de santé » de la Première Dame, victime d’une « haine » implacable qui vise à remettre « systématiquement en cause » son « identité, son sexe » et « sa probité ».

L’avocate a détaillé les conséquences concrètes de ce harcèlement continu : « Ce tourbillon [de messages] qui ne s’arrête jamais a un impact croissant sur [les] conditions de vie » de sa mère et son état de « santé ». Elle a avoué avoir d’abord « sous-estimé l’ampleur » du phénomène, qui s’est propagé au-delà des frontières et des réseaux complotistes. Désormais, l’épouse du Président de la République est « sur le qui-vive » en permanence, obligée de faire attention « aux tenues [qu’elle porte], aux postures car elle sait que son image peut-être détournée » à tout instant. Ce témoignage sans fard a mis en lumière la souffrance invisible qui se cache derrière les ors de l’Élysée, transformant une simple rumeur en une véritable épreuve psychologique et physique pour une femme publique.

Les Instigateurs et les Suiveurs : Le Verdict Requis

Le procureur Hervé Tétier a opéré une distinction claire dans ses réquisitions entre les responsables et ceux qui n’ont fait que relayer l’infox, souvent depuis « leur canapé ». Les peines les plus lourdes ont ciblé les trois prévenus désignés comme les « instigateurs » de cette campagne de désinformation.

Les « Instigateurs » visés par les réquisitions les plus fortes :

La médium Amandine Roy, dont une vidéo virale publiée en 2021 affirmait que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son identité aurait été usurpée par son frère, Jean-Michel Trogneux.
Le galeriste Bertrand Scholler.
L’écrivain Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan.

Contre ce dernier, le procureur a requis douze mois de prison avec sursis, 8 000 euros d’amende et une suspension de six mois de ses comptes sur les réseaux sociaux.

Les « Suiveurs » :

Les sept autres prévenus, qualifiés de « suiveurs » qui se sont « laissé aller » à propager la rumeur sans en être la source initiale. Leurs peines requises sont moindres, allant de trois à six mois de prison avec sursis et des amendes moins importantes, reconnaissant une implication de moindre degré dans l’orchestration de la haine.

Entre « Satire » et « Crime Sexuel » : Des Justifications Choc

L’audience a également été marquée par les tentatives de justification des prévenus, dont les professions variées (courtier, professeur de sport, informaticien) n’ont pas empêché la dérive complotiste. La plupart ont exprimé leur « surprise » de devoir répondre en justice de publications qu’ils ont qualifiées de purement « satiriques ».

Cependant, certaines déclarations ont dépassé la simple satire. L’avocat de M. Poirson-Atlan, Luc Brossollet, a bien tenté de défendre la « liberté d’expression », mais son client est poursuivi pour des propos d’une extrême violence. L’écrivain a notamment considéré l’écart d’âge de vingt-quatre ans entre les époux Macron comme un « crime sexuel », allant même jusqu’à parler d’une « pédophilie cautionnée par l’État » sur la plateforme X (anciennement Twitter). Ce type de propos, assimilant la différence d’âge à de la pédophilie et remettant en cause la moralité du couple présidentiel, a révélé la véritable nature de la haine déversée sous couvert de « critique » ou d’« humour ».

L’un des prévenus, un informaticien, a même estimé qu’« une personne puissante doit accepter la critique », une défense que la présidente du tribunal a immédiatement confrontée à la vulgarité de certains tweets, interrogeant la qualification de « critique » pour de tels propos.

Une Riposte Judiciaire Inédite Contre le Complotisme

Cyberharcèlement de Brigitte Macron : prison avec sursis requise |  Radio-Canada

Cette riposte judiciaire en France est significative, car elle intervient après quatre ans de polémiques et de rumeurs qui n’ont cessé d’enfler, se propageant au-delà de l’Hexagone jusqu’à des influenceurs trumpistes aux États-Unis. La Première Dame a d’ailleurs engagé des poursuites aux États-Unis, signifiant que le couple présidentiel est déterminé à combattre cette vague de désinformation à l’échelle mondiale.

Pour la première fois, la justice française apporte une réponse ferme au cyberharcèlement ciblé par des infox à caractère transphobe, un type d’attaque dont d’autres femmes politiques de premier plan ont déjà fait les frais.

Le jugement, qui sera mis en délibéré, est très attendu. Il devra trancher entre la liberté d’expression brandie par la défense et la protection de la dignité et de l’identité d’une personne, même publique, faisant face à une campagne de haine coordonnée et destructrice. Au-delà des peines individuelles, ce procès est un moment fort qui pose la question cruciale des limites du débat en ligne et de la responsabilité de chacun face aux conséquences humaines des rumeurs numériques.