Le Grand Saccage : LFI Dénonce 70 Milliards d’Austérité et le « Cynisme » de la Macronie Face à la Pauvreté


Article: Le Grand Saccage : LFI Dénonce 70 Milliards d’Austérité et le « Cynisme » de la Macronie Face à la Pauvreté

L’Assemblée nationale est devenue la chambre d’écho d’un duel économique et social qui déchire le pays. En pleine discussion sur un projet de loi de finances de fin de gestion, l’opposition, par la voix d’un député de La France Insoumise (LFI), a dressé un réquisitoire d’une violence inouïe contre la politique économique de la Macronie. Bien loin des discours rassurants du gouvernement, la tribune de LFI a dénoncé non pas un simple ajustement budgétaire, mais un « désastre économique et budgétaire » planifié, un « plan d’austérité déguisé » dont l’unique résultat est l’explosion de la précarité et la mise à mort de la puissance publique.

Pour l’opposition, ce texte de fin d’année est la preuve la plus éclatante d’un échec systémique. L’heure n’est pas à la sérénité affichée par l’exécutif ; le pays « paye cher le prix des coupes budgétaires », avec des entreprises qui ferment, un chômage qui repart à la hausse et une pauvreté qui atteint des records historiques.

L’Anatomie d’une Saignée Budgétaire Historique

Le député LFI a mis en lumière la récurrence et l’ampleur des coupes budgétaires imposées par le gouvernement, les qualifiant de « saignée démesurée ». Les chiffres avancés pour les deux dernières années dessinent un tableau de rigueur implacable.

L’année 2024 avait déjà été marquée par une cure d’austérité drastique :

16 milliards de coupes lors du budget initial.

10 milliards d’annulations en cours de route.

6,4 milliards d’austérité imposés en « cadeau de fin d’année ».

Cette politique a conduit, selon l’opposition, à des services publics « saccagés » et à l’effondrement de la croissance. Le gouvernement avait pourtant annoncé une croissance à 1,4 %, mais la réalité l’a ramenée à 0,7 % – une promesse divisée par deux, accueillie par un cinglant « Chapeau l’artiste. »

Mais le pire, selon LFI, n’est pas d’avoir échoué, mais de « recommencer ». Le gouvernement est qualifié de « véritables professionnels de l’austérité ».

Pour 2025, la note s’alourdit encore :

23,5 milliards de coupes prévues.

3 milliards supplémentaires en avril.

10 milliards de coupes budgétaires de Noël, s’ajoutant aux précédentes.

Le bilan d’une nouvelle année d’illégitimité est chiffré à 36,9 milliards d’euros de coupes. En additionnant les mesures sur les deux exercices, c’est bien une politique de rigueur avoisinant les 70 milliards qui est dénoncée, une trajectoire que le député LFI a estimée à 40 milliards de « saignées de plus » pour l’année suivante.

L’Explosion de la Misère et le Gel de la Consommation

La conséquence la plus amère de cette politique est l’explosion de la pauvreté. Les plus précaires en font, comme d’habitude, les frais. Le pays compte aujourd’hui 350 000 pauvres de plus en un an, un « record jamais enregistré ». Ce drame social a une répercussion directe sur l’économie : l’opposition explique que l’effondrement de la consommation, matérialisé par un manque de 5 milliards de TVA dans les caisses de l’État, n’est pas un mystère.

« Lorsque les Français arrivent à peine à manger, lorsqu’ils ont la boule au ventre en entrant dans un supermarché, » il ne faut pas s’étonner qu’ils « arrêtent de consommer ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’OFCE prévoit une baisse de la consommation de 0,4 % supplémentaire pour l’année prochaine. Si le gouvernement se félicite d’une augmentation de recettes, près de la moitié est due à l’explosion des taxes sur le gaz et l’électricité, pesant encore plus lourd sur les ménages. Conséquence humaine de cette pression fiscale indirecte : des millions de Français « vont renoncer à se chauffer » cet hiver.

Le Mythe de la Dette Contre le Cadeau aux Milliardaires

Le cœur de la critique LFI réside dans l’usage de la dette comme « prétexte » fallacieux pour justifier les coupes sociales. Le député accuse le gouvernement d’avoir surestimé le coût de la dette de 6 milliards d’euros, soulignant l’insincérité de l’argument : « La dette, la dette, la dette. »

Or, la charge réelle de la dette, c’est-à-dire ce que la France paye effectivement chaque année, est moins importante aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 25 ans, représentant environ 2 % du PIB contre 3 % au début des années 2000. Le problème n’est donc pas la dette, mais le refus « irrémédiable » de toucher à la dépense qui, elle, a explosé : les niches fiscales.

Les remboursements et dégrèvements accordés aux grandes entreprises et aux plus riches s’élèvent à 137 milliards d’euros, un chiffre en augmentation de 40 % depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Ce montant colossal est devenu le premier budget de l’État, devant l’Éducation, la Justice et la Défense. « Ce sont nos milliardaires qui nous coûtent trop cher, » clame le député. En puisant dans les 6 milliards « retrouvés » sur la dette, le gouvernement choisit pourtant la continuation de la saignée plutôt que l’aide aux Français.

Le Démantèlement de la Puissance Publique

Le réquisitoire se poursuit par l’énumération des coupes qui touchent directement le quotidien des citoyens et l’avenir du pays. L’opposition a détaillé des sacrifices supplémentaires de 4,3 milliards d’euros répartis sur tous les secteurs clés :

Travail et Emploi : 800 millions en moins, à un moment où le chômage repart à la hausse.

Recherche et Enseignement Supérieur : 250 millions en moins, réduisant la recherche au rôle de simple outil pour « rémunérer les actionnaires ».

Agriculture et Alimentation : 255 millions de moins, en dépit du taux de suicide record chez les agriculteurs.

Justice : 100 millions de moins (s’ajoutant aux 700 millions de l’année précédente), alors que les tribunaux sont engorgés, accélérant non pas les délais, mais le « délabrement de notre justice. »

Éducation : 168 millions en moins, s’ajoutant aux 480 millions de Noël dernier, pénalisant des enseignants qui « galèrent à gérer des classes surchargées dans des établissements qui tombent en ruine. »

Logement et Quartiers Populaires : Des millions d’euros coupés pour l’aide à l’accès au logement et l’amélioration de l’habitat, frappant les plus mal logés.

Égalité Femmes/Hommes : 1 million d’euros en moins.

Chacun de ces chiffres est assimilé à un « nouveau couteau planté dans le dos des Français. »

Le Sacrifice de l’Industrie et le Chantage Immonde

Le sacrifice le plus symbolique est peut-être celui de l’industrie. La coupe de 1,6 milliard d’euros dans France 2030, le plan d’investissement pour l’avenir, est qualifiée de « mort de l’industrie française. » Le député s’est indigné : comment oser couper dans ce budget alors que la part de l’industrie dans le PIB est passée sous les 10 % (une première depuis 1945) et que 108 usines ont fermé cette année ?

L’exemple d’ArcelorMittal Dunkerque a servi de point de crispation. Le député a exigé de savoir si les 850 millions d’euros destinés à la décarbonation du site et au maintien des 3 200 emplois ouvriers (et 15 000 indirects) figuraient dans cette annulation de crédits. Face au risque que le « voyou Mittal » délocalise après avoir empoché des aides publiques, LFI a martelé l’unique solution restante : la nationalisation, dont le coût estimé (entre 4 et 5 milliards d’euros) est inférieur aux 6 milliards « retrouvés » sur la dette. « L’argent est là, » a conclu le député.

Enfin, l’opposition a dénoncé le comble du cynisme : le chantage immonde sur la solidarité. Le gouvernement a volontairement sous-évalué l’argent nécessaire à l’hébergement d’urgence. Alors que le pays compte plus de 350 000 personnes sans domicile fixe et 4 000 enfants à la rue, le gouvernement propose de maintenir les 203 000 places existantes, forçant les élus à « choisir entre le maintien de l’hébergement d’urgence ou des moyens pour nos enfants à l’école. » Pour LFI, ce cynisme n’a d’égal que l’inhumanité, avec 4 352 personnes mortes à la rue depuis le début du quinquennat – une responsabilité imputée directement au gouvernement.

Le discours s’est achevé sur une note politique, dénonçant l’« autoritarisme institutionnel » de la Macronie, qui méprise et « bâillonne » le Parlement en passant en force via le 49.3 ou le 47.1, pour empêcher tout véritable débat démocratique sur la levée de recettes ou l’engagement de dépenses. Ce projet de loi de fin de gestion, selon l’opposition, n’est qu’un énième instrument pour « écraser » le peuple et ses représentants.